Judith Butler

Dans Gender Trouble, Judith Butler développe des idées très intéressantes et profondes autour des thématiques du genre, de l'identité, du sexe, des orientations sexuelles. Son écriture complexe rend le texte difficile à comprendre si l'on ne s'accroche pas, mais l'effort en vaut la peine ! Les réflexions, très philosophiques, trouvent un écho direct dans notre réalité et notre culture, et il est très satisfaisant d'avoir toutes les idées de Butler en tête pour découvrir sous un autre jour la façon dont notre société fonctionne.

J’ai ce livre depuis plus de 5 ans peut-être même 10 et je n’ai jamais pu le finir. Il demande d’être déjà bien calé sur le féminisme, ses débuts et sa philosophie, j’ai eu beau lire et relire les mêmes phrases, je n’en comprenais pas le sens. La philosophie et l’écriture y sont complexes.

« Les différences entre les positions matérialistes et lacaniennes (et post-lacaniennes) apparaissent dans le cadre d’une controverse normative sur la question de savoir si l’on peut recouvrer une sexualité soit « avant » soit « en dehors » de la loi sur le mode de l’inconscient ou, « après » la loi, sur celui de la sexualité post-génitale. » (P102)

Le livre parle de genre dans la dualité femme-homme, la question d’un spectre plus large n’y est pas vraiment évoquée, je me suis fait avoir sur le titre à l’époque, j’y cherchais un essai sur les transgenres.

L’auteure est une figure de proue du féminisme, le livre saura sûrement vous intéresse à condition d’avoir plus que les bases.

Bien que cet essai soit devenu un pilier du féminisme queer et que la fameuse "performativité" du genre de Judith Butler soit devenue un concept de référence, il n'est pas du tout accessible au commun des mortel·les (en ce qui me concerne, c'est probablement l'un des textes les plus ardus que j'aie eus à lire dans ma vie !)

Judith Butler y manipule des concepts de philosophie, sociologie, psychanalyse, etc. qu'il est indispensable de maîtriser afin de comprendre la majeure partie de son propos, même si la troisième partie du livre est plus facile à comprendre.

Je me suis accrochée pour lire l'essai en entier et je ne pense pas en avoir saisi le quart, cependant le peu que j'ai réussi à suivre était réellement passionnant et donne des pistes possibles au féminisme afin de dépasser la dualité des genres. J'ai eu envie d'approfondir ma compréhension de ce texte.

Je recommande donc la lecture de cet essai, mais si - comme la plupart des gens - vous n'avez aucune idée de ce que sont le "post-structuralisme", la "métaphysique de la substance", l'"économie masculine de la signification" ou encore la "bisexualité constitutionnelle", il vaut mieux se tourner vers des vulgarisations du texte.

Un essai passionnant abordant la notion de genre et sa construction, en se basant sur des travaux philosophiques antérieurs (notamment ceux de Simone de Beauvoir, Monique Wittig, Luce Irigaray...) J'ai particulièrement apprécié les réflexions autour de la construction de la catégorie "femmes", ainsi que celles portant sur la façon dont la perception du genre conditionne également la définition du sexe biologique (qui ne "préexisterait" donc pas au genre). Il s'agit d'un texte foisonnant, exigeant à plus d'un titre, à lire et à relire pour bien en saisir toutes les nuances.