Stanislas Petrosky

Très bon rebondissement en fin de roman.

Un excellent polar.

Ce polar est un opus de "l'embaumeur" sous l'écriture très humoristique et déjantée de Stanislas Petrosky. Même si ce n'est pas mon style de polar de prédilection, j'ai aimé la plume fantaisiste et pleine de dérision. Un flic, des anciens mercenaires, des trafiquants, tout est réuni dans cet opus et tout va à 100 à l'heure. Des personnages fantasques et attachants qui nous mettent de bon humeur tout au long du récit. Même si je préfère les romans noirs de cet auteur, j'ai passé un bon moment de lecture.

Voilà un livre qui me tenait à cœur de lire. Alexandre Lacassagne a existé (petite description en fin d'article), le récit se déroule sur les quais du Rhône à Lyon où ce médecin légiste décortique des cadavres sur sa morgue flottante (qui a aussi existé).

Le roman est illustré par Michel Montheillet avec quelques vraies anciennes photographies ou croquis. C'est ici le second texte que je lis sur les travaux de ce médecin qui sera précurseur en la matière et c'est très intéressant, morbide, avec quelques crimes assez sauvages. Il faut se rappeler aussi qu'à une certaine époque, les cadavres non identifiés étaient présentés à la population sur ce bateau. Néanmoins vous découvrirez aussi qu'Alexandre Lacassagne était quelqu'un de profondément humain et proche de tout hommes.

"Combien de fois avais-je déjà croisé ce genre de personnages? Cette façon de juger celui qui était différent… lors de la période où je vécus au cœur des Apaches, j'avais pu me rendre compte que l'image qui était véhiculée par un individu, sa façon de vivre, en faisait aux yeux des bien-pensants des coupables nés."

Nous sommes en 1881 où le cadavre d'une femme mutilée est découvert aux abords de la Saône. Aux côtés du professeur Lacassagne se trouve Ange-Clément Huin - cet Apache ou mauvaise graine - qui débute une aventure extraordinaire. N'allez pas penser que tout est rose ici, loin de là, mais noir et instructif. Un roman documentaire que je recommande sans concession!

ls étaient vint et cent, ils étaient des milliers

Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés

Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants

Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres.

Jean Ferrat

Voilà le début de cette histoire, dès les premiers mots du texte de Jean Ferrat, les poils se hérissent sur les bras. Je sais que je vais pénétrer dans ce que l'homme a inventé de plus terrible durant le XXème siècle. Les camps d'exterminations, la cruauté à l'état pure, la barbarie sans nom, tout cela gratuitement, simplement pour des idéologies ignobles.

Des récits, des témoignages écrits, j'en ai lu en grande quantité, cependant celui-ci est différent par la particularité du personnage principal qui en est le narrateur. Un homme qui n'aurait jamais dû se trouver là, (comme toutes les personnes de toutes les façons), un lâche comme il se juge, un témoin parfois "un peu privilégié" de par son statut différent. Mais avec les nazis, tout peu, et va basculer d'une minute à l'autre, que dis-je, d'une seconde à l'autre.

C'est l'histoire d'un artiste, un artiste qui ne choisit pas de croquer ce qu'il aime, ou désire.

L’obligation de coucher sur ses précieuses feuilles la vie de Ravensbrück. Être le témoin de la noirceur, la maladie, les horreurs perpétrées, de la mort qui devient une compagne pratiquement insignifiante !

Cependant il faut tenir pour survivre et témoigner, les croquis seront là pour cela, il s'en fait une promesse.

Un livre bouleversant et poignant, je sais que cette histoire n'est qu'un roman, mais tout ce qui est décrit a réellement existé dans tous ces endroits abominables. Les phrases s’enchaînent et prennent aux tripes, impossible de découvrir l’intégralité en une seule traite. Besoin de pause, de sortir la tête et de penser à autre chose, en n’oubliant Jamais que tout cela a existé !

Stanislas Petrosky a su retranscrire dans un texte le visuel d'un dessinateur, sa vision de l'abject. J’ai pu apercevoir et imaginer ces dessins. J’ai vu le sombre, les nuances de gris, les ombres, les regards creux presque sans vie, résignés, les corps décharnés. Je n’ai par contre pas voulu voir les expériences de ses soi-disant médecin, ces passages, je les ai juste écoutés et enregistrés, garder une certaine distance.

Les faits sont justes là présent.

Un très beau livre, un récit qui peut être traumatisant, mais comme je dis toujours, un devoir de mémoire. On se doit de découvrir encore de telle histoire et ne pas oublier.

Merci M. Petrosky

Ce recueil de nouvelles 𝐒𝐚𝐧𝐠 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐬𝐚𝐧𝐠 𝐭𝐡𝐫𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 - 𝐬𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝟓, est vendu au bénéfice du Salon "Sang pour sang thriller" qui aura lieu cette année le 𝟭𝗲𝗿 𝗼𝗰𝘁𝗼𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟯 à Longperrier, organisé par Nadine Doyelle .

La couverture, réalisée par Ludovic Mtzker, montre un peu le sentiment que l’on ressent à lire ce recueil.

19 auteurs, 19 mini-thrillers qui nous emportent dans des univers différents, et parfois dans d’autres époques.

Les auteurs sont allés très loin dans leur imagination pour nous concocter leur histoire.

Certaines nouvelles sont remplies d’émotions, d’amour et de vengeance, alors que d’autres sont oppressantes, palpitantes et dérangeante. Elles m’ont fait sourire, rire, pleurer ou m’ont terrifié ou fait froid dans le dos. Tendresse, amour, suspense, angoisse, peur et parfois horreur, des fins surprenantes, tristes ou tellement horribles, rien ne nous est épargné, alors accrochez-vous !

On fait la connaissance de personnages, pour certains attachants, drôles ou encore effrayants, une maman et son fils, un couple de personnes âgées, des voisines, un mari trompé, des jeunes à l’école, une grand-mère et son petit-fils, une employée des pompes funèbres, etc., bref, vous l’aurez compris, ce sont des gens que l’on pourrait croiser dans nos vies, ou presque, car l’on y trouve aussi une tueuse et un démon, ils se retrouvent tous dans des situations particulières qui pourraient ou ne pas arriver.

Ce recueil est addictif, c’est un véritable page turner.

J’ai découvert de belles plumes dans ce recueil, et apprécié celles que je connaissais déjà.

Mon top 5 :

Celle qui m’a fait le plus sourire : 𝙇𝙖 𝙗𝙤𝙪𝙡𝙚 𝙣𝙤𝙞𝙧𝙚, avec deux étranges voisines qui ont bien du mal à se supporter.

Celle qui m’a le plus oppressé : 𝘿𝙚 𝙡’𝙖𝙞𝙧. J’y étais, quelle horreur !

Celle qui m’a le plus dérangé : 𝙇𝙚𝙨 𝙘𝙝𝙚𝙫𝙖𝙪𝙭 𝙙’𝙖𝙩𝙩𝙚𝙡𝙖𝙜𝙚. Etrange, très étrange.

Celle qui m’a donné le plus de suées : 𝙇𝙖 𝙗𝙤𝙞𝙩𝙚, que ne ferait-on pas pour son enfant ?

Celle qui m’a fait ressentir le plus d’émotion : 𝙎𝙤𝙪𝙨 𝙡𝙚𝙨 𝙥𝙞𝙚𝙙𝙨 𝙡𝙖 𝙧𝙞𝙫𝙞𝙚̀𝙧𝙚, une belle et surprenante histoire avec une fin très émouvante.

À travers ces mini-thrillers, les auteurs, avec leur talent de narrateur, parlent de sujets sensibles et pas toujours faciles à aborder, comme la violence, l’esclavage, l’enlèvement, le harcèlement, la maladie ou même la mort.

J’ai vraiment passé un excellent moment de lecture que je vous conseille de vous procurer sans attendre.

Des nouvelles très bien écrites, des histoires addictives. Les plumes sont variées et succulentes. On ne s’ennuie jamais. Certaines interpellent plus que d’autres, mais aucune ne laisse indifférent. Les auteurs nous régalent pour nous permettre de nous évader à travers la noirceur, l’étrange, le thriller ou le surnaturel parfois. Des touches d’humour parsèment certains récits et permettent de reprendre son souffle. J’ai passé un excellent moment de lecture et d’évasion.

J’ai eu l’honneur de participer à ce recueil avec ma nouvelle Les âmes sœur et j’en suis très honorée. Ce fut une belle expérience.

Filez découvrir différentes plumes qui vont donneront surement le goût d’en lire davantage et rendez-vous le 1er octobre au Salon du livre Sang pour sang thriller mais pas que, orchestré par Nadine Doyelle, avec pour marraine la talentueuse Gabriel C et pour parrain, l’irremplaçable Nil Borny.

Tout d’abord, ce livre est un bel objet, tant par sa couverture que par les illustrations que l’on découvre au fil des pages, ainsi que de véritables photos d’époque. Nous allons suivre, au travers d’Ange-Clément, personnage fictif, la véritable enquête sur l’affaire de l’Ile Barbe. C’est avec le professeur Alexandre Lacassagne, grand précurseur de la médecine légale, que la police va tenter de résoudre cette affaire. Avec ce roman, Stanislas Petrosky nous plonge dans un cold case, dans le Lyon du 19ème siècle. S’appuyant sur un fait divers réel, l’auteur nous relate les méthodes d’instruction et de déduction de Lacassagne, ce qui nous explique les prémices de la médecine légale et comment a débuté l’ancêtre de notre police scientifique. On apprend beaucoup sur les techniques novatrices utilisées à cette époque, qui contrairement à nos jours, tenaient plus à l’intelligence humaine qu’à la technologie pure, totalement inexistante. Ce roman est un récit tout aussi divertissant qu’instructif. Dès ma prochaine rencontre avec l’auteur, je vais découvrir la seconde affaire….

Une sympathique enquête de Requiem, le curé exorciste/enquêteur/agent secret. Un récit qui transpire l'humanité envers les plus démunis.

Dans la tradition du reste de la série, plein d'humour - parfois grivois - mais aussi d'humanisme chrétien. Une sombre histoire de détournement d'héritage en Bretagne, menée rapidement et efficacement.

Après avoir découvert l'auteur avec "L'affaire de L'île Barbe" j'attendais avec impatience la sortie de "L'affaire Echallier". Ces deux titres sont le tome 1 et 2 de : "Surin d'Apache". Ils peuvent se lire indépendamment mais franchement il serait dommage de ne pas suivre les personnages.

Cette affaire se passe à Lyon et ses alentours et débute en février 1888 et est basée sur un fait réel. On retrouve Ange-Clément Huin, ex-Apache, mauvaise graine pour certains, mais auxiliaire fidèle pour le professeur Alexandre Lacassagne, l'un des fondateurs de la médecine légale et en avance sur bien d'autres.

On nommait "Apaches" les bandes criminelles, les voyous des villes à cette époque.

L'histoire débute à la découverte d'une agression mortelle d'un homme à son domicile de Saint romain aux Monts d'or. Le cadavre est pris en main par le professeur et son auxiliaire et ses méthodes et expériences pour découvrir le pourquoi de ce meurtre vont nous être décrite avec précision. On observe ici l'évolution de la médecine judiciaire enrobée d'une histoire noire et criminelle.

"À passer mon temps en compagnie des morts, le bruit de mes contemporains, leurs conversations, leur gouaille me faisaient me sentir vivant. De ce fait, il m'arrivait fréquemment, lorsque le soir je sortais d'une dure journée de labeur du laboratoire de Lacassagne, d'aller me perdre pendant une heure ou deux dans un quelconque bistrot…"

Non seulement j'ai adoré cette affaire, mais le livre en lui-même est d'une belle couverture et les textes sont agrémentés parcimonieusement de magnifiques illustrations de Michel Montheillet. Les chapitres sont courts mais intenses. Un roman facile à lire, noir à souhait et passionnant. Ce titre est suivi de : "Face au crime" par le docteur Amos Frappa. Auteur à suivre…