Jon Bassoff

Encore un roman sombre et violent de Gallmeister qui me fait penser qu'ils auront ma peau...

Joseph Downs, vétéran d'Irak au visage mutilé tombe en panne au milieu de nul part et décide de se rendre dans le premier bar venu. Dans ce même bar, il fait la rencontre de Lilith battue par son mari. Joseph s'interpose et la sauve, mais le problème c'est qu'en plus d'être son idée à elle, elle sait qu'elle est déjà morte.

Je pense qu'il est inutile de vanter encore une fois la qualité des romans de Gallmeister dans la collection Neonoir, mais pourtant je ne peux m'en empêcher. A chaque fois, j'ai l'impression que je ne prendrais plus de claques de leur part. Vous savez, cette chose qui vous dis que c'est bon, vous avez lu le pire. Mais non ! Gallmeister est très doué pour vous faire croire ceci avant de vous offrir un autre roman qui vous retourne l'estomac et vous montre à quel point ils ont dans leur poche des auteurs grandioses.

Joseph Dows, vétéran est rentré avec le visage mutilé. L'auteur nous le décrit comme un homme au visage presque monstrueux. Le visage brûlé, il fait face aux regards des autres. Des mines de dégoûts et de pitié. De quoi chatouiller sévèrement l'ego de l'homme. Lilith, femme jolie est sauvée des coups de son mari et oui ça sonne classique. Mais ne vous y trompez pas. On parle des éditions Gallmeister. Le classique n'a pas réellement sa place chez eux. Qui serai-je pour m'en plaindre d'ailleurs ?

Au fil de la lecture, plusieurs émotions viennent percuter votre petit cœur battant dans votre gentille poitrine. Le doute, la compréhension, la colère, la fatigue. Une fois l'histoire lancée, il est impossible de l'arrêter. C'est rythmé et c'est bon direz-vous ? En effet, ça l'est, mais vous êtes alors face à des personnages torturés psychologiquement. Une ambiance sombre et noir, très noir, qui s'installe et vous plonge un peu plus dans le malaise et la pauvreté. Vous ne rêvez pas de ce qu'ils ont, de l'argent, des boutiques de luxe. Ici, c'est l'inverse. Misère, pauvreté, tortures et j'en passe.

L'écriture de l'auteur est sèche, vive, sévère et sans pitié. Des phrases courtes mais véridiques qui ne donne que plus d'impact à ces dernières. Le rythme et les surprises ne sont que renforcées par cette écriture presque cruelle, mais qui fonctionne parfaitement dans ce roman. Corrosion est le premier roman de Jon Bassoff, attendez de voir quand il en sortira un nouveau...

En bref, imaginez Jon Bassoff devant une toile vierge. Imaginez qu'il prenne du noir et qu'il en recouvre sa toile. Puis alors, il choisit du rouge et fait des traces ici et là. Sans logique, sans raisonnement. Mais au final, une fois le tableau terminé, vous pouvez sentir la colère, la torture, la cruauté et la misère. Du noir pur et dur !

Des personnages sombres au bord de la folie, de la violence et de la peur voilà le mélange que vous retrouverez dans ce livre. Un excellent roman qui mérite d'être lu et un auteur qui gagne à être connu.

Une agréable surprise.

L'histoire est violente. Les personnages sont dérangeants. L'ambiance est glaciale. Les lieux sont sombres.

J'ai aimé l'écriture de cet auteur. C'est direct, franc et sans détour.

Une belle découverte.

C'est de loin le roman le plus noir que j'ai lu. Ce n'est pas en raison des descriptions mais la noirceur du personnage central. Le climat est malsain et l'humanité absente de ce récit. Comme le dit Ambree dans son commentaire franc, direct et sans détour, j'y ajouterais sale.

Ce n'est pas tous les jours que l’on peut lire un roman noir "psycho". Avec Corrosion, j’ai enfin compris ce cela pouvait être. C’est bien plus que seulement bon c’est décapant et torride, il y a de la perversité et c’est dérangeant, c’est sombre et beau à la fois bref cela ne m’a pas laissée indifférente. Une rencontre avec une femme va le faire pencher définitivement du côté obscur en passant par la violence extrême et la dépravation absolue. Jon Bassoff nous emporte dans un sombre duel entre Joseph Downs, vétéran de la guère d’Irak, défiguré et incontestablement perturbé pour ensuite se concentrer sur la fragilité de la psyché de Joseph après avoir été trahi et en seconde partie on découvre l’histoire de Benton Faulks un adolescent solitaire et brisé par la mort de sa mère et la folie de son père. On verra aussi ce que peut devenir une obsession pour une femme plus âgée lorsqu’elle n’est pas payée en retour. La terrible et lente descente aux enfers de Benton dans une sorte de folie qui nous ferait presque penser que son père est sain d’esprit atteint un pic lorsque Benton se met à réaliser ses fantasmes de soldat super-héros et à ce moment là c’est vraiment horrible. Il ne faudrait pas oublier non plus le rôle du prédicateur masqué au terrible secret.

J’ai adoré le moment où j’ai pris conscience de la connexion entre les deux récits. C’est vraiment quelque chose qui me fascine, cette ingéniosité de l’auteur, la manière dont il s’y prend pour jouer avec ses personnages et relier petit à petit les fils entre eux pour tisser un motif qui tournerait sur lui-même.

C’est la première fois que je lis un livre aussi noir et perturbant, il m’a fallu un certain temps pour entrer dedans et m’habituer à l’étrangeté de la situation mais une fois que j’y suis arrivée, je n’ai pas pu m’arrêter de lire la suite. C’est ce qui explique qu’il m’a fallu quelques jours de pause avant d’écrire cette chronique, un temps de digestion nécessaire. Bonne lecture.