Julia Von Lucadou

Dystopie intéressante et dérangeante qui apporte un œil critique sur notre monde actuel hyper connecté et l'exposition de la vie privée dans les médias sociaux.

(Lu en VO allemand)

Un livre au rythme très lent qui s'accélère parfois.

Je n'ai pas aimé la narration assez factuelle, où beaucoup d'actions et d'éléments sont décrites en détail sans qu'il me paraissent utiles pour l'histoire. Peu d'émotion transparaissent dans ce roman ; bien que cela semble fait exprès (les personnes n'expriment aucun attachement réel les uns envers les autres), il a été difficile de s'attacher aux personnes et d'éprouver de l'intérêt pour leurs vies. Beaucoup d'entres eux apparaissent et disparaissent soudainement sans obtenir plus d'informations (qu'arrive-t-il à Aston et Zarnee ?), et plusieurs autres sont là ponctuellement sans que j'y ai vu un quelconque intérêt.

Heureusement, j'ai pu ressentir un peu de peine pour Hitomi lorsqu'elle perd le contrôle de la situation et qu'elle se fait jeter par Hugo Master comme une malpropre. Cependant, ses actions deviennent incohérentes au vu du personne qui nous est d'abord présenté et elle-même souligne ces paradoxes : elle qui suit d'habitude toutes les règles se met à effacer des données sans autorisation et à avoir recours au hack. Je suis restée un peu dubitative sur la construction du personnage, même si l'on comprend qu'elle perd complètement les pédales.

J'ai cependant apprécié le fait que l'on propose un approfondissement familial aux personnages principaux, chose qui les a rendu plus accessibles malgré la distance avec laquelle ils étaient dépeints.

J'avoue que j'ai été prise au jeu de la surveillance permanente de Hitomi sur Riva en me demandant plusieurs fois si elle allait parvenir à la remettre sur les rails, et jusqu'où elle devrait aller pour cela.

Je déplore toutefois le manque d'action du roman, qui, de nombreuses fois m'a paru bien plan-plan. Toutes les choses un peu intéressantes qui proposaient un minimum d'action étaient rapidement neutralisée par de longues descriptions dans lesquels les actions se perdaient. Dommage.

De plus, j'avoue ne pas avoir compris et apprécié les monologues de fin de chapitres dans lesquels une personne décrit sa famille ou son environnement familial. Le manque de ponctuation à rendu les paragraphes très opaques à ma compréhension et m'a donné envie de sauter des lignes. Du coup, avec le recul et en réfléchissant, la seule hypothèse pour expliquer ces divagations sont des extraits du blog de Zarnee, même s'il m'a semblé que c'était Hitomi qui écrivait.

Bref, un roman que je n'aurais pas lu de moi-même s'il n'avait pas été obligatoire pour mes cours. Ce ne fut cependant pas un ennui constant comme le roman "Corpus Delicti" de Juli Zeh.