Marie-Diane Meissirel
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Note moyenne : 8/10Nombre d'évaluations : 5
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Huit mois pour te perdre est l’histoire de deux mères et de toutes les difficultés rencontrées lorsque l’on est mère, lorsque l’on doit faire face à la maternité à des stades différents chez Emma et Dunja. La première ne parvient pas à accepter les changements dus à son nouveau statut et continue sa vie telle qu’elle l’a toujours fait malgré les dangers inhérents à son poste....
http://www.sariahlit.com/2016/07/huit-mois-pour-te-perdre.html
Afficher en entierHuit mois pour te perdre est l'histoire d'une jeune française, Emma, expatriée en Croatie afin d'exercer son travail. Elle y vit avec son fils, Bruno, seulement âgé de quelques mois, et fait totalement confiance à Dunja, une femme d'une soixantaine d'années, qui tient le rôle de nounou auprès de Bruno. Un jour, Emma rentre à son domicile pensant y trouver son enfant en compagnie de sa nourrice, mais c'est un appartement vide qui l’accueillera. Que s'est-il passé, où est son fils et avec qui ? Est-il en danger ? Toutes ces questions traversent l'esprit d'Emma et c'est sans attendre qu'elle va poursuivre sa quête afin de retrouver son bébé.
Ce roman est court, il se lit vite, déjà parce qu'il fait moins de 200 pages, mais aussi parce que nous sommes rapidement plongés dans l'histoire qui est dans l'ensemble rythmée, prenante et même parfois dérangeante. Nous avons envie et besoin de savoir ce qui s'est passé, pourquoi Dunja a pris la fuite avec cet enfant qui n'est pas le sien et qui, pourtant, prend une grande place dans son cœur.[...]
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Afficher en entierC'est un roman trouble, sensible et plein d'émotions, court, prégnant et efficace. L'histoire d'une mère absorbée par son travail qui confie son fils à une nourrice qui l'aimera sans doute un peu trop.
Il faudra qu'on perde la trace de Bruno et Dunja pour qu'Emma se réveille et prenne conscience de la réalité de son fils. C'est le récit de cette recherche effrénée, celle de toutes les inquiétudes et de tous les dangers, que l'on va suivre fébrilement. Le roman s'articule en alternance autour d'Emma et de Dunja. Au fil de notre lecture, on perçoit les signes, on lit entre les lignes de ce qui a pu se passer autour de Bruno. Comment d'une absence, on en arrive au transfert d'affection : un processus complexe insidieux et somme tout humain.
L'auteur nous touche avec les confessions de Dunja, elle nous prend aux tripes avec l'angoisse et le déchirement que ressent Emma avec le vide de la disparition de Bruno. L'écriture est intime, affective. Il y a beaucoup d'amour, de silences, de souffrances et de noeuds qui ne demandent qu'à se défaire.
Sentiments d'abandon et de trahison se mettent en place. On ne perd pas une miette de ces évènements, de ces sentiments qui s'envolent et s'enflamment.
Laissez- vous imprégner par cette ambiance à coeur ouvert, elle ne devrait pas vous épargner !
Afficher en entierComme son titre l'indique, "Les accords silencieux" parle avant tout de musique : de la musique qui nous accompagne tout au long de notre vie, de celle qui nous fait vivre, de celle qui nous soutient et nous réconforte, de celle qui nous illumine. Il y a la musique que l'on découvre par nous-mêmes et celle déjà ancrée dans notre héritage. Il y a la musique, telle une révélation, qui fait naître des émotions intenses dès les premières notes et qui nous transporte toujours plus loin.
Pour Tillie, Shēn, Xià, Irina et Měi, la musique, c'est tout ça à la fois. Tombés dans la marmite de potion musicale quand ils étaient petits, elle les accompagne depuis toujours et fait partie intégrante de leur être. Alors qu'elle est une évidence pour les uns, les autres l'apprivoisent encore.
Mais "Les accords silencieux" ne parle pas que de musique. Roman choral et multi-temporel, Marie-Diane Meissirel nous parle de l'histoire de la Chine : occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, guerre civile, Révolution culturelle, manifestations de Tian'anmen. L'histoire débute pourtant à New York en 1937, avec la jeune Tillie qui, par le biais de son journal intime, nous raconte son premier jour chez Steinway & Sons. De là, nous voyagerons des États-Unis à Shanghai, en passant par Leipzig, Hong Kong ou encore l'Inde. Nous traverserons le XXe siècle pour nous arrêter en 2014, moment où Xià et Tillie découvrent ce qui les unit.
Au premier abord et jusqu'à la fin, c'est avant tout le piano qui les lie bien évidemment. Nous découvrirons au fil de la lecture qu'il y a peut-être autre chose, que l'on devine assez rapidement mais qui n'enlève rien à l'envie et au besoin de continuer notre lecture. Parce qu'il ne s'agit pas uniquement de Tillie et de Xià : il y a aussi Měi, Shēn, Irina ; et puis Vince, Roger, Gustaf, Zhū et Lì. Tous sont unis par une histoire commune. Ils l'ignorent, nous aussi, et nous allons en découvrir tous les fils petit à petit.
L'ultime révélation n'a pas été une surprise, j'avais compris cette vérité bien plus tôt mais elle n'a absolument rien gâché de ma lecture. Marie-Diane Meissirel a une plume magnifique, très douce et envoûtante, toute en émotions. On aime à suivre les différents personnages, qui nous touchent tous d'une manière ou d'une autre, à travers leurs histoires personnelles ancrées dans l'Histoire avec un grand H. La musique nous accompagne tout du long, elle nous berce et nous grise, elle nous aide à traverser des époques quelque peu tragiques, comme la Seconde Guerre mondiale ou la Révolution culturelle, avec leur lot de drames et de deuils.
"Les accords silencieux", c'est l'histoire de personnages liés entre eux sans le savoir, c'est l'histoire d'un pays et de son peuple qui en a bavé, c'est l'histoire d'un amour perdu et de l'amour de la musique. C'est aussi l'histoire d'un piano d'un côté et d'une partition de l'autre, qui ont voyagé et traversé les décennies ; c'est l'histoire d'une boîte d'allumettes qui retrouve son propriétaire au bout de 50 ans...
Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je ne peux que remercier chaleureusement Pierre de Babelio pour la sélection et les éditions Pocket pour l'envoi de ce petit mais somptueux roman. "Les accords silencieux" est le quatrième roman de Marie-Diane Meissirel, je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler de cette dame à la plume pourtant si jolie, sensible et douce. Je compte bien y remédier.
Afficher en entierDédicaces de Marie-Diane Meissirel
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