Corinne Quentin

Ce roman porte sur la découverte d'une île japonaise, de ses secrets, de son paysage, mais aussi sur le passage du temps. Le narrateur est un professeur de géographie qui traverse une phase difficile de sa vie, et qui fuit ses problèmes en reprenant les travaux d'un ancien professeur. Ce qu'il y a de fascinant, c'est que le narrateur est amené, au cours de ses explorations, à émettre plusieurs hypothèses sur le peuplement de l'île, sur les usages et les noms, mais sans qu'on n'obtienne de réponses claires à la fin - ce qui est le propre d'un travail scientifique de cette envergure.

Pendant toute la première partie du roman, on se demande un peu où on va, cela dit. Le passé du narrateur est abordé, resurgit à l'occasion, mais sans être exploité en profondeur ; ce n'est donc pas un récit psychologique, mais difficile d'en faire un récit de voyage pour autant ; cela s'apparente presque à un récit scientifique, ce qui était un peu perturbant. Et puis la seconde partie (ou est-ce un long épilogue ?), plus courte, donne les clés d'interprétation. Cette île, c'est le passé que nous avons perdu, qui n'est plus connu que par les mots mais dont les traces sont progressivement effacées. Les mensonges de la mer, c'est en fait un ouvrage sur la perte de nos racines, racontée par un personnage qui les a connues et qui les voit se déliter. La fin est très partiale, car le jugement qu'il émet sur l'avenir de l'île est clairement négatif : ses secrets se perdent, son identité est rasée. Le patrimoine qui se propose désormais au visiteur est un patrimoine lissé, partiel, standardisé pour répondre aux attentes touristiques.

A titre personnel, j'aurais préféré que ce narrateur soit un peu plus développé, que ses liens avec l'île répondent un peu plus aux drames de son existence. Mais cela reste, dans l'ensemble, un bon roman qui nous fait découvrir une autre face de notre monde et qui nous fait réfléchir.

Une merveille ; mêlant histoire, religion, émotions et nature.

Cette île à la fois si physique et si métaphysique m’a transportée !

L’écriture est douce mais pénétrante, j’en ressors grandie.

Maintenant, j’ai envie d’en apprendre plus sur l’histoire du Japon.

Je vous conseille vraiment ce roman, une pépite !