Lydie Salvayre

Lu en 2016. Sept portraits croqués par une autre femme, laquelle fut imprégnée à jamais par les héroïnes de son adolescence. Sept femmes, sept écrivaines, romancières, essayistes ou poétesses. Un chapitre consacré pour chacune des sept : non pas de mini-biographies rébarbatives, mais le portrait vivant de passionnées, d'exaltées, d'anticonformistes, de solitaires, d'absolutistes, d'écorchés vives.

Ces sept "folles", comme les présente l'auteure, n'ont souvent connu qu'une gloire tardive, majoritairement posthume. Dérangeant beaucoup de leurs contemporains, car trop insoumises, réfractaires, provocantes, indésirables, incomprises et donc souvent mises en marge de la société, ou faisant le choix de l'exil... Leurs mots, eux, restent éternellement vivants, universels, intemporels et indélébiles. Ils NOUS incarnent !

La gagnante du prix Goncourt 2014 a publié ce roman en 1997. Je pense que Lydie Salvayre s’est bien amusée lorsqu’elle l’a écrit. Entretien entre un assassin nourrit aux pensées de Pascal avec un juge, un infirmier, son avocat et un psychiatre. À savoir que l’autrice a exercé ce dernier métier à Marseille. Tout est à contre-courant et montre tout ce que l’homme a de bas. Associé à la langue acerbe de la grande Lydie Salvayre, c’est jubilatoire !

Comme tout roman que je trouve génial, il m'est difficile d'en faire une critique. Un homme, parce que malade, vient s'installer dans un village du sud de la France, où il deviendra ‘l'étranger' celui qui n'a rien à faire ici. Alternance des pensées du héros avec les conversations de bistro où le patron est un fort en gueule. La grande Lydie Salvayre, que je lis depuis ses premières publications, se bonifie comme le grand vin. Une dure réalité sur la bassesse et la bêtise sous toutes ses formes de nos contemporains. Un roman, qui malheureusement, fera figure d'avant-garde pour le futur.

Quel choc ! une vrai honte !

Je ne pensais pas qu'aujourd'hui on pouvait écrire et publier un tel ramassis de stéréotypes. Enorme : le "bobo" citadin, cultivé, ouvert d'esprit, bienveillant... face à une horde sauvage de villageois arriérés, brutaux, xénophobes et haineux !

Avant de se prétendre "écrivain", certains feraient mieux de sortir de leurs préjugés citadins pour aller à la rencontre de nos belles campagnes et de leurs habitants chaleureux, accueillants, pleins de ressources et à l'écoute.

C'est une petite récréation, une sorte de petite "sieste crapuleuse" que nous offre l'auteur.

Savoureux, sexy, frôlant (peut-être) parfois la ligne jaune, mais jamais graveleux grâce à l'écriture et aux référencences littéraires savamment distillées; un style un peu XVIII, batardé d'expressions triviales qui m'ont fait sourire voire rire pendant cette lecture où le sexe est expliqué aux"analphabètes du sexe, aux gourds"et sert à "défâcher les méchants"en 13 petits chapitres.Récréation réussie .

C'est un divertissement, une sorte de petit "rêve sensuel" que nous offre l'auteur et quelle écriture au service d'un thème difficile, revalorisant les écrits érotiques au niveau de la "vraie" littérature.Un livre différent : à savourer par petites quantités, pas forcément dans l'ordre des pages, à lire, à relire et même à partager ! Savoureux, sexy, audacieux ,mais jamais graveleux grâce à l'écriture et aux références littéraires savamment distillées. On considère souvent qu'Eros est sacré. Lydie Savayre, avec la verve qu'on lui connait, le désacralise avec gourmandise. On sourit, on rit, on est surpris et enchanté.

Récréation réussie .

À l’ère du tout image, au point que les jeunes femmes pratiquent la chirurgie esthétique pour ressembler à des photos produites par l’Intelligence Artificielle, Lydie Salvayre propose un essai cynique, plutôt cinglant, sur la culture du paraître dans notre société.

Et, au lieu de transformer son écrit en nostalgie qui signe la vieillesse plus que les rides, du genre “c’était tellement mieux avant”, Lydie Salvayre parodie les écrits de développement personnel et présente un manuel du parfait “Paraître”, devant assurer à coup sûr le succès dans le milieu littéraire mais pas uniquement !

En deux parties, Irréfutable essai de successologie décline des recettes pour être reconnu, non pour son talent, mais pour sa capacité à imposer son image dans tous les lieux d’opinion.

Lydie Salvayre manie l’humour avec délectation, réussissant en plus de cent soixante-dix pages à ne pas lasser son lecteur ! Ici, le concept de successologie diffère de celui d’arriviste, chargé d’ondes négatives récoltées depuis Balzac et son Eugène de Rastignac. Il est aussi différent de celui de la renommée qui associe une nuance de talent dont la successologie est dépourvue. La suite ici https://vagabondageautourdesoi.com/2023/04/06/lydie-salvayre/

Le style est très personnel, très original et assez proche de l’oralité, ce qui rend le récit vivant. Et les expressions françaises de la vieille espagnole qui sont en fait la traduction littérale d’expressions espagnoles sont drôles et parfois touchants. On pourrait juste un peu regretter que les passages en espagnol ne soient pas traduits. A travers cette histoire individuelle, l’histoire de sa mère, l’auteure revient sur cette période sombre de l’histoire espagnole où. Mais c’est aussi l’occasion pour jeter un éclairage sur la réaction des autres pays européens, ou plutôt sur la non-réaction de nos pays, par lâcheté ou par complicité, face à la progression de Franco, à ses abominations. Et sur la place de l’Eglise, de ces prétendus catholiques, qui tuaient au nom de la Sainte Religion pour la Sainte Nation.Roman se lisant facilement, style alerte, nécessite un peu d'espagnol, permet de comprendre un peu la guerre d'Espagne.

Toujours aussi jouissif de lire cette écrivaine au style acerbe et unique. Elle nous croque les écrivains qu'elle connaît bien et que l'on pourrait classer aussi par catégorie. Cela pourrait être drôle si la réalité n'était pas là à nous rappeler comment les réseaux sociaux nous ont fait changer pour devenir si cons.

Une lecture effectuée dans le cadre de mes études, et alors vraiment incroyable !

Tout simplement magistral, d’une ingéniosité époustouflante. Un récit totalement burlesque et extrêmement ironique avec énormément d’humour !

Je ne peux que recommander !