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Extrait ajouté par Paraffine 2020-09-05T11:24:54+02:00

Mark Spitz détourna la tête pour éviter les éclaboussures et serra les lèvres, la bouche réduite à une mince fente. Spoiler(cliquez pour révéler)Il entendit deux coups de feu. Les quatre zombs étaient HS.

« Ben alors, Mark Spitz ? dit Gary. On savait pas que t’aimais les vieilles. »

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Extrait ajouté par Paraffine 2020-09-05T11:21:14+02:00

Elles étaient là depuis le début, toutes les quatre. Peut-être l’une d’elles avait-elle été attaquée sur le trottoir par un « taré », selon le pittoresque euphémisme citadin, et renvoyée chez elle après quelques points de suture aux urgences de l’hôpital public, qui manquait notoirement de moyens – Vous avez votre carte de mutuelle ? –, avant qu’on n’ait compris la nature de la catastrophe. Spoiler(cliquez pour révéler)Et puis elle avait viré prédatrice et une collègue chanceuse avait fui à temps, verrouillé la porte et laissé ses consœurs se défendre toutes seules. À quelques détails près, c’était toujours la même histoire. Personne ne revenait apporter de l’aide car chacun était submergé par sa propre situation.

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Extrait ajouté par Paraffine 2020-09-05T11:17:41+02:00

Si on lui avait demandé ses projets à l’époque de la catastrophe, la réponse serait venue toute seule : faire du droit. Il était dépourvu de toute perspective attrayante, viscéralement immunisé contre toute passion et généralement malléable aux souhaits de ses parents : il se laissait flotter doucement au gré du courant bourgeois qui maintenait ses bienheureux protégés loin des rivages de toute responsabilité. Mais l’heure était venue de renoncer à la dérive. D’où le droit. Il avait surmonté depuis longtemps l’ironie de la situation lorsque cette semaine-là, dans son secteur de ratissage, son unité était tombée sur un repaire d’avocats. Ils progressaient péniblement jour après jour, immeuble après immeuble ; il y avait déjà eu trop de cabinets semblables, dans trop d’autres gratte-ciel, pour que l’événement paraisse inédit. Pourtant, ce jour-là, il se figea.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T12:27:32+01:00

Mark Spitz le ressentit intensément, à la seconde où ils poussèrent les portes en verre et virent le nom de la firme planer en sévères lettres d’acier au-dessus de l’accueil : ces mecs sont sans pitié. La tradition, les contrats âprement négociés, les clauses inviolables qui survivraient à leurs concepteurs. Il ignorait la nature de leur activité. Peut-être ne représentaient-ils que des organisations caritatives à but non lucratif, mais dans ce cas, il en était sûr, ces clients sur-bienfaisaient, sur-ONGeaient, sur-charitaient la concurrence, si tant est qu’on puisse parler de concurrence caritative. Mais forcément, se dit-il. Même les anges sont des bêtes.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T12:27:27+01:00

Mark Spitz et le reste de l’Unité Oméga avaient déjà ratissé la moitié du 135 Duane Street à partir du toit, en progressant à un rythme somme toute productif. Jusqu’ici, RAS. À peine quelques signes de désordre. Un tiroir-caisse forcé au 18e, des restes de bouffe de traiteur qui pourrissaient sur des bureaux épars : de l’argent obsolète, un ultime déjeuner. Comme dans la plupart des entreprises qu’ils ratissaient, les bureaux avaient fermé leurs portes avant que la situation dégénère. Les fauteuils étaient sagement rangés contre les bureaux, tels que les avaient disposés les agents de ménage lors de leur dernier jour de travail, de l’ultime soirée normale du monde ; seuls quelques-uns, de traviole face aux portes, trahissaient la panique de l’évacuation.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T12:27:11+01:00

Il se rappelait les choses telles qu’elles étaient avant, les coutumes du panorama urbain. D’un bout à l’autre de l’île les immeubles se heurtaient, humiliaient les bizuths par leur verticalité et leur ambition, boudaient dans leur ombre mutuelle. L’inéluctable était maire, constamment réélu. Les grands maîtres d’hier au nom majestueux, nés des mains d’architectes jadis célèbres, se faisaient insulter par la suie des moteurs et les progrès de la technologie du bâtiment. Le temps burinait leur élégante maçonnerie qui s’effondrait sur le trottoir, en tourbillon ou en chute libre, en poussière, en fragments, en débris. Derrière la façade, leurs entrailles se faisaient charcuter, refaçonner, reconnecter selon les théories fonctionnelles d’une ère nouvelle. Le six-pièces classique devenait une ruche de studios, l’abattoir ou l’atelier clandestin un open space aux frontières strictes. Dans chaque quartier, les imparfaits de toute sorte attendaient les démolisseurs, et on fondait leurs ossements pour aider leurs remplaçants à les surpasser. Né acier, tu redeviendras acier. Vague après vague, les immeubles neufs s’arrachaient aux gravats, et secouaient la poussière du passé tels des immigrants. Les adresses restaient identiques, tout comme les théories fumeuses. Pas de doute, c’était New York. Et nulle part ailleurs. New York City.

Pour le gamin, c’était l’amour. Sa famille rendait visite à l’oncle Lloyd tous les deux ou trois mois. Il buvait son eau gazeuse, regardait des films de monstres, montait la garde à la fenêtre. Le gratte-ciel était un totem gainé de métal bleu, déposé par les fées dans une couvée d’immeubles bas. La commission d’occupation des sols avait empoché les pots-de-vin, et le voilà qui flottait au-dessus de l’île effilée. Il y avait là un message à déchiffrer, pour peu qu’il en apprenne la langue par ses propres moyens. Les jours de pluie, les surfaces des immeubles étaient opaques et sans pitié, comme elles l’étaient aujourd’hui, tant d’années plus tard. Les trottoirs dérobés à sa vue, l’enfant invoquait une ville inhabitée, où personne ne vivait derrière tous ces kilomètres de verre, où personne ne retrouvait ses proches dans des salons au mobilier chic et conquérant acheté sur catalogue, et où tous les ascenseurs pendaient au bout de longs câbles comme autant de pantins brisés. La ville, vaisseau fantôme de l’ultime océan au bord extrême du monde. C’était un mirage somptueux et complexe, Manhattan, et sous des angles tordus, les jours trop nuageux, on le voyait se désintégrer ; alors on devait appréhender cette créature ténue dans toute sa vraie nature.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T12:26:55+01:00

Il aimait regarder des films de monstres et la ville bouillonnant sous ses yeux. Il se concentrait sur des détails insolites. Les antiques citernes dressées au sommet des vieux immeubles opiniâtres d’avant-guerre et, plus haut, les énormes systèmes de ventilation tapis, tendus comme des ressorts, sur les gratte-ciel ambitieux, luisant comme des tripes à l’air. La calvitie goudronnée des HLM. Il repérait le transat égaré hors saison, écartelé sur le gravier, comme si un courant d’air l’avait arraché au trottoir. À qui était-il ? Notre héros cadastrait des parcelles de la ville et s’en faisait un domaine. Les yeux plissés, il déchiffrait les slogans qui galopaient le long des cages d’escalier, menaces fluo, manifestes petit-nègre, pseudos de révolutionnaires impuissants. Les stores et les rideaux étaient ouverts, entrouverts, fermés, béances d’une carte perforée que seuls auraient pu lire des ordinateurs défunts, enfouis dans la croûte de gravats anonymes. Des bouts de citadins s’exposaient aux fenêtres, disposés par un commissaire d’expo au goût marqué pour le coq-à-l’âne : les jambes d’un golfeur urbain, pieds écartés, tissu rayé, visant une passoire ; un demi-torse de dame, drapé d’un blazer turquoise, aperçu comme dans un trapèze ; un poing tremblant sur un bureau de titane. Une ombre s’agitait derrière le verre dépoli d’une salle de bains, et la vapeur s’insinuait par la fente.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-08T12:26:47+01:00

Tandis que ses parents se faisaient présenter la nouvelle fiancée de son oncle, le garçon filait au bout du couloir et, tout étourdi, faisait couiner le cuir du coin canapé/cappuccino en admirant les derniers développements de l’électronique de loisirs. Il commençait toujours par repérer les nouveaux arrivants. Cette fois, c’était les haut-parleurs sans fil qui hantaient les coins de la pièce tels des spectres grêles, la suivante il s’agenouillait devant une boîte trapue et clignotante, une nouvelle espèce de cortex multimédia. Il passait un doigt sur leur surface sombre puis soufflait dessus et effaçait les marques avec son polo. Les téléviseurs étaient du modèle le plus neuf, le plus gros : ils lévitaient et palpitaient d’une myriade de fonctions extravagantes décrites en diagrammes dans le mode d’emploi jamais ouvert. Son oncle recevait toutes les chaînes et conservait un mausolée de télécommandes dans le tiroir de rangement sous l’ottomane. L’enfant regardait la télé et traînait près des baies vitrées, d’où il toisait la ville à travers le verre fumé anti-UV, du haut du dix-neuvième étage.

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Extrait ajouté par Enekia 2014-08-03T18:25:17+02:00

Il avait toujours voulu vivre à New York. Son oncle Lloyd habitait Lafayette Street, en plein centre-ville, et dans les longs intervalles entre deux visites il rêvait tout éveillé de loger dans son appartement. Quand ses parents le traînaient jusqu’à la ville pour l’expo annuelle prévue de longue date ou le-succès-de-Broadway-qui-donne-la-pêche, ils faisaient généralement un saut chez l’oncle Lloyd pour dire bonjour. Ces après-midi étaient immortalisés par une série de photos prises par des inconnus. En cette ère de polyvalence numérique, ses parents faisaient de la résistance et labouraient la glèbe d’enclaves esseulées : une cafetière qui ne donnait pas l’heure, des dictionnaires en papier, un appareil photo qui se contentait de prendre des photos. L’appareil familial ne transmettait pas leurs coordonnées à un quelconque satellite. Il ne leur permettait pas de réserver un billet d’avion pour une station balnéaire avec accès facile à la forêt équatoriale par la navette de l’hôtel.

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