Karel Čapek

Ces "Quatre pas dans l'étrange" sont, imaginées par quatre des plus grands écrivains de science-fiction, autant d'incursions dans l'avenir incertain des hommes.

Ce 79ème volume de la superbe collection du "Rayon Fantastique" est une anthologie.

Il contient trois textes et, suprême plaisir, une pièce de théâtre.

Ils sont signés J.H. Rosny Aîné, Rudyard Kipling, Jules Verne et Karel Capek.

Ces quatre morceaux, très écrits, très littéraires, sont splendides.

Ils font de cette anthologie un petit bijou d'anticipation.

Malheureusement, la couverture, pourtant signée Forest, ne sert pas l'ouvrage.

Mais peu-importe, le plaisir de sa lecture reste intact et cette promenade dans ce "futur-passé" brille par sa valeur philosophique et sa puissance d'évocation.

La première nouvelle s'intitule "la force mystérieuse".

J.H. Rosny Aîné estime utile de faire remarquer que ce texte était déjà, en 1913, pour moitié paru, lorsque "the poison belt" de sir Arthur Conan Doyle apparut dans les pages du "Strand magazine" et que la concordance des deux manuscrits ne peut être due qu'à une rencontre fortuite d'idées.

Ainsi la lumière semble être malade !

Mais encore faudrait-il savoir ce qu'elle a ?

Deux savants, Georges Meyral et Gérard Langre, observent l'étrange exaltation, suivie d'une mortelle torpeur, qui s'empare de l'humanité.....

Le deuxième texte est "par la malle de nuit", écrit en 1905 par Rudyard Kipling.

L'auteur nous convie à un voyage, dans les airs, vers Québec, par la malle-poste 102 de la "General Post Office".

Il embarque à bord d'un de ces puissants dirigeables que l'an 2000 a engendré.

Voici l'heure d'appareiller et de découvrir le monde des aéronautes du futur....

La troisième nouvelle est signée Jules Verne.

Elle date de 1910.

A Basidra, capitale du royaume des Quatre-Mers, Sofr, le savant zartog se remémore la séance qui vient de fêter le 195ème anniversaire de la fondation de l'empire.

Pendant plus de 8000 ans, l'histoire de Mahart-Iten-Schu ne relate que combats et guerres. Pourtant, pendant des siècles, malgré ses haines et ses discordes, jamais l'homme n'a interrompu sa lutte contre la nature.

Oui, en vérité, la comparaison entre ce qu'il était, arrivant nu et désarmé sur la terre, et ce qu'il est aujourd'hui, incite à l'admiration.

Mais cet homme, maître du monde, qui est-il ? D'où vient-il ?....

Le dernier morceau est une pièce de théâtre, en trois actes et un prologue, de Karel Capek qui fut jouée pour la première fois, sur la scène de la Comédie des Champs-Elysées, le 26 mars 1924.

Peut-être est-ce une variation fondatrice sur le thème des robots ?....

Un livre bien écrit mais j'ai eu quelques difficultés à tout saisir et à bien comprendre. Néanmoins, la question des robots est très bien posée et elle est aujourd'hui d'actualité.

Très bonne pièce de théâtre. En dehors de toute la réflexions que développe l'auteur sur les robots, leur potentielle sensibilité etc, je ne peux pas m'empêcher d'appréhender l'oeuvre à travers une vision marxiste de la domination bourgeoise. Spoiler(cliquez pour révéler)Les humains dominent les robots et les exploitent comme la bourgeoisie exploite le prolétariat, puis les robots se révolte et suppriment les humains tout comme Marx souhaite que le prolétariat s'unisse contre la bourgeoisie.

Karel Capek est l’un des pionniers du genre littéraire de la science-fiction, puisque c’est même lui qui a inventé le mot « robot » en 1921. Peu adepte du genre, j’ai décidé de découvrir ce roman sur conseil d’ami et je ne le regrette pas. Mêlant le fantastique, l’humour et le roman social, ce livre est criant de réalisme.

Le roman est découpé en trois livres. Tout commence avec la découverte d’une nouvelle espèce de salamandre, immense, et humanisée. Le livre explore les enjeux sociaux, économiques, politiques, scientifiques, et moraux de l’exploitation de cette nouvelle espèce. En effet, elles peuvent facilement devenir une force de travail pour les hommes. Les salamandres se développent très rapidement, au point que le renversement de l’Humanité ne devienne inévitable. Il y a peu de personnages, donc on ne peut pas vraiment s’attacher à une personne en particulier, on suit l’Humanité entière, Hommes comme Salamandres.

L’écriture est fluide et addictive, avec beaucoup d’humour et de cynisme, pas mal noir. C’est une satire de la société et des rapports entre personnes, que Kapec a écrit en pleine montée du stalinisme, ce que l’on ressent beaucoup dans son écriture avec une critique de l’uniformité. L’addictivité vient également du réalisme du roman : le récit est entrecoupé de faux articles, dessins et schémas, comme si cela se passait vraiment. Il y a un fort ton journalistique.

Un chef-d’œuvre pour moi, qui mérite d’être lu. L’histoire est géniale, et très prenante !

https://lecariboulitteraire.wordpress.com/2020/04/30/karel-capek-la-guerre-des-salamandres/

C'est un livre que j'avais lu quand j'étais encore assez jeune, en cinquième année du primaire j'aurais dit. L'auteur m'a vraiment mis dans des aventures palpiantes que j'ai recommendé ce livre à mon frère. L'auteur racontait des choses de la vie quotidienne en ajoutant quelques détails moins aperçus, il explore des nouvelles perspective.

Un grand roman inachevé de Karel Capek. Que dire pour ne pas trop dévoiler : il s'agit de la biographie d'une sorte de faussaire de la musique, qui se fait passer pour un grand compositeur et voudrait en être un, du point de vue de plusieurs personnages. Finira-t-il par composer quelque chose ? Persistera-t-il dans l'imposture, sera-t-il démasqué ? Je précise simplement que la version que j'aie lue n'est pas inachevée au point de ne pas avoir de dénouement.

Ce qui est fascinant, c'est d'une part le suspense, d'autre part les points de vue, parfois perspicaces parfois juste satiriques : qui devinera quoi et qui raconte n'importe quoi ?

La pire chose qui a pu se réaliser pour les salamandres, c'est de rencontrer l'homme.

Ces créatures étaient paisibles sur une île. Même leur race s'effacer petit à petit. Mais elles ont eu un seul défaut. Fabriquer des perles. Et là, ce fut la fin.

La reproduction de masse a posé une unique question, que faire de ses salamandres : les vendre par lots, ou en couple, ou seulement leurs progénitures ??? Les mangers… ??? À vous de le découvrir !

L'histoire de l'homme est ses multiples destructions, une réalité malheureusement bien trop présente.

Ce roman est exécuté sous forme d'humour. Un humour grinçant, noir… Et qui m'a laissé un goût amer…

Bonne lecture !

Un récit de voyage dans les eaux et les terres du Nord qu'on découvre à travers le descriptif de Capek en même temps que lui et aussi à travers ces petits dessins. Ces illustrations semblent enfantines, mais elles décrivent assez bien ce qu'il semble voir, ça donne une idée et surtout du temps passé. Je doute qu'aujourd'hui soit représentée la même chose, avec ces maisons et ces églises en bois. C'est surtout les paysages qui semblent magnifiques. C'est une manière de découvrir des pays et une culture de manière différente. J'avoue que sans la préface je ne me serais jamais doutée ni deviné qu'il y avait une critique, une alerte concernant la montée grandissante du communisme et de la crainte de la guerre. C'est vraiment léger, sous plusieurs lectures et sous-entendus assez subtils.

Lorsque le capitaine Van Toch découvre l'existence de Salamandre un peu spéicale, il pense surtout à se faire un peu d'argent. Il n'a alors pas encore idée de l'ampleur que va prendre sa découverte.

Roman dont j'ignorais l'existence, la Guerre des Salamandres est impressionnant. Non pour ses personnages (souvent de passage à quelques rares exceptions), ou même pour son humour, pourtant bien présent et parfois irrésistible, mais surtout par sa vision. Le roman dresse un constat, celui de l'absurdité des guerres, de la maniére dont elles se développent, lentement, mais aussi un constat de l'évolution de la civilisation. Qui prouve une fois de plus que l'on sait bien où l'on va, et que rien ne pourra l'empêcher. La raison ? La bêtise humaine, simplement...

Envoutée dans le récit. C’est comme si on voyageait avec l’auteur. Les illustrations simples mais réalistes et visualisables. Humanisation des paysages, de la mer, des forêts, des montagnes. Instructif car l’auteur nous apprend des faits sur l’histoire des différents pays ainsi que de leurs coutumes. Ecriture poétique qui donne un sentiment d’apaisement. Celle-ci nous donne aussi l’impression d’être allé dans ses pays nordiques. Impression d’avoir voyagé avec l’auteur au bord du train et des bateaux. Donne envie de vivre dans ces pays car l’auteur en donne une dimension simple avec la description des endroits calmes, sereins et avec un sentiment de sécurité. Seul point négatif, certains mots utilisés pour décrire le physique de certaines personnes que l’auteur a rencontré. L’auteur a réellement voyagé au Danemark, en Norvège, en Suède et en Laponie, et, grâce à sa plume nous immerge dans un rêve éveillé et dans son aventure. Il raconte également certaines discussions ayant eu lieu lors de ce périple, ce qui donne encore plus de réalisme et accentue cette idée d’immersion et d’impression d’avoir vraiment effectué ce voyage avec lui. Ce qui ressors vraiment de ce livre est le sentiment d’apaisement que l’on ressent au travers des nombreuses descriptions. Une certaine émotion dû au fait qu’il s’adresse aux villes/pays comme à de réelles personnes, ce qui montre son affection à ces pays. Cela démontre sa sincérité dans le fait qu’il raconte son vécu avec autant de poésie et avec les différentes descriptions faites. Le fait qu’il y ait des illustrations et autant de descriptions s’explique par le fait que l’auteur pense que les yeux sont la meilleure partie du cerveau. Coup de cœur pour cet ouvrage simple, poétique, autobiographique, sincère et apaisant. L’auteur est également visionnaire concernant la manière dont, nous, humains traitons la Terre et pense que nous serons à l’origine de son extinction. On ressent la nostalgie qu’il éprouve quand son voyage prend fin surtout quand il quitte la Norvège pour la Suède. On ressent un certain accomplissement car l’auteur atteint le bout du monde quand il atteint la Laponie.Tout ce qui ressors de ce bel ouvrage est la reconnaissance de l’auteur pour avoir effectué ce voyage qu’il a raconté avec beaucoup de bienveillance et de respect pour les différents peuples rencontrés.