Commentaires de livres faits par Yumeko
Extraits de livres par Yumeko
Commentaires de livres appréciés par Yumeko
Extraits de livres appréciés par Yumeko
Les deux soeurs de la famille Mega. C'était ainsi qu'elle nous avait appelées, un jour. Mon coeur se gonfla, si débordant d'amour pour elle que c'en était douloureux.
- Je ne l'oublie pas.
- Et rappelle-toi que je te protège.
- Moi aussi, la môme, répondis-je d'un ton joyeux.
Le dernier coup, le coup fatal.
On croit que le pire est déjà arrivé et vous a sauté à la figure. On croit que la situation est tellement désespérée qu'elle ne peut plus empirer. On dresse la liste de tout ce qui va mal dans ce monde et on s'aperçoit qu'on n'avait aucune idée de ce qui se passait réellement autour de soi, et qu'on commence seulement à voir le sommet de l'iceberg qui a coulé le Titanic, au moment précis où on le heurte.
Encore aujourd'hui.
Treize mois avaient passé mais la plaie du chagrin restait ouverte en moi, comme brûlée au sel. Certaines personnes - qui n'ont pas perdu quelqu'un qu'elles aimaient d'amour inconditionnel, et même plus qu'elles-mêmes - s'imaginent qu'un an suffit amplement à se remettre du traumatisme de la perte et à tourner la page.
Tu parles !
Un an, ce n'est rien. Sans compter que j'avais perdu de longs moments de cette année, en quelques heure en Faëry ou dans un état d'hébétude et de folie sexuelle, privée des facultés mentales qui m'auraient permis de faire mon deuil. Il faut du temps pour conditionner son cerveau à se fermer au lieu de se souvenir de l'être cher disparu. On peut s'accrocher à celui-ci avec des souvenirs aussi tranchants que des rasoirs. On peut tomber amoureux de nouveau, la plupart des gens le font. Mais on ne peut jamais remplacer une sœur. On ne peut jamais corriger tout ce qui nous a laissé des regrets. S'excuser pour ses erreurs, pour n'avoir compris que trop tard que quelque chose n'allait pas.
Cela dit, j'avais l'impression que j'étais tombé sur une méchante qui aimait se vanter de ce qu'elle faisait. Dans les films, le monologue du méchant permet au gentil de sauver sa peau, ou d'attendre les renforts qui arrivent juste à temps.
Là, les renforts, quoi qu'ils puissent être, avaient intérêt à respecter le scénario cosmique, parce que si ça continuait, je ne donnais pas cher de ma peau.
-Tu m'échapperas pas maintenant que je t'aie enfin trouvé !
- Laisse-moi filer juste une fois ! Regarde... je te donne ça en échange ! C'est un gift ! Accepte-le !
- Un cadeau ? Tu risques pas de m'avoir avec une attaque aussi molle ! ... C'est quoi ce truc ?!
- Allons bon... ça s'appelle un gift ball et ça veut dire une "balle empoisonnée".
- On ne t'a pas appris, quand tu étais petit à ne pas accepter les cadeaux des inconnus ?! Ne pas avoir écouté ta maman t'aura coûté la vie !
Je t'attends en comptant
Sur les cinq doigts de ma main.
Peut-être n'est-ce qu'une illusion sentimentale, à laquelle je ne raccroche pour ne pas me noyer dans le chagrin.
- Nom d'une fraise des bois, Dani, on pédale dans la confiture.
Je le regarde comme s'il venait de lui pousser une seconde tête. Une fraise des bois ? Dans la confiture ? Même Barrons a l'air abasourdi.
Il poursuit :
- Mais rassure-toi. Nom d'une collection inestimable de résilles étrusques - tu as vraiment massacré celle-là, soit dit en passant - j'ai compris. Que dis-tu de celle-ci : Nom d'un bibliophile vendu, achetons.
Mlle Lane et Barrons.
La première fois qu'il s'est retiré pour prendre ses distances, cela a été douloureux. Je me suis sentie rejetée.
Jusqu'à ce que je comprenne que j'en avais fait autant. Il n'y avait pas que lui. Nos liens semblent cousus à nos vêtements ; nous ne pouvons pas plus en mettre un sans l'autre que les enlever séparément.
Parfois, je me demande si notre passion n'est pas si énorme, si obsessionnelle, que nous avons besoin de distance entre les feux de joie. Je suis un papillon de nuit pour sa flamme et je suis effrayée de mon élan à me brûler les ailes sur lui. Détruire le monde. Le suivre jusqu'en Enfer. La sensation de ne plus savoir respirer sans l'autre est terrifiante. Qu'un homme exerce un tel pouvoir sur vous parce que vous l'aimez autant, sinon plus que vous-même.
Non.
La tentation n'est pas un vice dont on se libère après en avoir totalement triomphé une seule fois. Elle se glisse dans votre lit chaque soir et vous aide à dire vos prières. Elle vous réveille le matin avec une bonne tasse de café et sait exactement comment vous l'aimez, bien chargé en péché.
Cette fois, je souris, mais je me le permets seulement parce qu'elle a refermé le battant pour détacher la chaîne et qu'elle ne peut pas me voir. Elle ouvre et recule. J'ai remarqué que la distance est courte entre le moment où une femme décroche la chaîne et celui où elle ouvre les jambes. Comme si elles ne savaient pas déverrouiller une seule entrée à la fois. C'est une maladie appelé espoir.