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Madison est une jeune fille de treize ans pour le moins atypique. Ronde à lunettes, banale mais intelligente, elle est l'enfant d'un producteur milliardaire et d'une star de cinéma et surtout... elle vient subitement de mourir et se retrouve plongée en plein dans les entrailles de l'Enfer.
Nous voilà donc partis pour aller faire un tour dans le haut lieu de la damnation éternelle !
Dans sa cage toute crasseuse, Madison fait la connaissance d'une bande de jeunes aux personnalités hétéroclites bien que complètement stéréotypées. Archer le rebelle punk avec sa crête bleue et ses épingles à nourrice plantées dans le corps, Léonard l'intello débitant constamment sa science, Patterson le sportif aux neurones limités, et Babette la jolie fille superficielle qui, même en Enfer, ne se préoccupe que de ses chaussures à talon et de son vernis à ongles.
Le petit groupe aurait pu être intéressant mais chacun reçoit un développement un peu trop simpliste pour qu'on s'attarde vraiment sur leur passé ou leur sort. Maddy a beau être la protagoniste, elle prend beaucoup de place et éclipse souvent les autres personnages.
L'Enfer, chez Palahniuk, ce n'est pas si horrible. Bien sûr, il existe des contrées plus accueillantes, les diverses lacs de déchets organiques (sang, déjections, ongles, et autres joyeusetés) et les collines de détritus variés y sont sans doute pour quelque chose. Les centaines de démons de toutes les cultures et religions existantes se baladant, démembrant et dévorant les damnés qu'ils croisent (même s'il se régénèrent ensuite, eh oui, la mort a des avantages !) doivent également jouer.
Cependant, il y a aussi les montagnes de Twix, Mars, Milky Way, Pop corn et autres confiseries qui croulent un peu partout, la facilité pour trouver un job (dans le porno ou le télémarketing) et la diversité des gens qu'on y retrouve. Oui, parce qu'il est facile d'aller en Enfer. Être un peu trop injurieux de son vivant, jeter trop de mégots par terre, klaxonner trop souvent, ne pas se laver les mains en sortant des toilettes. Il y a donc du monde parmi les damnés !
On suit l’ascension de Maddy dans ce nouvel univers pas si hostile, sa prise de confiance et sa remise en question tandis qu'en parallèle elle réfléchit aux raisons de sa mort et à son ancienne vie de vivante. Viennent alors toutes les critiques et le ton délicieusement cynique de l'auteur qui rentre en jeu. À travers ses parents, tout deux anciens hippies, militants, écolos et riches hypocrites, elle vise la société de consommation, le culte de la célébrité, l'absurdité de son ancien mode de vie avec ses maisons dans chaque pays, ses nouveaux frères et sœurs adoptés à chaque nouvelle promotion de film de sa mère et j'en passe. Le ton est tranchant et sardonique et on sourit plusieurs fois... au début. Les critiques et mêmes arguments s’enchaînent et se répètent, jusqu'à en devenir rébarbatifs.
J'avais réellement envie d'aimer cette lecture. Chuck Palahniuk est en général une valeur sûre et avec leurs titres, les éditions Sonatines visent souvent dans le mille. Mais cette fois, ça n'a pas fonctionné. Malgré l'idée prometteuse, je suis restée dubitative et sur ma faim. Tout ça m'a semblé très fade en comparaison avec ce que le résumé nous promettait.
Le roman n'est pas mauvais, loin de là. Il est plutôt plaisant à lire et l'histoire a un très bon concept. Malheureusement, c'est un roman de Palahniuk et ayant adoré tous les autres livres que j'ai déjà lu de lui, j'ai des exigences et Damnés m'a déçue.
Je n'ai pas du tout aimé Madison que j'ai trouvé agaçante et condescendante à souhait. Les fameuses anaphores de l'auteur, à retrouver en partie au début de chaque chapitre, y sont sans doute pour quelques choses. Si j'adore retrouver cette figure de style chez Palahniuk, ici, devoir subir les considérations et suppliques d'une gamine de treize ans pendant près de trois cents pages m'a vite lassée.
L'histoire met du temps à démarrer, c'est laborieux à se mettre en place. Au bout de quelques chapitres, l'intérêt décolle grâce à l'exploration de l'Enfer et la découverte des hordes de démons qui le peuplent. Cependant, ça ne tient pas et on recommence bien vite à s'ennuyer. Je ne sais pas si c'est du à notre jeune narratrice (probablement) mais ce regard adolescent et parfois un peu niais sur les choses m'a dérangée. J'aime les critiques de Palahniuk sur la société mais quand elles ont du sens, pas quand elles semblent être si peu naturelles et forcées. De la bouche d'une enfant de treize ans, cela sonnait juste très pédant.
Une déception pour ce dernier roman de Palahniuk que même un twist final plutôt intéressant et une fin ouverte qui annonce une suite ne parviennent pas à minimiser.
http://desmotsenvrac.blogspot.fr/2015/03/damnes-de-chuck-palahniuk.html
Zombi est l'un des romans les plus glaçants qu'il m'ait été donné de lire. Publié pour la première fois en 1995, on comprend sans mal que la romancière ait gagné le Prix Bram Stocker (récompense britannique décernée à des romans d'horreur ou de dark fantasy) du meilleur roman cette année là.
Quentin est un serial-killer. Du haut de sa trentaine, obsédé par l'idée de se créer un Zombi qui le vénérerait et obéirait au moindre de ses désirs, il kidnappe des jeunes hommes pour les lobotomiser et parvenir à ses fins... chose qui, à son grand dam, échoue à chaque fois.
Suivi de près par son contrôleur judiciaire et son psychiatre pour s'être fait prendre par le passé, il est en liberté conditionnelle, ce qui ne semble jamais l'avoir empêché de poursuivre son petit bonhomme de chemin, entre chacun de ses kidnapping, dans la banalité la plus simple. Il a un poste de gardien d'immeuble, il fait des études, il est entouré par sa famille avec son patriarche, imminent professeur d'université, qui le soutient ou encore sa grand-mère pour qui son petit-fils est la gentillesse incarnée. Vu comme un bon garçon, discret et calme, on est loin d'imaginer les noirceurs qui se cachent dans l'âme de notre protagoniste. Et pourtant...
Écrit du point de vue de Quentin, le lecteur est immédiatement confronté à la vision très sombre et dénuée d'empathie du trentenaire. On est interpellé par la typographie particulière avec ses esperluettes à la place de tous les "et" ou par les initiales qui viennent remplacer les noms de tous les personnages, comme s'ils n'étaient pas réellement des personnes et qu'il n'y avait pas d'intérêt à les nommer. Les longues énumérations et phrases composées de beaucoup de propositions frappent également. On se retrouve avec un style très épuré et une narration vraiment mécanique qui renforcent le côté sociopathe de Quentin. On en revient même à redouter les apparitions des majuscules, signe que Quentin s'emballe et que, sous le coup de l'excitation, ses actes vont prendre une ampleur qui fait froid dans le dos.
Associée à ce style dénué d'émotions positives, l'auteur utilise une écriture extrêmement dure et crue, qui ne s’encombre pas en sous-entendus et non-dits. Cependant, en parallèle de ce ton si brusque et vulgaire, il y a dans l’attitude de Quentin, un aspect naïf et détaché plutôt perturbant. Il y a de quoi être un peu désarçonné par ce mélange de naïveté et de noirceur qui donne un côté très instable à notre tueur en série.
Découpé en deux partie, le roman nous présente ainsi dans un premier temps ce tueur atypique, terrifiant et dont la folie est palpable au fil des pages. Puis vient le moment où Quentin se trouve une nouvelle victime. Du récit de ses précédents Zombis ratés aux banalités de sa vie de tous les jours, on passe subitement à la préparation de ses nouvelles manigances. Le kidnapping mis au point, la lobotomie préparée dans sa cave. Le plan est minutieusement assemblé et les évocations de pic à glace, de couteau à dépecer ou les différents actes sexuels envisagés sont placées dans le texte avec tant de détachement que cette deuxième partie est réellement dérangeante. Car, outre son côté sociopathe, Quentin est surtout un prédateur sexuel et c'est pour cette raison qu'il tient tant à posséder son propre Zombi...
L'apparente simplicité du tueur à passer inaperçu, à élaborer ses sombres dessins dans la transparence la plus totale et l'immersion au plus profond de ses pensées font de ce roman un roman noir dérangeant et (je dois l'avouer) un brin hypnotique. Le mal fascine, ça n'a rien de nouveau, et Joyce Carol Oates réussit ici clairement à captiver ses lecteurs.
http://desmotsenvrac.blogspot.fr/2015/03/zombi-de-joyce-carol-oates.html
Sorti début mars, le roman nous plonge en plein XIIe siècle et nous propose la célèbre histoire d'Héloïse et Abélard. Cette romance historique se retrouve brusquement remis au goût du jour par la plume de l'auteur décidément très inspiré. La grivoiserie est au rendez-vous pour ce dernier roman !
Si le style sonne parfois graveleux, on a pourtant du mal à trouver ça réellement grossier. Bien sûr, Teulé manie à la perfection le licencieux, mais derrière son langage si fleuri se cache une poésie un brin excessive et délurée absolument jubilatoire. Teulé sait jouer avec les mots et il prend un grand plaisir à le faire.
L'association se fait avec un style mélangent le langage classique de l'époque avec de temps à autres, du parlé d'aujourd'hui. Le résultat est très drôle et fonctionne parfaitement. Le décalage surprend mais ne dérange jamais, c'est fait avec précision.
J'ai beaucoup aimé découvrir la romance d'Héloïse et Abélard. La connivence entre les deux personnages et la passion furieuse qui les dévore est délectable. Décomplexé et sans-tabous, Teulé s'en donne à cœur joie dans les ébats des deux amants. Loin des représentations très saintes et pieuses qu'on fait d'elle, la jeune Héloïse que nous propose Teulé au début du roman cache, sous sa longue robe et ses cheveux blonds, un esprit sacrément déluré et qui n'est pas en reste d'idées pour s'occuper durant les longues leçons de son maître...
L'histoire a beau être célèbre, je ne la connaissais que de nom. Après ma lecture, je suis allée fouiller un peu et je suis toujours aussi agréablement surprise en découvrant que, s'il y a une réécriture évidente, Teulé arrive malgré tout à rester dans une justesse historique qui, finalement, est très instructive et nous en apprend beaucoup.
Le roman peut facilement se diviser en deux parties, relativement inégale il faut l'avouer. Si la première partie, avec ses joyeusetés et sa fougue amoureuse se découvre avec amusement, la deuxième partie relatant les déboires monastiques de nos deux amants est un peu plus sérieuse et les longues lettres que s'échangent les deux ou les descriptions de leur vie religieuse sont parfois un brin longuettes. Malgré tout, le roman se lit avec plaisir d'un bout à l'autre et la fin parvient à nous faire quitter le roman avec l'envie de se jeter sur un autre roman de l'auteur.
L'Histoire à la Jean Teulé, personnellement, je suis loin de m'en lasser.
http://desmotsenvrac.blogspot.fr/2015/04/heloise-ouille-de-jean-teule.html
La dimension autobiographique de la Bd est très plaisante. Le point de vue innocent de Riad sur sa famille, sur les différents pays où on le trimbale, de la France à la Syrie en passant par la Lybie, offre une vision très sensible de ce qu'il découvre, des gens qu'il rencontre et des événements historiques de l'époque.
La bande-dessinée a en un effet une certaine dimension historique que l'on peut suivre du point de vue arabe et français grâce aux parents de Riad. Les années Kadhafi et d'Assad, leurs régimes politiques et les situations des pays à ces époques là.
Et même si le côté français est toujours un peu plus en retrait, la mère étant par moment assez effacée, j'ai bien aimé la façon dont les deux cultures se heurtent sans cesse. En effet, contrainte de quitter la France pour des raisons économiques, la famille de Riad s'exile en Lybie où son père trouve un poste de professeur dans une école. C'est ce premier voyage qui amorce réellement l'un des thèmes central du livre : le choc culturel entre Orient et Occident.
Au niveau des dessins, la bande-dessinée est mono-chrome en fonction des différents pays où l'histoire se déroule. Ainsi, la France est bleue, la Lybie jaune, et la Syrie rose. J'ai beaucoup aimé ce code couleur qui permet de s'y retrouver dans les différents lieux.
L'Arabe du futur, c'est la vision de l'homme arabe tel qu'il doit être selon le père de Riad : éduqué, fidèle à sa famille, sûr de ses convictions. Le tout, dans ce premier tome, vu à travers les yeux d'un enfant de six ans.
La bande-dessinée m'a conquise, j'ai hâte de pouvoir continuer à voir Riad grandir.
http://desmotsenvrac.blogspot.fr/2015/03/larabe-du-futur-tome-1-une-jeunesse-au.html
Pour commencer, le roman est très court. Avec ses deux cents vingt pages, ça sentait un peu le roussi. Mais je ne m'attendais absolument pas à ce que tout soit aussi vite expédié.
Déjà, l'histoire débute un an après les événements de Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour. Moi qui pensais, après la fin très brusque du roman, retomber ici dans le vif du sujet, je me sens un peu bernée et sur ma faim. On a l'impression qu'il y a un gouffre entre les deux histoires et peu de liens entre elles finalement. Ce sentiment est d'ailleurs accentué par le fait qu'on parle très peu des personnages de l'autre tome, qui avaient quand même une sacrée importance à mon sens.
Ensuite, l'auteur n'innove pas, ils se contente de reprendre deux trois éléments qui marchaient dans le tome précédent et de les accommoder ici à la sauce conte de fées de Noël. L'intrigue est très faible, ponctuée d'énormément de facilités qui ne laissent que peu de suspense.
J'ai de plus trouvé que l'histoire avec Annie, était mal exploitée, trop bancale. Ça n'a pas vraiment de rapport avec l'histoire principale et on se demande au final ce que ça vient faire là. Certes, c'est plein de bons sentiments, mais justement, peut-être un peut trop.
Au lieu de se concentrer là-dessus, j'aurais aimé que l'intrigue relative au centre de recherches soit plus poussée. Ça me semblait très important, et ce n'est pourtant que survolé. Le personnage de Shanon aurait également mérité d'être plus utilisé.
Bref, vous l'aurez compris, je ne suis pas convaincue par cette suite que j'avais pourtant hâte d'attaquer. Si le cynisme de l'auteur est toujours plaisant et que j'étais tout de même contente de retrouver Andy, l'histoire m'a semblé creuse et assez vite pliée. J'en attendais beaucoup plus.
Cécile Huguenin enchaînent les histoires de cette lignée de femmes sur trois générations avec une finesse pleine de poésie, parfois un peu brutale dans la dureté des vies racontées, mais toujours avec une fluidité délectable. On sent que le choix des mots s'est fait avec minutie. L'écriture est merveilleuse.
À travers ses trois vies de femmes, le voyage, de l'Inde à la France, puis à l'Afrique est éprouvant. On découvre les traditions, les mœurs. Les cultures se heurtent et se confondent. C'est beau, étranger. Différent.
Mais plus que la seule beauté du texte, pour le lecteur, le voyage est riche de réflexions. Identitaires et spirituels, les messages et questions se bousculent et s'enchainent. Quelles sont les choses qui nous définissent ? Comment nous changent nos choix et les voies que l'on emprunte ?
Un très beau roman, bref mais plein de profondeur, de tendresse et de cette joliesse un peu brute qui va avec les belles histoires.
Les zombies sont parmi les vivants, c'est un fait.
Les vivants n'en veulent absolument pas parmi eux, c'est également un fait.
J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur nous fait partager le quotidien d'Andy, en passant par son groupe de soutien zombiesque à son adaptation à sa nouvelle (non-)vie de zombie et surtout, à la barrière à laquelle il se heurte dans sa tentative d'intégration vis-à-vis des vivants. Ou des Respirants d'ailleurs, comme ils sont appelés ici. Parce que là est tout le problème : comment définir ce qui est mort de ce qui est vivant, qui est réellement le monstre en définitive, pourquoi les zombies n'auraient-ils pas le droit d'être eux aussi des "vivants" ? Le point de vue et la réflexion qu’entraînent l'auteur sur les différences et l'acceptation de l'autre sont pleins de sens.
En parallèle de cet aspect assez sérieux et réflexif, l'auteur arrive à garder un ton léger, cynique et drôlement gore qui rend la lecture vraiment addictive et agréable. J'ai beaucoup aimé l'humour noir que l'on retrouve disséminé un peu partout dans le roman, j'ai trouvé ça vraiment très drôle.
Si vous n'avez jamais ouvert ce livre, feuilleté ses pages une à une et plongé dans l'histoire d'Andy et de sa bande de zombies déjantés et tellement attachants, « alors vous ne pouvez pas comprendre. »
J'ai hâte de lire la suite !
Dès les premiers chapitres, King nous scotche à son histoire grâce à une écriture qui reste malgré tout très typique de l'auteur et un sens du suspense qui tient en haleine d'une ligne à l'autre. On se demande toujours où il veut en venir jusqu'à se prendre le retournement de situation en pleine tête.
Le reste de l'histoire suit le même tempo : ça démarre tranquillement, les faits tombent, l'enquête se met en place et le récit accélère progressivement finissant en apothéose sur un rythme effréné. Je ne sais pas vous, mais pour ma part, j'ai avalé les derniers chapitres en quelques minutes tant le suspense était à son comble.
Ce qui fait la force de l'auteur, c'est également sa capacité à nous livrer une panoplie de personnages, tous extrêmement travaillés, avec des personnalités complexes, différentes et, souvent, profondément attachantes. Que ce soit Hodges, vieux flic retraité, ses partenaires d'enquête tout au long de l'histoire (et quels partenaires ! Jerome, Janey, Holly, l'équipe est délirante quand on y pense ) ou encore ce fameux Tueur à la Mercedes dont la folie est délectable, les personnages s'agitent littéralement sous nos yeux lors de la lecture, jusqu'à finir par prendre vie et par nous entraîner un peu plus dans le récit.
Au premier abord, je m'attendais vraiment à quelque chose de très classique, avec une réelle enquête nous menant jusqu'au meurtrier et j'ai été un brin déçue que l'auteur nous dévoile l'identité du tueur dès le début. Finalement, j'ai beaucoup aimé de pouvoir suivre les deux histoires en parallèles. On passe de l'ex-flic au tueur, jonglant de la sympathie à l’antipathie, passant d'un style de pensées à un autre. Et il est très prenant de suivre l'évolution de l'histoire, des deux points de vue : l'un préparant ses crimes, l'autre tentant de les faire échouer.
Si Mr Mercedes ne fera une fois de plus pas l'unanimité, j'ai pour ma part beaucoup aimé ce retour de l'auteur aux bases les plus classiques du polar et du thriller. Malgré ses 550 pages, le roman se dévore.
L'histoire est brève mais pas moins bien construite. On découvre la trame tissée avec une certaine joliesse (un peu glauque à certains moment, il faut l'avouer) et oscillant de temps à autre entre réel et fantastique.
Les dessins sont très chouettes, le coup de crayon de Tony Sandoval me plaît énormément. Tout comme la gamme de couleurs qu'il utilise, passant du sombre au clair, du violet vif et intense de la nuit à la douceur du vert pastel des prairies.
J'ai beaucoup aimé le côté intemporel, on ne sait pas à quel moment l'histoire se déroule, il s'agit juste d'un été. Des rêves enfiévrés, des loup-garous, le regard si sombre de Sophie et ce mystérieux voisin qui ne sort plus de chez-lui.On ne sait pas non plus qu'est-ce qui est vraiment la réalité ou ce qui sort tout droit de l'imagination de Polo.
La bande dessinée est une petite bulle de quelques semaines, chargées de secrets et d'histoires. Une chouette lecture.
Enfin, je plaisante, mais il faut quand même avouer que cette lecture n'est pas aussi horrible que je l'avais imaginé.
Une fois qu'on accepte le fait que tout soit exagérer à l'extrême, des situations aux réactions, la lecture devient sympathique. J'ai aimé des passages, d'autres m'ont semblé complètement mièvres et inutiles et je me suis surprise à rire spontanément deux, trois fois (notamment quand Julie nous parle des chats, c'est tout à fait le genre de délires que j'aurais pu avoir avec des amis pour le coup).
En parlant d'amis, Julie et les siens sont un microcosme assez délirant. Bien sûr, les copines sont hyper stéréotypées (je crois qu'à elles seules, elles collectionnent tous les pires clichés sur les femmes qui puissent exister), et les garçons le sont tout autant dans toute leur intense et troublante complexité masculine (hm hm). Mais bon, après tout, on est là pour se moquer et prendre l'histoire aussi peu au sérieux que les personnages le sont entre eux. Alors, pourquoi pas ?
J'ai plutôt apprécié le genre du roman, qui balance entre romance et chick-lit. Après, je n'en lirais sans doute pas tous les jours, ça devient très répétitif sur la fin, et malgré le penchant de Julie pour s'attirer toutes une ribambelles de problèmes les plus variés les uns que les autres, on est quand même soulagé quand l'histoire arrive à son terme.
Avec les Fourmis, Bernard Werber nous donne un premier tome surprenant, plein de génie et un brin culotté tout de même il faut l'avouer. Qui aurait cru que les insectes puissent devenir si fascinants ?
J'ai littéralement été prise dans l'histoire, que ce soit lors des parties avec les humains ou dans celles avec les fourmis. L'intrigue est menée avec beaucoup de brio, on ne cesse de s'interroger sur l'étrange menace qui plane sur les fourmis ou encore sur cette mystérieuse cave sans fond. Les hypothèses voltigent dans tous les sens et on est pourtant bien loin d'avoir compris le fin mot de l'histoire.
J'ai beaucoup aimé la forme du roman, l'alternance des points de vue, des histoires de chacun et les parallèles entre humains et insectes, le tout parsemé ci et là de passages de la fameuse encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu. En plus d'être prenant, c'est instructif et intéressant.
J'ai été surprise de me prendre de sympathie pour les différentes fourmis dont on suit le parcours, et par me sentir concernée par leur sort, peut-être même plus que par celui des humains dont, finalement, on se préoccupe assez peu.
Une chose est sûre, je ne verrai plus jamais les fourmis de la même façon. J'ai hâte de me plonger dans la suite de la série.
Jamie a dix ans. C'est un petit garçon malicieux, vif et plein de questions sur les choses qui l'entourent. On le découvre et le suit dans sa famille brisée et éclatée par la mort de sa sœur Rose, cinq ans plus tôt, dans un attentat.
Le style enfantin de la narration de Jamie amène un regard plein de simplicité sur la mort de sa soeur, sur la façon dont ses parents gèrent la chose.
J'ai été très frappée par l'aveuglement dans lequel les parents se sont noyés après la mort de leur fille, allant jusqu'à ignorer et délaisser leurs deux autres enfants. On se sent un peu démuni face à se rejet brutal, et à ce deuil bien trop présent qui prend toute la place chez les deux adultes.
La vision de Jamie en devient alors touchante, le point de vue qu'il porte sur ses parents n'étant jamais dur mais toujours très innocent et aimant.
Le ton enfantin apporte également des idées très neutres ou en changement constant sur les choses qui entourent Jamie, notamment sur ce qui concerne les musulmans ou encore la religion. Le petit garçon se questionne, cherche à comprendre et ne laisse pas la haine de son père lui implanter des idées dans la tête.
Le livre, pour ça, est une belle leçon sur les différences et les préjugés.
C'est finalement cette simplicité constante qui m'a plu dans le roman. Malgré les sujets compliqués abordés, il semble toujours y avoir un moyen pour les choses de s'arranger, d'évoluer. Le personnage de Jas, l'autre sœur de Jamie, représente très bien cet aspect du roman. Même les pires instants n'ont rien d'inéluctables, et il y a toujours du bon à trouver.
Des dures lois sans pitié de la nature au monde cruel des hommes, les aventures de Croc-Blanc nous plongent au cœur du Grand Nord Américain grâce à des mots simples et un récit passionnant.
Majoritairement du point de vue du chien-loup, l'histoire nous raconte avec la simplicité du regard animal la naissance de son instinct sauvage et ensuite sa rencontre avec les hommes. Commence ainsi le début de son combat intérieur entre chien et loup. Sa découverte du monde des hommes, des indiens d'abord puis des hommes blancs, avec leurs mœurs si compliquées à comprendre et, souvent, leur cruauté est frappante. C'est à se demander, finalement, qui de l'homme ou du loup est réellement la bête.
Croc-Blanc ne chasse et ne tue que pour sa survie, et la violence à laquelle on le conditionne ne vient uniquement que des hommes à travers les punitions, les représailles ou les combats qu'on lui impose.
J'ai beaucoup aimé la façon dont le livre se termine. La nature si éprouvée du chien-loup trouve enfin du répit auprès d'un nouveau maître plein d'esprit et de bonté. Quant aux anciens maîtres de l'animal, on ne peut qu'apprécier l'ironie de Jack London qui ne les aura pas épargné, de la même façon dont ils n'auront jamais épargné Croc-Blanc.
Une chouette leçon de vie !
L'histoire d'Éloïse et son amnésie intriguent et rendent la découverte de cette Bd d'environ deux cents pages très agréable.
J'ai beaucoup aimé les passages où l'imagination de notre héroïne s'emballe, ou les petits clin d’œils sur les clients de la librairie. Ça m'a énormément fait sourire.
La fin peut paraître décevante pour certains, personnellement, j'apprécie beaucoup son côté très ouvert, ainsi que la prise de conscience de notre héroïne sur ce qu'était sa vie avant.
J'aime l'univers fantastique, les personnages tous plus abracadabrants les uns que les autres. Les dessins me plaisent aussi, c'est simple sans être grossier.
C'est vraiment une série que je lis avec plaisir quand je ne veux pas me prendre la tête.
Mais le scénario est difficilement captivant, je me suis lassée au bout de quelques pages.
La série ne m'a jamais emballée plus que ça.
Cette première aventure est sympa, il est amusant de découvrir les célèbres personnages dont on a toujours entendu parlé, leur village et ses habitants, et bien sûr, l'humour des situations !
Au fil de l'histoire, on découvre sa vie, ainsi que les événements qui l'ont poussé à en arriver là, de la même façon dont on découvre un à un les élèves de sa classe, et leur propre histoire à eux aussi. En très peu de pages, l'auteur arrive à nous en apprendre beaucoup sur les personnages au coeur de son roman.
Un roman de Stephen King plutôt court, dans lequel j'ai eu un peu de mal à retrouver l'esprit de l'auteur, mais qui n'en reste pas moins prenant et agréable à lire.
Marie d'en haut est un livre simple, avec une histoire agréable, des personnages attachants et une flopée de bons sentiments. C'est une lecture sympathique mais qui n'a néanmoins rien de transcendant.
L'histoire se lit vite, mais le style de l'auteur n'a rien d'exceptionnel. L'écriture semble parfois un peu fade (seuls quelques passages ont retenu mon attention), les mots choisis n'ont pas de réel intérêt et j'avoue même avoir trouvé les efforts faits par l'auteure pour créer certains jeux de mots ou réflexions un peu à côté de la plaque. Non, décidément, au niveau de l'écriture, j'ai trouvé ça très quelconque. Agnès Ledig a, de plus, un certain penchant pour les clichés et lieux communs. J'ai trouvé que c'était parfois un peu trop gros même pour ne pas faire tache. Je pense par exemple à un passage où l'auteure introduit une infirmière d’extrême-droite qui sort d'on ne sait où, simplement pour dire ce qu'elle a à dire sur le parti politique en question. J'ai trouvé ça sans intérêt. Il y a des moyens beaucoup plus subtile de faire passer ses idées ou de montrer ses opinions.
Malgré tout, et c'est le point positif de son roman, l'histoire est touchante. Les personnages sont des êtres attachants, craquelés par la vie, et les voir se reconstruire tous ensemble apporte une note de lumière et de légèreté très agréable. Marie est l'archétype de la femme moderne : mère célibataire, qui mène sa ferme avec brio et est sûre de ses choix et idées. Olivier, flic désabusé cache en réalité un homme blessé au cœur tendre. Antoine, l'ami gay protecteur (encore un cliché !) est d'une fidélité à toute épreuve. Et puis, il y a Suzie, la fille de Marie, petite pile électrique qui sautille partout et qui brille par sa maturité. Le petit groupe a beau être assez stéréotypé, il touche et on se prend vite d'affection pour eux. Agnès Ledig essaye de nous montrer que tout peut toujours s'arranger et qu'avec un peu d'amour on peut se reconstruire même après le pire.
Concernant la fin du roman, j'avoue être un peu mitigée. Je n'aime pas réellement les grosses ellipses, or celle-ci est de trente ans. D'un côté, j'ai bien aimé savoir ce qu'il était advenu des personnages. D'un autre, j'aurais apprécié qu'il reste une part de mystère sur leur avenir et ainsi, que la fin soit plus ouverte.
Une lecture légère pour passer le temps, avec de l'humour un peu maladroit et une histoire d'amour toute en simplicité, mais qui sera sans doute assez vite oubliée également.
http://desmotsenvrac.blogspot.fr/2015/03/marie-den-haut-dagnes-ledig.html