Georges Didi-Huberman
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Note moyenne : 8.89/10Nombre d'évaluations : 9
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Ce livre fait partie d’un ensemble de livres qui interroge le voir, le regard, cela en parlant du regard posé sur une sculpture, une peinture, une œuvre d’art, regard de l’auteur et regard du spectateur, mais aussi ce qui, de l’oeuvre, nous regarde. Il emprunte pour déplier sa pensée des bribes de maints auteurs de différentes orientations, que ce soit Platon, Water Benjamin, Freud, Lacan, Derrida, Fédida, Judd… Il vient interroger ce qui, dans le regard, renvoie forcément à une perte. Il s’inscrit au fil de ce livre dans l’intervalle entre deux positions extrêmes que sont la tautologie et la croyance, dans ce qu’il appellera la visualité.
[i]« L’acte de voir n’est pas l’acte d’une machine à percevoir le réel (…) l’acte de donner à voir n’est pas l’acte de donner des évidences visibles à des paires d’yeux (…) donner à voir, c’est toujours inquiéter le voir, dans son acte, dans son sujet. Voir, c’est toujours une opération de sujet, donc une opération refendue, inquiétée, agitée, ouverte. Tout œil porte avec lui sa taie , en plus des informations dont il pourrait à un moment se croire le détenteur. Cette scission, la croyance veut l’ignorer, elle qui s’invente le mythe d’un œil parfait (…) ; la tautologie l’ignore aussi »
« Il n’y a pas à choisir entre ce que nous voyons(…) et ce qui nous regarde(…). Il y a, il n’y a qu’à s’inquiéter de l’entre. Il n’y a qu’à tenter de dialectiser, c’est-à-dire tenter de penser l’oscillation contradictoire dans son mouvement de diastole et de systole (…) à partir de son point central, qui est son point d’inquiétude, de suspens, d’entre-deux. Il faut tenter de revenir au point d’inversion et de convertibilité, au moteur dialectique de toutes les oppositions. C’est le moment où ce que nous voyons commence juste à être atteint par ce qui nous regarde – un moment qui n’impose ni le trop-plein de sens (que glorifie la croyance), ni l’absence cynique de sens (que glorifie la tautologie). C’est le moment où s’ouvre l’antre de ce qui nous regarde dans ce que nous voyons. »[/i]
Il va aussi étayer cette recherche d’éléments du développement de l’enfant, de comment il construit l’absence et la présence, ce par la reprise du jeu de la bobine et de la constitution, par ce jeu, des premières images. Mais Didi Huberman va plus loin en étirant ce jeu dans différentes situations.
Il déplie la question du visible et de l’invisible, du voir et du regarder, ce à partir de nombreuses idées glanées telle celle de l’aura de Benjamin, à partir de la notion de temporalité et de traces, à partir de l’eidos et de morphè, à partir de l’inquiétante étrangeté, à partir du mythe de la porte…
Je ne vais pas faire ici une description exhaustive de ce livre riche en développement argumenté autour de la question du regard, je vous laisse plutôt le découvrir pour ceux qui seraient intéressés.
Je l’ai beaucoup apprécié, avec des parties qui m’ont plus interpellée, parlée, et d’autres dans lesquelles j’ai eu du mal à m’intéresser, plus hermétiques pour moi, venant moins faire écho à des points d’intérêt ou de questionnement personnel.
C’est en tous les cas un auteur découvert avec plaisir, et pour lequel j’ai déjà vu que quelques autres ouvrages sauraient m’intéresser.
[i]« Il en est du voir comme de la loi : chacun y aspire. Chacun y est aspiré. Et chacun devant l’image – si nous nommons image l’objet, ici, du voir et du regard – se tient comme devant une porte ouverte dans le cadre de laquelle on ne peut pas passer, on ne peut pas entrer : l’homme de la croyance veut y voir quelque chose au-delà ; l’homme de la tautologie se tourne dans l’autre sens et prétend qu’il n’y a rien à chercher. Regarder, ce serait prendrez acte que l’image est structurée comme un devant-dedans : inaccessible et imposant sa distance, si proche soit-elle – car c’est la distance d’un contact suspendu, d’un impossible chair à chair. »[/i]
Afficher en entierCe livre retrace sans être exhaustive mais en englobant une grande partie de l'empreinte, de son histoire et de son sens dans l'art.
Une grande partie est concentrée sur Marcel Duchamp et l'on a envie de découvrir les autres artistes cités mais non développés dans cet écrit.
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Biographie
Georges Didi-Huberman est un philosophe et un historien de l'art français né à Saint-Étienne le 13 juin 1953.
Il a été pensionnaire à l'Académie de France à Rome (Villa Médicis) et résident à la Fondation Berenson de la Villa I Tatti à Florence.
Il enseigne à l’École des hautes études en sciences sociales où il est maître de conférences depuis 1990.
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