Ajouter un extrait
Liste des extraits
"Max lui toucha l'épaule.
-! Koga, tu seras toujours avec moi. J'emporterai ton amitié avec moi. Mais j'ai besoin que tu fasses autre chose.
Max sortit la carte d'état-major de son père.
-Tu te rappelle l'endroit où la terre saigne? Et les marques que mon père a faites sur cette carte? Tu sais que c'est là que les Bushmen sont morts. Plus toutes ces autres marques, dans les différents endroits que mon père a découverts. C'était ce qu'il allait révéler. Bon, ça suffit pas comme preuves, je le sais, mais c'est tout ce qu'on a pour l'instant. Mon père s'est rendu dans tous ces endroits là pour ça...
Il brandit la carte la plus petite, le plan hydrographique.
-Il a découvert qui tuait ceux de ton peuple. Et peut-être, plein d'autres choses qu'on ignore. Et je sais qu'il doit avoir d'autres preuves cachées quelque part, de vraies preuves, quelque chose de vraiment concret, d'indiscutable. Mais il faut que je le retrouve, lui, d'abord et toi, tu dois y aller.
Il scruta l'aplomb vertical.
-Je pense que je peux descendre et atteindre cette entaille en m'agrippant à la paroi, puis d'ici quelques heures, je serais sous le fort. Ne complique pas les choses, !Koga, j'ai besoin que tu ailles trouver la police et que tu emportes la carte.
-La police?
-Tu m'as dit qu'il y avait un poste de police à quelques jours d'ici. Va les trouver, ne leur donne pas la carte, mais ça.
Max défit son bracelet-montre. Le vieux chronographe en Inox était celui que portait son père quand il avait fait l'ascension de l'Everest, vingt ans plus tôt. Il l'avait donné à Max pour ses douze ans, à son entrée à Dartmoor High. Au dos du boîtier étaient gravés ces mots: A Max. Rien n'est impossible. Je t'aime, Papa."
Afficher en entierDartmoor High n'est pas un lycée comme les autres. Situé au-dessus des neiges éternelles, à l'extrémité nord du Parc National de Dartmoor, on l'a construit dans la parois rocheuse, telle une petite forteresse médiévale. Niché dans l'antique granit de Wolf's Head Tor, on pense que le site abritait un avant-poste de la vingtième légion romaine lors de la conquête et de la colonisation de la Grande-Bretagne D'alors.
Afficher en entierLe tueur, comme bon nombre de ses pareils, vint la nuit.
Au loin, l'écho de la fusillade et l'arc paresseux, mais mortel, des balles traçantes des mitrailleuses, cherchant leur cible dans la campagne balayée par le vent, allaient l'aider à dissimuler sa présence. Sa mission de ce soir serait des plus aisées. Sa victime était un garçon de quinze ans, il n'avait donc aucun doute sur son succès.
Il consulta sa montre. Il était dans les temps. Et sur place. Première possibilité : faire croire à un accident... la nuque brisée. Seconde possibilité : une balle dans la tête et se débarrasser du corps. Du pareil au même pour lui. Le vent avait tourné de l'est au nord... il mordait, plus froid. Il songea aux soldats allongés là-bas sur le sol détrempé. Ils n'avaient pas dormi depuis des jours et, s'ajoutant aux coups de feu quasi constants et autres exigences des manoeuvres de patrouille, l'épuisement et le froid avaient dû les entamer. Pas lui, cependant; son col roulé zippé était en mohair et sa parka, molletonnée - sans revêtement en Gore-Tex pour éviter les bruits de froissement. Quant à ses bottes, elles étaient imperméabilisées.
Afficher en entier