Grégory Nicolas

J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous fait plonger au cœur du peloton professionnel. L'auteur écrit vraiment très bien et le livre se lit très vite. Il y a de nombreuses anecdotes et j'ai particulièrement aimé le fait que l'auteur commence son livre par sa propre histoire et celle de sa famille pour ensuite croiser les destins de plusieurs coureurs français avec le sien. Je trouve cet ouvrage globalement très réussi !

Néanmoins, je trouve un peu dommage le fait que lorsque l'auteur se rend à Innsbruck pour les championnats du monde, il ne prenne pas le peine de s'intéresser aux autres coureurs de l'équipe de France comme les Juniors ou les coureuses dames qu'il a pourtant l'occasion de rencontrer. Ca aurait amené un autre point de vue au livre et surtout quand on parle d'équipiers, je pense qu'on ne peut clairement pas passer à côté des coureuses quand on sait que beaucoup sont équipières sans même recevoir un vrai salaire. Il parle du sacrifice des équipiers mais le sacrifices des équipières est d'autant plus grand et il aurait mérité qu'on s'y intéresse.

Cher Grégory Nicolas, que la vie est douce à l’ombre des grands arbres. Des tilleuls ? L’on peut s’y retrouver avec les très proches, pour partager un excellent Morgon. Le temps est à la discussion. Autour du vin, du vélo, des hommes et…des équipiers.

Ces docteurs ès labeur, ces travailleurs. Ils sont vingt et cent, ils sont des milliers. Ils sont sans fleurs ni couronnes. Sans baisers à l’arrivée, sans Miss beauté à leurs côtés. Sans podiums, sans trophées sur la cheminée. Sans palmarès, sans lignes dans les livres d’histoire du cyclisme.

Qu’importe, ils sont invisiblement vivants. Invisiblement présents. Pour la plupart, ils sont et ont voulu, en toute conscience, être serviteur. Comme un sacerdoce. L’ombre et l’anonymat comme habits de Chœur. Pour le commun des spectateurs, les équipiers sont des prises accessoires.

Au fil des pages, vous entrez en intimité chez ses sans grades. Vous avez voulu écrire un livre sur le vélo, sans doute. Il en ressort, je pense, bien plus. Un livre sur l’amitié. Sur ses liens forts qui les unis. Sur la persévérance et le dépouillement des corps et des âmes. Sur le don De soi.

Sachez que votre écrit est universel. Je veux dire en cela que nous avons tous quelque part, à l’ombre d’un arbre généalogique, un Père Boshat. Un Louison Bobet qui rentre, dans l’estaminet et salue la compagnie.

Nous avons tous, croisé, sur un terrain de jeu, un Perrig Quéméneur, que l’on a honni et avec qui, quelques années plus tard, l’on se lie. Un Pierre Roland qui convole en juste noce avec une cousine. Pas peu fier que nous sommes, d’avoir un héros sportif dans la famille. On n’a pas très loin, un exemplaire et rassurant, Axel Domont.

Et puis un livre ne serait pas à conseiller, s’il n’y avait pas à l’intérieur, des instants à vous arracher les viscères. Clément Chevrier, devenu fil de fer. Plus léger que l’air. Vouloir voler, ne pas pédaler, voler dans les montées. Au risque et péril d’un corps décharné. Témoignage troublant. Sujet tabou ?

A force d’opiniâtreté, de volonté, vous vous surprenez à suivre l’équipe de France aux championnats du monde. Pas derrière les mains courantes, pas dans les salles de presse, non au saut du lit. Vous côtoyez les meilleurs. Ceux dont on a tellement parlé cet été. Et par là-même, vous rencontrez la statue du commandeur. Légendes vivantes du vélo. Gardien du dogme et des idées : Cyrille Guimard. A vous lire, sans doute pas l’homme que l’on imagine. Sans doute tendre et touchant.

Cher Grégory Nicolas, sachez qu’un jour, il nous faudra nous retrouver, à l’ombre des grands arbres, un tilleul ? A déguster un sublime Morgon. Vous me parlerez de vin, de l’art, les lendemains de cuite, d’un cafetier corse qui hait les Bretons, du départ de Waddle de Marseille et surtout…des équipiers.

Sébastien Beaujault

“Équipiers”

Grégory Nicolas

Hugo sport

Un roman sympathique, la première partie se déroulant durant la seconde guerre mondiale, la seconde partie contemporaine, je l'ai trouvée moins aboutie, plus floue...

Un livre pour passionnés de vélo qui parlera à ceux qui frissonnent devant la grande boucle, qui encouragent les coureurs au bord de la route ou devant la télé, qui attendent impatiemment les classiques et peuvent passer des heures devant un peloton en admirant le travail d’équipe mené là où la plupart des gens voient le vélo comme un sport individuel. Gregory Nicolas met en lumière les équipiers sur vélo, mais aussi les gens de l’ombre du monde cycliste. A travers anecdotes personnelles et discussion avec les professionnels du cyclisme (qu’ils le soient sur vélo ou dans l’encadrement), il nous fait découvrir l’envers du décor du monde des coureurs, il nous fait revivre nos émotions de spectateurs quand Pierre Rolland part à l’assaut de l’Alpe d’Huez ou quand Bardet s’accroche à Innsbruck. Il nous montre surtout à quel point ce rôle d’équipier est essentiel dans le monde du vélo, et c’est un plaisir à lire quand on aime cet univers bien plus riche et complexe que ce qu’on imagine quand on ne le connaît pas.