Jean-Marie Quéméner

L’auteur nous entraine dans une ultime conversation entre deux hommes que tout oppose en apparence. Un affrontement verbal avant la mise à mort.

Charles Ntchoréré, un tirailleur sénégalais qui a combattu lors de la Première Guerre Mondiale en tant que sergent, et qui passera capitaine, la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Un homme exemplaire, engagé. Face à lui, Karl von Dönhoff, un capitaine allemand de la Wehrmacht.

Une conversation bien plus humaine que ce qu’on pourrait imaginer. Les deux hommes, malgré la guerre, malgré leur différences, échangent sur leur expérience, l’absurdité des guerres, philosophent… une conversation finalement assez profonde.

Avec la magie du dialogue et le pouvoir des mots, ils se rapprochent l’un de l’autre. L’auteur nous démontre que ces hommes en apparence si différents, ont finalement des points communs, des similitudes.

C’est un roman lumineux malgré l’issue finale. Si dès le début on sait que le capitaine Ntchoréré va être abattu, ce roman donne de l’espoir quant à l’importance du dialogue entre les êtres humains. Même si cette fin est tragique, parfois une conversation peut sauver des vies, désamorcer des situations….

À travers sombre éclat, l’auteur rend hommage à tout ceux qui ont versé leur sang pour une terre qui n’était pas la leur.

Un huit-clos tragique mais profondément humain.

Très sympa, et une belle écriture en plus.

Un livre sous forme d'une discussion entre deux hommes, récit très bien mené et qui donne à réfléchir. A découvrir !

7 juin 1940,dans le village d'Airaines, près d'Amiens, deux officiers se font front. Depuis trois jours déjà les bombardements, les tirs, les bâillonnettes font rage.Le champs de bataille est inondé par les odeurs de poudre, de fumée mais aussi celle des corps sanguinolant, brûlés, traumatisés. Tuer ou être tuer, trois jours d'enfer, d'impuissance et de hurlements. Charles Ntchorete et ses hommes n'ont plus le choix, ils doivent se rendre.

C'est un face à face qui va s'exercer entre Charles et l'officier allemand Donhoff. L'un est noir il est sénégalais il combat pour la France,c'est un héros de la grande guerre, tirailleur devenu capitaine,avant d'être soldat il travaillait en tant qu'administrateur dans une société allemande au Cameroun. L'autre dirige avec fermeté son bataillon,il n'a pas le choix les ordres sont donnés, il doit se débarrasser des prisonniers coûte que coûte. Cela va être facile pour lui de tuer ce soldat, ce n'est pas un homme mais un animal sa couleur de peau le trahi.

Seulement Charles ne compte pas en rester là.

Sombre éclat représente très bien la situation, l'événement qui se déroule en ce jour. Deux hommes que tout oppose, leur pays, leur culture leur religion et surtout leur couleur de peaux. Pourtant l'auteur va nous amener vers une situation improbable, les deux ennemis de guerre vont finalement se découvrir des affinités, un grand respect et surtout une amitié.

Une histoire qui nous démontre que même si nos avis divergents nos idéologies, notre culture, en échangeant avec respect et écoute il est réellement possible de s'apprécier. Pourquoi ne pas accepter nos différences, doit on obéir à une seule voix ou sommes nous un peuple ou la mixité y a sa place ?

C'est frais, bourré d'action et de personnages attachants comme jamais. Un petit récit d'aventure pour lequel on se prend vite au jeu et qui se lit avec plaisir.

Un second opus que j'ai dévoré! Quel plaisir de se replonger dans une grande aventure de piraterie! J'ai pris un énorme plaisir à retrouver tous les personnages ainsi que les décors de cette histoire! L'aspect historique est bien amené et respecté sans lourdeur. C'est un petit coup de cœur pour ce pirate et son équipage.

Je recommande chaudement à tous les amateurs du genre! J'ai hâte de me plonger dans le tome suivant!

Spoiler(cliquez pour révéler)De retour dans sa Bretagne natale avec sa femme et son meilleur ami, Yann Kervadec est rapidement missionné par le Roi de France. Ce dernier l'envoie en mission secrète, à la recherche d'un diamant perdu et lui donne comme prétexte d'amener des plans de café aux Antilles. Yann est heureux de reprendre la mer et cela lui donnera l'occasion de retrouver ses amies pirates ainsi que le géant Abiola. Mais comme toujours à bord de son bateau rien ne peut se passer sans accroc. Il fera encore une fois face à de nombreuses menaces. Entre bataves, flotte espagnole, duel à l'épée et une espionne des plus sensuelles, arrivera-t-il au bout de sa mission?

Alors, cette lecture a été mitigée car même si j'ai encore été conquise par certains aspects, il y en a d'autres qui se sont montrés décevants et qui ont rendu ma lecture plus ardue que prévu.

Au niveau des personnages, c'est toujours un plaisir de retrouver mon irlandais préféré intact ! Le personnage de Yann n'a pas acquis de maturité, il semble stagner et juste montrer une autre facette de sa personalité qui a été sous exploitée dans le tome 1. Médeline devient plus importante, son personnage permet de soulever des problématiques intéressantes que j'ai beaucoup apprécié ! Il y a aussi Baruch qui évolue dans l'ombre et qui parvient à trouver son importance même s'il apparaît vraiment souvent, mais il est toujours là au bon moment. En revanche, les personnages historiques d'Ann Bonny et de Marie Reed perdent de leur éclat car elles sont relégué au second plan, elles servent seulement à tuer des gens quand il y a un combat général et je trouve qu'elles sont vraiment mal exploitées, l'auteur aurait dû les abandonner au profit d'autres personnages secondaires qui sont plus cohérents. On a aussi Charles Leister sur qui on en sait peu et qui occupe une bonne moitié du roman. Enfin, l'antagoniste est peu clair et ses motivations sont vraiment mal expliquées, ce qui est dommage car ça en fait un méchant bâteau et sans profondeur.

Au niveau de l'intrigue, là, j'ai été déçue du début et à la fin ! Je pense que c'est ça qui a rendu ma lecture si difficile. Au début, les héros ont une mission, ils y vont sans véritable raison, mais on y accroche et on a hâte de les voir vivre de nouvelles aventures. Sauf qu'entre-temps, ils se perdent dans les quatre coins du monde et il y a des rebondissements qui ne font qu'alourdir l'intrigue principale. Finalement, on erre dans le roman et on se demande quand il se finira car l'intrigue ne nous tient plus en haleine, elle se veut trop complexe pour peu. Après, elle a de bons points car elle permet d'aborder certains points historiques et politiques, mais je trouve que ça ne s'y prête pas dans un roman de pirate qui devrait avant tout être un roman d'aventure où les héros grandissent en se découvrant eux-mêmes et en étant confronté à la cruauté du monde. Dans ce roman, à part peut-être deux passages, les héros ne sont pas du tout confrontés à l'horreur du monde, ils évoluent dans un monde qu'ils connaissent de fond en comble et ça n'a aucun intérêt ! C'est vraiment dommage car à force de vouloir être trop fidèle à l'histoire, l'intrigue ne sert plus du tout l'aventure et on perd le côté piraterie qui guidait cette trilogie.

Enfin, ce qui m'a vraiment énervée dans ce roman, c'est que les héros ne voient aucun obstacle et il n'y a plus de suspense ! Leurs vies sont mises en danger trente secondes puis ils sont sauvés par la grâce divine et leur force incroyable ! C'est vraiment trop tiré par les cheveux, on perd totalement la stratégie qui était mise en avant dans le roman précédent et on se concentre uniquement sur des rebondissements où on sait d'avance que le héros en ressortira vainqueur. Rien que ça, ça détruit toute l'histoire car le héros n'est jamais vraiment en danger, il risque parfois de mourir, mais il est sauvé beaucoup trop rapidement par rapport aux situations de danger qui le guettent et ça tue la crédibilité narrative !

Pourtant, j'ai apprécié la fin du roman qui s'achève sur un serment paradoxal : faire en sorte que le futur change sans pour autant se défaire de ce qu'ils sont. C'est un serment qui me semble assez dut à tenir et qui va relancer le troisième et dernier tome qui je l'espère sera une lecture bien plus enrichissante !

Quittant le récit historique, Jean-Marie Quéméner revient à l'actualité avec ce roman, mi-fable, mi-récit, qui par la voix d'un espoir vieux de mille ans raconte le chemin qu'empruntent ceux dont leur pays d'origine est devenu à fuir.

À l'orée du Soudan et de l'Egypte, près d'un village d'orpailleurs interdits aux femmes, dans une cabane de prostituées, naît une fille qui sera la narratrice de ce récit d'exil. Sa mère choisit de l'appeler Amal qui signifie espoir. Aucun avenir pourtant pour ce bébé et sa mère dans ce lieu où la vie appartient à celui qui les possède.

Cet endroit de nulle part est trop éloigné de l'Europe et pourtant, son mirage attire. Car, ce sera toujours mieux de vivre chichement que de mourir ici. Toujours mieux de ne pas avoir d'avenir plutôt que de mourir là où on vit sans vie !

Tout dans ce bébé conclut à sa filiation avec un français, qui à l'annonce de la nouvelle s'est enfui, plus loin que son ombre ! Alors, l'exil sera leur avenir en compagnie d'Assim, aux doigts d'or, aussi homme des hommes.

C'est ce voyage, depuis mille ans réalisé, que raconte Jean-Marie Quéméner, ancien journaliste reporter, spécialiste de la Syrie. À travers le désert, une oasis, un camp de l'attente, on suit cette mère et son enfant, au coeur de la Libye, au contact du meilleur comme du pire où l'argent achète un espoir de liberté vers l'Europe fantasmée.

Avec ce leitmotiv, “J'ai mille ans”, Jean-Marie Quéméner ne raconte pas uniquement par la voix de l'enfant, l'histoire de cette mère dans le périple de l'exil mais ouvre son récit à l'espérance. À partir du récit des dangers traversés, de la peur omniprésente, de la traversée de la Méditerranée et de la misère poisseuse, ce roman est un hommage aux hommes et aux femmes qu'on tente d'oublier.

Les phrases sont courtes, hachées, sèches de verbes pour mieux exprimer l'urgence de ne pas mourir dans l'instant et l'envie de respirer, encore une minute de plus. Même si suivre ce périple dans son fauteuil semble indécent. Mais la décence depuis longtemps nous a abandonnés !

Les mots, les détails, les situations décrites dans J'ai mille ans... de Jean-Marie Quéméner donnent réalité à l'exil que, comme unique solution, subissent des hommes, des femmes et des enfants qui tentent l'immigration en Europe. C'est beau et tragique à la fois ! Difficile d'oublier ceux qu'on vient de croiser, d'omettre leur courage, leur solidarité et leur humanité. À découvrir assurément !

Chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/22/jean-marie-quemener-j-ai-mille-ans/

Il est des livres qui vous retournent le cœur, qui vous font ressentir des centaines d’émotions, qui vous émeuvent, qui vous prennent aux tripes. « J’ai mille ans … » de Jean-Marie Quéméner est de ceux-là pour moi. Il est un des livres que j’ai lus cette année qui m’a le plus marquée et je pourrais même dire de ces dernières années.

Portée par la voix de Amal, née au milieu de nulle part, au fin fond de l’Afrique, au Nord du Soudan, c’est l’histoire de cet enfant et de sa mère, dans un désert de poussières, où le seul espoir est de quitter ce lieu pour tenter sa chance ailleurs. Sa mère, prostituée dans un bordel fréquenté par les locaux et des expatriés, souhaite un avenir meilleur pour sa fille. C’est pour cela qu’elle entreprend le périlleux voyage pour quitter la misère vers l’Europe, via la mer Méditerranée qui a déjà englouti tant de migrants…

Ce magnifique hommage écrit par Jean-Marie Quéméner est rempli de poésie malgré la dureté du propos. Offrant un visage à ces oubliés pour qui l’Europe ressemble à un Eldorado et qui tentent de la rejoindre au péril de leur vie, cette histoire pourrait être celle de milliers d’entre eux.

J’ai trouvé la plume fluide et magnifique. Comment ne pas s’attacher à ce bébé et à cette mère qui souhaitent « seulement » vivre ? La galerie de portraits qui entoure le récit offre un florilège de personnages, pour certains ô combien attachants et captivants tandis que d’autres exécrables et profitant de la misère humaine.

Je n’ai absolument rien à reprocher à ce livre ou à vainement tenter de trouver l’un ou l’autre grief. Sans forcément le vouloir, ce roman mène à la réflexion, à ce qui est vraiment fait contre les dangers de l’eau mais aussi ces passeurs pour qui une vie humaine n’est qu’une somme d’argent.

Même si j’étais déjà bouleversée par les migrants des quatre coins du globe, dorénavant, je ne regarderai plus de la même façon ces mers et océans qui submergent bien des espoirs en quête simplement de liberté.

Merci Jean-Marie Quéméner pour ce livre fabuleux et pour avoir offert votre plume à ces multiples voix oubliées.

Ce livra a été une superbe découverte ! Par contre, je fais ce commentaire bien après avoir lu le roman donc il est possible que j'oublie quelques détails. Au niveau de l'intrigue, c'est hyper intéressant car ça retrace l'épopée d'un jeune breton qui va se confronter au monde à pirori impitoyable des pirates. Pourtant, en se plongeant dans leur quotidien, il va découvrir que les choses ne sont pas aussi simples que ce qu'on lui a enseignées. Durant son périple, il va faire de très belles rencontres et grandir non seulement en tant qu'homme, mais en tant que marin. Ce premier opus est selon moi le meilleur car on suit vraiment l'évolution du protagoniste qui est fulgurante et passionnante, mais on voit surtout ce changement radical entre ses croyances et ce qu'il va vivre. La plume de l'auteur est plutôt simple, mais elle est assez agréable à lire. Cette écriture fluide établit un véritable contraste entre certains mots d'argots de l'époque. Pourtant, le meilleur de cette histoire reste les personnages ! Déjà, les personnages féminins ont de très fortes personnalités et elles savent s'imposer sans pour autant être des bourrines. Il y a une plétore de beaux personnages tant les personnages qui ont rééllement existé que ceux qui ont été inventés de toute pièce. Ils sont vraiment bien travaillés et ils donnent envie soit de les apprécier soit de leur trancher la tête. Aucun d'eux ne laisse le lecteur indifférent car la plupart sont hauts en couleurs. Dans ce monde de pirate, les personnages les plus volatiles restent pourtant les hommes qui restent à terre. Au niveau des personnages masculins, j'ai eu deux chouchous : Edouard Teach (Barbe Noire) et Fingal O'Flahartie. Pour Edouard Teach, c'est le côté marin aguerri qui est pourtant empli de grâce et de noblesse. Même s'il commet de terribles bains de sang pour survivre, il a un profond respect pour son équipage et c'est lui qui servira de modèle au protagoniste, ce qui ne m'étonne pas car il est plein de classe et de retenue malgré son humour parfois un peu lourd. Et en ce qui concerne Fin, c'est un savant médecin pyromane et qui adore les dagues, ses seuls défauts, c'est d'aimer Shakeaspare et d'être lubrique, mais bon, nul n'est parfait ! En vrai, il est attendrissant car il dissimule toute sa tristesse et sa noirceur derrière son humour déjanté et ses déclamations littéraires ! Il a aussi un humour noir vraiment excellent et il peut menacer une personne en lui offrant son plus beau sourire sans pour autant manquer de sérieux. Donc si vous aimez les histoires de pirate, je pense que c'est un très bon livre à lire car il nous immerge vraiment dans ce monde parfois trop fantasmé et nous fait découvrir des personnages attachants et un poils portés sur le rhum et sur le sabre.