Tiffany McDaniel

J’avais lu et apprécié les deux premiers romans de l’autrice et je remercie sincèrement Les éditions Gallmeister et Gleeph de m’avoir offert la possibilité de découvrir cette nouveauté. Je crois que c’est l’un des romans les plus sombre qu’il m’ait été donné de lire et arrivée à la moitié j’ai ressenti le besoin de faire une pause pour lire un roman plus « optimiste ». Ici, Tiffany McDaniel nous immerge dans une pauvreté intergénérationnelle faite de prostitution, de drogues dures, de deuils…mais cette noirceur est contrée et illuminée par l’imagination des jumelles qui créent de la beauté pour faire disparaitre « le côté sauvage ». Le style élégiaque de l’autrice et la construction du roman sont impeccables même si certains passables auraient pu être condensés. Le côté poétique est renforcé par l’humanisation de la rivière qui devient un personnage à part entière tout comme le paysage qui montre en de nombreuses occurrences des aspects humains. Ce roman est aussi une ode féministe car les hommes sont tous présentés comme des « ogres » et la survie n’est possible que lorsqu’une solidarité féminine se met en place. Mamie Milkweed est le personnage « lumineux » du roman comme l’était le père de « Betty ». La fin m’a stupéfiée. Au global une lecture plutôt éprouvante car le côté sombre a souvent pris le dessus sur le côté lumineux.

Il m'a fallut 10 jours pour lire ce livre. Moi qui, habituellement, ne traîne jamais un livre plus de 4 ou 5 jours, il m'aura fallut le double de temps pour terminer ce chef d'œuvre. Parce que je devais ces jours à Arc et Daffy. Parce que je ne pouvais pas survoler des passages, parce que je les ai laissé m'imprégner.

@authortiffanymcdaniel a un don. Un pouvoir. Celui de manier les mots, d'écrire des histoires si intenses, si vraies, que pendant ces quelques jours j'étais là bas, avec Arc, Daffy, Violet et les autres.

Ces livres ne peuvent pas se lire "une page par ci, une par là". Il faut de longs moments, pour pouvoir plonger dans le récit comme on plonge dans la rivière, et se laisser happer.

Il y a des passages très difficile à lire, à la limite de l'ecoeurement. Une vie de misère, de drogue, de rien. Et pourtant il y a tant d'amour dans ce livre. Entre les Soeurs, entre les amies, avec leur grand-mère et même, avec leur mère.

Je sors complètement bouleversée, la fin du livre m'a détruit encore un peu plus. C'est une histoire que je ne pourrais jamais oublier. J'avais aimé "l'été où tout à fondu", j'ai plus qu'adoré "Betty", je ne trouve pas de superlatif assez fort pour dire ce que j'ai pensé "du côté sauvage".

Betty, dont la mère est blanche et le père cherokee, nous raconte sa famille dans l'Ohio des années 50/60.

Une superbe écriture qui peint, au fil des pages, le tableau de cette famille particulière. Les parents d'abord, très différents mais aussi étonnants et attachants l'un que l'autre. J'ai commencé par préférer Landon, le père, un conteur cherokee qui a toujours une explication sur le fonctionnement du monde et de la nature, et puis j'ai été emportée par le portrait, dévoilé au fil du livre, de la mère, Alka, dont l'enfance a été absolument épouvantable. Ensuite, les trois soeurs qui ont un lien très fort entre elles, les frères dont l'un s'exprime à travers son talent pour le dessin, l'autre, un enfant différent, qui avance dans la vie grâce à l'amour que sa famille lui porte. Et un frère aîné qui est un véritable prédateur.

Ce récit est, à la fois, magnifique et difficile à lire, un paradoxe qui nous accompagne durant toute la lecture. Betty nous raconte une vie effrayante, sordide, et en même temps, elle nous parle de poésie, de nature, de tendresse fraternelle, d'amour filial.

Une histoire inspirée par la vie de la famille de l'auteure sur plusieurs générations et, plus particulièrement, par la force de caractère des femmes de cette famille. Elle en est encore plus émouvante parce que ce récit est d'une violence terrible. Il est tout entier résumé dans cette phrase du premier chapitre : "Je me souviens de l'amour incandescent et de la dévotion autant que de la violence".

Troisième roman de l’autrice, et je retrouve avec plaisir sa plume lyrique et onirique au service d’une réalité sordide à dénoncer… Comme pour les deux premiers romans, j’ai adoré Du coté sauvage ! Mais c’est une adoration dans le malaise, la douleur, la peur, la honte, etc.

Une expérience de lecture unique : si vous voulez avoir le coeur brisé et la boule au ventre, assurément lisez Tiffany McDaniel !

Beau à pleurer, triste à mourir...

Quel livre ! Et quel courage, quelle souffrance il a du falloir pour l'écrire... Je suis profondément touchée par cette ode aux femmes, celles que le destin terrasse, que la vie déchiquette, que la mort seule peut apaiser. Malgré ce pessimisme omniprésent, ce n'est pas un livre triste. Dur, terrifiant, mais pas triste. Même ravagées par la drogue et les mauvais traitements, les héroïnes gardent leur part d'enfance, leurs rêves d'un monde meilleur et partagent une amitié lumineuse qui les porte et les transcende.

Mamie Milkweek est la figure stable et bienveillante de cette histoire. Chacune de ses interventions à l'odeur des gâteaux et le parfum des fleurs. Sa fantaisie illumine les pages et c'est d'autant plus difficile de replonger dans un monde terrifiant où les adultes sont incompétents et les hommes des bourreaux potentiels.

Les passages sur la drogue sont exceptionnels. Il serait bon de les faire lire à un public jeune tant ils décortiquent sans concession la lente descente aux enfer de ceux qui y succombent, leur déchéance physique et intellectuelle, les ravages que cela occasionne dans les familles, les fratries, par delà les générations.

Daffy et Arc, Arc et Daffy, les jumelles aux cheveux de feu, à l'imaginaire foisonnant, à l'inventivité foisonnante... Je ne suis pas près de les oublier... Encore une thématique extraordinairement visionnaire de l'auteur. Il faut y ajouter celle de la disparition, du mensonge, de la misère, de la déchéance, de la perte de repères, et bien d'autres encore.

Ce roman porte en lui tant de grâce et de talent que moi, lectrice comblée, je ne peux que dire : Merci ! Merci pour la beauté de l'écriture, pour le souffle de vie, pour la tendresse envers les femmes, pour l'émotion et le chagrin aussi.

Il y a eu Betty, puis L'été où tout a fondu et maintenant Du côté sauvage. Tiffany McDaniel n'a pas son pareil pour nous raconter l'Amérique dépravée et ce, de façon souvent poétique. Pas évident, non ? Eh bien, elle sait le faire. Voici deux jumelles entourées d'une mère et d'une tante qui se prostituent et se droguent. Les vrais valeurs, viennent de leur grand-mère qui va mourir accidentellement. Un client de la mère va profiter des petites. Porter plainte ? Seulement le violeur pédophile est un flic... Le décor est planté. Où trouver l'issue dans tout ça ? De pauvres filles sont retrouvées noyées. Là aussi, est-ce important de gaspiller du temps à rechercher les meurtriers pour, de toute façon, des êtres perdus d'avance. Ça semble bien sombre ? Eh pourtant y a toujours cette petite lumière de poésie dans la relation des deux sœurs et de leurs amies. Dans un grand champ ravagé, il y aura toujours une petite fleur qui sort de terre et qui pointe sa tête vers la lumière et qui désire vivre.

Prendre deux mois avant de réussir à mettre des mots sur cette lecture. Je pense que ça dit tout. Pas besoin de mots. Tout est spectaculaire dans ce livre. Du début à la fin, en passant par le milieu. Chaque page qu'elle soit ensanglantée, rempli de pleurs, de colère ou de rires. Quoiqu'il en soit, je les ai savourées, les unes après les autres. Est-ce que je réussirai un jour à relire ce chef d'œuvre tout en sachant exactement ce qu'il est, rien n'est moins sûr. Mais une chose est sûre, je m'en souviendrai.

J'ai beaucoup souffert en lisant ce livre. Trop pour pouvoir écrire que j'ai aimé.

Pourtant c'est un récit que je ne suis pas prêt d'oublier tant il m'a remué.

De la souffrance, du malheur, du noir, du sordide, mais aussi beaucoup d'amour et de poésie. Dans le désordre évidemment!

Si vous ne connaissez pas Tiffany McDaniel, choisissez plutôt Betty avant de vous frotter à celui-ci.

Simple conseil.

Ce livre est complètement a l'opposé de ce que j'ai l'habitude de lire, on peut dire que je suis sortie de ma zone de confort. Du coup difficile de dire si j'ai aimé pu pas aime. Par moment j'ai adoré par moment j'ai destesté. Le destin de cette famille est cruel et tragique, et il est teinte de poésie et de philosophie très douce et magnifique. Un livre qui nous fait passer par tous les sentiments mais je reste sur un état d'esprit final de tristesse pour toutes les épreuves traversées par Betty et sa famille... Un livre a ne pas lire si on est deja un peu triste et déprimé !

Tant de laideur et tant d'amour. Tant de solitude et tant de partage. Tant d'araignées et de Johns....

Mais même côté sauvage il y a le côté beau...

Alors portons nos écharpes comme des femmes qui voyagent à l'arrière des trains.