Diaty Diallo

Juste deux secondes et la vie bascule, comme le rappelle Diaty Diallo dans son premier roman écrit comme un cri de protestation, avec à l’arrière plan le son d’un rap strident, pour dénoncer les violences policières où la jeunesse finit par inonder l’air qu’ils ont brûlé.

Car Diaty Diallo écrit la langue qui ne s’écrit pas. Celle de ces zones reléguées, abandonnées, plus pauvres que la pauvreté déclarée. Alors, après un énième contrôle d’identité de jeunes qu’ils connaissent pourtant par cœur, la police dérapage et la vie d’un jeune s’envole.

Qu’il s’appelle ici, Samy, ou alors Aboubakar ou Amada, leur vie les a quittés, alors que la police se devait de les protéger.

Alors Astor se met à raconter l’avant avec les fauteuils sur la pelouse décimée, les barbecues au coin de l’immeuble et surtout la bande de copains. Il y a Chérif, Isaa, Demba et Nil, et tant d’autres.

Ils partagent le quotidien et se connaissent depuis des lustres. Mais quand au cours d’un énième contrôle de police, la vie d’un plus jeune lui sera arrachée, alors, tout va s’embraser. Et cet incendie dans les corps et les têtes investit le quartier.

Difficile de qualifier cette écriture : la poésie est une constante et la musique accompagne, scandant les mots habituels mais ici écrits souvent sans fioritures mélangés au langage des quartiers. Elle accompagne les regards, les corps, les oublis aussi. De ceux duquel quelqu’un s’échappe aux autres pour mieux se découvrir.

Mais, Diaty Diallo partage les odeurs des plats des mères, leurs amours dans les casseroles, la fumette omniprésente et aussi l’alcool comme une normalité. Elle vante aussi ces pages comme de jeunes chevalier sur leurs destriers modernes flambant devant les potes mais aussi les plus vieux avec leurs motos, comme les fantassins du quartier.

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Quel beau récit transcendent, iridescent. Par ses mots, par ses phrases et métaphores, Diaty Diallo nous écrit un magnifique poème, sur un lieu où les beaux mots et les figures de style ont été dérobés par la représentation des banlieues dans les médias et l'imaginaire collectif. Aujourd'hui, Diaty Diallo a décidé de rendre à ces quartiers leur authenticité, leur noblesse, leur justice, autour d'un fil conducteur qu'est celui du feu. Du feu de la rage, du feu destructeur, mais aussi de celui qui laisse derrière lui des cendres riches d'avenir.

La palette des personnages, cette ronde de caractères bruts, hauts en couleurs et texture, à la hauteur de celles des banlieues et de leurs îles aux trésors secrètes, trop souvent qualifiées de grises.

Le message social porté par ce livre est fort et émouvant. Il résonne et rend aux banlieues leurs images douces, tendres, issues d'un univers fantastique, qu'on leur a bien trop souvent arrachées.

Ce roman social est un texte engagé qui dénonce les violences policières. Il m’a fallu quelques pages pour me faire au style d’écriture de Diaty Diallo, mais je l’ai finalement trouvé très poétique par moment. J’ai même versé une ou deux larmes, ce qui prouve bien que j’ai été touchée par sa plume. Le message porté par ce livre est fort. La douleur et l’injustice sont bien retranscrites.

Un livre qui vous fera vivre plein d'émotion ! Une histoire émouvante pour une fin bouleversante ! Une histoire pleine de réalité !

Un livre brûlant qui met le majeur là où ça brûle.

D'un côté,ces jeunes de banlieue qui cherchent à travailler, poursuivre des études ; de l'autre, les policiers qui les contrôlent plusieurs fois par jour et ça exaspère ; d'autant qu'ils les connaissent.

Ce soir là,un grain de sable dans l'engrenage et tout vrille.D'un côté,un des jeunes s'exaspère du harcèlement de la police ; de l'autre,un policier zélé montre que c'est lui l'autorité.Et un rien plus un rien aboutit à une bavure policière,comme on dit médiatiquement et le frère de Chérif meurt sous les tirs intentionnels d'un policier à leur poursuite...

Ça sent l'actualité toute fraîche et ça se termine par un feu d'artifice qui détruit la Pyramide, emblème de ce quartier blème, constitué de barres d'immeubles semblables et sans vie,dans lesquelles s'entassent les pauvretés mais d'où sortent les mets de là-bas,la solidarité et la belle amitié.

Le feu est partout dans ce roman : feu du barbecue et des retrouvailles ; feu de l'indignation et de la colère ; feu de la révolte et de la médiatisation où sur ses cendres de consument les espoirs et les rêves.

Ce roman est un cri,une alarme sur ce qui se passe dans les banlieues.Le narrateur raconte cette montée en pression dans sa langue,celle du minimum de la cité en l'ajustant de beaux passages poétiques.

Une autre France dans cette France outrée, offusquée qui ne veut pas ouvrir les yeux sur les misères et les douleurs des habitants des banlieues, où la pauvreté est encore plus pauvre.

C'est triste mais bien réel et ces jeunes,pas méchants,en marge et rarement en marche souvent en garde à vue et tabassés et encore plus souvent relaxés et innocents,rendent ce roman tendre voire drôle alors que le contexte est triste à pleurer.

Bravo Diati Dialo pour ce premier roman qui illustre,éclaire et dénonce et préconise à la réaction collective et proportionnée.