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A mesure que les mots sortent, je perçois le soulagement qui gagne ma propre voix.
- Toi et moi sommes responsables de tant de gens. Tout ce que je sais, c'est que j'ai pour toi des sentiments vraiment très forts, que pour moi tu es un être à part et que quand tu n'es pas là tu me manques, mais je ne suis pas remise de...
Pressant sa bouche contre la mienne, Hysan coupe court à ma phrase, mes réflexions, mes battements de cœur.
Pareil à celui de l'abyssinthe, l'effet que produisent sur moi ses lèvres est comme une drogue, et maintenant qu'on a commencé à s'embrasser, je n'envisage pas une seconde d'arrêter. Il me tient fermement par la taille, comme s'il craignait que je lui échappe. Plus je me laisser aller, plus j'ai l'impression que ce baiser nous dépouille de notre identité, suppriment quantité d'aspects douloureux jusqu'à ce que tous les obstacles entre nous soient partis à la dérive.
Je me sens légère comme l'air, électrisée, vivante.
-J 'ai conscience que cela ne change rien pour toi, chuchota Hysan après s'être écarté.
Nos cœurs tambourinent à l'unisson.
- Mais je ne m'excuserai pas de ce geste car je ne le regrette pas. Aux mieux, je peux juste promettre de ne pas recommencer.
Son sourire de centaure errant sur ses lèvres, il ajoute :
- A moins que tu ne me le demandes.
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