Date de sortie
Zodiac
- France : 2006-04-06 - Poche (Français)
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Zodiac
Résumé
Parmi les romans cultes de la Série Noire, il en existe un, quasi ovni qui se détache du lot par divers aspects assez fascinants. Ce roman s'intitule Le Grossium, a été écrit par Stanley Crawford en 1966 et traduit et préfacé – hommage rare – trois ans après par Duhamel. En refermant Zodiac, deuxième roman paru en 1988 aux USA (sans grand succès) et traduit en septembre 2002 en France, c'est à celui-ci que l'on pense. Même rythme échevelé, même capacité de prémonition, même humour non affiché...
Zodiac est un polar, un roman noir au héros hard boiled de la plus pure tradition. Il narre les démêlés de Sangamon Taylor, éco-warrior professionnel et chimiste de talent qui s'agite dans la baie de Boston. Sangamon Taylor bouche les canalisations, sabote, manipule les médias. Il est macho, cynique, sûr de lui, tombeur de femmes, sportif, intelligent, cultivé, revenu de tout... Il "sauve la planète", réussit tout, a toujours raison... et est, forcément, inattaquable. C'est un James Bond en jeans crasseux, inhalateur de protoxyde d'azote et d'une élégance morale à géométrie variable. Sangamon Taylor est donc, forcément, exaspérant, alors, forcément, les ennuis vont lui tomber dessus comme les nuages radioactifs ukrainiens sur les champignons alsaciens : il va donc se mesurer, forcément, à la mafia, forcément, à l'État, forcément, aux trusts pollueurs, et, forcément, à une secte d'adeptes de heavy metal... On en passe... "L'Opération homard" qu'il a montée va donc, forcément, lui retomber dessus. Mais, forcément, Sangamon Taylor s'en tirera. L'éditeur, sur la quatrième de couverture, parle d'un humour à la Carl Hiaassen, romancier (de grand talent) écologiste de Floride à l'œuvre burlesque. C'est commettre une double faute. Premièrement : l'humour présent dans Zodiac n'a aucun rapport avec celui, souvent gesticulant et buster-keatonien de Hiaassen. Chez Stephenson, il n'y a aucun aucun gag, c'est en creux que le roman est hilarant. "Vrai connard" (dixit Stephenson dans la préface), Sangamon Taylor est une charge impitoyable contre le militantisme deep ecology. Il en fait une figure bouffie, une baudruche en proie à la frénésie de sauver le monde et, ce faisant, Stephenson crée un nouveau personnage littéraire, plutôt fascinant dans son ambivalence, ses paradoxes, ses contradictions, son côté usurpateur. Deuxièmement, on ne peut même pas comparer Hiaassen à Stephenson... sous prétexte de thème écologique commun. Quand Hiaassen, aussi drôle soit-il, arrivera à atteindre un tel souffle, un tel rythme, à accumuler avec autant de sérieux autant de précisions scientifiques (saluons le traducteur qui a dû se former à la chimie), à bâtir sur des faits exacts autant de situations menées avec un tel brio, il sera un des plus grands auteurs américains vivants, ce qu'est indubitablement Stephenson, l'auteur du titanesque Cryptonomicon et de l'hallucinant Samouraï virtuel à l'imagination hors du commun. Il faut lire Zodiac tant pour "entrer" avec légèreté en Stephenson, avant de s'attaquer à la suite incontournable de son oeuvre, passablement plus ardue, que pour réaliser une chose : si en 1988 ce roman avait connu un succès plus important, il aurait peut-être pu secouer le polar en quête de voies, de thèmes, de personnages et d'auteurs aptes à lui pointer gentiment ses travers les plus caricaturaux. James Ellroy, autre maniaque de la précision et de l'effet de réel, se serait peut-être alors mis lui aussi à traiter d'écologie. Ou au moins à apprendre ce qu'est l'humour et l'autodérision.
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