Isabelle Sorente

Difficile de rendre compte en quelques lignes de ce roman si riche…

Car d’autres thèmes sont aussi abordés. Le grand traumatisme écouté mais rarement entendu par l’entourage. L’urgence de protection de la nature. Le poids des actes dont on ne peut se soulager. L’expérience de mort imminente. Etc.

Roman émouvant très bien construit, La femme oiseau décrit avec précisions quatre personnalités attachantes, différentes par la génération qu’elles représentent, mais soucieuses d’alléger leurs quotidiens. Isabelle Sorente crée presque un huit-clos où la nature est présente comme ressource mais aussi apaisement. Joli coup de cœur de cette rentrée !

La suite ici https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/21/isabelle-sorente/

Roman. Il y a une partie historique dans ce livre qui parle des "Malgré-nous" et du camp de Tambov. J'ai été très émue car il me rappelle les souvenirs de mon père, lui-même "Malgré-nous" et ancien de Tambov. Ce livre est un mélange du vécu actuel de Thomas et de ce qu'il a vécu pendant la seconde guerre mondiale et des séquelles qu'il en a gardé et des souvenirs qu'il n'arrive pas à partager ou avec très peu de personnes. A recommander à toutes les personnes qui s'intéressent au sujet.

Il y a des livres qui vous parlent, qui vous font réfléchir, qui vous hantent… Comme la sorcière a pu hanter Isabelle Sorente, ses propos dans le livre résonnent dans l’esprit du lecteur touché par le sujet. De l’Histoire des chasses aux sorcières à l’histoire personnelle de l’autrice, on réfléchit sur la position féminine dans la société et l’importance de sa propre construction psychologique. Sans adhérer totalement aux propos du livre, je me suis retrouvée emportée par les mots et en pleine réflexion sur la femme et ses rôles. Une belle lecture qui m’accompagnera longtemps, c’est certain.

J’ai bien aimé le point de vue de l’auteure sur les sorcières et en quoi cette thématique traverse toute sa propre vie. Je n’ai pas été très touchée par son écriture malheureusement mais l’ensemble reste bien tout de même.

Que dire de ce livre fort atypique ? Commençons par l’histoire… Suite à une apparition, Isabelle Sorente s’interroge sur la figure de la sorcière et sur l’impact que les chasses aux sorcières ont eu sur notre inconscient collectif.

Le postulat de l’autrice est de dire que les multiples siècles de chasse, de meurtres et de tortures des femmes (« Des hommes aussi furent brûlés comme sorciers. Mais la majorité d’entre elles furent des femmes. […] Il existe une expression dans la langue française où le masculin ne l’emporte pas, c’est la chasse aux sorcières ») ont laissé en nous une empreinte traumatique et cette empreinte traumatique se transmet par la mémoire transgénérationnelle au point que chacun et chacune d’entre nous possèdent en son for intérieure une sorcière et un inquisiteur.

Par la suite, l’autrice remonte dans sa mémoire et relate des souvenirs qui illustrent ce complexe de la sorcière dans sa propre vie.

Si j’ai beaucoup apprécié la première partie de l’ouvrage parce qu’elle était plus théorique et plus historique, j’ai un peu moins apprécié la suite parce que c’était un peu trop introspectif à mon goût. Je suis d’accord avec le postulat de base de l’autrice mais je n’ai pas été convaincue par tous les exemples qu’elle donnait… j’ai également trouvé certaines rétrospectives trop longues au point de ne plus comprendre le lien avec le complexe de la sorcière. Peut-être que si je le laisse mijoter un peu et que je relis ce livre plus tard, je pourrais m’en faire une autre vision et comprendre ces liens qui m’ont échappé...

En tous cas, je pense que c’est un livre qui a vraiment une portée européenne (je ne dirais pas universelle) et qui peut nous aider à mieux comprendre notre histoire, à lire donc !

Un très jolie roman que ai trouvé très intéressant. J'avais déjà entendu parlé des "malgré nous" mais avant ce roman je ne m'y étais pas attardé plus que ça. J'ai trouvé que l'auteur a parfaitement réussi à retranscrire la culpabilité et les émotions qu'ont pu ressentir ces hommes enrôlés de force.

L'auteur arrive à nous émouvoir tout au long du roman avec Thomas mais aussi avec Elizabeth qui culpabilise de n'avoir pas pu porter sa fille, Vina qui elle est impacté par le fait de n'avoir jamais revu sa mère biologique. La culpabilité est le fil conducteur de ce roman et permet d'aborder des thèmes plutôt difficiles à lier de premier abord (les "malgré nous" et la gestation pour autrui) mais l'auteure y arrive parfaitement. Elle a su donné de la profondeur à ces trois personnages qui d'une certaine manière nous ressemble.

J'ai mis une note qui correspond à sans intérêt (pour moi bien sûr). D'autres lecteurs (trices) y trouveront leur compte et je les admire car en ce qui me concerne, c'est une lecture difficile avec énormément de références à des livres d'époque

J’ai ouvert cet ouvrage -il s’agit plus d’un témoignage... une confession sur la création littéraire que d’un roman. Une mise en abyme de la création littéraire, plutôt, qui conduit son auteure, dans le cadre d’une quête spirituelle, au cœur d’un élevage intensif-, avec une certaine réticence : je mettais a priori Isabelle Sorente au rang des auteurs veganes qui allait nous servir quelques poncifs pour mieux nous convaincre d’adhérer à sa cause.

Quelle erreur !

Ebranlée par un burn-out en 2008, l’auteure participe à une rencontre pendant laquelle un moine évoque "une très ancienne instruction bouddhiste (qui) recommande à celui qui cherche une vie nouvelle de se mettre à la place d’un animal conduit à l’abattoir." Cette instruction résonne aussitôt en elle, apprentissage de la compassion, de l’empathie qui participe aussi de la création littéraire, de cette "magie sympathique", suivant l’expression de Marguerite Yourcenar, qui consiste à se transporter en pensée à l’intérieur de quelqu’un. Et pour asseoir ce travail de visualisation qu’elle entend alors mener, elle va devoir poser le décor, le plus précis possible. Elle choisit de visualiser une truie et très vite, comprend que l’instruction ne peut se limiter au dernier trajet mais prend racine dès la naissance de l’animal, dans un élevage industriel.

Elle rencontre alors Sylvia qui lui ouvrira les portes d’une exploitation porcine.

"Ce ne sont pas des élevages, dit-elle, tu ne devrais même pas employer ce mot. Le vrai mot, c'est structure de production. Des structures de production animale, voilà ce que c'est. Les mots sont importants, ce n'est pas à toi que je vais l'apprendre ? »

Isabelle Sorente, pour réaliser cette instruction bouddhique dans une quête très personnelle, va ainsi se confronter directement au monde de l’élevage intensif. Elle va d’abord visiter une exploitation guidée par un gérant qui répugne à "descendre" dans les bâtiments, puis accompagnera les porchers sur plusieurs courtes sessions de travail qui lui permettront de découvrir la réalité de ce mode d’élevage, l’univers carcéral dans lequel évoluent ceux qu’elle nomme les "condamnés", se liant d’amitié cependant avec les hommes (6 pour 15000 cochons), et décrit les pratiques et la souffrance ordinaire, sans chercher jamais à relever une maltraitance qui ne serait pas structurelle , participant même au travail en inséminant une cochette qui sera pour elle un révélateur, au moment où leur regard se croise. Les frontières entre l’homme et l’animal, dans une vision fugitive, disparaissent.

Elle terminera son enquête en visitant un abattoir aux cadences effroyables et de ces expériences tirera un premier roman paru en 2013, « 180 jours ».

Ce n’est pourtant qu’en 2022 qu’elle reprendra ses notes pour nous livrer ce titre d’une force évocatrice remarquable, qui met en cause la structure sans condamner ceux qui y travaillent mais dénonce la violence de ces systèmes infernaux qui morcèlent les êtres, humains et non humains, et efface les frontières entre l’homme et l’animal, interrogeant ainsi sans chercher les coupables notre responsabilité collective.

Une réussite !

Une belle écriture pour une histoire qui traverse tous les mondes visibles et invisibles.....une poésie une musique...une humanité.....une grâce....un envol quoi...

Ce livre est plein de subtilité et d'émotion. J'ai beaucoup aimé l'objet du livre, la rencontre entre Vina et Thomas, la généalogie, la filiation et l'émotion qui s'y accompagne. Je trouve ce roman remplis de délicatesse, d'amour familiale et je trouve que d'un certains côté c'est une leçon de vie. De plus cela fait réfléchir sur sa vie, des pensées préconçues que l'ont peut avoir et surtout mettre en lumière des faits inconnus. J'ai également beaucoup appréciés le côté historique de ce livre, le fait de parler des" Malgrè-nous" qui n'est pas connu du grands jour. Ce livre aborde très largement le sujet de la culpabilité, cependant j'ai trouvé qu'elle était beaucoup plus décrite et développé chez Thomas que chez Vina. Chez celle-ci, cela est plus subtile, on doit presque la deviner. Tandis que chez Thomas cela est évoqué beaucoup plus profondément. Pour ma part j'aurai plus apprécié ce roman si nous comprenions d'avantages ce que ressens Vina. De plus je trouve que les évènements ne sont pas assez décrie, comme si c'était dit mais qu'on oublie après et que sa nous prend par surprise. En tout cas j'ai beaucoup aimé le lien fait entre Thomas et Vinas leur culpabilité commune leur origine commune. C'est un livre rempli d'espoir qui interroge sur la vie et son importance et surtout la vision qu'on en a.