Geneviève Després

Une belle petite histoire où un petit chevalier décide d'affronter le dragon qui menace le village. Celui-ci refuse de pourfendre la bête et s'est par l'amitié qu'il résoudra le conflit. Comme quoi la violence n'est pas toujours le moyen a prendre!

Un bel album avec de belles images, un personnage attachant et bien sur, un dragon cracheur de feu!

Suite de "La ruelle", nous voici transportés en hiver dans la ruelle d'Élodie et ses amis. Vêtus de leur habits d'hiver, ils se préparent à livrer une grande bataille de boules de neiges, bien à l’abri dans leur fort.

Ce n'est peut-être plus autant le cas de nos jours, mais fut un temps où les ruelles et rues étaient des lieux de rencontres de et de jeux pour les jeunes. L'hiver, c'était le temps des habits de neige saturés d'humidité aux bout des longues heures passées à se rouler dans les montagnes de neige, des groupes d'amis de rues, des nez qui coulent et des scénarios imaginaires. Cet album revêt une certaine nostalgie.

Une histoire assez typique du Québec dans laquelle des enfants passent des heures dans la neige à laisser s'épanouir leur imagination, qui rappelle justement le film culte "la Guerre des Tuques". J'ai beaucoup apprécié la diversité culturelle des personnages et ce d'autant plus que la plupart des villes québecoises sont cosmopolites, réunissant une grande variété ethnique et culturelle.

Le tout rend bien avec des dessins mignons et des couleurs d'aquarelle douces.

Un bel album aux couleurs et saveurs de la Belle Province.

"La ruelle", c'est un court album sur une petite fille curieuse, Élodie, qui fait des découvertes dans la ruelle qui jouxte sa maison. Fourmis gourmandes, gros chien au repos, nature magnifique, dans l'esprit d'un enfant, tout est digne d'attention et cela cultive non seulement son esprit, mais aussi son imagination. Élodie a pourtant l'impression que quelque chose lui échappe. Jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il y a une autre jeune fille dans le coin. Une jeune fille qui aime faire des simagrées, visiblement. Au détour d'une aventure de deux minutes, Élodie a fait la plus belle découverte: une amie!

Pour avoir lu son petit frère "La ruelle d'hiver", je dois avouer l'avoir préféré. "La Ruelle" est certes très similaire, mais il n'y a pas autant de personnages. Néanmoins, on y retrouve la même beauté du quotidien, le même côté anecdotique et la même nature magnifique, mais en automne! La plus belle saison qui soit quand on habite le Nord-Est américain.

J'aime le traitement des couleurs, qui épure les bâtiments pour mieux mettre en valeur les couleurs de la nature. Et j'apprécie le fait qu'Élodie est d'ethnie noire, il en manque en littérature, et regardez moi sa jolie tête pleine de bouclettes! Un personnage vraiment mignon. Bref, visuellement, c'est réussi.

Une petit morceau de quotidien doux et savoureux à mettre entre toutes les petites mains.

Un album pertinent sur le concept des distances sociales telle que la "bulle". Miro, qui a une grande bulle, n'aime pas que les amis de la classe ou le professeur y pénètre sans arrêt, même pour des gestes gentils. Miro ne sait toutefois pas comment le dire et fini par extérioriser ses frustrations par la colère. C'est donc important de définir les frontières entre ce qui nous semblent intrusif de ce qu'on peut accepter, et parfois cela dépend du "qui" et du "quand". C'est également important de faire comprendre aux autres petits amis qu'avoir une grande bulle n'est pas un comportement asociale, mais bien que certaines personnes n'aiment juste pas être touchées.

Et en plus, nous avons les jolis dessins aux couleurs douces de Geneviève Després pour nous accompagner dans la lecture.

Incontournable Novembre 2022

Cet album devait paraitre initialement en 2021, mais nous est arrivé en 2022.

Quelque part dans le Grand Nord, un petit lapin arctique croise son ami l'original, qui a du houx sur ses bois. Il explique la présence de ses végétaux par ses préparatifs de Noël. Enthousiasme, le petit lapin propose alors à ses amis de la région de préparer Noël ensemble. Il faudra une cheminée, qui sera constituée de neige par l'ours polaire. Le morse et le pingouin sont chargés de trouver des biscuits et des chaussettes à suspendre à la cheminée, mais dégottent plutôt des poissons et de vieilles godasses ayant coulés dans l'océan sous leurs pattes. Il faudra insister auprès du renard polaire qui ne veut pas partager ses minuscules sapins rachitiques, mais lapin arctique se montre diplomate et le convainc de participer. Avec le houx de l'orignal, ils confectionne la couronne de Noël pour la cheminée. Leur petit espace de Noël a fier allure! Ne reste plus qu'à attendre le passage du père Noël. Ce dernier passe alors que les amis se sont pelotonnés les uns contre les autres et dorment à poings fermés. "Comme ils se sont donnés du mal", est le constat du père Noël, qui leur laisse des cadeaux. Au matin, alors que les animaux découvre des vêtements de laine rouge ( les vêtements du père Noël peut-être?) ils découvrent également une lettre. Ils les félicitent pour leur travail et leur propose de venir réveillonner avec lui l'an prochain, ce qui est fort commode puisqu'il vit...à deux pas de chez eux. Grand Nord oblige!

Non seulement les illustrations sont sympathiques et les personnages attachants, c'est un des plus beaux albums sur le thème polaire que j'ai vu. Chaque élément est crédible: des sapins minuscules aux vieilles chaussures laissées sans doute par le passage des marins dans le Nord. Les animaux aussi sont les bons, pas de manchots à déplorer en arctique!

Une histoire somme toute simple, sur les joies de la collaboration, mais avec un final inattendu quand on se rend compte que, effectivement, ces animaux ne doivent pas vivre bien loin du Père Noël! Et ces vêtements rouges laissés par ce dernier, probablement les siens, car son traineau est vide après avoir fait le tour du monde, était une idée fort amusante.

Bref, un nouvel ajout à nos classiques albums de Noël, conçu, illustré et écrit au Québec!

Pour un lectorat intermédiaire, 8-9 ans en lecture seule, mais peut convenir aux 7 ans pour la lecture par les adultes.

Un gentil petit chat que se méprend qui croit que l arbre de Noël est son cadeau.

Incontournable Avril 2024

Geneviève Després nous revient avec un album monté en anecdotes courtes de quatre pages sur des animaux de la forêt qui auraient dont du écouter leur instinct...et qui en paient maintenant les douloureuses conséquences.

Donc, "Si javais su..."

"...je ne serais pas allé chercher cette noix", dit l'écureuil, dont on peut voir le corps parcouru de poils roussis encore fumant et les yeux rougis, qui se serait effectivement mieux porté n'eut été de cette noix posée sur un le fil raccordé à un disjoncteur électrique. À en juger par sa pauvre personne à moitié carbonisée, la pauvre petite noix doit avoir l'air d'un sacré pop-corn.

"..j'aurais écouté ma mère", dit le raton laveur, dont le haut du corps est couvert de boursouflures rouges, puisque, contrairement aux recommandations de sa maman, s'est aventuré à l'intérieur d'une ruche. Il a ainsi pu "gouter" à l'hospitalité des abeilles contrariées.

"je me serais fié à mon odorat", dit le loup, en chemise d'hôpital, un soluté hameçonné au bras, l'air piteux. S'il avait écouté sa truffe, il aurait ainsi évité de boire cette eau corrompu par de l'essence, provenant d'un jerrican renversé qui se déverse dans l'eau, à partir d'un bateau de pêche.

Dans cet album, il y aura aussi un lapin blanc tout picoté, , un ours au genou écorché, un porc-épic à la tête prisonnière d'un jouet-ballon en maillon caoutchouc, un castor à la queue bien serrée dans un bandage, un renard en pleine crise d'allergies, un original passablement blessé qui a de multiples fractures et bleus, un petit suisse quêtant à manger et un jeune humain qui a le nez criblé de piquants, parce qu'il a voulu bien faire et aider le pauvre porc-épic évoqué plus tôt.

Je mentionne la moufette ( si, une moufette, pas un "putois", ça c'est la bestiole brune à queue mince qui peuple la France, alors que l'animal noir à bande blanche et à la queue touffue peuple le Québec), sur la couverture. C'est le seul animal à ne pas être dans l'album , pour la simple raison que vous trouverez la raison de son "coup de froid" sur le dos de la couverture, où notre moufette a la ( pas très) brillante idée d'investir une glacière posée sur une table à pique-nique.

Comme l'état des animaux vient avant l'illustration qui montre le "pourquoi" de leur état, on a donc le loisir de tenter de deviner ce "pourquoi". Ça peut être un album formidable pour les profs qui veulent des pistes d'écritures, en demandant aux élèves de songer aux possibilités des personnages d'être dans leur état.

Mention également à l'intention des profs qui se cherchent des album sur les temps de verbe du conditionnel présent et du plus-que-parfait.

C'est également un album sur le thème des conséquences, donc des comportements à risque, des hasards malchanceux ou encore un manque d'anticipation. C'est drôle, mais c'est surtout très universel que de manquer de jugement ou de prendre des risques mal calculés.

Je mentionne également le très peu de texte, ce qui en fait une lecture rapide et relativement simple à lire, n'eut été des temps de verbe qui sont plus avancés.

Et puis nous retrouvons les animaux assez typiques du Québec et du Canada comme dans l'album de la même autrice "24 décembre", avec leur bouille adorable et leur non-verbal si parlant, avec la jolie palette de couleur terre et naturelle en aquarelle dont l'autrice-illustratrice se sert usuellement.

Un album qui fut vite adopté en librairie jeunesse, et qui aura tôt faire de fait rire nos jeunes dans les écoles comme dans les foyers.

Pour un lectorat présco ( 4-5 ans), en lecture contée, et débutant ( 6-7 ans), pour lecture solo.