Extraits

" Si vous vivez dans un monde incertain, simplifiez les choses. si vous vivez dans un monde très prévisible, complexifiez-les. "

Et c'est vrai, j'adore conduire Betty, mais surtout parce que je ne suis jamais sûr qu'elle me permettra d'atteindre ma destination sans incident. Elle ajoute une part de mystère à ma vie.

- Oui et non. (Ça semble lui suffire, mais je précise.) L'endroit où je vis n'a pas d'incidence sur mon bonheur.

Elle sourit, puis elle hoche la tête comme si elle comprenait.

Comme si elle me comprenait.

Je ne résiste pas à me retourner et à jeter un dernier regard derrière moi.

Il est toujours là, le type aux cheveux blonds en bataille et aux dents parfaites, qui ne me quitte pas des yeux. Il les écarquille quand nos regards se croisent, lève le bras, sourit d'un air radieux.

Not-Joe

SEIGNEUR, JE NE SAIS PAS OÙ POSER LE REGARD.

Hors de question de la regarder dans les yeux. Ils sont bien trop obsédants – et, j’insiste, ce mélange intimidant de bleu et de vert ensorcellerait un saint… Je ne peux pas non plus fixer sa bouche : j’ai toujours été fasciné par les lèvres des filles et je serais capable de me damner pour une bouche pareille. Carrément impossible, pour finir, de regarder plus bas, parce que son corps de déesse est moulé dans une petite robe noire, la tenue idéale pour braquer une banque.

Je sais à cet instant avec certitude que si je devais choisir entre l’amour et la loi, je n’hésiterais pas une seule seconde à sortir avec une braqueuse de banque.

- Dylan ? Ouais, bien sûr. Mais Not-Jo, c'est mieux.

Je me fiche pas mal de prénom par lequel ils m'appellent, mais je sais qu'ils ont toujours apprécié le mystère flottant autour de moi, donc je suis un peu triste pour eux. C'est comme si je venais de leur révéler le truc d'un tour de magie et que tout le monde se sentait mal à l'aise après cette découverte.

Je suis chaud, elle est douce et froide, la température de nos peaux s'équilibre. J'attrape son verre de vin, je le lui tends et prends le mien.

Elle passe une cuisse sur la mienne, entrelace nos jambes et quand je me retourne, elle me regarde fixement.

Donc, je l'embrasse.

Elle se tourne vers moi :

- As-tu déjà été amoureux ?

Je mâche mes nouilles en y réfléchissant. Je repense à ma relation d'un an avec Mandy, à l'université.

J'avoue :

- Non.

Quand je me réveille le lendemain, j'ai du mal à croire que la journée d'hier n'est pas un rêve. [...] Je me sens bien.

- Je n'ai pas eu l'occasion de me présenter. Je suis Dylan.

Le silence se fait, soudain ils me dévisagent tous, bouche bée.

Qu'ai-je dit cette fois ?

Ah, oui.

Harlow lâche :

- Quoi ?