Michel Bernard

Pas vraiment une biographie (on n'accompagne Maurice Ravel qu'à partir de ses quarante ans, quand il parvient, après plusieurs essais infructueux, à intégrer l'armée comme conducteur de camion de ravitaillement). Plutôt le portrait d'une sensibilité aigüe, celle d'un esthète sensible à l'harmonie des arbres, aux chants des oiseaux, et qui convertit ces émotions en musiques.

J'ai beaucoup aimé le style de Michel Bernard, la richesse de son lexique, en particulier pour dire les teintes des forêts, le miroitement des ruisseaux, les sons, qu'il s'agisse des chants d'oiseaux, le grondement du vent ou celui des canons. Il possède une palette très riche d'adjectifs, un vocabulaire qui pourrait sonner passéiste: notre écrivain ne serait-il pas un peu peintre?

Le thème principal du livre est la réhabilitation de Jeanne d'Arc, brûlée à Rouen en 1431 à la suite d'un procès à charge dirigé par l'évêque Cauchon, aux ordres des Anglais. Michel Bernard relate l’histoire d’une poignée d’ecclésiastiques obstinés, en quête de justice suite à la lecture du procès-verbal conservé religieusement par Guillaume Manchon un vieil archiviste, greffier lors du procès. Quête de la vérité laborieuse car certains membres du clergé hauts placés vingt cinq ans après, responsables à l’époque de l'exécution de la Pucelle, peinent à reconnaitre leur mauvais jugement d'antan. La condamnation de la Pucelle minait la légitimité de Charles VII puisque le « petit roi de Bourges », « le dauphin sans couronne », semblait avoir oublié celle qui l’avait mené au sacre à Reims, pourtant « l’honneur de cette jeune fille était aussi le sien ». Une fois les Anglais boutés hors de son royaume, il se décide enfin à demander la révision du procès.

Cette fresque historique et politique, contée avec habilité et érudition par Michel Bernard, a des relents du « Nom de la rose » d’Umberto Eco. Parallèlement aux faits relatés, s’ajoutent les reproductions en couleur de quatre œuvres du talentueux peintre Jean Fouquet et la description de l’art avec lequel le peintre sut reproduire les traits de Charles VII et de sa défunte maîtresse Agnès Sorel. Un reproche cependant, l’absence d’organigramme permettant de s’y retrouver parmi tous ces hommes d’église.

"Le Bon Cœur" est un ouvrage qui m'a séduite sur plusieurs points néanmoins durant sa lecture je n'ai pas réussi à me défaire de ma réserve. Le fait d'aborder ce passage de l'histoire d'un point de vue moins factuel et plus ouvert sur le regard humain et sensationnel permet de considérer les faits et les personnes telles que Jeanne d'Arc, évidemment, avec plus d'implication et de les identifier plus simplement sans que ce ne soit qu'un défilé d’événements et de lointains personnages que l'on situe vaguement. Ainsi l'écriture claire, limpide, poétique et simplifié de Michel Bernard sert parfaitement ce dessein en ramenant à l'histoire un point de vue plus concret. Cependant, et ceux certainement pour une même raison, l'écriture simplifiée, bien que plus fortement évocatrice, me gêne. L'image que construit ce livre, qui repose sur des livres précis sur le sujet de Jeanne d'Arc dont celui de Colette Beaune, me semble trop peu élaboré et éloigné de la réalité bien que restituant les faits.

Néanmoins ce fut une bonne lecture qui, si elle ne restitue pas de la manière la plus juste "l'histoire", permet de rentrer avec aisance dedans et d'avoir une projection plus fluide et ce grâce à une prose extrêmement bien maîtrisée.

Les frimas de l'hiver descendent bas sur une France soumise à l'invasion, pour la première fois depuis les derniers feux de la Révolution.

Tel le jeune général d'autrefois, Napoléon prend la tête d'une armée hétéroclite de la dernière chance pour vaincre la Coalition qui déferle sur la patrie. Alors que tout est contre lui, l'empereur, que l'on suit d'un point de vue presque omniscient, retrouve toute la fougue et tout l'allant de ses heures de gloire.

Napoléon renâcle devant l'inévitable défaite: un homme forge son destin, il ne subit les évènements que s'il dépose les armes. Au milieu de ses maréchaux illustres mais démoralisés, de ses jeunes conscrits et de ses vieux grognards de la Garde, face à l'Europe dressée contre sa couronne, l'empereur des Français livre sa dernière bataille. A 1 contre 4, il espère surprendre une ultime fois les monarques qu'il a vaincus tant de fois par le passé.

L'auteur parvient à nous inviter dans les pensées de Napoléon, alors qu'il fait face au plus grand défi de sa vie. Derrière l'homme et sa légende, nous nous prenons nous aussi, simples lecteurs de ce siècle de paix, à espérer qu'envers et contre tout, l'impossible se produise.

Un roman qui relate des éléments sur la vie (ils sont romancés) de Monet et qui mon fait découvrir et apprécier un peintre sous un autre jour.

Un beau livre qui relate la vie du compositeur au moment de s engager dans l armée et permet de connaître quelques traits de personnalité de cette belle personne, son quotidien et sa vie autour de la musique

Remarquablement bien écrit.

En 1449, Charles VII était venu à Rouen pour assister à la proclamation de l'arrêt annulant la condamnation de Jeanne d’Arc au bûcher quelques années plus tôt. A cette époque, quelques hommes se sont mis à chercher des preuves de son innocence, quitte à s’opposer au pouvoir de l’Eglise triomphante. Réhabiliter la Pucelle a été un combat opiniâtre qu’on imagine mal aujourd’hui, alors qu’on a fait d’elle un des nombreux symboles de la France et de la liberté. Michel Bernard revient sur cette partie brutale de l’histoire en s’emparant des articles d’accusation et en les remettant en situation. Tout le monde l’a oublié, mais au moment du procès en révision, le monarque avait répondu aux commissaires comme les plus humbles de ses sujets. Un récit romancé, mais richement documenté, qui prend son temps, s’appuie sur des détours et évoque la guerre contre les Anglais. Au-delà de tout ce qu’on peut penser de Jeanne d’Arc, ce livre nous plonge dans une époque de violence, de superstition et de manipulation où la raison d’Etat domine autant que la suprématie du clergé. Comme on le sait, l’existence de cette jeune femme morte très jeune repose sur quelques secrets que tentent toujours de saisir les historiens. Une bataille pour la vérité menée ici avec un vrai souffle littéraire et un sens du rythme qui fait qu’on épouse chaque phrase.

Concernant Napoléon Bonaparte, tout a été dit ou presque ! Sans rien annoncer de neuf, Michel Bernard revient sur les derniers soubresauts de l’empereur avant sa défaite cinglante. Au faîte de son génie militaire, il a été victime d’un retour de boomerang, avec les avanies du sort qui se sont liguées contre lui. En retraçant ses derniers mois à la tête de ses troupes, l’auteur brosse le portrait d’un homme de plus en plus isolé sur l’échiquier des nations. Une évocation traitée avec la verve d’un roman fidèle à la réalité historique et sachant remettre l’homme et ses proches au centre des événements d’une manière efficace, prenante et élégante. Ce qui, ultérieurement, a été nommé la campagne de France se veut les ultimes salves de l’Aigle pour conserver son trône et éviter l’invasion de la France par les forces coalisées venues de partout. Face à l’ennemi, il n’a pas eu d’autre choix que de mobiliser une grande frange de la population, incorporant dans ses rangs de fort jeunes soldats ainsi que des vétérans. Son abdication scelle un carnage monstrueux. Nous sommes le 6 avril 1814 et Napoléon accepte l’exil sur l’île d’Elbe. En se basant sur une riche documentation, ce livre raconte la fin d’un règne et le début d’un mythe.

Roman lu pour les cours. Il n'était pas incroyable mais intéressant puisqu'il nous parle d'un célèbre compositeur et de son parcours de vie. C'était enrichissant, j'aurais sûrement aimé davantage le roman si on avait eu des cours dessus. Le prof n'a pas eu le temps de l'aborder ce qui m'a bien embêté.

Intéressant