Marcel Schwob
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Note moyenne : 8.43/10Nombre d'évaluations : 7
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C'est un véritable travail d'assemblage qu'a entreprit Schwob avec Vies Imaginaires. Il est allé piocher des sources ça et là et, se servant également de son imagination, a créé ses vies imaginaires, à savoir des biographies succinctes de personnages historiques connus. Ou plutôt, quasiment méconnus. Car les zones d'ombres sont souvent courantes dans les vies qu'il raconte. Pointant des détails précis et qui semblent, au départ, sans importance, l'auteur tisse les portraits d'hommes et de femmes dont le destin fut noyé par l'errance, les échecs et les limites.
Afficher en entierJe viens de découvrir ce petit livre d'un écrivain de la fin du 19ème siècle.
Il est en trois parties.
La première qui s'intitule "Paroles de Monelle" s'apparente à des maximes ou à des préceptes ressemblant à ceux de J.C.
La deuxième partie se nomme "Les soeurs de Monelle" et ce sont de petits contes assez pervers autour d'une jeune femme - onze en tout qui se définissent comme : l'égoïste, la voluptueuse, la perverse, la déçue, la sauvage, la fidèle, la prédestinée, la rêveuse, l'exaucée, l'insensible, la sacrifiée.
C'est cette partie que j'ai le plus aimée.
La dernière partie se nomme "Monelle".
Quand on voit les titres qui définissent chaque sous-partie : de son apparition, de sa vie, de sa fuite, de sa patience, de son royaume, de sa résurrection, on dirait qu'on a affaire à un pastiche de la vie de Jésus-Christ.
C'est très curieux.
Afficher en entierMarcel Schwob avait, en 1891, confié à Jules Renard, qu'arrivant trop tard dans la littérature, il ne lui restait plus comme devoir que de "bien écrire".
Et d'être "bien écrit" semble être ce qui caractérise le mieux ce petit ouvrage.
Il est double.
Il reprend "Coeur double" paru en 1891 et "Mimes" paru en 1893.
C'est un ensemble d'un peu plus d'une cinquantaine de textes.
C'est un exercice de style de haut vol dont on ne peut s'empêcher d'admirer la virtuosité avec laquelle il est réalisé.
Il vient frôler la mort.
Il vient caresser l'horreur.
Jules Renard, dans son journal, décrit Marcel Schwob comme "un jeune homme d'une taille médiocre, gros, juif et laid" mais philosophe avec naturel et polyglotte comme d'autres sont danseurs".
Il aurait pu ajouter qu'il était aussi orfèvre avec les mots comme d'autres le sont avec de vieilles pierres sombres venues du fond des âges.
Pour Schwob, la littérature et l'aventure se confondent.
Ici, elles mènent à la mort, elles s'ouvrent sur l'horreur.
Si la plume de l'écrivain est élégante, l'imagination du conteur n'en est pas moins fertile.
Pourtant on ne peut s'empêcher au fil de la lecture de ressentir un certain ennui.
Les nouvelles, trop brèves et s'enchaînant trop rapidement les unes derrière les autres, ne laissent pas l'imagination du lecteur pénétrer assez profondément dans leurs décors, de ressentir le malaise qu'elles distillent.
De plus, le style de paraître trop travaillé, en devient parfois un peu maniéré.
Au final, la lecture de ce magnifique morceau de littérature laisse une impression d'avoir survolé un petit chef-d'oeuvre sans pourtant avoir réussi à véritablement y pénétrer ...
Afficher en entierUn petit récit à plusieurs voix, simple, court mais émouvant, avec beaucoup de poésie. Je le relirai avec plaisir.
Afficher en entierA mi-chemin entre les nouvelles et les contes, souvent sombres, avec une plume magnifique. Certains contes m'ont rappelé ceux d'Edgar Poe.
Marcel Schwob mériterait d'être beaucoup plus connu, compte tenu de son talent.
Afficher en entierOn parle de Marcel Schwob ici :
2020-05-31T18:59:59+02:00
2019-12-31T16:53:28+01:00
2018-02-02T16:36:33+01:00
2011-05-01T15:59:12+02:00
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Biographie
Nationalité : France
Né(e) à : Chaville , le 25/08/1867
Mort(e) à : Paris , le 26/02/1905
Biographie :
Marcel Schwob naît dans une famille de lettrés (son père, George Schwob, était un ami de Théodore de Banville et de Théophile Gautier tandis que sa mère, Mathilde Cahun, appartenait à une famille d'intellectuels juifs originaires d'Alsace).
Les Schwob s'installent à Nantes à partir de 1876. George Schwob a acheté le quotidien républicain Le Phare de la Loire dont il est devenu rédacteur. Son autre fils, Maurice, lui succédera.
En 1881, Marcel est envoyé à Paris chez son oncle maternel Léon Cahun, bibliothécaire en chef de la Bibliothèque Mazarine, afin d'y poursuivre ses études. Il entre au lycée Louis-le-Grand, où il se lie d'amitié avec Léon Daudet et Paul Claudel. Il devient rapidement polyglotte. Il échoue au concours d'entrée de l'École normale supérieure, mais est reçu premier à la licence ès lettres en 1888.
En 1884, il découvre Robert Louis Stevenson, qui sera un de ses modèles.
Il se passionne également pour l'argot, et notamment pour le langage des coquillards utilisé par Villon dans ses ballades en jargon : contrairement à l'opinion répandue à l'époque (et qui avait été celle qu'avait développé Victor Hugo dans les Misérables), Schwob considère que l'argot n'est pas une langue qui se crée spontanément, mais qu'elle est en réalité un langage artificiel et codé.
Il se met à publier des séries de contes, à la limite du poème en prose, où il crée des procédés littéraires qui seront repris par d'autres ultérieurement. Ainsi Le Livre de Monelle, en 1894, annonce Les Nourritures terrestres d'André Gide (Marcel Schwob lui en voudra pour cela) ; La Croisade des enfants, l'année suivante, annonce William Faulkner dans As I Lay Dying ; Borges aussi lui avouera une grande dette.
En 1900, il épouse l'actrice Marguerite Moreno, l'amie incomparable de Colette, qu'il a rencontrée en 1895. Colette avait pour lui une affection particulière. Leur franche camaraderie était un mélange d'humour et de rosserie.
La santé de Marcel Schwob est des plus mauvaises. Il tente de fuir son destin en voyageant, à Jersey et jusqu'à Samoa, là même où Stevenson avait fini sa vie. Un peu à la manière des enfants de cette Croisade, qui furent massacrés avant d'atteindre le tombeau du Christ. Marcel Schwob eut cependant le temps de revenir en France, terminant sa vie en reclus, laissant une œuvre inachevée.
Il meurt d'une grippe le 26 février 1905, à l'âge de trente-sept ans.