Commentaires de livres faits par Yalee
Extraits de livres par Yalee
Commentaires de livres appréciés par Yalee
Extraits de livres appréciés par Yalee
Ce jour-là, j'étais assise sur une pile de chaises et de pupitres. Un midi d'hiver comme les autres, après le steak pas cuit et les haricots dégueulasses de la cantine. A 12h55, il s'est penché vers moi, il a fermé les yeux. J'ai fait comme lui.
Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais en vie. Dramatiquement en vie.
Il faut le protéger du froid ou du chaud.
Le déplacer, le ranger, l'asseoir ou l'allonger.
Que d'argent dépensé pour l'entretenir, que d'énergie dépensée pour l'empêcher de nuire. Avec la certitude qu'il cédera, un jour, qu'il se déglinguera et s'arrêtera, brusquement, de fonctionner.
Je vous réponds: je ne sais pas.
Il n’y a pas de raison, ou alors je ne m’en souviens pas.
Je suis comme ça.
Je n’ai pas choisi. Je n’y comprends rien, moi non plus. Je ne sais même pas qui je suis.
Et j’ai peur. Peur de moi ».
Un petit visage blême apparaît en bas de la porte. Elsie sursauta, renversant les boutons de camomille par terre.
- S'il te plaît, répéta la voix en tandant la main. Aide-moi. [...]
Il se glissa par la fente dans la porte, levant les yeux vers elle. C'est alors qu'elle reconnut l'enfant juif qui chantait.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Il a cassé la cage, alors je me suis enfui.
- Tu t'es enfuis ? répéta-t-elle.; Oh mon dieu ...
Elle se frotta les tempes, son crâne menaçant d'exploser.;
- S'ils te trouvent ici, ils vont tous nous arrêter. Pars !
Elle le repoussa du pied.
- Va-t'en d'ici !
- Je t'ai aidée. S'il te plaît, aide-moi. [...]
Ce n'était qu'un enfant, environ le même âge que Julius et aussi inoffensif que n'importe quel petit garçon, allemand ou juif. Il mourrait s'il restait dehors, tué par la cruauté de la nature ou celle de l'homme. Elle avait le pouvoir de le sauver, si seulement elle défaisait la chaîne.
Elle n'est toujours pas revenue à la maison. Ils ont appelé la police à l'heure du dîner hier. Papa est certain qu'elle va bien. Il ne voulait pas contacter la police, mais maman ne pouvait pas attendre plus longtemps. Bien sûr, ils savaient qu'elle avait déjà fait une fugue et mamant est devenue très anxieuse parce qu'elle pense qu'ils ne prennent pas l'affaire au sérieux. Elle a encore parlé de Jonah.
Elle se sentait comme une chaise bancale, à laquelle il manquait un pied, et qui risquait de perdre l'équilibre à n'importe quel moment.
Qu'allait-elle donc devenir maintenant ?
En 130 ans, de 1831 à 1961, les combats de la Légion ont respectés cette proportion. De l'Espagne en Crimée, du Maroc à Verdun, de Madagascar à l'Indochine, l'histoire de la Légion, c'est autant de "Camerone".
"Vous êtes légionnaires pour mourir et je vous envoie où on meurt", disait le général Négrier, en ordonnant l'assaut de Lang-son.
"Donnez-moi 600 légionnaires pour que je puisse mourir convenablement", demandait Gallieni.
Pour le légionnaire, la mort n'est pas un but, mais une éventualité acceptée avec flegme. Instruit pour le combat, il affirme sa conscience professionnelle en se battant mieux que les autres, plus longtemps que les autres, et s'efforce d'être, tout le temps, supérieur aux autres.
Il avance, de son pas lent et assuré, sûr de lui et de la force de ses armes. Où qu'il soit, où qu'il aille, où qu'il se batte, il est certain que sera entendu son cri "A moi la Légion".
Nouvelle et ultime tentative d'abandon de ta personne. Il sera géographique.
Pour la première fois.
Je pars. Fin effective de l'histoire.
J'essaye de te haïr pour ne plus t'aimer. C'est difficile.
Ca ressemble à du Corneille; pire encore, à du Racine.
Je continue de penser que toute ma vie sera sous le signe de cette histoire, que je t'aimerai jusqu'à ce que j'en crève.
Mais cette fois, c'est moi qui te le dis, avec tout le solennel du monde, solennel que j'aime ô combien, tu le sais - mais non, en fait, tu ne le sais pas.
Les choses ont changé.
Adieu alors.
C'est terrible le définitif à vingt ans.
Alors adieu.
Je rends à ma vie sa poésie, que tu lui avais ôtée.
Je pars pour moi, retrouver mon possessif.
Je te remercie pour ces terribles douleurs, que je n'imaginais pas si intenses.
Parce qu'on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans.
En fait, si.
Je te remercie pour elles, qui m'ont fait grandir.
Je ne pensais pas qu'un jour j'aurais à te dire adieu.
Alors tant pis.
Pour ce gâchis.
Pour mes douleurs dont tu te fiches.
Pour tes illusions.
Pour ce temps perdu à essayer d'arranger des choses condamnées.
Tant pis. Vraiment tant pis.
O toi que j'eusse aimé, ô toi qui l'ignorais ..
Tant pis encore.
Tant pis pour le temps perdu.
Tant mieux pour le temps gagné sur la souffrance.