René Frégni

Huit nouvelles assez différentes des unes des autres. Poétique, polar, biographie ? Avec pour toile de fond la Provence. J’ai été particulièrement attendrie par « Un homme dans la ville » avec cet homme qui sort de prison et rencontre René Frégni à un salon du livre et se prend pour lui. Ou encore cette autre rencontre avec cet illettré en prison qui finira par une belle histoire d’amour.

Le livre a pour sujet le cancer et le deuil, deux thèmes extrêmement durs que je connais malheureusement bien, c’est pourquoi j’ai été autant touché par ce roman autobiographique, il me parle directement. Malgré ces sujets durs, le livre est beau, poétique, la plume est légère et enchanteresse. L’auteur dédie ce livre à sa mère et c’est d’autant plus beau une fois qu’on a fini le récit. Il nous parle de cette femme qu’il a perdu, de sa maman comme un enfant égaré ou cherchant un sens à sa vie, cette perte qui le hante, qui lui fait peur mais toujours avec cette vérité douce-amer. Il y a mis son cœur, toute son âme et c’est avec une grande sincérité qu’il nous livre ses sentiments parfois enfouis. Il y parle aussi d’autres femmes de sa vie, dont sa fille avec il entretient une relation complexe car la mère de sa fille est partie du jour au lendemain.

Les drames s’enchaînent mais c’est toujours avec une influence poétique, une prose douce que l’auteur nous entraîne dans sa tête et son cœur. J’ai bien aimé cette lecture mais elle m’a fait monter les larmes aux yeux par moment, j’ai besoin d’une petite pause littéraire pour m’en remettre.

René Frégni possède une de ces écritures rares qui parviennent à vous écorcher l'âme tout en la caressant, une écriture de voyou magnifique et tendre.

Comme lui, je sais ce qu'on ressent quand un livre vous sauve la vie. Qui ne l'a jamais vécu ne peut pas comprendre, mais qui l'a vécu a découvert un trésor. Il y a une joie enfantine à parcourir les pages de son " Minuit dans la ville des songes " ( Quel titre magnifique !) Je me suis senti pousser des ailes aux pieds et j'ai regardé le soleil en face avec lui. J'en ai encore des étoiles plein les yeux.

Que c'était beau ! Que je suis heureuse de vous avoir lu, Monsieur Frégni !

"Elle danse dans le noir",elle c'est la mère de René FREGNI,,,morte il y a cinq ans après six mois de traitements qui les ont fait souffrir le martyre.

Perdre sa mère c'est toute cette douleur que nous livre l'auteur par l'écriture car l'écriture sert à ça.

Mais la faire vivre en se rappelant tous les endroits où l'auteur et elle sont allés,ces endroits palpables car proches, c'est aussi ce,que l'écriture permet.

L'auteur est sans femmes : sa mère est morte,sa femme l'a quitté car elle ne l'aime plus et sa fille ,il la voit une semaine sur deux : cette semaine là il n'écrit pas,l'autre il écrit et fait exprimer leurs sentiments,par l'écriture,aux prisonniers de la prison des Beaumettes.

Ce livre est un aller retour entre sa mère, son enfance ,cet amour d'une mère pour son fils et sa fille qu'il dévore d'amour en laissant une place aux souvenirs du temps où sa femme l'aimait.

L'écriture est juste,sensible, poétique,chantante et simple et nous transporte dans un monde joli car l'amour y est au dessus de tout.Qui peut aimer cet homme au moins autant que sa mère l'a aimé ?

C'est juste beau,frais, merveilleux, coloré au gré des saisons,des temps et ce souffle là qui nous emporte, n'est-ce pas là mère de l'auteur qui vient le voir et lui qui nous invite à rompre sa solitude quand sa fille n'est pas là en devenant son lecteur ?

Je ne suis pas déçu d'avoir rencontré René FREGNI qui me rappelle tant d'auteurs,anciens élèves perturbateurs et perturbés car ils ont une âme et le sens du partage altruiste .

Je ne suis pas prêt de te lâcher René.

J'ai adoré.

La jeunesse de monsieur René Frégni

Une autobiographie sur la jeunesse de l'auteur, assez agréable a lire, avec beaucoup de références littéraire. Peut être une suite sur sa vie. En attendant c'est un assez bon début.

Première page, je cite : Pour Marilou, qui m’a convaincu d’écrire ce livre, alors que j’avais la sensation de n’avoir plus rien à dire.

Je ne sais pas qui est cette Marilou, mais je la remercie du fond du cœur. Grâce à elle voici le roman, je pense, le plus abouti de René Frégni. Nous savions, grâce à ses précédents ouvrages et ses interviews, qu’il avait eu une jeunesse et un passé militaire tumultueux. Ici, c’est un grand millésimé à la façon d’un vin qui développe toutes ses qualités et se bonifie avec le temps. Tour à tour se dégagent différents arômes : tendre, dur, poétique, etc. Impossible de rester insensible quand on est lecteur. Comment un homme qui fuit l’autorité, les études et la lecture va changer lors d’une rencontre et devenir un littéraire ? Le passage où il n’ose pas déranger Giono, je le comprends très bien. J’ai vécu le même avec Roger Frison-Roche. La lecture de ses romans quand j’étais adolescente m’a fait changer de lieu d’habitation et tout le reste. Comme l’auteur, je l’ai croisé souvent. On parlait de banalités comme la météo. Que lui dire ? Mes mots, face aux siens, me paraissaient tellement banales ! Quand j’ai décidé de lui parler enfin, il est décédé.

Pas envie de narrer ce que Frégni raconte. Comme tous ceux que j’admire, j’estime qu’il faut offrir aux autres lecteurs le plaisir de la découverte comme nous l’avons eu nous-mêmes.

Une jeune homme, de par sa pauvreté, tuera son propriétaire accidentellement. Dix ans de prison. L’enfermement lui donne des idées suicidaires jusqu’à ce que... une petite fourmi vient lui prendre une miette du repas qu’il ne touche pas pour cause de grève de la faim. Marilou va devenir son amie, sa complice, sa femme, sa fille... Et va combler son imagination et son désir de vivre. La fin claque. Je le ferai lire à des enfants de dix ans et écouter leurs ressentis. Merci à Babounette pour m’avoir parlé de ce livre.

Je ne connaissais pas cet auteur mais j'ai beaucoup apprécié son écriture. Même si je n'ai pas été emballée par la fin, je suis curieuse d'en lire davantage.

"Minuit dans la ville des songes" c'est dans sa maison à une heure quelconque que commence et termine ce livre.L'auteur y brasse quelques morceaux de bois qu'il enfourne dans son poêle,en caressant sa chatte : ça c'est le présent.

Et puis ce "Minuit dans la ville des songes",écrit au passé,prend vraiment le parcours d'un songe grâce auquel l'auteur,à la fin de sa vie nous la raconte,avec pudeur, vérité,sans autres fioritures que celles de la valse précise des mots.

On découvre dans cet itinéraire qui a amené René Frégni à devenir écrivain,celui d'un enfant en bute contre les autorités scolaire,puis militaire et un hommage à toutes ces personnes qui ont jalonné sa vie.A commencer par sa mère qui l'a accompagné plus que commandé et un compagnon de prison militaire en lui ouvrant le cœur des livres en lui donnant les clés de ses idéaux

Son idéal c'est d'abord la désobéissance à la stupidité quand elle vient de l'école ou de l'armée.C'est ensuite la liberté quitte à ne pas vivre dans un conformisme douillet, stérile et néfaste.C'est enfin la découverte et l'amour des livres qui en ont fait un lecteur invétéré, viscéral et lui ont procuré les clefs pour livrer aux lecteurs ses mots et faire de lui un écrivain.

Pas n'importe lequel. Un écrivain militant d'une vie de révolté, prêt à aider des rejetés comme il a été,de leur tendre la main et leur démontrer que seuls les mots des écrivains peuvent les sauver. En ce sens,il est notre sauveur.

Davantage qu'une autobiographie,c'est une sincère confession pétrie d'un humble dénuement : ivresse de liberté qui nous dit et pourquoi pas toi ? Il suffit juste de s'arrêter sur ses songes,de les retrouver dans les histoires des autres écrivains et de les écrire.

Un bel hymne à la littérature en somme.

🍁 Un roman qui se lit comme un hommage à l'automne. Ses couleurs si particulières. Cette saison, promesse de chaleur, de réconfort et qui invite à la flânerie. Au détour d'un paysage, l'auteur laisse place à la poésie pour nous raconter ce que son personnage contemple. A travers son regard ce sont des instantanés, des tranches de vies qui nous sont dépeintes avec beaucoup de réalisme. Des morceaux de la vie à la campagne après un bel été ensoleillé. J'ai trouvé cet aspect du roman assez reposant. Très contemplatif et bien loin de ce que j'ai l'habitude de lire.

🦵Au milieu de toute cette promenade narrative une macabre découverte. J'avoue que cet aspect de l'histoire a été trop long à venir pour moi compte tenue du peu de pages que le roman constitue, j'ai eu alors un petit regain d'intérêt. Les descriptions ont eu fortement tendance à me décourager pour ne pas dire m'ennuyer. Le rythme trop monotone à mon goût m'a presque donné envie d'abandonner malgré la qualité littéraire du texte que j'ai trouvé intéressante. En lisant le résumé je dois avouer que je m'étais attendue à plus de piquant. A tort peut-être ?

Une lecture qui m'a donc assez déçue dans l'ensemble du fait du trop peu de cas fait à la partie "suspense" de l'intrigue. C'est quelque chose de personnel évidemment mais je me dois d'exprimer mon ressenti en toute sincérité.