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Liste des extraits

Il restait encore cinq adversaires, cinq tueurs en puissance qui ne riaient plus. Le silence se fit soudain. Plus un chant d’oiseau, plus un souffle de vent, plus un bruissement de feuilles. Tilda elle-même avait cessé de pleurer. on n’entendait plus que le bruit sec du bâton de Johnson heurtant avec violence de la chair et des os.

Tchac ! Tchac !

Puis il y eut un autre son.

Croa ! Croa ! Croa !

C’était la voix rauque des corbeaux qui se posaient sur les arbres alentour, noirs témoins affamés de ce travail de mort.

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Tu as pu constater à quel point il est dangereux de m’accompagner, et il te manque certaines compétences pour rester dans une relative sécurité face à l’obscur. Par chance, tu possèdes l’essentiel de ce qu’il faut à un apprenti épouvanteur. À l’époque où je cherchais un secrétaire, le prieur m’a assuré que c’était inscrit dans les archives du monastère : tu es le septième fils d’un septième fils.

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Brother Wulf

Prologue :

Je ne voyais plus le plafond de ma chambre. La pièce s'était soudain assombrie, comme si une épaisse couverture m'avait été jetée au visage. Je ne pouvais même pas voir mon souffle.

J'ai paniqué et j'ai essayé de m'asseoir, mais j'étais gelé. Puis, d'un seul coup, j'ai pu voir à nouveau - bien que je l'eus rapidement regretté .

Le plafond diffusait une lumière jaune, faible et maladive, contre laquelle je pouvais voir une forme obscure en mouvement. Au début, cela ressemblait aux ombres vacillantes projetées sur le sol par la lumière de la lune passant à travers les branches d'un arbre sans feuilles. Mais bientôt, ces ombres ont pris une forme distincte. C'était une figure humaine faite de bâtons - mais elle n'avait pas de visage.

À ce moment-là, les paumes de mes mains étaient en sueur et mon cœur battait la chamade. J'avais vraiment peur. J'ai essayé en vain de détourner le regard.

Puis quelque chose m'a parlé. C'était une voix profonde et terrifiante qui vibrait à travers mes dents et résonnait sur les murs. Ce n'était pas la voix d'un être humain. Seul un démon pouvait émettre un tel son.

"Tu va m’obéir ! Tu va faire tout ce que je t'ordonne . Est-ce que tu m'a compris ?''

J'étais un jeune moine novice, en formation pour servir l’Église. Je ne devrais pas faire la volonté d'un démon. J'ai ouvert la bouche pour refuser, mais avant que je ne puisse répondre, le démon a de nouveau parlé.

''Si tu n'obéis pas à mes ordres, tu vas souffrir. Tu souffrira d'une terrible douleur. Une douleur comme celle-ci !''

Un éclair à traverser mon corps de la tête aux pieds. Mes muscles se sont bloqués, puis se sont convulsés. Je souffrais d'une incommensurable douleur.

''Je vous en prie ! S'il vous plaît !'' J'ai pleuré. "Arrêtez, je vous en supplie !''

La douleur c'est accentué. Le démon était sans pitié.

J'étais en son pouvoir.

Les arbres de Withy :

Le tonnerre à gronder et des éclairs diaboliques ont jailli au-dessus de moi alors que je gravissais la colline escarpée en direction du village de Chipenden. Des nuages gris recouvraient le sommet des collines, et je savais que la pluie suivrait bientôt les sons d'avertissement de l'orage. Il fera nuit dans moins d'une heure et je redoutais ce que cela signifierait pour moi, un voyageur de passage dans le comté...

J'ai frissonné et j'ai accéléré le rythme. Lorsque j'atteignis enfin les rues pavées du village, je me précipita dans la première boutique que je vis. Deux grosses têtes de cochon étaient placées à chaque extrémité d'un long comptoir en bois taché de sang, comme des serre-livres. Mais ce n'était certainement pas une bibliothèque. Plutôt que des tomes reliés en cuir, il y avait entre les têtes une longue rangée de côtelettes de porc. Un grand homme se tenait derrière le comptoir, me regardant d'un air suspect. Il n'avait pas l'air amical envers les étrangers. Mais peu cela importais peu, car j'étais en mission.

J'ai demandé au boucher : "Excusez-moi, monsieur, pouvez-vous me dire où se trouve l'épouvanteur local, M. Ward ?''

L'homme m'a regardé longuement en essuyant ses mains sur son tablier avant de me demander :

-"Et qu'est-ce que quelqu'un de ta vocation pourrait bien vouloir faire d'un épouvanteur, mon garçon", dit-il en me regardant de haut en bas.

Je savais que je devais avoir l'air un peu étrange. J'étais un novice - un moine en première année de formation - et mes vêtements le montrait à tous. Mon habit était constitué d'une tunique noire nouée à la taille par une ceinture en cuir et munie d'une capuche. De plus, je portais un surchemise qui indiquait mon état.

Les prêtres n'ont généralement pas affaire à des épouvanteurs. Nous n'adhérons pas à leurs méthodes - la façon dont ils affrontent l'obscur sans recourir à la prière et à la méditation - et nous pensons que c'est par mépris envers la religion.

C'est pourquoi la plupart d'entre eux n'acceptent même pas qu'un fantôme mort soit enterré sur une terre sainte. Je pouvais donc comprendre pourquoi ma question pouvait sembler étrange.

''Je suis ici au nom de quelqu'un qui a grand besoin de son aide", ai-je répondu, en posant mes coudes sur le comptoir taché de sang.

Je ne voulais pas entrer dans les détails. Depuis deux jours, je me dépêchais d'aller à Chipenden, et je ne pouvais pas perdre de temps avec des questions comme celle-ci. Il fallait que je trouve cet épouvanteur au plus vite.

''Vous voulez dire que vous ne pouvez pas résoudre le problème par la prière ? Eh bien, cela me surprend . dit le boucher, la voix pleine de sarcasme. Quelle est la source du problème, un gobelin ?''

''Non, monsieur. Il s'agit d'une sorcière", ai-je expliqué, en essayant de rester calme et de contenir mon impatience.

Le boucher se mit à rire à gorge déployée, mais je ne voyais rien de drôle. Les sorcières étaient puissantes, dangereuses - et bien trop réelles, comme je l'avais découvert récemment.

Cependant, l'homme m'a finalement fait sortir et m'a indiqué une rue déserte.

''Il y a une ruelle qui mène au nord du village vers une grande maison au milieu des arbres. C'est là que vit l'épouvanteur. Mais ne remontez pas le chemin si vous tenez à votre vie - il est gardé par un gobelin sauvage qui vous mettra en pièces dès que vous entrerez dans le jardin. Prenez plutôt le chemin étroit au nord-est. Il vous mènera à un carrefour sous un peuplement de saules. Vous y trouverez une cloche. Sonnez-la, et l'épouvanteur viendra à votre rencontre. En supposant qu'il ne soit pas en voyage pour son travail. Si c'est le cas, vous risquez d'avoir une très longue attente.

J'ai écouté attentivement ses instructions, de ses dires. Je savais que les gobelins étaient dangereux : les épouvanteurs les chassaient et les tuaient. Alors pourquoi l'un d'eux gardait la maison et le jardin d'un épouvanteur ? Cela semblait très peu probable.

"Merci pour votre aide", ai-je dit à l'homme avant de prendre la direction qu'il m'avait indiqué. Puis, après quelques secondes, j'ai entendu un cri et je me suis retourné. C'était le boucher qui avait crié et je l'ai vu sourire, il me demanda.

"Les sorcières te font peur, mon garçon ?''

J'ai hocher la tête. C'était la vérité.

''Eh bien, prépare toi à avoir encore plus peur. reprit-il, Il y a quelque chose que tu dois savoir à propos de notre épouvanteur local : il vit avec une sorcière !''

Cette fois j'étais sûr qu'il devait plaisanter, alors j'ai souri poliment, j'ai tourné le dos et je me suis dépêché de partir. Tout le monde savait que les épouvanteurs étaient ennemis avec les sorcières. Ils ne partageraient certainement pas une maison avec l'une d'entre elles !

J'ai marché aussi vite que j'ai pu. J'étais fatigué, ayant fait tout le chemin depuis Salford, qui était très loin dans le sud du comté, et mes jambes étaient comme du plomb. Au vu de ce qui s'était passé, il devait déjà être trop tard pour apporter de l'aide, mais je m'étais promis d'essayer. Et je tiens toujours mes promesses.

Je n'aimais pas l'aspect du carrefour quand je l'atteignis. Comme le boucher me l'avait dit, il était recouvert de grands saules aux branches tombantes qui pendaient presque jusqu'au sol. Toute la zone était très sombre, et j'ai réalisé qu'il ferait bientôt nuit. L'orage semblait être passé. C'était très calme ici, comme si quelque chose se cachait à proximité, faisant taire tous les oiseaux et les animaux.

Je n'aimais pas ce silence sinistre. Je n'aimais pas du tout ça.

Je pouvais voir la corde de la cloche pendre, alors sans perdre de temps, je la tira. Le vacarme qui suivit brisa le silence environnant résonnant dans toute la vallée. Je continuais de tirer rythmiquement la corde, tout comme je le faisais quand c'était mon tour de rejoindre les sonneurs de cloches à l'abbaye. Après environ cinq minutes de sonnerie, il n'y avait toujours pas de réponse, alors je me suis arrêté. Où était l'épouvanteur ? J'espérais vraiment qu'il était à la maison...

Au moment où j'allais recommencer à sonner, une silhouette cagoulée portant un bâton est apparue parmi les arbres, se dirigeant vers moi. J'ai déglutis. Était ce l'épouvanteur ? Je pensais que oui.

Il s'est arrêté à environ cinq pas et a retiré sa capuche. J'ai été choqué par son apparence juvénile. Il ne devait pas avoir plus de dix-neuf ou vingt ans. Peut-être était-ce juste un apprenti...

''Bonjour, êtes vous M. Ward, l'épouvanteur ?'' Ai-je demandé non sans hésitations.

''C'est moi. Qu'est-ce que me voulez ?''

L'homme était grand et brun, et il n'y avait pas une once de graisse sur lui. Bien qu'usée, sa cape noire était en tissu de bonne qualité, bien supérieure à celui de mes vêtements. Il portait un pantalon gris très soigné, mais j'ai été particulièrement impressionné par ses bottes, qui étaient faites du meilleur cuir trouvable dans le comté. Il semblait que le métier d'épouvanteur payait bien.

Cependant, le visage agréable de l'homme avait une expression sévère. Il n'avait pas l'air inamical, mais simplement brusque et professionnel. Je me suis demandé si c'était parce qu'il parlait à un moine novice car, après tout, on ne se retrouvais pas souvent du même côté...

J'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai dit la raison de ma venue.

''Je suis venu vous demander de l'aide pour arrêter une sorcière très dangereuse. J'étais avec un autre épouvanteur dans le sud, mais quand il a essayé de s'occuper d'elle, tout a mal tourné. Il est tombé entre ses mains, et je crains pour sa vie. J'estime qu'il est de mon devoir d'essayer de l'aider. Comme il avait mentionné votre nom, je suis venu ici aussi vite que j'ai pu".

L'épouvanteur fronça les sourcils.

''Où cela s'est-il passé ?''

''Juste au sud de Salford. Il m'a fallu plus de deux jours pour arriver ici", ai-je expliqué.

''Et quel est le nom de l'épouvanteur qui t’envoie ?'' demanda-t-il.

"Johnson.''

''Oui, j'ai entendu parler de lui. Je crois qu'il a été l'apprenti de mon propre maître, John Gregory. Que faisiez-vous en compagnie de cet épouvanteur de toute façon ? a demandé M. Ward. ''Vous ressemblez plus à un jeune moine qu'à un apprenti. Comment vous appelle-t-on ?''

''Vous avez raison. Je ne suis pas son apprenti", ai-je admis. ''Je suis un noviciat qui approche de la fin de sa première année de formation à l'abbaye de Kersal à Salford. Je m'appelle Frère Beowulf et j'ai travaillé comme scribe pour l'épouvanteur Johnson.''

''Pourquoi a-t-il besoin d'un scribe ?'' a demandé M. Ward, l'air perplexe. ''Il doit être capable de lire et d'écrire, sinon il ne serait pas un épouvanteur. Un apprenti ne peut pas être embauché sans quelques compétences de base".

''Il peut écrire, mais pas aussi bien que moi.''

M. Ward souri. Il avait maintenant l'air beaucoup plus amical et j'étais sûr qu'il m'aiderait.

''C'est une longue histoire", lui ai-je expliqué. ''Je vous raconterai tout au cours du voyage.''

Il fit un signe de tête.

''Bien, je viens. On dirait que ce à quoi vous avez affaire est sérieux. Mais il fait nuit maintenant, et il y a de fortes pluies sur la route, donc nous partirons demain matin.''

Je ne m'attendais pas à cela. Étant donné qu'un de ses confrères épouvanteurs était en danger, je m'attendais à ce qu'ont partent immédiatement. Je n'avais peut-être pas été assez clair.

Je lui dit :

"Nous devrions y aller maintenant. Il n'y a pas de temps à perdre !''

''Je vous l'ai dit, il n'est pas question que je me balade dans le noir avec un moine novice alors qu'un orage se prépare. La situation ne vaut pas la peine de prendre ce risque. Nous partirons demain à l'aube. Maintenant, suivez-moi - vous pouvez dormir dans ma maison.''

''Je ne veux pas dormir et vous ne devriez pas non plus !'' ai-je protesté, en élevant un peu la voix sans le vouloir. Qu'est-ce que cet homme n'avais pas compris ? "L'épouvanteur Johnson pourrait être mort si nous attendons jusqu'au matin.''

L'homme a fait un pas vers moi, la flamme de la colère dans les yeux.

''Tu m'écoutes", dit-il, la voix grave. ''Je vais faire de mon mieux pour Johnson, mais c'est moi qui décide quand et comment. C'est moi l'épouvanteur ici. Tu comprends ?

J'ai hoché la tête, soudainement effrayé.

''Il est peut-être déjà mort, frère Beowulf", poursuivit-il, sa voix s'adoucissant. ''D'ailleurs, tu as l'air épuisé. Repose toi, demain nous devons être en pleine forme pour avoir un bon rythme et pour cela il nous faut un peu de repos.''

L'épouvanteur se retourna sans attendre de réponse, et s'éloigna à travers les arbres en direction de sa maison. J'ai trotté après lui, mais j'eus du mal à le suivre. Si c'était le rythme dont il avait parlé, j'aurais certainement besoin de tout le sommeil que je pouvais avoir !

Devant moi, je pouvais voir une haie d'aubépines avec une ouverture. Cela semblait marquer le bord du jardin. Au-delà, je pouvais voir de longues herbes et des arbres, puis une grande maison, sombre à la lumière déclinante. Mais avant que nous arrivions, j'ai entendu un grognement d'avertissement ; il était plus profond et plus menaçant qu'un chien. Une bête dangereuse se cachait là, dans l'obscurité des arbres. Les poils de ma nuque se sont dressés et mes genoux se sont mis à trembler.

Le boucher m'avait prévenu qu'il y avait un gobelin, mais je l'avais ignoré avec autant de désinvolture que son autre blague disant que M. Ward vivait avec une sorcière. Les épouvanteurs chassaient les gobelins et les détruisaient, n'est-ce pas ? Du moins c'est ce que je pensais. Mais je ressenti un frisson qui m'indiqua que le danger était réel. J'avais déjà rencontré un gobelin, deux fois auparavant et je savais qu'ils pouvaient tuer.

L'épouvanteur s'était arrêté. Il m'a dit doucement : "Ne bouge pas".

J'ai obéi, et il a fait le tour derrière moi, a posé son bâton et a mis les deux mains sur mes épaules.

''Kratch ! Kratch ! Kratch ! Écoute bien", cria-t-il d'une voix forte. "Ce garçon est sous ma protection. Ne lui fait pas de mal tant qu'il est dans les limites que tu contrôle !''

Il y a eu un autre grognement faible, mais cette fois-ci il sonna plus loin. Puis il y a eu un silence. C'était donc vraiment un gobelin ! M. Ward l'avait appelé Kratch, il avait même un nom !

''Le boucher m'a dit qu'un gobelin gardait votre jardin, mais je ne l'ai pas cru." dit-je toujours sous le coup de l'étonnement.

''Oui, il garde le jardin et prépare même le petit déjeuner !''

Répondis M. Ward en riant alors que nous avancions.

Ce devait être une blague, un gobelin domestiqué ? Je ne pouvais pas imaginer ce que je pourrais voir dans cette maison bizarre. Et j'avais plutôt peur de le découvrir.

Nous avons quitté les arbres et avons marché dans l'herbe d'une grande pelouse, qui nous arrivait jusqu'au genoux, pour atteindre ce qui semblait être la porte arrière de la maison. J'ai regardé vers le haut et j'ai vu qu'elle faisait trois étages, avec plusieurs fenêtres aux deux étages supérieurs. Elle était assez grande pour accueillir une demi-douzaine d'épouvanteur, et je me suis demandé si M. Ward se sentait seul ici, dans cette maison. Si on ne compte pas la compagnie du gobelin, bien sûr...

Il faisait très sombre maintenant, et une seule lumière jaune vacillante provenant d'une fenêtre du rez-de-chaussée illuminait une partie du jardin. La porte n'était pas verrouillée. Il ne fait aucun doute qu'avec un gobelin comme gardien, il n'y avait pas à craindre les cambrioleurs. J'ai suivi l'épouvanteur dans une petite pièce, en gardant ouvrant grand les yeux à l'affût de la moindre chose étrange. Je n'avais pas confiance en cet homme, ni en sa maison.

Il a enlevé son manteau et l'a mis sur un crochet près de la porte avant d'appuyé son bâton dans un coin. Sous son manteau, il portait une tunique noire. Le noir semblait être sa couleur préférée, ai-je remarqué avec ironie. Ce n'était certainement pas la mienne. Je portais aussi cette couleur, mais pas par choix, c'était l'habit traditionnel d'un moine.

''Nul doute que vous avez faim", dit M. Ward avec un sourire, en ouvrant la porte de ce qui semblait être la cuisine. Il me fit signe de le suivre je poussa un soupir d'émerveillement. La pièce était chaleureuse et rassurante, avec un grand feu ardent qui réchauffait tout l'espace. Elle était également et très lumineuse, avec une rangée de bougies autour de la cheminée. Tout avait l'air très accueillant - il y avait même des plantes dans des pots sur le rebord de la fenêtre. Cela m'a rappelé certains souvenirs heureux de lorsque je regardais ma mère préparer les repas, dans la maison de mon enfance avant que je parte pour devenir moine. L'abbaye était un endroit terriblement froid et sans gaieté ce qui me faisait regretter mon ancien foyer douillet.

J'ai aussi repéré de la nourriture sur la grande table en chêne. Un plat plein de soupe aux pois cuite à la vapeur, de fromage et de pain fraîchement cuit. Mon estomac grognait bruyamment et me rappela que je n'avais pas mangé correctement depuis des jours.

Je me suis assis avec impatience ; M. Ward a rempli nos bols à ras bord et nous avons mangé en silence. La soupe était délicieuse. Au début, je l'ai sirotée, elle était très chaude. Puis, lorsqu'elle a refroidi, je l'ai rapidement portée à ma bouche. Enfin, j'ai absorbé le reste avec le pain chaud jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une goutte. L'épouvanteur gloussait pendant que je la dévorais.

J'ai demandé si c'était le gobelin qui avait fait la soupe, en essayant de plaisanter.

''Non, il ne fait que le petit déjeuner. C'est Alice qui l'a faite. Je suis désolé qu'elle ne soit pas là pour vous saluer, mais elle ne se sent pas très bien et elle s'est couchée tôt.''

Mon cœur s'est emballé. Alice était-elle la sorcière dont le boucher m'avait mis en garde ? Je ne pouvais pas le croire. Comment quelqu'un - et encore moins un épouvanteur - pouvait-il vivre avec une sorcière ?

J'ai demandé :

"Alice est-elle votre gouvernante ?

L'épouvanteur a secoué la tête.

"Non, c'est" - il m'a regardé attentivement - "une amie très proche.''

J'ai été un peu choqué par cette affirmation. Sorcière ou pas, à moins qu'ils ne soient parents ou mariés, il n'était pas convenable qu'un homme et une femme partagent la même maison. Je me suis consolé avec une autre tranche de pain avec du fromage. C'était mon préféré - le fromage friable du Comté, quelque chose que nous ne mangions que rarement au monastère.

"Eh bien, si tu as fini de me manger tout ce qu'il y a dans la maison, je vais te montrer ta chambre", dit l'épouvanteur avec ironie, en se levant.

Même s'il plaisantait, je me suis senti gêné, puis je l'ai suivi hors de la cuisine et jusque dans l'étroit escalier en colimaçon qui menait au premier palier. Il s'est approché d'une porte peinte en vert et l'a ouverte en me remettant une bougie.

''Nous nous mettrons en route peu après le lever du jour, alors à l'aube, vous entendrez une cloche sonner en bas. C'est la convocation à descendre pour le petit déjeuner. Tu y est sans doute habitué, étant moine... Mais ne descends pas avant !'' a-t-il prévenu sérieusement. ''Le gobelin n'aime pas être dérangé pendant qu'il prépare le petit déjeuner.''

Cette fois, je vis qu'il n'y avait pas une lueur d'humour sur son visage. Il pensait clairement chaque mot de ce qu'il avait dit - même si je ne pouvais toujours pas croire qu'un gobelin pouvait préparer le petit déjeuner... Après son départ, j'ai placé la bougie sur la table de nuit et j'ai regardé autour de moi. Il y avait des draps propre sur un lit simple qui se trouvait à côté d'une fenêtre à guillotine. La pluie battait sur les petites vitres et coulait à l'extérieur tel un ruisseaux. On aurait dit que l'orage avait enfin éclaté.

C'est alors que le mur au pied du lit a attiré mon attention. Les trois autres murs avaient du plâtre blanc propre, mais celui-ci était vieux, fissuré et taché. J'ai repris la bougie et je me suis approché pour l'examiner.

Quelqu'un avait écrit dessus. Non - pas qu'une seule personne. Il y avait beaucoup de noms avec des écritures différentes, peut-être trente ou plus, certains écrits en grosses lettres grasses, d'autres petits et serrés dans les espaces disponibles. Chaque nom était une signature.

Pourquoi ses personnes avaient-ils écrit leur nom ici ? J'ai regardé de plus près. Certains étaient vraiment difficiles à lire. L'un des noms était écrit relativement clair mais assez petit.

Billy Bradley

Je me suis demandé depuis combien de temps il avait griffonné son nom sur le mur et ce qu'il faisait maintenant.

Puis un autre nom a attiré mon attention :

William Johnson

Soudain, je compris. L'épouvanteur Johnson, l'homme que j'avais juré de sauver, a dû écrire cela lorsqu'il vivait dans cette maison. C'était le nom de tous les apprentis qui avaient été formés ici. Ils ont dû dormir dans cette chambre, un par un, pendant de nombreuses années.

Tous étaient des garçons, sauf un...

Jenny

J'ai froncé les sourcils. C'était encore une autre blague ? Un épouvanteur ayant une apprentie était encore plus improbable que d'avoir une femme prêtre ! Tout le monde savait que, pour être un épouvanteur, il fallait être le septième fils d'un septième fils - même si l'Église considérait que cela n'avait aucun sens.

J'étais soudainement fatigué, j'ai soufflé la bougie et je me suis glissé dans mon lit, en écoutant la pluie. J'ai pensé à l'épouvanteur Johnson, dans les griffes de la sorcière. Je me sentais mal d'être allongé ici, au chaud et en sécurité, alors qu'il était probablement souffrant ou mort.

Pourtant, j'avais fait tout ce que je pouvais pour lui, me suis-je dit. J'aurais pu simplement retourner à l'abbaye, et le laisser à son sort - l'abbé ne m'en aurait pas voulu. En fait, il aurait probablement préféré. Il m'avait ordonné de devenir le scribe de Johnson, mais la relation n'allait pas plus loin. Cependant, j'étais troublé et je me sentais un peu coupable.

Il m'a fallu beaucoup de temps pour m'endormir.

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