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ARRÊTE D’INTERROGER LES VICTIMES DE VIOL
Quand une personne te parle du viol ou de l’agression sexuelle qu’elle a subi, ne lui demande jamais pourquoi elle n’est pas allée voir la police. Ne lui demande jamais pourquoi elle n’a pas porté plainte. Considère-la comme une experte de son vécu, et crois-la. Cette tendance à faire des reproches à la victime est un mécanisme créé par les hommes pour éviter d’avoir à rendre des comptes, et c’est un système qu’ils peuvent perpétuer joyeusement avec le soutien de la justice. Aux États-Unis, seuls 2 % des violeurs signalés à la police voient une cellule de prison (et si on inclut les viols non signalés, ils ne sont plus que 0,5 %1).
C’est le seul crime pour lequel on interroge la victime comme si c’était elle la coupable. On ne demanderait pas à quelqu’un qui s’est fait voler : « Pourquoi ne vous êtes-vous pas défendu contre les cambrioleurs ? », puisqu’on comprend que les biens matériels d’une personne ne doivent pas être emportés sans son consentement, et on respecte cette notion de propriété. Mais quand il s’agit d’agression sexuelle, on croit encore que le corps des femmes n’existe que pour être consommé par les hommes ! Sans déconner ?! Elle marche dans la rue, tard le soir ? C’est qu’elle est à prendre. C’est presque considéré comme un droit, puisqu’elle était là, « dehors ». Un homme peut donc se servir de son corps pour son plaisir. Parce que « c’est à ça que sert le corps d’une femme ». Réfléchis un instant. Nous respectons le portefeuille et les biens matériels des autres, et traitons les déclarations de vol au commissariat plus sérieusement que le viol du corps d’une femme. D’un corps qui aujourd’hui est traumatisé, violé, et qui devra porter le lourd fardeau du silence pour le restant de ses jours.
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