L’humour est toujours une révolte. La plus habilement déguisée de toutes, mais la plus redoutable et en ce domaine nous avons là un maître en la matière.

La notoriété tue l’homme. Elle donne, certes, des privilèges comme la richesse des crédits, aussi absurde que cela puisse sembler, mais la célébrité n’est pas que bénéfices, comme il l’exemple parfaitement : « C’est difficile de protéger les enfants du succès et de ses conséquences financières. À la crèche de Montrouge, on a d’abord refusé un de mes enfants parce que j’avais les moyens de me payer une garde à domicile. J’ai dit que c’était justement parce qu’il était d’un milieu très favorisé qu’il avait besoin d’aller à la crèche ! L’argument a d’ailleurs été accepté. Au début, les responsables ont réagi simplement sur l’aspect financier ; je pouvais me payer une nurse. Ensuite ils ont admis l’aspect éducatif. » Imparable Goldman…

Dès lors que l’on naît quelque part, avec une couleur, une religion, on est subjectif. On parle de là où on se tient. L’important n’est donc pas qui on est à la naissance, mais qui on compte devenir. Il ne juge pas les gens pour ce qu’ils sont. Il en est tout autrement de ce qu’ils font.

L’attente rend le bonheur jubilatoire quand il arrive enfin.

En 1986, une journaliste lui assène : « On m’a dit que tu n’as pas un caractère très agréable. » Jean-Jacques Goldman répond : « Je crois que c’est pire que ça parce que je n’ai pas vraiment mauvais caractère, dans le genre à m’énerver et puis on oublie. Il y a des gens qui sont comme ça, moi, c’est le contraire. Je garde tout ça à l’intérieur, j’arrête de parler pendant un mois. Ça, il paraît que c’est très difficile à vivre pour les gens autour. Et puis, je suis très rancunier. » Quand je vous disais que Jean-Jacques Goldman était direct…

Éduqué, assurément, quand Laurent Boyer lui demande dans un Fréquenstar de 1998 : « Une femme sexy, c’est quoi pour toi ? » Jean-Jacques de longuement souffler et finalement rétorquer : « C’est terrible, les gens répondent à ça ? » L’animateur attend toujours la réponse. Poser cette question à Goldman revient à demander s’il faisait beau à la guerre. Indécent

Avec le temps, la perspective change. Ce que, autrefois, on jugeait essentiel, devient insignifiant. Quelqu’un dont on voulait à tout prix gagner l’estime et l’approbation perd à nos yeux toute sa valeur. Un chef que l’on souhaitait impressionner n’est plus qu’un simple collègue. Une femme dont le parfum nous enivrait est devenue notre épouse. Ou celle d’un autre, et maintenant qu’on se connaît bien, ils nous agacent avec leurs enfants, leur voiture ou leurs chaînes de mails.

La plupart des hauts responsables pensent que la seule utilité à faire partie de l’administration Trump, c’est d’empêcher le pire de se produire.

Trump pense que chacun, voulant son quart d’heure de célébrité, a un plan de communication en tête. Si vous n’avez pas directement accès à la presse, vous devenez un mouchard. Selon Trump, il n’y a pas d’informations qui soient le fruit du hasard. Elles sont toutes manipulées, planifiées, glissées ici ou là. Jusqu’à un certain point, elles sont fausses – il le comprend d’autant plus qu’il a très souvent menti au cours de sa carrière. C’est pour cela qu’il a si naturellement adopté l’étiquette « fake news » : « J’invente des choses depuis toujours et ils les impriment », se vantait-il.

Il veut que vous l’écoutiez, puis décide que vous êtes faible à ramper ainsi devant lui.

Leur lien avait été aussi éphémère que puissant, marqué par cette intensité rare des grandes rencontres.

Elle prit garde à ne pas rendre son récit trop glauque ; se laisser aller à des confidences dévoilant un passé sinistre ne vous met pas en valeur.

Entre eux, il y avait toujours de grands silences. C’est peut-être la définition d’une véritable affinité : ne pas se sentir obligé d’encombrer le vide. Ils n’avaient même pas pensé à mettre de la musique, ou la radio, non, rouler dans la nuit suffisait à la densité de l’instant.

ce n’est pas grave de ne pas avoir de talent. Il faut simplement avoir le talent de le reconnaître.

Cela au moins n’avait pas changé : enseigner le remplissait d’une joie intense ; il aimait ses élèves. Chaque fois qu’il pénétrait dans une salle de classe, il se sentait en accord avec lui-même ; c’était là qu’il devait être, là et nulle part ailleurs.

Il faut une trace pour se souvenir. Je voudrais tout photographier, les détails, les recoins, les traces de doigts et la marque au crayon de nos tailles sur les murs. Mais on n’immortalise pas les odeurs, le claquement des portes ni le craquement des marches sous nos pieds. En revanche, on peut tout écrire, et je veux le faire avant d’oublier. Alors mon prochain livre, celui sur lequel je travaille depuis des mois, attendra

J’ai grandi. Je me suis construite. Maintenant, c’est en moi que je me sens chez moi.

On n’aime vraiment que lorsqu’on n’est pas amoureux.

le patient doit être patient, et il doit l’être aussi vite que possible.

Tout allait mal, mais tout irait mieux, donc tout allait bien. J’ai également inventé un mot pour ça : il faut être « mieuxmieux ».

Quelle est la vie des gens lorsqu’ils sont sortis de la nôtre ? On n’en sait rien et ce qu’on imagine est presque toujours faux

Il y a aussi certains anonymes qui, sans le savoir, sont arrivés grâce à leurs mots à me rappeler dans de sombres moments que tout au fond, là, bien enfoui sous la douleur, il me restait un peu de lumière, et pas mal d’énergie à consacrer à la recherche de la vérité

Être heureux s’apparente finalement à une succession de moments parfaitement ordinaires.

On dit que la souffrance nous rapproche les uns des autres, nous unit, renforce les élans de solidarité, nous fait gagner en maturité. « De la souffrance émergent les âmes les plus fortes. Nous portons tous des cicatrices », écrit le poète libanais Khalil Gibran dans son ouvrage Le Prophète.

J’ai compris que, lorsque je pensais à mes disparus, je devais penser aux moments de joies et de bonheurs partagés, ceux qui me revenaient à l’esprit. J’avais oublié le reste. J’ai simplement eu beaucoup de chance de croiser leur chemin, de faire partie de leur vie, me disais-je

Parce que ça n’est pas dans les mots. Il y a ce que l’on vit et ce que l’on est. À l’intérieur de soi.