Julia Minkowski

Très fidèle au fait divers et au procès qui a suivi, ce livre donne pourtant un point de vue inédit : celui de l’avocate. Il vaut mieux ne pas se renseigner avant sur les faits car cela pourrait faire doublon et même spoiler. Une belle réflexion sur la place de la femme dans le milieu de la justice notamment dans les années 30. Pas spécialement complexe malgré les termes juridiques.

Julia Minkowski, avocate, propose pour son premier roman une plongée dans la justice des années 30 en l’immergeant plus particulièrement au cours de l’attente du délibéré des jurés du procès des Sœurs Papin.

Même si le procès est très connu. que le défenseur des accusées soit une femme, Maître Germaine Brière, l’est beaucoup moins ! Maître Julia Minkowski présente le portrait de sa première consœur, avocate pénaliste rattachée au tribunal du Mans.

Détonnant et téméraire, ce portrait aborde, en autres, la condition féminine de l’époque, le combat pour se faire respecter en montrant la particularité de son statut.

Brins d’histoire

Christine et Léa Papin sont accusées du double meurtre de leur patronne, Rinjard Léonie, épouse Lancelin, et sa fille, Geneviève, âgée d’à peine trente ans le 2 février 1933 au Mans. De nombreux commentateurs ont essayé de comprendre ce qui s’était passé ! Un fer à repasser lancé sous un coup de colère ou une préméditation froide et brutale ? Car, les enquêteurs ne purent que constater le massacre : énucléation, bouillie sanglante à l’aide d’un couteau et d’un marteau, etc.

Durant les quarante minutes de délibération, assez court en fait, Julia Minkowski raconte le procès en reprenant les circonstances des meurtres, les mutilations constatées, les différents points de l’enquête, les interventions des parties civiles, les rapports d’expertise, etc.

la suite ici https://vagabondageautourdesoi.com/2022/08/26/julia-minkowski-par-dela-lattente/

Un bon livre qui oscille entre la reconstitution historique du procès des sœurs Papin, drame qui a captivé le public français à travers les décennies, et le parcours d'une femme au sein du cruel milieu judiciaire misogyne dans l'entre-deux guerres XXè siècle. Lugubre et macabre, les nombreux frissons dans le dos que m'ont provoqués cette lecture n'ont toutefois pas ôté l'intérêt que j'ai porté à la vie de Germaine, personnage féminin fort qui force l'admiration.

Un livre vraiment très inspirant qui se dévore tout en prennant le temps d'apprécier chaque récit !

Un livre très important pour la reconnaissance du travail des avocates, pour créer des vocations et se rendre compte qu'on peut !

Le livre débute par le fin de la plaidoirie de Geneviève Brière,avocate de Christine Papin qui a tué, avec sa sœur Léa,sa patronne et sa fille,dans des conditions monstrueuses.

Ce n'est pas un énième livre sur des affaires passées,ni une chronique judiciaire romancée.

Non,c'est le procès du point de vue de l'avocate,qui est dans l'attente du verdict rendu par la cour,au sujet de sa cliente.

Geneviève meuble son attente en convoquant ses souvenirs.Il en ressort une femme libre d'être l'amante d'un notable marié et père,qui mène sa vie loin des préjugés ; libre de pouvoir être cette femme indépendante des années 30 qui a saisi l'opportunité que les étudiants soient à la guerre pour exister et réussir malgré les obstacles des juristes traditionnels, machos et conformes à leur époque.

Cette attente,c'est celle aussi de sa mère qui a tout fait pour que sa fille existe dans cette profession patriarcale qui rend la justice au service de cette société dominée par les hommes et la morale religieuse.

Cette attente,c'est encore,celle de son amant au gré de ses disponibilités...

Cette attente,c'est enfin, celle de sa mort car elle est atteinte de la tuberculose.

Un beau livre écrit par une avocate sur une avocate, d'il y a presque cent ans,qui mérite d'être connue et reconnue pour avoir exercé avec brio son métier et avoir choisi sa vie.