Claude Amoz

L'auteur a reçu en 1997 le prix Sang d'Encre du Festival de Vienne pour Le Caveau.

Ce livre a obtenu le Prix Mystère de la Critique 2003.

Je frissonne encore des images qui me restent des scènes de ce livre. je reste impressionnée par l'ambiance aussi.

Après un séjour de deux mois en hôpital psychiatrique, le Dr. Thomas Trévy revient en Camargue ; dans le village où, trente ans auparavant, il passait les vacances d'été avec ses parents et ses deux frères, Marc et Damien.

À l'époque Thomas était intimement lié à Marc, mais la complicité des jumeaux s'est brisée net le jour de la disparition du petit Damien, alors âgé de cinq ans.

Une disparition mystérieuse jamais élucidée et plus ou moins occultée par Thomas.

De retour à Saintes-Maries-de-la-mer sous la pluie, les souvenirs commencent à affluer...des bribes de mémoire douloureuses que Thomas va affronter en jetant des regards par-dessus son épaule, comme s'il se sent épié....à moins que c'est sa conscience qui le guette, au détour d'une draille inondée ?

Ce n'est pas qu'une histoire sur l'enfance, mais un petit roman noir sur des jeunesses, parce qu'à l'ombre des souvenirs que Thomas ose enfin regarder en face, il y en a d'autres. Des pensées et sentiments d'une personne qui s'exprime aussi et qui, comme Thomas, est hantée par le passé. Un passé qui serre le coeur, né de ressentiments.

Dans les méandres de la Camargue, aussi tortueux que la psyché et l'esprit humains, l'auteur nous amène à un dénouement surprenant et on se demande : " Était-elle si anodine, cette chanson qu'ils serinaient à Damien, dès que leur mère tournait les talons : - Un, deux, trois, un de trop".

Un roman noir mais pas trop qui nous emmène dans la montée de la Découronné à Viâtre. Sur fond de brume qui plane au dessus du Rhône on va à la rencontre de personnages mélancoliques. Des recherches sur soi, sur son passé qui ont pu être terribles. Des non-dits qui font mal, qui ternissent la vie. Cette ambiance m'a beaucoup plu et je me suis sentie bien dans ce roman. De plus la couverture est magnifique. Cette brume qui cache le bout du pont recèle beaucoup de mystères, le passé de chacun va nous être révéler au fil de l'histoire dans la moiteur de cet été là.