Jean Reno

Dès la première ligne, Jean Reno nous fait l’immense plaisir de glisser une allusion au succès que fait de lui l’un des acteurs que j’apprécie le plus dans le cinéma. Je pense que nous sommes nombreux, du moins les vieux des années 1980 (et avant), à avoir visionné une bonne centaine de fois Le Grand Bleu, de nous êtes émerveillé devant ce personnage assez bourru, pas vraiment sympathique mais possédant une âme pure dans laquelle on ne peut que se perdre.

Les plus jeunes, 1980 (et après), auront totalement zappé Léon (un chef d’oeuvre) afin d’affubler à Jean Reno le rôle de Godefroid de Montmirail. D’autres encore voient en l’acteur français le grand méchant qui a tenté d’anéantir Tom Cruise dans un tunnel au moyen d’un hélicoptère.

En ce qui me concerne, j’ai toujours considéré Jean Reno comme étant THE acteur. Celui qui est capable de tout jouer sans se la jouer (ha ha ha). Cet homme est emprunt d’une telle sincérité qu’il parfait à incarner chacun de ses personnages un peu comme si chaque rôle avait été créé dans le seul objectif de satisfaire les talents du Bidawa de naissance.

Emma peut être assimilé à un diamant brut. Cet ouvrage transpire l’authenticité de son auteur ainsi que de sa simplicité. Les phrases sont courtes, simples et sans la moindre fioritures. L’intrigue est relativement simple sans explications loufoques ou exagérées. L’ensemble du texte reste assez brouillon, un peu comme si Jean Reno n’avait pas envie de tomber dans ce piège de retravailler un texte une dizaine de fois afin de le conformer aux standards du succès.

Cette simplicité permet une immersion immédiate aux côtés de la jeune Emma qui possède un passé insaisissable qui nous tend les bras sans jamais être vraiment à portée de main des lecteurs. On ne peut qu’être intrigué par cette héroïne lambda auquel chacun peut être en mesure de s’identifier. Jean Reno nous laisse entendre, grâce aux manques de réponses notamment la consernant, qu’il s’agira d’un personnage récurrent qui reviendra pour de nouvelles aventures palpitantes. Les dernières lignes nous poussent à croire la naissance d’une « série ».

L’intrigue est bien conçue et parvient à tenir en haleine le lecteur de la première à la dernière page. Le dénouement final, quoique précipité dans les trente dernières pages, accentue l’angoisse qui nous prend à la gorge une fois que l’on prend conscience des risque encourus par Emma. On en vient alors à totalement oublier qu’il s’agit d’une fiction et que cette dernière n’est pas une personne, mais bien un personnage de fiction.