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— Je t’ai cherchée partout, petit cœur.
— Si tu le dis. Commande-lui une glace, ordonnai-je en montrant Jean.
— Une glace ? Pour lui ? Il est mort, Kendra.
Vexé, le garçonnet croisa les bras sur son torse.
— C’est même pas vrai, d’abord ! Ou juste un petit peu.
Afficher en entier- Je suis là, moi, petit cœur... pour l'instant.
Afficher en entier- Alors je suis quoi, moi ?
- Toi ? dit-il après quelques secondes. Celle qui doit sauver le monde.
Afficher en entierJe suivis la vieille femme au salon, qui était envahi de montagnes de livres, de vêtements et d’autres objets entreposés un peu partout. Il n’y avait aucune place pour s’asseoir, puisque les chaises servaient de support à des monceaux de boîtes à chaussures. D’un coup de hanches, Maria les fit basculer au sol avant de me demander :
— Qui est le garçon qui t’accompagne ?
— C’est un ange, déclarai-je, décidant de jouer la carte de l’honnêteté.
— Tiens donc, un ange. Cela dit, je m’en fous.
Oh, intéressant. Et un peu vexant.
— Qui est-il pour toi ? C’est ça que je voulais te demander.
La vieille femme me mettait mal à l’aise. Je n’aimais pas les gens aussi fermés : ils m’impressionnaient et me faisaient perdre mes moyens. Je ne fis d’ailleurs que baragouiner une série de syllabes indéchiffrables en guise de réponse.
— Parle plus fort, tu crois que j’ai vingt ans ?
Avec l’aisance d’un automate, je m’exécutai :
— C’est simplement une connaissance.
— Une connaissance ? Je sens son énergie partout sur toi. Vous faisiez connaissance en profondeur dans cette voiture ?
— Quoi ? Mais… mais non ! m’exclamai-je.
Elle secoua la tête et passa les doigts dans sa tignasse bouclée. Je cherchai la fenêtre des yeux. Le salon était plongé dans une semi-obscurité étouffante.
— Tu veux que je te dise, Kendra Arkhanie ? Je suis prête à parier que vous allez finir ensemble. Peu de personnes arrivent à mélanger leurs empreintes psychiques sans s’envoyer en l’air.
— Je… Pardon ? Nous ne finirons pas ensemble, soupirai-je, agacée. Il veut me tuer.
— Ah… Ouais, c’est moche. De mon temps, on faisait l’amour, pas la guerre.
Des visions de Zel et moi, heureusement fugaces, me traversèrent l’esprit.
— Vous venez de me traumatiser à vie.
— C’est ça, ouais, comme si ça te dérangerait
Afficher en entier- Tu ne le feras pas, affirmai-je. Tu ne me tueras as, je le sais. Tu ne peux pas nier qu'il y a un truc entre nous.
Par là, j'entendais une connexion. Pas une attirance. Mais je n'eus pas le temps d revenir sur mes paroles : déjà, Zel me libérait et quittait mon immeuble.
Ou, plus exactement, me fuyait.
Afficher en entier- Tu n'as pas vu ce qui lui est arrivé ? demandai-je en dissimulant la marque laissée par Zel sur mon bras.
Elle ressemblait à un tatouage et virait peu à peu au gris, de la nuance exacte de la plume que j'avais trouvée après mon entretient avec Samantha.
- Non, je t'ai vue tomber, elle a bondi et l'instant d’après... Tu étais debout, en vie, seule.
Afficher en entier- Ne soit pas si pressée de mourir, petit cœur.
Afficher en entier— Ravi de te l’entendre dire. Tu es déjà montée sur une moto ?
— Non.
— Bien. Règle numéro un, évite les mouvements brusques. Deux, essaie de ne pas déséquilibrer mon bébé quand je prendrai les virages, ce serait malheureux qu’on ait un accident et que tu meures tout de suite. Trois, reste collée contre moi. Ça ne devrait pas être trop désagréable.
Un rire m’échappa.
— Attends, tu appelles ta moto « bébé » ?
— Toi, tu appelles ta voiture Marty, non ? Alors ne me prends pas la tête.
Omondieu, je trouvais ça… trop mignon. Très humain, aussi.
— Comment le sais-tu ? m’enquis-je, les joues rouges.
— Je sais beaucoup de choses sur toi. Tu as terminé de jacasser, on peut y aller ?
— « Bébé », pouffai-je, j’hallucine ! Pourquoi tu l’aimes autant, cette moto ?
Il haussa les épaules.
— Peut-être parce que j’ai l’impression de voler quand je monte dessus ?
Je compris que le sujet risquait de le mettre de mauvaise humeur. Je me dépêchai d’enchaîner :
— Et alors comme ça, me coller à toi ne devrait pas être désagréable ?
— Ouais. J’ai cru comprendre que tu avais un faible pour les anges.
Sa phrase n’aurait pas dû me faire rougir si violemment, n’est-ce pas ? De même que son sourire si parfait ou l’amusement dans ses yeux.
— Je… quoi ?
— Tu comprendras bien assez tôt. Et quand ce sera le cas, je veux assister à ça. Allez, en route.
Assister à quoi ? Je ne voyais pas ce que voulaient dire ses sous-entendus idiots. Zel ne me donna cependant pas plus de détails : il enfila un casque aussi noir que le reste de sa combinaison et grimpa sur sa moto. Je l’imitai, puis il me montra les cale-pieds tandis que j’entourai sa taille de mes bras. Finalement, il avait raison. Ce n’était pas si pénible de me tenir contre lui, loin de là.
Il démarra, m’obligeant à affermir ma prise. Ses abdos se contractèrent quand il se pencha en avant et gagna de la vitesse. La peur laissa bientôt place en moi à un sentiment de liberté. Sentir le vent sur ma peau, les vibrations du sol dans tout mon corps me rendait euphorique.
En temps normal, je refusais de rouler trop vite avec Marty : je voyais bien trop de fantômes d’accidentés de la route. Mais ma raison s’était éclipsée. J’en vins à souhaiter que Zel aille plus vite. Comme s’il lisait dans mes pensées, il accéléra
Afficher en entier«On s'est rencontrés. Est même si ça n'a pas été facile, tu es l'une des personnes à qui je tiens le plus. Je me fiches de savoir pour qu'elle raison ils m'ont mise sur ton chemin. Tout ce qui importe c'est toi.»
- Je dois prendre sa pour une déclaration d'amour, petit coeur ?
Afficher en entier— Tu veux que je passe te chercher ?
— Non, je vais demander à Zel.
Je filai à la salle de bain. À l’autre bout du fil, Adam éclata de rire.
— Il s’est passé quoi entre vous au bal ? Vous avez couché ensemble après ?
— Oh oui, plein de fois. C’est pour cette raison que je suis en retard, pouffai-je.
Je passai un coup de brosse dans mes cheveux pendant qu’Adam poussait un long sifflement.
— C’est vrai ?
— Non
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