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Je n’attends pas qu’il me dise d’entrer, je pousse le battant doucement. Il est avachi dans son fauteuil, la tête dans les mains. Lumière éteinte, silencieux. Il lève un visage pétri de douleur vers moi. Ses yeux verts, tellement expressifs, me toisent, remplis de tristesse. Il semble seul au milieu du monde. Comme si son âme hurlait au fond de lui, sans que personne l'entende. Plongé au fond d’un enfer personnel que nul ne voit. C’est troublant, et ça me brise le cœur. Il hausse un sourcil hautain devant mon mutisme.
— Oui ?
Ah, oui, exact, il s'agit de Milo Granval, le mec le moins aimable du monde. Je me montre encore une fois trop faible et trop sensible. Je m’éclaircis la gorge, mais il me devance.
— Écoutez, Joachim, ce matin vous m’avez demandé de ne pas vous harceler, et je pense avoir respecté votre souhait. Alors s’il vous plaît, si vous pouviez me rendre la politesse cet après-midi, ça m’irait assez bien.
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