Extraits

- Alors tu ne me donnes rien.

- Allons, Arin, t'ai-je jamais vraiment donné quoi que ce soit ?

D'une voix douce, il répondit:

- Tant de choses, autrefois.

Le général était si attaché à son honneur que celui ci en était presque devenu un objet tangible, solide, inamovible. Kestrel s'était souvent demandé autrefois quelle conception son père — et Arin — avaient de l'honneur, mais elle s'aperçu soudain qu'elle ne s'était jamais interrogée sur ce qu'elle même y voyait.

Il y avait une part de déshonneur, se dit-elle, à accepter l'idée que se faisaient les autres de l'honneur sans jamais la remettre en question.

"- Parfois tu penses vouloir quelque chose, lui dit Arin, quand ce que tu as besoin c'est de le laisser partir."

"Fais face au danger avant que ce ne soit lui qui te règle ton compte. "

A la guerre, disait son père, les meilleurs feintes sont celles qui n'en sont pas. Si tu veux distraire l'ennemi, l'empêcher de remarquer le piège que tu lui tends, les artifices que tu emploies, pour être efficace, deviennent réels.

On eût dit que le sang de la jeune fille était gorgé de poudre noire. Comment pouvait-elle avoir oublié cette sensation si troublante d'être telle une mèche d'explosif embrasée, en face de lui ?

Il lui avait fait peur, finalement. Il y avait un cri sur ses lèvres, une lueur horrifiée dans son regard.

Un monstre se tenait devant elle, se rappela enfin Arin.

Le monstre, c'était lui.

If you won't be my friend, you'll regret being my enemy.

Spoiler(cliquez pour révéler) Il se mit à chanter. Pour lui-même, pour célébrer cette journée magnifique et le sentiment qu'elle éveillait en lui. Il n'avait pas fredonné depuis un bout de temps. Accoucher de cette mélodie, la faire venir au monde, sentir le poids des notes s'alléger en passant ses lèvres... C'était divin. Le chant flotta presque hors de ses poumons.

La loyauté est la plus haute forme d'amour qui soit.