Ananda Devi
Auteur
Activité et points forts
Thèmes principaux
Classement dans les bibliothèques
Quelques chiffres
Note moyenne : 7.48/10Nombre d'évaluations : 25
1 Citations 17 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
« Après neuf mois et dix jours très exactement, ces dix jours lui ayant paru aussi longs que les neuf mois qui les avaient précédés, ma mère donna naissance à un éléphant rose. Il pesait dix kilos et deux cents grammes. […] Je n’avais ni trompe ni grandes oreilles, mais il était impossible de nous réconcilier, moi et le mot “bébé”.
Rejetée par sa mère, souffre-douleur de ses camarades de classe, elle n’a, pour se consoler de sa difformité, que la nourriture. Elle en rêve, l’attend, l’espère, toujours plus grasse et plus abondante. Elle n’envisage plus de se soustraire à l’obésité, elle est née obèse, elle mourra obèse, autant en profiter.
Sa mère, incapable d’aimer le monstre qu’elle a enfanté, a déserté. Est-ce parce que, fœtus, elle a avalé sa sœur qu’elle a grossi sans cesse depuis sa naissance ? Son père ne lui en veut pas, il la nourrit pour deux, lui parle comme si elle était deux. Jamais de “tu”, toujours ce “vous” morbide, fou. Dans la schizophrénie qu’il lui impose, elle n’a pas la place de vivre. Pas la force, non plus, de demander à ce père de ne l’aimer qu’elle, sa fille en vie.
Des maltraitances au lycée au harcèlement qui la poursuit à la maison par le biais des réseaux sociaux, la narratrice crache son mépris d’elle-même, remisée dans sa chambre, guettant l’odeur de friture qui donnera une raison d’être à cette journée de souffrance. Emprisonnée dans ce corps-cercueil qui ne répond plus de rien sinon à l’appel de la bouffe, elle pleure. Puis vient la rencontre. Inespérée. René s’intéresse à elle, la chérit, la désire, l’admire. Elle est encore bien jeune pour un homme de son âge, mais y en aura-t-il un jour un autre ? Son père va jusqu’à fermer les yeux sur cette relation et leur laisse le champ libre : sa chambre d’adolescente devient alors le théâtre de leurs jeux sexuels. Elle se sent merveilleuse. Mais pour combien de temps ?
Je crois que dès les premières pages, j’ai su que je n’aimerais pas ce roman. Le sujet est intéressant, j’étais curieuse de le voir traiter crûment dans une fiction. Mais l’attitude du personnage m’a rebutée. Cerné par le dégoût, la haine, le lecteur, ici, n’a pas sa place. Le genre de monologue qui ne vous implique pas. Si le calvaire que vit cette ado est indéniable, je suis désolée de le dire parce que je m’attendais à tout autre chose, mais il n’y a pas d’émotion dans ses propos. Internet – le thème du voyeurisme en général – n’est que bien peu exploité alors qu’il offre d’innombrables possibilités. J’ai eu l’impression, en refermant ce roman, de m’être trompeusement laissé appâter par le résumé. Le comportement du père, qui ne peut rester sans une explication à l’obésité de sa fille, jette sur ce récit un sacré malaise. C’est, pour moi, le seul point positif à relever. La critique de la société annoncée m’a semblé inexistante, le discours de l’héroïne répétitif et poussif, à la limité du vide, l’intrigue inaboutie. Après avoir oscillé entre agacement et indifférence, je peux dire que je suis passée complètement à côté de ce bouquin.
Afficher en entierTheme presents dans le roman; prostitution adolescente/ prematuree, amour interdite/ aveugle, la pauvrete, la pedagogie, negligence des parents pour les enfants.
Afficher en entierUne très belle découverte. les personnages sont attachants. Malgré la dureté de l'histoire, on se laisse facilement emporter. La fin m'a un peu dérouté car tout semble aller soudain très vite.
Afficher en entierhttps://entournantlespages.wordpress.com/2021/10/19/le-rire-des-deesses-ananda-devi/
Suite au coup de poing produit par Manger l’autre, j’étais vraiment curieuse de découvrir le nouveau roman d’Ananda Devi, Le Rire des déesses. Et, dès le début, on peut se rendre compte des similitudes entre les deux ouvrages. Car, il est question pour les deux du malmenage du corps féminin et de l’identité.
Dans Manger l’autre, ça passe par l’alimentation, cette surconsommation calorique qui transforme, élargit, distend le corps mais également le reflet que l’héroïne renvoie aux autres et face à son miroir. Dans Le Rire des déesses, on exploite ces thèmes par le prisme du sexe et de son commerce, renvoyant les femmes de ce roman à une valeur marchande pour des hommes en mal d’amour et de domination.
Leur corps ne leur appartiennent presque plus ; leurs gestes, leurs tons, leurs regards sont travaillés pour devenir une incitation à la consommation d’elles-mêmes. Et tout ça, sans grand espoir d’un après, d’un futur plus florissant.
Encore une fois, Ananda Devi ne nous fait pas de cadeau, elle rentre dans le vif sans peur de nous choquer ou de nous blesser. Elle présente la réalité avec tout ce qu’elle a de sordide et de véritable pour ces femmes qui acceptent leur sort alors qu’elles passent leur temps à être possédées.
Difficile de rester insensible aux portraits faits de ces femmes, avec en plus de ceux des hommes qui leur rendent visite. Je reste plus convaincue par Manger l’autre, mais l’autrice signe encore un très bon roman rempli d’émotions et d’effets coup de poing.
Afficher en entierUn recueil poétique très beau que j'ai dû lire pour les cours mais cela ne sait pas sentit. Je devais le lire et pourtant, j'avais l'impression d'avoir envie de le lire. Les mots poétiques nous font voyager mais il nous marque également, il nous font voyager dans l'horreur.
D'autre part, la triple version, Français, Anglais et Créole, nous permet si on est bilingue de redécouvrir les poèmes sous différents angles car ce n'est pas une traduction littérale.
Bref, une lecture obligatoire qui ne s'est pas fait sentit comme tel grâce aux mots de l'auteur qui nous marque.
Afficher en entier/!\ UN LIVRE POUR PUBLIC AVERTI. NOMBREUX TRIGGER WARNING /!\
Un livre qui reprend les thèmes contemporains qui agitent notre société (sororité, place de la femme dans la société, pédophilie, violence, transidentité...) mais en les plaçant cette fois en Inde. Prenant d'abord l'allure d'un témoignage sur la difficulté de survivre et de se faire une place dans la société lorsque l'on est issu d'une caste marginalisée, l'histoire accorde une part à la pédophilie presque romancée, provoquant un effet malsain et fort désagréable à lire. De plus, la fin est brutale et s'enchaîne très vite, contrastant avec le rythme lent qui accompagne la lecture. De plus, l'écriture est très crue, les thèmes abordés sont décrits de manière violente (agressions sexuelles, harcèlement sexuel, violence, viol, homophobie/transphobie, pédophilie...) sans aucun avertissement nul part en début de livre. Lecture qui a été pour moi assez choquante et peu agréable.
Afficher en entierAvec l'écriture élégante et l'histoire glaçante de lucidité, on lit ce livre en apnée et on n'en sort pas indemne. Une interrogation sur les limites de la différence, la place laissée aux apparences et la force des préjugés du monde incarné par "l'oeil" impitoyable des réseaux.
Afficher en entierA fuir. J´essaie toujours d´être modérée dans mes avis mais là je suis désolée j´ai détesté ma lecture. Le résumé est mensongé et l´histoire extrêmement longue, au lieu de dénoncer la pédophilie j´ai eu l´impression qu´elle en faisait l´apologie. De plus ce livre ne comporte aucun avertissement alors qu´il en aurait besoin. Toute l´histoire se concentre dans les 50 dernières pages autant écrire une nouvelle. Je vous le déconseille.
Afficher en entierÎle-usion – Dés-île-usion
« Deux mille kilomètres carrés qui ont été un gâteau appétissant pour tous ces baptiseurs et bâtisseurs de mon histoire… Et ce n'est pas fini.
Il y aura peut-être d'autres noms, après, si toutefois il y a un après. »
Une île se raconte, parle des nombreux noms qui lui ont été attribués depuis sa découverte, de son pillage, de ses habitants réduits à l'esclavage et depuis la mondialisation de la misère. Bien sûr on a cru faire oublier l'esclavage en arrachant la canne à sucre et en construisant des demeures de luxe à la place. Pourtant…
Les caméléons observent une espèce particulièrement néfaste.
« Les caméléons ont la patience des bêtes pour qui le temps ne compte pas. Seuls les hommes pensent pouvoir retarder ou accélérer le temps. Repousser l'échéance et l'imminence de mort. Défier la seule précondition de la vie.
Les caméléons riraient, s'ils le pouvaient. »
Le volcan contient sa colère.
« Et ainsi, le souffle du dragon, du volcan passe sur l'île.
Les explosions libèrent une fumée cendreuse qui masque le soleil.»
Un cocktail détonnant se met en place car il ne faut pas oublier les hommes et les femmes de l'île qui sont pris dans cette spirale infernale, certains vont se retrouver au même endroit. Pourquoi ?
« Comme on a toujours exterminé les cafards, les rats, les caméléons qui nous menacent. Les génocides sont friands de prétextes animaliers.
Plus besoin d'excuse.
Tuer est devenue la raison absolue. »
Toutes ces personnes sont enfermées soigneusement dans des cases et d'un coup vont vouloir en changer mais y-t-il une seconde chance pour eux ?
Zigzig, chef de bande, un dur avec un talon d'Achille mais comment en est-il arrivé là ?
Nandini et Abhi, vieux couple sans enfant, victime de la non-communication et du ressentiment, où l'incompréhension amorcera une réaction destructrice.
René, laissé pour compte qui passe à côté de la vie.
Et enfin Sonia et Sarah, petite fille, innocente victime.
Tous portent leurs blessures, leurs craintes, leurs ressentiments, leurs haines. Il y a les femmes porteuses d'une peur ancestrale.
Je vous conseille de découvrir rapidement leur histoire et celle des autres car Ananda Devi est une conteuse ce qui rajoute au charme et à la force du récit. Une belle écriture, j'ai adoré ce style incisif, percutant avec de cours chapitres et des personnages hors normes.
Ananda Devi n'accuse pas mais raconte un monde bien superficiel qui court à sa perte. Une journée ordinaire dans la folie des hommes.
C'est violent, c'est dur parfois on a envie de fermer les yeux mais ces situations existent malheureusement.
Un livre bien loin des clichés, des cartes postales habituelles de l'île Maurice mais qui reste une fiction passionnante.
Ce livre sortira le 16.08.2023
Un grand merci aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman en avant-première.
#Lejourdescaméléons #NetGalleyFrance
Afficher en entierC'est un livre très poignant qui raconte des choses affreuses sur ce qu'il y a de plus bas chez l'Homme. C'est très bien écrit mais parfois un peu long en réflexions philosophiques ou poétiques. Mais ça reste très facile à lire et captivant. On veut savoir ce qui va arriver parce qu'on appréhende la suite !
Afficher en entierOn parle de Ananda Devi ici :
2012-03-01T21:57:57+01:00
2010-11-10T15:51:56+01:00
Les gens aiment aussi
Dédicaces de Ananda Devi
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Editeurs
Gallimard : 3 livres
Grasset : 3 livres
Bruno Doucey : 2 livres
J'ai lu : 1 livre
Editions DAPPER : 1 livre
Doucey Éditions : 1 livre
Folio : 1 livre
Acoria : 1 livre
Biographie
Ecrivain mauricienne
[Littérature étrangère] née le 23 mars 1957
Née au milieu des champs de cannes à sucre et de la chaleur des îles, Ananda Devi est amoureuse de son pays. Sa passion pour la diversité culturelle, le mélange des genres l'amène à entreprendre des études en ethnologie, diplôme qu'elle obtient rapidement. Pourtant, Ananda Devi ne sera jamais ethnologue. Polyglotte, elle préfère se diriger vers une carrière de traductrice à Genève. Elle sait désormais que son destin la dirige vers l'écriture. Elle commence par des études sur son île, puis enchaîne vers 1984 avec des nouvelles. Son premier roman 'Rue la poudrière' sort en 1989 mais c'est à partir de l'an 2000 qu'Ananda devient véritablement productive en matière de romanesque avec notamment 'Moi, l'interdite', 'Pagli' (2001), 'La Vie de Joséphin le fou' (2003). Les héroïnes torturées, l'écriture fine de Devi et le contexte îlien et fermé offrent une ambiance complètement originale, reconnaissable et intense. Très proche de sa culture indienne, Ananda Devi explique que cette intensité est due à l'absence de chronologie, un temps en boucle, un modèle qu'elle a puisé dans des textes sacrés comme 'Mahabharata' et 'Ramayana'. Dénonciatrice de la corruption, du matérialisme et du racisme inter-ethnique, la belle auteur offre aux lecteurs une satire constructive, dure et tendre à la fois, d'un pays qu'elle aime par-dessus tout. Ananda Devi est devenue une référence dans la culture mauricienne.
Evene.fr
Afficher en entier