Julia Leigh

Je termine "Ailleurs".

Un joli texte de Julia Leigh. Sur le témoignage, la perte, multiple. Les non-dit, la fuite, des retrouvailles silencieuses. L'enfance susurrée, le commun.

Un texte sur la mort, présente, la rupture comme une cassure de l'âme.

On devine plus qu'on ne reçoit et la perception de ce qui s'est passé, ce qui a du se passer pour chacun de ces êtres en mal de paroles, en difficulté d'exister l'un pour l'autre et pourtant si proches l'un des autres est une expression poétique de leur amour pour chacun.

À lire absolument.

Entre roman, témoignage et explications scientifiques, « Avalanche » est le récit d’un couple confronté aux difficultés de concevoir un enfant, le récit d’une femme qui pendant des années se battra pour être mère.

C’est le combat de ce couple et plus encore de celui de cette femme que nous raconte Julia Leigh, un combat qui touche des milliers de couples, une histoire dans laquelle beaucoup de femmes et d’hommes se reconnaîtront.

C’est un parcours long et difficile qui attend ce couple, une route semée d’embûches, d’espoir et de découragement.

Entre désir et renoncement,

Force et faiblesse,

Soutien et découragement,

Confiance et appréhension,

Acharnement et abandon,

Disputes et réconciliations… c’est un couple qui expérimente un processus interminable et coûteux, se lance dans des démarches fastidieuses, sans compter ce qu’il faut de volonté, de patience et de courage pour supporter les effets secondaires des traitements...

De toute évidence, l’histoire n’est pas amusante même si les pages sont parsemées çà et là de petites touches d’humour. Au-delà des contraintes physiques, il faut faire face aux périodes de découragement. Par l’intermédiaire de ses deux personnages, Julia Leigh détaille les difficultés et les contraintes relatives à la procréation médicale assistée, les réactions de l’entourage, les humeurs changeantes du couple et surtout cette immense volonté, ce désir absolu et ce combat de plusieurs années de vouloir passer de l’état de femme à celui de maman…

Je pense à tous ces couples qui n'ont pas eu la chance d'avoir un enfant, à toutes ces femmes qui le vivent mal, presque comme une punition, un manque, une injustice... peut-être trouveront-ils dans ce livre une aide, un message, une solution, un réconfort, une envie de se battre, un témoignage qui leur permettra de ne pas se sentir seuls et qui les aidera à compartimenter les problèmes et pourquoi pas les relativiser, en tout cas les "digérer"...

Un livre étrange sur la fuite en avant et la difficulté de surmonter certaines épreuves de la Vie,...

J’ai plus ou moins apprécié ma lecture, même si, finalement, elle m’a laissé pantoise. D’une certaine manière, j’ai un avis assez mitigé.

Tout d’abord, j’ai apprécié lire ce livre, car les pages ont très vite défilées sous mes doigts. Je les ai dévorés les unes après les autres. Je voulais sans cesse en connaître davantage sur les personnages et leur vécu. Le roman est plein de mystères ; on se pose des milliers de questions. J’avais vraiment hâte d’avoir le fin mot de l’histoire. De plus, comme j’ai un faible pour les histoires fraternelles ; entre un frère et une sœur, j’ai bien aimé celle de la protagoniste et de son frère. Au départ, il y a cet amour fraternel assez "silencieux". J’ai supposée que c’était sûrement un faussé qu’à causé leur séparation. Puis, petit à petit on sent leur relation se ranimer. On constate également que ce lien qui les unis, n’a jamais cessé d’exister. On se met même à penser qu’en fin de compte, ils se comprennent sans devoir forcément se parler. Je n’ai également pas pu m’empêcher de comparer leur lien à celui d’Andrew et Joyce (les enfants de l’héroïne). Le point commun entre ces deux duos est la relation soudée qu’ils entretiennent.

Néanmoins, j’ai trouvé cette histoire assez sombre. J’avais la sensation que des nuages gris flottaient constamment au-dessus des pages. Il y avait des moments assez glauque, je dois l’avouer. L’atmosphère nous transmettait un malaise dû à l’étrangeté de la situation. Il y avait toujours cette ambiance presque malsaine qui ne cessait de refermer son étaux sur tout le reste. Plus j’approchais de la fin, plus je devenais sceptique. J’avais l’impression que l’auteure me cachait pleins d’informations. Et cela me frustrait de ne rien savoir.

Ce qui est le plus frustrant sont les non-dits – que l’on doit méticuleusement deviner – et les secrets. Cependant, la fin nous laisse entrevoir une bouffé d’oxygène – dans le sens où on voit le bout du tunnel de ce côté malsain, mais certaines questions demeurent toujours sans réponse concrète à mes yeux.

Peut-être que je suis passée à côté de quelque chose ou que je ne veux simplement pas voir la vérité en face, malgré certains indices ambiguë… ?