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Extrait ajouté par TSUNDOKU 2021-02-07T09:31:01+01:00

Beaucoup de gens ne considèrent pas ma mère, les autres mères.

Celles qui ne travaillent pas. Qui picolent. Les imparfaites. Celles qui font du botox pour aller mieux. Qui gueulent dès le matin. Les hystériques. Les fatiguées. Celles qui se rincent mal les cheveux. Celles qui s’en foutent. Celles qui ne s’en foutent pas. Celles qui cachent cancers et ménopause. Les deux vont souvent de pair. Celles qui ont des bouffées de chaleur et de la moustache. Celles qui s’excusent de tout, tout le temps. Celles qui n’ont pas fait d’études, qui n’ont même pas le bac. Celles qui voulaient juste devenir maman. Qui rougissent à la question : « Et vous dans la vie, vous faites quoi ? » Qui s’inventent des métiers. Qui cachent les bouteilles vides, remplies de déception. Qui tueraient par amour. Les louves. Les femmes de. Les mères de. Les transparentes. Les furies. Les diagnostiquées dépressives ou bipolaires. Celles dont on ne se rappelle pas le prénom. Qui prennent des somnifères par précaution. Qui ne demandent qu’à être regardées, aimées, n’osent pas le formuler. Qui pensent ne rien mériter.

Beaucoup de gens méprisent ces femmes-là. Ils se sentent supérieurs. Eux ont de vrais métiers. Eux gagnent de l’argent. Eux méritent le respect.

L’un d’entre eux a un jour surnommé ma mère « Denilou » parce qu’elle n’existait qu’à travers mon père et moi, que nous avions réussi notre vie et pas elle.

Je l’ai maudit.

Eux n’ont rien compris.

Ces femmes-là, qu’ils jugent, montrent du doigt, en valent dix comme eux. Un jour, elles reprendront le pouvoir. Et tout cet amour, dont ils sont dépourvus, les terrassera.

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Extrait ajouté par TSUNDOKU 2021-02-07T09:30:23+01:00

Je veux libérer. Protéger. Prévenir les jeunes filles. Déjouer le stratagème des prédateurs. Éclaircir la zone grise. L’éradiquer. La dézinguer.

Je veux déculpabiliser les victimes « défaillantes », les comme moi, celles qui ne portent pas plainte, celles qui n’ont pas dit non, celles qui ne savent pas encore, qui sentent que quelque chose ne va pas mais ne savent pas quoi, celles qui ne se souviennent pas. Je veux donner les mots à celles qui n’ont pas le choix.

Car oui, certaines n’ont pas le choix.

Le mouvement « Balance ton porc » a libéré la parole, les langues se sont déliées, les plaintes ont été déposées.

Mais qui parle ?

Actrices, chanteuses, écrivaines, femmes publiques, et c’est une bonne chose.

Mais qu’en est-il des autres ?

Celles qui vivent de l’autre côté du périph. Celles qui n’ont pas l’argent pour payer l’avocat. Celles qui ne sont pas entendues par la police car trop mates de peau. Celles qui ont des enfants à habiller, à nourrir. Celles qui se font violer par leur mari, qui ne peuvent pas le quitter, de peur de se retrouver sur le trottoir ; qui ne peuvent pas parler sans prendre le risque de se faire buter, de mettre leurs enfants en danger.

Parler coûte cher. Parler, c’est réservé aux autres.

Les autres dont je fais partie.

Pas de zone grise dans les milieux défavorisés. Les prédateurs n’en ont aucune utilité. Le viol à l’ancienne. Le viol tous les soirs. Le viol mis en évidence mais dont tout le monde se fout. Le viol direct. Pas de manipulation, pas de caresse. Pas besoin de les droguer. De se cacher. Des coups, encore des coups. Le sang dans la bouche. Les bleus sur le visage.

Voilà la différence.

Le viol est douloureux, inadmissible, peu importe le milieu.

Mais dans les milieux « défavorisés », le viol est net, indéniable. Pourtant ce n’est pas lui dont on parle, ce n’est pas lui qui fait les gros titres.

L’argent ne rend pas propre. L’argent n’efface pas les coups. L’argent n’empêche pas les cauchemars. L’argent ne répare pas les vies brisées.

Mais l’argent assure la sécurité.

L’argent amène la lumière.

À quoi bon parler si personne ne nous écoute ?

Parler, c’est prendre le risque de tout perdre.

Ces femmes-là ne peuvent pas prendre ce risque. Elles n’ont ni le temps ni l’énergie. Elles choisissent leurs enfants. De subir pour survivre. Pas par manque de courage, au contraire.

Moi, j’ai du temps.

Moi, je n’ai pas d’enfant.

Moi, j’ai une famille, des amis, un amoureux.

Moi, j’habite à Paris.

Moi, on m’écoute.

Moi, je fais partie de « l’élite ».

Moi, j’ai de la chance.

Moi, je peux parler.

Je suis une bombe, j’appelle les autres bombes.

Je veux changer le monde.

Vous me trouvez prétentieuse ?

Pourquoi écrire si ce n’est pas pour changer le monde ?

Moi, je ne porte pas plainte.

Moi, j’écris

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Extrait ajouté par TSUNDOKU 2021-02-07T09:24:52+01:00

Même schéma pour le viol conjugal. Beaucoup (trop) de gens pensent qu’une femme ne peut être abusée par son mari.

Comme si le mariage annulait le viol.

Il y a cette belle notion de devoir conjugal. À sens unique bien sûr. Une femme doit assouvir les besoins de son homme. Surtout pas l’inverse. Si elle n’a pas envie, si elle est fatiguée, triste, occupée, elle est fautive. Si l’homme la force, qu’elle finit par céder, il n’y a pas de problème. Tout est normal. Elle a signé pour. Si une femme n’a plus de désir, elle est une mauvaise femme. Elle doit prendre sur elle, y mettre de la bonne volonté. Allez, ferme les yeux. Laisse-toi faire. Force-toi un peu. Ce n’est pas si compliqué.

À l’inverse, si un type ne désire plus sa femme, c’est qu’elle ne prend pas assez soin d’elle. Elle n’est pas assez jolie. Elle est trop grosse. Elle est maman. Elle n’est pas assez féminine. Elle est trop vieille. Elle doit faire des efforts. Elle doit faire du sport, s’épiler, se botoxer, acheter de la lingerie, faire preuve d’imagination, se déguiser, se rabaisser. S’il la trompe, c’est parce qu’elle l’y a poussé. Elle n’écarte pas assez les cuisses.

La femme est la coupable idéale.

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Extrait ajouté par TSUNDOKU 2021-02-07T09:21:58+01:00

Le viol, c’est simple.

Si une femme n’a pas dit non, si elle n’a pas tenté de s’échapper, de lutter. Si elle n’est pas rouée de coups. Si elle ne passe pas par toutes les couleurs : rouge, violet, bleu, jaune, vert. Si elle n’a pas de traces sur elle. Si elle a pu garder toutes ses dents, sa peau, ses organes. Si elle n’a pas des bouts de verre dans l’utérus. Si elle n’a pas été attachée. Si on ne l’a pas empêchée de crier. Si elle est toujours belle. Si elle portait un décolleté. Si elle connaissait l’agresseur. Si c’était un ami ou un amoureux. Si elle avait bu. Si elle n’a pas été enfermée dans le coffre d’une voiture. Si elle était majeure. Si elle n’a pas porté plainte. Si elle n’a pas parlé tout court. Si elle n’a pas appelé au secours. Si elle a joui. Si elle est encore en vie. Si elle ne pleure pas. Si son anus n’est pas défoncé. Si elle refuse d’être victime. Si elle n’a pas été menacée de mort. Si elle a fait comme si de rien n’était. Si elle est prostituée. Si elle a eu une promotion. Si on ne l’a pas brûlée vive. Si elle est handicapée. Si elle a menti, omis, oublié. Si elle ne trouve pas les mots. Si elle sourit. Si elle n’a pas dit non tout de suite. Si elle n’a pas été pénétrée. Si après elle s’est relevée. Si son discours n’est pas cohérent. Si l’agresseur est un homme bien. Si elle était son employée. Si elle aime le sexe et ne s’en cache pas. Si elle refuse qu’on la plaigne. Si elle ne pisse pas du sang. Si elle n’est pas couverte de sperme. S’il n’y a pas de preuve. Si c’est sa parole contre celle de l’agresseur. Si elle l’a revu. Si elle a répondu à ses messages. Si c’est ambigu. Si elle ne s’est pas suicidée. Si elle est vieille. Si elle est vulgaire. Si elle a des antécédents psychiatriques. Si elle n’a pas été découpée en morceaux. Si elle culpabilise. Si elle ne culpabilise pas. Si elle hésite. Si elle n’a pas été retrouvée gisant sur le béton, la gueule en sang. Si elle arrête d’avoir honte, vous emmerde, décide de se relever et de passer à autre chose.

Alors, elle n’a pas été violée.

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Extrait ajouté par TSUNDOKU 2021-02-07T09:20:38+01:00

Car le sujet de ce livre est lourd, douloureux et complexe. Parce qu’Erwan ne l’est pas. Sachez simplement que tous les hommes ne sont pas des porcs. Que certains ne nous forcent pas. Ne nous immobilisent pas. Ne nous manipulent pas. Ne nous culpabilisent pas. Certains ont honte de leur genre. Certains sont honnêtes. Certains allument la lumière. Ils ne nous enferment pas. Ils ne nous embrouillent pas. Ils nous libèrent des chaînes, du devoir. Ils nous écoutent, nous poussent à dire non. À nous affirmer. Ils essuient la sueur sur notre front. Ils nous prouvent que l’homme a du bon. Que ça ne se limite pas à ce qui se passe dans le slip. Que le sexe et l’amour ne sont pas ennemis. Qu’être une femme n’est pas sale. Qu’être une femme n’est pas honteux, douloureux.

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Extrait ajouté par TSUNDOKU 2021-02-07T09:19:50+01:00

Avez-vous regardé ses photos ?

C’est juste de l’art.

L’art justifie donc le viol. Et ceux qui n’ont rien dit, rien fait, aussi.

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Extrait ajouté par TSUNDOKU 2021-02-07T09:19:17+01:00

Ces photos ont été diffusées à travers le monde entier.

Regardez-les. Dites-moi ce que vous voyez.

C’est de l’art, voyons.

L’art justifie tout.

L’art masque tout.

L’art excuse tout.

L’art amène les princesses sur des plateaux.

Servez-vous.

Le roi a mené une longue vie paisible. Lui et les autres rois ont parcouru les continents à la recherche de belles petites princesses. Il a été applaudi, recouvert d’or. Il avait réussi à rendre la beauté immortelle. Mais un jour le roi est devenu vieux. Trop vieux pour exercer sa magie. Les princesses se sont réveillées une à une. Elles ont commencé à raconter comment le roi les avait sacrées princesses. Ce qu’il leur faisait pendant qu’elles étaient endormies. Elles se sont mises à hanter le pauvre roi. Accablé, il a avalé du poison afin de rejoindre sa belle endormie. Mais il ne meurt jamais. Il y aura toujours un autre roi, une autre princesse.

L’art est éternel.

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