Colm Tóibín
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Note moyenne : 6.96/10Nombre d'évaluations : 85
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Une histoire d’exil, d’amour et d’identité. Entre passé et présent, Irlande et Amérique, Jim et Tony, Eilis devra faire un choix …
Brookyn nous fait découvrir Eilis, une jeune Irlandaise qui va être contrainte et forcée d’immigrer aux États-Unis, pour tenter, comme beaucoup de ses compatriotes, d’avoir une vie meilleure. Elle va avoir énormément de mal à s’adapter à cette nouvelle vie, ressentant une profonde mélancolie pour son pays. Son sentiment d’exil diminue au fur et à mesure qu’elle s’intègre, se plaisant dans son travail, prenant des cours du soir, et rencontrant un garçon italien, Tony … Mais un dramatique événement la pousse à rentrer en Irlande. Et deux vies s’opposent, deux garçons, deux potentiels futurs …
Colm Tóibín réussit magistralement à décrire les émotions qui peuvent habiter une jeune fille, ses doutes et ses espoirs. La force de cet auteur c’est son pointillisme, il décrit énormément la vie d’Eilis, nous donne les moindres détails, nous permettant de nous sentir au plus proche du personnage, et de connaître tous ses sentiments. Ce sens du détail se ressent aussi au niveau des descriptions des lieux qu’on peut parfaitement se représenter, et encore plus lorsqu’il s’agit de la ville d’Enniscorthy, ville d’Eilis, mais aussi de Tóibín.
On a également une présentation de la société des années 1950 : le racisme tout d’abord, avec l’ouverture de certains commerces à des gens de couleur. On découvre ce racisme en même temps qu’Eilis, qui n’a pas connu cela dans son petit village. Mais on peut aussi y voir la place de la femme, son statut, dans cette société encore majoritairement machiste. Ainsi il est évoqué le fait qu’après le mariage, une femme arrête de travailler. On peut également y découvrir la vision des relations amoureuses dans les années 1950, et l’importance de l’exil, et des communautés étrangères aux États-Unis. On a la chance de découvrir une petite partie de l’Histoire du XXe siècle irlandais et américain.
L’un des principaux thèmes de ce livre reste celui de l’identité, lié à l’exil. Eilis est irlandaise, et sur plus de la moitié du livre se sent toujours Irlandaise. Alors qu’elle vit aux États-Unis, elle pense toujours à son île comme son chez elle. Ce n’est que lorsqu’elle rencontrera Tony qu’elle commencera à s’intégrer et à se penser comme américaine. Mais c’est le moment où elle se doit de rentrer chez elle. Il y a donc une vraie question de savoir si l’endroit où l’on vit définit notre identité, qui l’on est.
Je suis véritablement tombée amoureuse de ce roman. Ancienne étudiante en histoire, j’ai tout d’abord aimé cette plongée dans les années 1950 et les thèmes qui étaient abordés, avec justesse et rigueur historique. Mais l’autre raison de mon affection pour ce livre, c’est Tony et la romance. Alors qu’Eilis est une fille plutôt renfermée, qui exprime peu ses sentiments, au point qu’on puisse avoir du mal à comprendre ses décisions, Tony lui est franc, sincère. C’est la rencontre entre deux univers totalement différents : la retenue irlandaise, la spontanéité italienne :
"Eilis protesta : – En Irlande, sur la plage, personne n’aurait l’idée de vous regarder. Ce serait considéré comme malpoli. – En Italie, ce serait malpoli de ne pas regarder."
C’est un homme simple, romantique, amusant, entier, ce qui contraste avec le caractère réservé d’Eilis. Ils se complètent réellement. J’ai trouvé leur histoire vraiment belle, même si Eilis m’a parfois énervé avec certaines de ses réactions.
Par la suite, j’ai eu la chance de voir le film, qui est vraiment fidèle au livre. Les acteurs sont très bons, et j’ai bien pu retrouver l’esprit de l’œuvre. Le défaut indubitable de ce livre reste pour moi la fin, beaucoup trop ouverte, problème qui a été corrigé dans le film.
https://lecariboulitteraire.wordpress.com/2019/02/20/colm-toibin-brooklyn/
Afficher en entierAuriez-vous oser tout quitter – votre famille, vos amis, votre ville, votre pays, votre continent – pour aller travailler dans une ville et un pays inconnu, vous ? Moi, pas sûre…
Déjà que monter à la capitale était toute une aventure… Et je n'étais pas à l'autre bout du monde, la Belgique, ce n'est pas bien grand.
Pourtant, Eillis a osé le faire. Bon, pas vraiment de bonne grâce, on pourrait dire qu'on ne lui a pas laissé le choix, vu qu'elle ne trouvait pas d'emploi dans sa ville Irlandaise, alors qu'elle avait un diplôme de comptabilité.
Là, je peux dire que j'ai eu une lecture rafraichissante, agréable, dépaysante (comme d'hab) et surtout, je me suis identifiée à Eilis dans certains de ses gros blues. Et je ne vous parle pas de la musique que j'aime…
Si ce roman comporte une histoire d'amûr, le réduire à ça sera criminel car dans le fond, on a aussi du roman noir avec les pauvres gens obligés d'immigrer aux States afin de trouver un emploi, comme bien des Irlandais, entre autre (et pas qu'eux).
Roman noir aussi de par la condition sociale des Noirs qui, en 1950, pourront entrer dans certains magasins qui étaient fréquentés uniquement par des Blancs. On a beau savoir que la ségrégation a existé (et elle existe encore, hélas), lire certains faits provoquent toujours chez moi un malaise certain.
Mon seul bémol sera pour ce passage là : j'aurais aimé que l'auteur approfondisse un peu plus cette partie-là du roman. Certes, on a les réactions choquées des vendeuses, de certaines clientes, des filles de la pension de famille, mais j'ai trouvé que ça faisait peu.
Les personnages sont humains, normaux, bien décrits, avec ses lots de pestes, de timides, de coquines, de mêle-tout.
Eilis, elle, elle oscille entre les deux, n'étant jamais peste, mais jamais effacée non plus. Parfois, j'aurais aimé qu'elle s'affirme un peu plus devant les autres, surtout devant sa mère, qui elle, ne se rend même pas compte qu'elle parle pour sa fille et décide pour elle aussi.
Quant aux lieux décrits, ma foi, j'ai eu l'impression de les voir, de les arpenter, de humer l'air de Brooklyn, me demandant sans cesse ce que j'aurais fait à la place d'Eilis, comment j'aurais réagi.
Anybref, ce roman, c'était une bulle d'air dans mes romans noirs purs jus, un petit bijou à lire, avec des personnages attachants, qu'on se plait à suivre, même si parfois on a envie de les houspiller pour qu'ils se comportent autrement et arrête toutes ces cachoteries.
Un roman que j'ai posé avec regrets sur la table, une fois terminé.
Afficher en entierDébut des années 70 en Irlande. Nora Webster est veuve de fraîche date. Ses deux grandes filles poursuivent leurs études tandis que ses plus jeunes garçons sont encore à la maison. Les voisins et la famille s’invitent régulièrement pour faire part de leur compassion.
Mais Nora Webster n’a que faire de la pitié des autres. Elle aimerait pouvoir vivre son deuil comme elle l’entend sans qu’on lui dise ce qu’elle doit ressentir, trouver une solution aux problèmes d’argent qui s’annoncent, savoir comment continuer à vivre malgré la douleur et l’absence et comment s’assurer que ses plus jeunes fils iront bien eux aussi.
Malgré les apparences, Nora est une forte tête. Trouver un travail, tenir tête aux bons sentiments un peu trop autoritaires de ses proches… Elle compte bien gérer sa nouvelle vie sans tenir compte de l’opinion des autres, qui trouveront toujours à lui reprocher l’achat d’une nouvelle robe, une nouvelle coiffure ou l’excentricité de cours de chant.
Le début est déprimant au possible. L’ambiance est morose, Nora se sent presque traquée par son entourage, elle ne sait pas ce que ressentent ses enfants… Mais petit à petit, elle reprend des forces et nous avec elle. J’ai ressenti son épuisement à être jugée par tout le monde, à ce que le moindre de ses actes soit commenté, et j’ai adoré la voir répondre aux autres à sa façon.
La narration est très sensible, mais aussi détachée, en un sens, en ce qu’elle nous explique très peu « pourquoi » les personnages agissent ainsi – j’ai trouvé ça juste et émouvant, puisque dans la vraie vie, on ne sait pas toujours « pourquoi » on fait quelque chose, on suit son instinct, ses émotions.
C’est une histoire très humaine sur le deuil, qui nous dépeint également l’Irlande au début du conflit nord-irlandais. J’aurais aimé que les tenants et les aboutissants de ce conflit politique soit plus approfondi, pour mieux comprendre le contexte du roman.
C’est mon deuxième roman de l’auteur – d’ailleurs, tout au début, est évoqué ce que devient l’héroïne de Brooklyn, j’ai aimé ce clin d’œil à son précédent roman !
Afficher en entierL'écriture de Colm Tóibín, simple et belle à la fois, m'a tout de suite plu. L'auteur nous fait tout de suite entrer dans le vif du sujet en nous décrivant tout d'abord la vie d'Eilis dans la petite ville d'Enniscorthy. On comprend bien vite que la famille Lacey n'a pas été épargnée par les difficultés et que les trois femmes de la famille qui vivent toujours en Irlande (Eilis, Rose et leur mère) doivent se serrer les coudes.
Très vite aussi, on constate qu'Eilis est assez passive face aux événements de sa vie. Elle ne semble jamais oser révéler ce qu'elle pense ou ce qu'elle souhaite, par peur de décevoir les autres ou de sembler irrationnelle. La jeune fille se retrouve donc, un peu contre son gré, sur un paquebot à destination de l'Amérique.
Eilis semble toutefois s'adapter relativement bien à ses nouvelles conditions de vie. Même si elle souffre fortement du mal du pays, elle s'intègre assez bien : elle a un emploi, suit des cours du soir et, surtout, rencontre Tony.
Les conditions de vie d'Eilis à Brooklyn s'améliore donc peu à peu. On la voit évoluer et mûrir, mais elle reste toutefois indécise et ne sait jamais comment réagir aux événements de la vie quotidienne. Eilis réfléchit beaucoup et aime analyser ce qui lui arrive pour tenter de savoir comment se comporter, mais elle donne l'impression de ne jamais réagir de façon adéquate. Elle hésite, réagit de façon inappropriée, se tait quand elle devrait parler... J'ai plusieurs fois eu pitié d'elle et j'ai trouvé que cette vie que d'autres choisissaient à sa place est assez cruelle.
Malgré cette indécision, le personnage n'est pas antipathique : Eilis n'est pas l'une de ces héroïnes qui agacent, loin de là. Sa jeunesse et le fait qu'elle soit déracinée contre son gré de sa ville natale plaident pour elle et justifient ses défauts.
Un drame familial ramène Eilis à Enniscorthy et bouleverse la vie qu'elle a (péniblement) construit à Brooklyn. Cette partie du roman révèle à quel point la situation de la jeune fille est compliquée : elle n'est pas de Brooklyn, mais elle n'est plus tout à fait chez elle à Enniscorthy, où plusieurs de ses amies lui font remarquer à quel point elle est devenue sophistiquée.
Et, une fois de plus, les autres semblent décider de la vie d'Eilis pour elle. Sa mère, en particulier, la mène apparemment par le bout du nez et souhaite organiser la vie de la jeune fille comme elle l'entend. Eilis se laisse faire parce que c'est plus facile mais, comme toujours, elle doute et réfléchit.
Eilis hésite : rentrera-t-elle à Brooklyn ou restera-t-elle en Irlande ? A vous de le découvrir !
Afficher en entier"Brooklyn" est un roman de l'exil. Dans les années cinquante, Eilis va quitter sa mère, sa soeur et son Irlande natale pour travailler à Brooklyn, aux Etats-Unis. Elle ressentira d'abord le mal du pays, se sentira étrangère, fantôme dans les rues. Mais petit à petit, elle va devenir plus "américaine", suivre des cours du soir pour devenir comptable après ses heures de travail en tant que vendeuse, nouer une idyle avec un jeune homme d'origine italienne. Suite à un décès familial, elle doit revenir en Irlande. On la sent alors partagée entre deux mondes. Toìbin nous décrit bien l'atmosphère de ces pensions de familles qui accueillaient les jeunes filles, souvent immigrées, les liens hiérarchiques au magasin où travaille Eilis (un des premiers à accueillir des personnes de couleur). Il pose en creux des questions essentielles sur l'identité et l'exil.
Afficher en entierAttirée par le thème de l'exil, je n'ai pas du tout accroché au personnage principal. Ce n'est pas l'aventure à laquelle je m'attendais.
Afficher en entierUn livre que je m'attendais à adorer au vu de mon amour pour le film qui en a été tiré mais, malheureusement, je n'ai pas retrouvé la magie de ce dernier dans cette lecture que j'ai trouvé assez éprouvante. L'histoire est pour ainsi dire en tout point la même que celle présentée dans l'adaptation cinématographique mais la ressemblance s'arrête là. J'ai en effet trouvé que ce roman manquait d'âme, qu'il était écrit de façon extrêmement froide et que, de ce fait, cela instaurait une certaine distance entre moi et les personnages. Ce récit est censé être tout ce qu'il y a de plus inspirant, rayonnant d'authenticité, d'humanité et de sentiments mais le roman n'a pas du tout dégagé cette chaleur enveloppante pour moi. C'était comme regarder une photographie sépia impersonnelle et figée dans le temps. Je suis la première à me désoler d'avoir une telle opinion de cet ouvrage mais je le remercie en même temps d'exister car, sans lui, ce film du même nom dont je suis tombée résolument amoureuse n'existerait pas.
Afficher en entierLa construction du roman est perspicace, la présentation du noyau incandescent du livre est décalée intentionnellement vers son dernier quart du roman: une histoire d'amour homosexuelle. Les images sont fortes : les débuts sexuels dans un cabanon de campagne, un garçon confessant son homosexualité à sa mère très vieux jeux ; la chasse au plaisir dans un sauna pour hommes ; un malade du SIDA dans une solitude déprimante hospitalisé dans un hôpital public. Enfin, la virtuosité du langage est parallèle à la construction est aux images : C'est une prose très britannique (Colm Tóibín est pourtant né en Irlande), très claire, directe, sans aucun ornement, mais d'une étonnante précision tant dans le mot que dans les concepts. A cela s'ajoute l'intérêt géopolitique et historique: -publié pour la première fois en 1996- Ça se passe en Argentine ! La toile de fond, en effet, est l'époque malheureuse et turbulente qui va de la dictature militaire à Carlos Menem, explorée, sans aucune passion mais avec une extrême lucidité, par un écrivain étranger. Et ce pendant la guerre des Malouines. Le protagoniste s'appelle Richard Garay, un Argentin mais de mère anglaise amoureuse qui gagne à contrecœur sa vie en tant que professeur d'anglais et traducteur. Il noue une relation avec un homme politique et homme d'affaires péroniste qui a des ambitions présidentielles. Par son intermédiaire, il se lie avec un couple américain - des agents de la CIA - dont la mission est de faire en sorte que la transition démocratique en Argentine s'enclenche, mais dans le respect des intérêts de Washington. L'ingérence est flagrante. La sale guerre, les Malvinas, la corruption dégoûtante, le "caudillisme" de la région de "Rioja" d'ou va sortir Carlmos Menem, sont bien présents en fond de toile. "Tout n'est que vantardise et rhétorique de haut vol et rien ne veut rien dire", déclare Garay-Toíbín. Certaines choses, malheureusement, ne changent jamais en Argentine.
L'alternance délicate entre histoire individuelle et histoire collective est un autre des plaisirs que procure ce roman. Mais dans le fond, comme je l'ai dis on est face à une émouvante histoire d'amour (clandestine, c'était une autre époque) entre Richard Garay et l'un des fils du chef péroniste. Et entre eux tente vont se dresser non seulement les conventions sociales, mais l'une des maladies les plus terribles de notre temps.
Chronique de la nuit peut aussi être considéré comme un roman sur le sida. Au même titre que "Avant la nuit " de "Reinaldo Arenas" et "À moi seul bien des personnages" de "John Irving."
Afficher en entierJ'adore la mythologie grecque et la manière dont elle est racontée et réinventé. Les tragédies d'une brutalité époustouflante, remplie du sang versé pour les dieux et de la mort. Mort omniprésente dans ce livre notamment.
La prose de Colm Toibin permet une revisite de l'histoire de l'Orestie et la transforme en une histoire personnelle et viscérale de perte, de trahison, de vengeance et de justice.
Au travers de 3 points de vue : ceux de Clytemnestre, Electre et Orestre la tragédie se déroule sous nos yeux. Et honnêtement en commençant avec Clytemnestre j'ai trouvé que les autres points de vues étaient fades en comparaison.
Afficher en entierLu dans le cadre de la spécialité LLCER Anglais en Terminale.
J'ai apprécié le style et les enchaînements du récit, malheureusement les personnages manquent beaucoup de profondeur, le personnage principal, Eilis, ne parvient jamais à se décider, chaque fois qu'un choix oppose deux actions, elle finit par choisir la solution "facile": ne rien faire.
J'ai réellement trouvé dommage ce manque de volonté et d'existence de chacun des personnages, pas d'histoire ou presque, des relations sorties de nulle part... Seuls Rose et Jim Farrel a su obtenir ma sympathie Spoiler(cliquez pour révéler) et quand on voit ce qui leur arrive...
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Colm Tóibín
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Editeurs
10/18 : 10 livres
Robert Laffont : 6 livres
Flammarion : 2 livres
Penguin Books Ltd : 1 livre
Bélin éducation : 1 livre
5 continents : 1 livre
Grasset : 1 livre
The Penguin Group : 1 livre
Biographie
Diplômé de l’University College de Dublin en histoire et anglais, il partit et vécut à Barcelone, après la mort de Franco, une ville sur laquelle il a ensuite écrit Hommage à Barcelone (1990). Revenu en Irlande, il travailla comme journaliste et voyagea en Amérique du Sud, particulièrement en Argentine.
C'est l'auteur de nombreux ouvrages de fiction et d'essais, tout comme il contribue à des journaux et des revues. Il a obtenu le prix E. M. Forster, en 1995, de l'American Academy of Arts and Letters. Il est membre d'Aosdána, une organisation irlandaise de promotions des arts. Il vit en Irlande.
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