Extraits

Plus vous faites quelque chose qui vous plaît, plus le temps semble passer vite. À l’inverse, lorsque vous faites quelque chose que vous détestez, le temps s'étire à l’infini.

J’ai l’air d’un putain de toxico qui a goûté à une drogue et ne sait plus s’en passer. Je suis accro à cette fille. Et cette idée me terrifie.

« Lexie ? Lexie, tu m’entends ?

La voix de mon père me parvient au loin, derrière les brumes de mon cerveau qui essaie de remettre en place les morceaux du puzzle que représente ma soirée.

– Ça ne peut plus durer, Christian. C’est la troisième fois en moins de deux mois… prononce une voix que je connais bien.

Mon père soupire de lassitude.

– Elle a besoin d’aide ! Il faut que tu la laisses partir, maintenant…

Mon bras tressaute nerveusement et j’écarquille les yeux dans une supplique pour les dissuader de prendre cette décision. »

Si elle pleure, ça veut dire qu’elle est triste. Et si elle est triste ça veut dire qu’elle m’aime toujours… Ça veut dire qu’il y a encore un nous deux.

– Je vais tout rattraper ! Je sais que tu es énervée, mais…

– Énervée n’est pas le mot. Lasse et vide, peut-être…

Ce qu’elle dit fait saigner un peu plus mon cœur et me fait paniquer.

– Non, Lexie, c’est…

Elle me pousse violemment et dévale les marches.

– Je n’ai plus rien à te dire. Je t’interdis de m’approcher.

Je suis une connasse. Je le sais. Je ne suis pas avenante ou gentille avec les gens en général. Je parle très peu et quand je le fais, c’est pour grogner, râler ou me plaindre. Mais Austin est plus que ça. Il est cruel et méchant. Il est arrogant et malsain. Comment est-ce que je peux être attirée par lui ? La beauté ne fait pas tout chez quelqu’un. Il faut plus que ça.

Il fronce les sourcils en me regardant.

- Bébé, je n'avais jamais fait l'amour. Baisé, oui, mais pas fait l'amour. Et toi, je t'aime. Ça n'a rien à voir, ce n'est pas comparable à mes autres expériences. Bon Dieu, Lexie, tu n'as toujours pas compris à quel point je t'aime !

- A quel point tu m'aimes ?

- Tu es une vraie gosse, Lexie ! Je t'aime ... jusqu'à toucher les étoiles.

Bonne réponse.

Il me lâche et s’éloigne d’un pas. Je manque de m »évanouir et m’agrippe au lavabo des deux mains. Il lève la main et, d’un pouce, caresse ma lèvre inférieure. Ce geste me laisse béate.

- Alexandra… tu embrasses bien…

Je souris

- C’est dommage que tu ne sois pas mon type, souffle-t-il.

Il sourit aussi et sort.

Un instant, je reste là, interdite, adossée au meuble qui m’empêche de m’effondrer. Il ne vient pas de dire ça ? C’est impossible.

Après avoir ouvert une troisième porte, je trouve enfin la salle de bain et m’y enferme.

On cogne à la porte.

- Une minute, je crie.

- Trente secondes, ce sera largement suffisant, réponds Austin derrière la porte.

Je sursaute. Mais que fout-il là ? J’ouvre brutalement et souffle, exaspérée.

- Qu’est-ce que tu veux ?

Il me bouscule et referme derrière lui en me tenant fermement par un bras. Ses yeux noirs me clouent sur place et sa main sur moi m’obsèdent. C’est fou d’être aussi perturbée par un simple contact, non ? Je n’arrive pas à me concentrer sur ce qu’il dit tant cela me trouble.

Im me pousse contre le meuble du lavabo. Son odeur poivrée et mentholée me tourne la tête et je n’arrive pas à détacher mes yeux de ses lèvres. Mon cœur bat de plus en plus vite dans ma poitrine, je suis presque sûre qu’il peut l’entendre aussi clairement que moi.

J’ai l’impression que me tête ne répond plus. Mon cerveau est en stand-by et j’agis sans réfléchir. J’écrase mes lèvres sur les siennes. Il se raidit, surpris, mais ne bouge pas. La sensation est merveilleuse. J’ouvre la bouche et je le sens prendre sa respiration.

Il lâche mes poignets et pose ses mains dans mon dos pour m’attirer vers lui et il m’embrasse. Sa langue est chaude sur la mienne. Cette sensation de douceur et de brûlure en même temps est indescriptible.

Il passe mes mains dans ses cheveux incroyablement doux et je l’entends grogner doucement. Ce son me fait trembler de la tête au pied et quand il s’appuie sur moi en m’écrasant contre le lavabo, je laisse échapper un cri étouffé de plaisir.

Il sourit contre ma bouche en murmurant d’une voix rauque :

- Méprisable et sensuel, hein…

Mon cœur est sur le point d’éclater

- Curieuse et dépravée…

Ma vois n’est qu’un souffle.

Oh mon dieu, mais qu’est-ce que je fais ?

Il me tend un petit paquet bleu ciel. En me mordant la lèvre, je déchire vivement l’emballage. Il y a une belle boîte blanche et je suis fébrile en l’ouvrant. Rien que la boîte est magnifique.

À l’intérieur, dans un écrin de velours bleu nuit, il y a un pendentif en or en forme d’attrape-rêve miniature au bout d’une chaîne torsadée. C’est magnifique. En plus, je n’ai pas tellement de bijoux.

- Tu as déjà eu l'impression que ta vie n'est qu'une immense blague de mauvais goût ?

- Tout le temps. Mais ma seule constante, c'est toi.