Oneiris - Duologie + Novella [Heroic fantasy]

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louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

Bonjour, bonsoir !
Ça bouge un peu plus du côté d'Achalmy... :D
En espérant que vous profitez aussi du soleil... ;)




Chapitre 14
Achalmy



An 500 après le Grand Désastre, 2e mois de l’été, au nord-est de Vasilias, Terres de l’Ouest.



J’approchais de la capitale dans l’air toujours plus chaud du milieu d’été. J’avais aperçu quelques campements dans la Petite Forêt et j’avais pris soin de m’éloigner d’eux. Je ne voulais plus risquer le moindre contact avec d’éventuels chasseurs de primes.
À la sortie de la Petite Forêt, je traversai la vallée qu’Alice et moi avions franchie quelques mois plus tôt. Je me rappelais ses lamentations, ses observations, son rire ou son chant. J’osais penser qu’elle était en vie. Disparue, mais en vie. Le contraire me rendrait fou de rage. Si ce comte l’avait maltraitée… je le retrouverais. Et lui ferais payer.
Fulminant, impatient de la vérité, j’avalai les lieues qui me séparaient de la capitale. Le soleil d’été faisait cuire ma peau exposée, mais j’y étais habitué après des années à courir les bois. Il était néanmoins temps que je changeasse mes chaussures, leur semelle était plus qu’usée. Une raison de plus de me rendre à Vasilias.

Je m’accordai une pause, au zénith du soleil, à l’ombre d’un chêne verdoyant. Je grignotai des fruits, abondants en cette saison, et un quignon de pain. La chaleur ne m’encourageait pas à aller chasser et ma soif était plus forte que ma faim.
Comme pas un brin d’air ne soufflait dans la vallée, je m’allongeai, ma besace sous la nuque, pour attendre que la chaleur baissât un peu. Les paupières closes, je savourai l’odeur de l’été, le bruit de la vie, le calme des environs. Voilà pourquoi je ne me posais pas dans un village pour bâtir ma maison et fonder un foyer. Voyager, explorer de nouveaux horizons, vivre au milieu de la nature, savourer la vie… Je ne savais pas si c’étaient les habitudes de mes ancêtres ou des désirs plus personnels qui me poussaient à découvrir sans cesse.

Des grillons embaumaient l’air de leur chant quand je rouvris les yeux. Le soleil était un peu plus bas dans le ciel. J’étouffai un bâillement en me redressant et observai les étendues herbeuses et parsemées de bosquets d’arbres qui s’étendaient en toutes directions. Dans deux jours, je serais à la capitale et je pourrais obtenir les renseignements dont j’avais besoin.
Au loin, des silhouettes se dessinèrent. D’abord floues dans les ondulations de l’air chaud, elles prirent la forme d’une troupe assez compacte qui marchait avec régularité. Quand elle fut assez près, je comptai une vingtaine de personnes. La gorge serrée, je me redressai. Des chasseurs ?
Le regard pointé vers cette apparition, je n’avais pas prêté attention à mes arrières. Quatre flèches sifflèrent autour de moi, l’une se plantant dans ma besace et une autre m’écorchant le bras. Je jurai tout bas et condensai l’humidité de l’air pour lever un voile de brume. Avec rapidité, je récupérai mes sabres et dégainai. Le danger faisait palpiter mon cœur et la sueur avait déjà envahi ma nuque.
Pour éviter de finir transpercé par les flèches ennemies, je m’adossai au tronc du chêne sous lequel je m’étais reposé et dressai des murs de glace autour de moi. Je sentis les muscles de mes bras s’engourdir légèrement face à cette demande brutale d’énergie. Déjà, l’eau se mettait à couler sur les pans gelés, fondus par le soleil.
— Achalmy Dillys ?
La voix tranchante qui s’éleva m’arracha un frisson. Je ne la connaissais pas, mais l’intonation grave et l’autorité qui s’en dégageaient n’auguraient rien de bon.
Les côtes rendues douloureuses par les battements acharnés de mon cœur, j’inspirai un coup et réduisis la taille des murs glacés qui me protégeaient pour mieux voir mes adversaires.
Quand le voile de brume retomba et que les pans de glace s’abaissèrent, une trentaine d’hommes disposés en cercle m’entouraient.
Bon sang de Lefk !

Nerveux, je chassai l’humidité de mes paumes pour éviter que les gardes de mes katanas ne me glissassent entre les mains. Des soldats. Tous armés. Comment m’avaient-ils trouvé ? Sûrement pendant que je piquais un somme. Un éclaireur avait dû me repérer et alerter les autres.
Merde, merde, merde. Quel crétin !
Une silhouette imposante se détacha du cercle et s’avança prudemment dans ma direction.
— Achalmy Dillys, je suis le commandant des troupes royales, Neil Wilson. Nous venons au nom du Roi avec l’ordre de vous ramener vivant à Vasilias. (Son ton se fit plus grave.) Nous devons vous y amener pour le jugement de l’assassinat de la princesse Alice. Vous serez exécuté.
Des tics nerveux agitèrent mon visage. Dans quel pétrin m’étais-je foutu ?
— Vous avez deux options, jeune homme, reprit l’homme à la voix autoritaire. Vous pouvez vous rendre sans résister, ce qui vaudrait mieux pour tout le monde. Ou vous pouvez vous défendre, ce que je comprendrais aisément, et subir un mauvais traitement en retour.
Il connaissait comme moi la réponse. Je n’avais pas mes chances face à tant de gardes. Malgré tout, j’étais un Chasseur. Et un Chasseur ne se rendait pas sans montrer les crocs.
Avant que le sang ne coulât, je lançai d’une voix forte :
— Commandant Wilson, je suis bien la personne que vous recherchez. Mais j’aimerais quand même éclaircir les choses avant qu’il ne soit plus possible de revenir en arrière. Je n’ai pas tué la princesse Alice. Et, si vous voulez mon avis, elle est encore en vie.
Le silence de la plaine me répondit. Agacé, je serrai les dents.
— Je prends en compte vos propos, Chasseur, m’annonça Wilson d’un air sincère. Cela ne nous empêchera pas de vous ramener à la famille royale, mais je ferai part de votre point de vue.
Point de vue ? C’est la vérité !
Avant d’engager le combat, je levai les yeux vers le ciel dégagé. Il faisait chaud, sec et pas un cours d’eau ne coulait dans le coin. Tout à mon désavantage.
Un sourire dépité aux lèvres, je fermai brièvement les paupières.
Veille sur moi, Lefk.

Après une longue inspiration, je brisai en mille morceaux de glace aiguisés les pans qui m’avaient protégé. Je les balançai en toute direction et accueillis avec plaisir les râles de douleur et les cris de surprise qui fusèrent.
Le commandant dégaina son épée et me fit face. Il serait un adversaire coriace. Les épaules larges, les appuis solides, ses yeux violets me toisaient calmement. Son expérience était incontestablement supérieure à la mienne. Et il avait deux troupes royales pour le seconder.
Sans faire attention aux soldats, je m’élançai vers lui. Une meute était toujours plus dispersée sans chef pour la guider. Alors que mes pas me menaient à lui, une bourrasque me poussa sur le côté et je courus dans son sens pour éviter de me fatiguer trop rapidement. Comme Wilson ne semblait pas l’avoir lancée, d’autres Élémentalistes devaient l’accompagner.
Le vent m’avait amené en direction de trois soldats qui n’avaient pas été blessés par mon attaque de glace. Autant m’occuper d’eux. Je me faufilai sous la garde du premier pour aller planter Kan dans la main du deuxième. Le dernier piqua dans mon dos et je pliai le bras pour parer avec Eon. Celui-ci gela l’arme de l’adversaire, qui la laissa tomber au sol avec surprise. J’en profitai pour taillader sa poitrine. Le premier garde revint à la charge et passa près de mon visage avec son cimeterre. Les poumons brûlants, je me baissai et remontai brutalement mon bras gauche. Mon sabre court lui entailla l’épaule et il recula en sifflant. L’homme blessé à la main s’approcha de moi en brandissant un couteau. Tout en parant son attaque, je remarquai une dizaine de gardes s’approcher de nous en courant.
D’un mouvement du poignet, je tranchai la gorge du garde qui s’élançait de nouveau vers moi. Prenant à peine le temps de me poser, j’abattis une femme ennemie en lui lançant Kan dans le ventre. Pliée en deux, elle s’effondra à terre, me laissant la voie libre pour envoyer un jet d’eau disloquer les genoux de deux autres soldats derrière elle.
Des cris jaillirent autour de moi. Une flèche se planta dans mon épaule gauche. J’eus à peine le temps de le remarquer qu’une garde plus haute que moi élevait au-dessus de ma tête une hache. D’un bond, j’esquivai son attaque et déchirai son uniforme d’un revers d’Eon. Je plantai les talons dans le sol et agrippai à deux mains mon sabre pour lui percer le flanc. Sa hache tomba au sol.
Une flèche siffla tout près de ma tête. Je jurai, me baissai, et glissai près du corps de la première femme que j’avais abattue. D’un mouvement sec, je récupérai Kan. La flèche dans mon épaule m’empêcherait de l’utiliser correctement. D’une pensée, Kan libéra la moitié de sa lame en deux bulles d’eau – son poids réduit m’aiderait à la manier. Je les guidai aussitôt vers deux soldats qui me tombaient dessus. Je ne leur accordai pas la chance de se relever.
Au loin, le commandant donnait des ordres. Au milieu des râles de douleurs, des cris de rage, du tambourinement de mon cœur, du chant des insectes, je n’entendais pas ses mots.
Une dague m’entailla le bras. Un cri m’échappa et je me tournai vers son lanceur. Un homme de vingt ans à peine me toisait avec une lueur de haine dans les yeux.
Si seulement je pouvais moi aussi les haïr. Leur ôter la vie serait plus simple.
Le jeune homme mourut le cœur déchiré par mon sabre de glace.

Quand j’eus abattu encore deux soldats et blessé trois, mon cœur remonta brutalement dans ma gorge. J’étais couvert de sang, d’entailles et de tripes. J’entendis, au milieu des hurlements, la voix ferme et triste d’Alice clamant que tuer n’était pas la solution. Je me rappelais ses yeux profonds, dans lesquels seule la vie avait sa place.
Mes genoux cédèrent au milieu d’un affrontement avec un garde armé de deux épées. L’une d’elle creusa un sillon brûlant sur mon épaule droite et j’étouffai un cri de souffrance. Avec l’énergie du désespoir, je le blessai aux jambes grâce à mon long sabre. Et je vomis juste à côté de lui.
Le soleil faisait vibrer ma tête douloureusement et l’air brûlait mes poumons. Le sang séchait sur ma peau mouillée de sueur. Mes muscles étaient tétanisés, ma respiration haletante.
Cinq gardes bondirent vers moi. La vision obscurcie, je serrai les poings et cherchai au fond de mes tripes l’énergie de les repousser. Quand je constatai que j’étais encore en vie, je soupirai de soulagement. Les cinq soldats royaux se tordaient de douleur au sol, de petits morceaux de glace plantés dans différents endroits de leur corps.
Je ne savais pas combien de soldats étaient hors-jeu. Pas assez. Je ne pouvais pas tous les repousser. Ils étaient trop nombreux. Me redressant difficilement, j’observai une dizaine d’entre eux arriver. Je n’en avais pas la force. Le vertige me menaçait d’une seconde à l’autre.
— Laissez-le-moi !
Une voix tonitruante venait de jaillir à ma gauche. Instinctivement, je bondis sur le côté, chancelai, et plantai Eon dans le sol pour rester debout.
Le commandant me faisait face, ses yeux luisant d’une animosité tintée d’admiration.
— Je vais l’affronter seul.

Le cœur battant la chamade, je toisai le garde royal. Il se dressait fièrement face à moi, l’air sévère. Avec gravité, il reprit :
— Tu t’es bien battu, Chasseur. Tu as tué des miens et, cela, je ne te le pardonnerai jamais. Néanmoins, et car nous savons tous deux que tu mourras avant la fin de l’été, j’aimerais t’accorder une dernière chose. Je respecte les guerriers de tes Terres. Vous êtes fiers, vifs, et sans pitié. Mais vous êtes de formidables guerriers. Il y a un rite de combat que j’apprécie chez vous. (Il leva lentement son épée dans ma direction et, avant qu’il ne les prononçât, je sus quels mots il allait lâcher.) Je t’affronte en duel, Achalmy Dillys. Si tu gagnes, tu as ma vie. Si tu perds… Malgré les traditions, je serai obligé de te laisser la vie sauve, car mon Roi l’exige.
J’étais prêt à m’évanouir d’une seconde à l’autre. Je m’étais bien battu, je le savais. C’avait été bref, mais intense. Derrière la douleur, la nausée et la peur, une petite fierté brûlait dans ma poitrine. Zane et mon père auraient été ravis d’apprendre que le commandant des troupes royales reconnaissait mes capacités.
— De toute façon, quel choix me reste-t-il ?
Ma voix était si rauque que je fus sûrement le seul à l’entendre. Avec un soupir, j’essuyai la sueur et le sang qui me coulaient dans les yeux, lâchai Kan qui pendait tel un poids mort à mon bras gauche amoindri, et agrippai fermement Eon.
— J’accepte votre duel, Neil Wilson.
Cette fois, ma voix avait porté.

Alors que j’allais m’élancer, un rapace sorti de nulle part fondit sur moi. Je bloquai ses serres avec ma lame en jurant. Un faucon. D’où est-ce qu’il sortait ? L’oiseau me toisa d’un œil vif, reprit son envol et piqua de nouveau. Un vent le chassa loin de moi. J’adressai un regard au commandant, qui fixait avec agacement le rapace. Ce dernier poussa un piaillement criard puis disparut dans un bruissement d’ailes. Étrange. Un animal sauvage de ce genre n’attaquait pas d’être humain en temps normal. Un Sage se trouvait-il aux alentours ? Pourquoi m’envoyer l’une de ses créatures ?
À cours de réponses, j’adressai un petit hochement de tête au garde. Nous étions prêts.

Les soldats s’écartèrent de la zone de combat avec méfiance et respect. Je me déplaçai latéralement pour tester la fiabilité de mes appuis et de mon équilibre. Moyens. Tant pis, je devais faire avec.
Il attaqua en premier. Un vent violent souffla à contre-sens et me repoussa en arrière tandis que le commandant, poussé les courants d’air, arrivait vers moi en chargeant tel un buffle. Sa grande épée brillait au soleil. Le premier coup qu’il m’assena me fit déraper dans la terre. Les muscles vibrants de douleur, je parai chacune de ses attaques plus difficilement. L’une d’elles m’entailla le poignet et j’abattis, avec la colère de la douleur, mon pied dans sa hanche. Il grogna, recula, et me balança de petits éclairs. Eon les attira à lui et se couvrit de givre pour les arrêter.
Avec une charge puissante, il fonça vers moi, enchaîna plusieurs coups en haut, en bas, sur le côté, avant de me planter soudainement son poing libre dans la poitrine. L’air quitta mes poumons et je reculai en chancelant. Des points noirs mouchetèrent ma vision et son épée luisit au coin de mon esprit. Laborieusement, je levai ma lame pour éviter la mort imminente. Le métal crissa contre le métal. D’une pensée, Eon se couvrit d’une couche de glace qui gagna l’arme adverse.
Sans plus se soucier de l’état de son épée, le commandant la lâcha et serra ses poings en enclumes. Il frappa avec dextérité ma main armée, faisant vibrer mes os sous le choc. Eon me glissa des doigts et je croisai les poignets pour éviter son uppercut. Malgré tout, il m’envoya valser au sol. Je n’étais ni léger, ni fragile, mais le commandant faisait une tête de plus que moi et pouvait emmagasiner une force qui n’était pas des moindres.
Je roulai sur le flanc pour éviter un coup de pied. La flèche, qui était restée plantée dans mon épaule tout ce temps, se brisa et s’enfonça dans ma chair. Je criai, me redressai en sursaut. La botte du commandant m’écrasa aussitôt le visage.
Je perdis momentanément connaissance. Lorsque je rouvris les yeux, le soleil me brûla les rétines. Un liquide tiède coulait sur mes lèvres. La lame d’Eon brillait à quelques mètres de moi. Sonné, je ne vis pas tout de suite la silhouette imposante qui se dressait derrière moi. J’entendis les soldats royaux exulter, crier des encouragements, puis une ombre se dessina sur le sol devant moi.
Je levais les yeux quand le poing de Neil Wilson me frappa la tempe.


Dernière modification par louji le mer. 10 juil., 2019 9:50 pm, modifié 3 fois.
cochyo

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par cochyo »

Ouille ! Super chapitre ! C`est quoi ce rapace ?
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

cochyo a écrit :Ouille ! Super chapitre ! C`est quoi ce rapace ?
"Ouille" résumé assez bien le chapitre :lol:

Merci beaucoup ! :D

Héhé, je peux pas tout dire ;)

Merci pour ton commentaire, ça fait plaisir =)
Florance

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par Florance »

Rapace chelou.
Duel totalement déséquilibré.
Même si je pense que Al aurait dû faire un effort pour discuter.
Le pacifisme c'est mieux je suis d'accord. Et là il avait un peu le choix quand même.

Où est Mars ?

Suite très attendue évidement.
DanielPagés

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par DanielPagés »

Bon, les nouvelles ne sont pas bonnnes... Al est KO, il y a un drôle d'oiseau qui vole et peut-être en veut à sa vie, on l'attend au château pour lui couper la tête, la princesse est prisonnière d'un cinglé surpuissant et ne pourra pas venir le sauver à temps, les vacances se terminent mal !!! :lol: :lol: C'est là où tu te dis que ce garçon n'a pas toute sa tête : il n'avait aucune chance contre cette troupe. Il se serait rendu, il aurait pu espérer s'échapper à un moment ou à l'autre vu qu'il était en bon état... Ben non ! Enfin, bon, c'est un mec, hein... on peut pas lui demander d'avoir un cerveau !! :lol: :lol:

Quelques remarques :
Je me rappelais ses complaintes (chantait-elle ? je ne me souviens pas et je voudrais pas dire de bêtise...Une complainte c'est une chanson populaire Sinon, ça serait plutot "ses plaintes, ses lamentations, ses doléances")

après des années de vie extérieure.(plutôt vie à l'extérieur, mais ce serait mieux de donner plus imagé, style "après des années à courir les bois et les landes")

observai les étendues herbeuses et piquetées de bosquets d’arbres qui s’étendaient en toutes directions. (piqueté a un sens particulier, ça serait plus "parsemées" qui me semble convenir ici)

— Je prends compte de vos propos (je prends en compte vos propos)

et accueillis avec plaisir les râles de douleur et les cris de surprise qui en découlèrent. (qui fusèrent ?)

— Je vais l’affronter en duel. (est-ce qu'on dirait vraiment ça en pleine colère en plein combat ? un duel ça correspond à autre chose, un rite, un affrontement pour des raisons particulières, là on est en pleine bataille... plutôt "je vais l'affronter tout seul". Dans le paragraphe suivant par contre, ça s'est calmé, le duel apparait avec ses règles...)
(je le sens comme ça mais j'ai pas forcément raison, hein !!

Eon se couvrit de glace, qui gagna l’arme adverse.
C'est peut-être seulement la musique, le rythme de la phrase qui me gêne mais j'écrirais plutôt : "Eon se couvrit d'une couche de glace qui gagna l’arme adverse."
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

Florance a écrit :Rapace chelou.
Duel totalement déséquilibré.
Même si je pense que Al aurait dû faire un effort pour discuter.
Le pacifisme c'est mieux je suis d'accord. Et là il avait un peu le choix quand même.

Où est Mars ?

Suite très attendue évidement.
Bonjour !

Rapace chelou, en effet :lol:
Le duel était couru d'avance... Qu'il discute ou pas n'aurait malheureusement rien changé pour lui... La couronne le voulait, qu'il soit innocent ou pas :)

Haha, tu verras bien ;)

Merci beaucoup pour ton enthousiasme et ton commentaire, ça me fait vraiment plaisir :mrgreen:

A bientôt ;)
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :Bon, les nouvelles ne sont pas bonnnes... Al est KO, il y a un drôle d'oiseau qui vole et peut-être en veut à sa vie, on l'attend au château pour lui couper la tête, la princesse est prisonnière d'un cinglé surpuissant et ne pourra pas venir le sauver à temps, les vacances se terminent mal !!! :lol: :lol: C'est là où tu te dis que ce garçon n'a pas toute sa tête : il n'avait aucune chance contre cette troupe. Il se serait rendu, il aurait pu espérer s'échapper à un moment ou à l'autre vu qu'il était en bon état... Ben non ! Enfin, bon, c'est un mec, hein... on peut pas lui demander d'avoir un cerveau !! :lol: :lol:

Quelques remarques :
Je me rappelais ses complaintes (chantait-elle ? je ne me souviens pas et je voudrais pas dire de bêtise...Une complainte c'est une chanson populaire Sinon, ça serait plutot "ses plaintes, ses lamentations, ses doléances")

après des années de vie extérieure.(plutôt vie à l'extérieur, mais ce serait mieux de donner plus imagé, style "après des années à courir les bois et les landes")

observai les étendues herbeuses et piquetées de bosquets d’arbres qui s’étendaient en toutes directions. (piqueté a un sens particulier, ça serait plus "parsemées" qui me semble convenir ici)

— Je prends compte de vos propos (je prends en compte vos propos)

et accueillis avec plaisir les râles de douleur et les cris de surprise qui en découlèrent. (qui fusèrent ?)

— Je vais l’affronter en duel. (est-ce qu'on dirait vraiment ça en pleine colère en plein combat ? un duel ça correspond à autre chose, un rite, un affrontement pour des raisons particulières, là on est en pleine bataille... plutôt "je vais l'affronter tout seul". Dans le paragraphe suivant par contre, ça s'est calmé, le duel apparait avec ses règles...)
(je le sens comme ça mais j'ai pas forcément raison, hein !!

Eon se couvrit de glace, qui gagna l’arme adverse.
C'est peut-être seulement la musique, le rythme de la phrase qui me gêne mais j'écrirais plutôt : "Eon se couvrit d'une couche de glace qui gagna l’arme adverse."
Beau résumé Daniel ! :lol: En effet, l'impulsivité et la témérité sont ses défauts... ;)
Rhô, je n'en suis pas à réduire la gente masculine à ce niveau :D


- Ah, elle chantonne, pour se détendre, mais rien d'aussi sérieux qu'un chant complet comme une complainte... C'est une erreur de ma part, je pensais que complainte était un synonyme de plainte ;)
- "Après des années à courir les bois et les demoiselles..." :lol: Je prends compte de ta remarque !
- Je change, merci ^^
- Oups, je rectifie... :oops:
- Ah, tu trouves que "découler" ne va pas forcément ? ;) Je modifie alors !
- Oui, je vois ce que tu veux dire... :? Après, le commandant faire référence à une tradition nordiste... Mais, en effet, "je vais l'affronter seul" sonne plus naturel... ;)
- Cette phrase me gêne aussi, mais je ne trouvais pas comment la modifier... :lol: Et j'aime beaucoup la phrase que tu me proposes, merci bien :D


Encore un grand merci pour ton passage et ton commentaire, toujours gentil et encourageant... Tu m'as beaucoup apporté au cours de l'année écoulée, autant en connaissance sur la mise en forme des récits (ces fameux tirets cadratins !), qu'en références littéraires, confiance en moi, faits culturels en tout genre, et plein d'autres choses... :D
Prends soin de toi et profite bien du printemps... ;)

Bises
vampiredelivres

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par vampiredelivres »

Eh, tu peux bien me dire que je choque avec la nomination de Levi, mais toi, avec Al qui s'en prend plein la tronche… disons que je n'étais pas sereine non plus ! :lol:
Non mais sérieux, tu m'as bien secouée, là. Cela dit, je suis d'accord avec les autres, il aurait été bien plus intelligent de sa part de se calmer cinq minutes et de discuter, de toute façon, il s'est fait cramer à l'instant où les gardes lui sont tombés dessus… Mais je me demande quand même, quand tu sais que le roi veut ta tête et que tu es accusé du meurtre de la gentille princessounette que tout le monde semble aimer, POURQUOI TU VAS VERS LA CAPITALE ? Bordel, mais il est débile, ou comment ça se passe ? Si elle est considérée comme morte, c'est qu'elle n'est pas en train de faire du shopping dans la capitale, en principe. Sérieux, je trouvais Alice cruche, mais là, Achalmy-chéri dépasse les bornes des limites de la bêtise ! (vamp' dans l'exagération absolue :lol: )
Il m'a frustrée. Déjà, je me taisais dans les chapitres précédents – règle de base de la survie, ne PAS aller là où on t'attend avec des armes en main, Marque Noire ou pas, et ne SURTOUT PAS faire de conneries comme Alice en essayant de fuir un potentiel dieu qui a tout l'air d'être invincible – mais là, c'est le pompon.
Comprends-moi bien, hein. Je suis frustrée parce que je l'adore, et je déteste déjà le voir en position difficile. Alors quand (si ?) il va se retrouver dans les prisons du château… bon, il est pas censé mourir tout de suite, donc ça devrait aller, mais la moi qui a écrit le milieu de la Confrérie a beaucoup trop d'idées sordides sur ce qui peut lui arriver. Et j'ai pas envie de voir ça. :roll:
Bref. Comme je te le disais, tu m'as bien secouée. Félicitations pour ça, même si je boude un peu. :mrgreen:
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Eh, tu peux bien me dire que je choque avec la nomination de Levi, mais toi, avec Al qui s'en prend plein la tronche… disons que je n'étais pas sereine non plus ! :lol:
Non mais sérieux, tu m'as bien secouée, là. Cela dit, je suis d'accord avec les autres, il aurait été bien plus intelligent de sa part de se calmer cinq minutes et de discuter, de toute façon, il s'est fait cramer à l'instant où les gardes lui sont tombés dessus… Mais je me demande quand même, quand tu sais que le roi veut ta tête et que tu es accusé du meurtre de la gentille princessounette que tout le monde semble aimer, POURQUOI TU VAS VERS LA CAPITALE ? Bordel, mais il est débile, ou comment ça se passe ? Si elle est considérée comme morte, c'est qu'elle n'est pas en train de faire du shopping dans la capitale, en principe. Sérieux, je trouvais Alice cruche, mais là, Achalmy-chéri dépasse les bornes des limites de la bêtise ! (vamp' dans l'exagération absolue :lol: )
Il m'a frustrée. Déjà, je me taisais dans les chapitres précédents – règle de base de la survie, ne PAS aller là où on t'attend avec des armes en main, Marque Noire ou pas, et ne SURTOUT PAS faire de conneries comme Alice en essayant de fuir un potentiel dieu qui a tout l'air d'être invincible – mais là, c'est le pompon.
Comprends-moi bien, hein. Je suis frustrée parce que je l'adore, et je déteste déjà le voir en position difficile. Alors quand (si ?) il va se retrouver dans les prisons du château… bon, il est pas censé mourir tout de suite, donc ça devrait aller, mais la moi qui a écrit le milieu de la Confrérie a beaucoup trop d'idées sordides sur ce qui peut lui arriver. Et j'ai pas envie de voir ça. :roll:
Bref. Comme je te le disais, tu m'as bien secouée. Félicitations pour ça, même si je boude un peu. :mrgreen:
Haha, mais c'était moins prévisible la nomination de Levi... On s'attendait tout sauf à ça :lol:
Hum, oui, il aurait pu discuter plus, évidemment, mais... ils l'auraient tout de même embarqué. Après, il aurait été en meilleure forme s'il s'était rendu bien gentiment, c'est sûr :roll: (mais ça ne ressemblerait pas trop à Al x') )
Ben il veut savoir ce qui s'est passé, tu comprends ? :roll: M'enfin, ça reste bête de sa part =D Et Vasilias reste la source d'informations principale s'il veut essayer de comprendre ce qui s'est passé...
Bon, maintenant, il a plus le choix d'y aller ou pas, au moins :lol: (le scénario est un peu à côté de la plaque à partir de maintenant, je l'avoue (déjà avant en fait...))
Je comprends bien, ne t'inquiète pas XD Oh, surtout si tu t'imagines qu'il va subir des traitements glauques derrière :D

Haha, merci :lol: Héhé, ne boude pas trop ! :P

Merci beaucoup pour ton passage et ton long commentaire ! ;)
vampiredelivres

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par vampiredelivres »

Bon, je t'avoue que pour Levi, je suis allée la chercher loin… :lol:
C'est sûr que s'il s'était rendu, il se serait pas réveillé en pièces détachées, comme ça risque d'être le cas dans son prochain chapitre, mais c'est vrai que de l'autre côté… c'est tellement pas son genre… XD
J'veux bien, mais l'instinct de survie le plus basique te dirait de t'éloigner de l'endroit où on veut ta tête, nan ? Et puis, je suppose qu'il veut retrouver Alice, donc c'est pas en la cherchant dans la capitale, où elle n'est clairement pas, qu'il va réussir. Après, source principale, je comprends ; n'empêche que ce serait tellement plus pratique, un coup de fil dans une époque médiévale… :lol:
Mais non, ça m'a l'air cohérent, pour l'instant ;)
Oh, oui, tu ne peux pas savoir à combien j'ai imaginé de trucs médiévaux biiiiien sadiques et violents/douloureux… :twisted:
C'est déjà oublié, ne t'en fais pas ^-^
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par cochyo »

louji a écrit :
DanielPagés a écrit :
Quelques remarques :
Je me rappelais ses complaintes (chantait-elle ? je ne me souviens pas et je voudrais pas dire de bêtise...Une complainte c'est une chanson populaire Sinon, ça serait plutot "ses plaintes, ses lamentations, ses doléances")

- Ah, elle chantonne, pour se détendre, mais rien d'aussi sérieux qu'un chant complet comme une complainte... C'est une erreur de ma part, je pensais que complainte était un synonyme de plainte ;)
Sans vouloir vous offenser mais complainte signifie .... les deux.
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par DanielPagés »

cochyo a écrit :
louji a écrit :
DanielPagés a écrit :
Quelques remarques :
Je me rappelais ses complaintes (chantait-elle ? je ne me souviens pas et je voudrais pas dire de bêtise...Une complainte c'est une chanson populaire Sinon, ça serait plutot "ses plaintes, ses lamentations, ses doléances")

- Ah, elle chantonne, pour se détendre, mais rien d'aussi sérieux qu'un chant complet comme une complainte... C'est une erreur de ma part, je pensais que complainte était un synonyme de plainte ;)
Sans vouloir vous offenser mais complainte signifie .... les deux.
Suis toujours ouvert à toute discussion si on me dit "tu" :lol:

En droit seulement et dans un cas précis :
◆Chanson populaire de caractère plaintif sur un sujet tragique ou malheureux.
◆[DROIT] Action en justice d’un possesseur d’immeuble dont la possession est troublée.
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Bon, je t'avoue que pour Levi, je suis allée la chercher loin… :lol:
C'est sûr que s'il s'était rendu, il se serait pas réveillé en pièces détachées, comme ça risque d'être le cas dans son prochain chapitre, mais c'est vrai que de l'autre côté… c'est tellement pas son genre… XD
J'veux bien, mais l'instinct de survie le plus basique te dirait de t'éloigner de l'endroit où on veut ta tête, nan ? Et puis, je suppose qu'il veut retrouver Alice, donc c'est pas en la cherchant dans la capitale, où elle n'est clairement pas, qu'il va réussir. Après, source principale, je comprends ; n'empêche que ce serait tellement plus pratique, un coup de fil dans une époque médiévale… :lol:
Mais non, ça m'a l'air cohérent, pour l'instant ;)
Oh, oui, tu ne peux pas savoir à combien j'ai imaginé de trucs médiévaux biiiiien sadiques et violents/douloureux… :twisted:
C'est déjà oublié, ne t'en fais pas ^-^
Oui, mais c'est un sacré coup de surprise et c'est bien sympa d'être pris de court ainsi :D
Exactement :lol:
Oui, il veut retrouver Alice, mais, comme il n'a aucune idée d'où elle est, il va chercher des infos à Vasilias, là où il l'a rencontrée, là où il a rencontré Ace (qu'Al soupçonne d'avoir "kidnappé" Alice), et là où des gens les ont vus ensemble... Après, il ne sait pas du tout qu'elle n'est pas à Vasilias haha :D
Tu m'étonnes... "Ouais, Alice, t'es où ? L'autre taré t'a embarquée de force ? Bouge pas, j'arrive" :lol:
Pour l'instant... :roll:
Ça me fait penser à un musée de la torture que j'ai visité à Prague... C'était... instructif :roll

DanielPagés a écrit :
Suis toujours ouvert à toute discussion si on me dit "tu" :lol:
Il est sacré le "tu" avec Daniel :D

Encore bon anniversaire :P
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par vampiredelivres »

Beeen… dans la logique de son raisonnement, c'est vrai que c'est logique. Dans la logique du lecteur, on a juste envie de s'arracher les cheveux en le voyant faire. :lol:
C'est vrai que les inventions actuelles simplifieraient tellement la moitié des histoires… Frodon qui prend l'avion direction le Mordor, saute en parachute juste au-dessus du volcan pour balancer l'anneau droit dedans, et rentre tranquillement en voiture… :lol: (Désolée, j'ai parlé de Tolkien en long, en large et en travers, récemment XD)
Ce n'était pas méchant, le "pour l'instant", je suis sûre que tu t'en sortiras très bien ^-^
Moi j'ai pas eu la chance de voir un musée entièrement dédié à ça, mais… Wikipédia et internet sont des sources tout aussi sympathiques… surtout quand tu tombes sur des vidéos… :? :roll:
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Beeen… dans la logique de son raisonnement, c'est vrai que c'est logique. Dans la logique du lecteur, on a juste envie de s'arracher les cheveux en le voyant faire. :lol:
C'est vrai que les inventions actuelles simplifieraient tellement la moitié des histoires… Frodon qui prend l'avion direction le Mordor, saute en parachute juste au-dessus du volcan pour balancer l'anneau droit dedans, et rentre tranquillement en voiture… :lol: (Désolée, j'ai parlé de Tolkien en long, en large et en travers, récemment XD)
Ce n'était pas méchant, le "pour l'instant", je suis sûre que tu t'en sortiras très bien ^-^
Moi j'ai pas eu la chance de voir un musée entièrement dédié à ça, mais… Wikipédia et internet sont des sources tout aussi sympathiques… surtout quand tu tombes sur des vidéos… :? :roll:
La logique du lecteur amène à vouloir la mort de beaucoup de monde tant on est en rage contre les personnages :lol: Désolée de faire subir ça :roll:
Oula, tu m'étonnes... Ça réglerait pas mal de soucis :lol: (oh, pas de soucis, tu prends bien les exemples que tu veux :P )
Ah, je sais bien, t'inquiète pas ! :D Je fais juste de l'auto-dérision (justifiée XD) !
Je veux bien te croire... Des vidéos ? Mais qu'est-ce que tu regardes sur Internet rhô ? :lol:
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par cochyo »

DanielPagés a écrit :
Suis toujours ouvert à toute discussion si on me dit "tu" :lol:

En droit seulement et dans un cas précis :
◆Chanson populaire de caractère plaintif sur un sujet tragique ou malheureux.
◆[DROIT] Action en justice d’un possesseur d’immeuble dont la possession est troublée.
Ca va etre complique pour le tu en revanche pour la complainte je suis d'accord de nos jours par contre en ancient francais le mot complainte s'utilisais (avec une prononciation legerement mais on reconnait) pour une simple plainte.
PS : Desole si il n'y a aucun accent, etant en Angleterre je n'ai pas acces a un clavier en disposant.
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par vampiredelivres »

C'est pas faux… j'aurais probablement buté pas mal de personnages si j'avais juste pu le faire d'un claquement de doigts, juste pour simplifier un peu les choix et réduire les possibilités… :twisted: Pas de souci, faut bien rager de temps à autre. XD
Euh… est-ce que tu veux vraiment savoir ? :P Nan, plus sérieusement, la vidéo de LinksTheSun sur la torture est pas mal, gentiment censurée sur les détails les plus gore (ce qui ne t'empêche pas de les imaginer), mais il y a d'autres trucs (et sites) tordus sur internet… :lol:
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :C'est pas faux… j'aurais probablement buté pas mal de personnages si j'avais juste pu le faire d'un claquement de doigts, juste pour simplifier un peu les choix et réduire les possibilités… :twisted: Pas de souci, faut bien rager de temps à autre. XD
Euh… est-ce que tu veux vraiment savoir ? :P Nan, plus sérieusement, la vidéo de LinksTheSun sur la torture est pas mal, gentiment censurée sur les détails les plus gore (ce qui ne t'empêche pas de les imaginer), mais il y a d'autres trucs (et sites) tordus sur internet… :lol:
Oula, oui, tu m'étonnes :lol:
Hum, je l'ai jamais vue en entier, mais j'en ai beaucoup entendu parler et vu quelques extraits... Si un jour j'ai besoin de réponses... :lol:
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

Bonjour/bonsoir !
Ce chapitre apporte quelques réponses, mais en pose aussi de nouvelles haha... :)




Chapitre 14
Alice



An 500 après le Grand Désastre, 2e mois de l’été, au nord-ouest du lac Ishalgen, Terres de l’Ouest.



La sueur dégoulinait de mon front jusqu’à mes pieds. Le soleil de fin d’après-midi me vrillait le crâne, mais il ne m’empêchait pas de continuer ma tâche. Seulement vêtue de ma chemise dont j’avais déchiré les manches, de mon pantalon retroussé jusqu’aux genoux et de mes chaussures, je trimais à l’ombre des sous-bois. Ma gorge me brûlait et mes épaules semblaient prêtes à se disloquer d’une seconde à l’autre.
C’était le deuxième trou. Et j’en avais encore pour des heures de creuser. Le premier contenait déjà le corps d’Errick. J’avais voulu l’enterrer avant les autres. Ce n’était pas juste. Mais plus rien n’était juste dans ce monde.

Il m’avait fallu un jour complet pour ramener les gardes jusqu’à la maison abandonnée où Ace Wessex Bastelborn voulait que je restasse. Je m’étais aidée des chevaux, mais hisser les corps inertes sur leur dos avait été une tâche ardue. Je n’étais pas bien grande, menue et avec des bras faibles. Il m’avait fallu deux bonnes heures, à réfléchir à des stratagèmes pour me faciliter les choses. Une fois les corps installés sur deux montures, je les avais menées par la bride sur le chemin que nous avions emprunté pour fuir. Le soir, j’avais encore pleuré. Une fois les larmes taries, je m’étais attelée à la tâche. L’odeur n’allait pas tarder à affluer, surtout avec la chaleur du jour. J’avais récupéré l’un des outils que l’on avait utilisés pour enterrer les précédentes victimes du comte – ou quoi qu’il fût.
La moitié de la tombe d’Errick était prête au petit matin. Épuisée, je m’étais assoupie à l’ombre de la cabane et j’avais repris ma tâche par la suite. Le soir, le corps d’Errick reposait au fond du trou. J’avais usé de mes dernières forces pour le recouvrir de terre puis je m’étais effondrée à côté, rongée de fatigue jusqu’à l’âme.

Presque une journée s’était écoulée depuis. J’allais enterrer la garde brune, dont je ne me rappelais pas le nom. C’était elle la plus blessée des trois restants et son corps pouvait être gagné par la pourriture très rapidement.
Je m’accordai une pause et me laissai choir au bord du monticule de terre que j’avais formé. Mes mains moites tremblaient de douleur. Elles étaient couvertes d’ampoules et d’entailles. Avec un tremblement nerveux dans la lèvre inférieure, je m’essuyai le front et les yeux. C’était si dur. Plus dur que tout ce que j’avais vécu. J’aurais aimé m’allonger par terre, regarder le jeu du soleil dans les feuilles, fermer les paupières et ne plus jamais les rouvrir.
Avec un geignement, je me claquai les joues. Non, je ne pouvais pas laisser tomber. Pas avant qu’ils ne soient tous enterrés. Je leur devais au moins cela.
J’attrapai la gourde près de moi et avalai quelques gorgées précieuses. J’inspirai l’air chaud, expirai puis me relevai. L’outil me sembla plus lourd que jamais lorsque je le soulevai. Serrant les dents, je recommençai à creuser la terre.
— Vous savez que c’est inutile et, pourtant, vous continuez.
La gorgée nouée, je me figeai. Il était de retour. Je ne l’avais pas entendu arriver.
Prudemment, je levai les yeux. Le comte me toisait avec perplexité, assis en hauteur sur le mur de la maison qui s’était effondré. Sa chevelure blanche brillait comme neige au soleil. Sa peau claire ne semblait pas subir l’attaque de l’astre brûlant.
Il eut un geste dédaigneux.
— Je vous ai déjà dit que c’était inutile. Les enterrer ou les laisser à l’air libre ne fait aucune différence aux yeux de Lefk. Il prendra soin d’eux. Il sait.
— Qui sait quoi ? soufflai-je d’un ton interdit.
— Lefk sait dans quel but ces humains sont morts. Il se fiche de savoir s’ils sont morts en héros, guerrier ou simple victime. Dans l’honneur ou la honte. Ils sont morts car je l’ai décidé. Et Lefk respecte ma volonté.
— Mais…
Je me tus. Il n’y avait rien pour expliquer le comportement de cet… individu. Il se faisait l’égal des Dieux, parlait d’eux comme s’il les avait côtoyés. Et…
— Êtes-vous un Dieu ?
Ace Wessex Bastelborn, qui s’était mis à toiser les branches d’un arbre avec intérêt, leva la main.
— Un instant.
Perplexe, je lâchai l’outil qui m’avait aidée à creuser et suivis des yeux ce qu’il fixait. Je ne vis rien, si ce n’était un oiseau au milieu des feuilles d’un vert chatoyant. Que faisait-il ? Le volatile observait lui aussi le comte. C’était comme s’ils échangeaient d’une quelconque manière.
Soudain, le comte se tourna vers moi.
— Qu’avez-vous dit ?
Je sursautai, baissai le nez puis marmonnai :
— Êtes-vous un Dieu ?
Il me toisa avec amusement. Puis secoua la tête.
— Non.
— Mais, vous… Les éléments… L’eau, la glace, alors que vous êtes un Noble ?
— Les Élémentalistes de Mor Avi ont quelques… avantages.
Confuse, je ne répondis rien. Je n’avais jamais su pour l’existence d’Élémentalistes dans les Terres au-delà des Mers ; il m’avait toujours semblé que nous n’étions présents que sur le continent d’Oneiris. Qu’il en existât ailleurs ne me surprenait pas tant que cela, mais qu’ils furent si puissants et que nous n’en eusses jamais entendu parler… Formaient-ils une petite communauté discrète qui souhaitait garder leurs pouvoirs secrets ? Mais, dans ce cas-là, pourquoi le comte les avait-il quittés pour rejoindre Oneiris ? Pourquoi avait-il caché ses vraies capacités, ne montrant à mon père que ce qu’il souhaitât voir ?

Alors que j’étais perdue dans mes pensées, j’entendis un son étrange derrière moi. On aurait dit un écoulement mêlé à un frottement. Étonnée, je me retournai et fixai avec consternation la terre se retirer d’elle-même du trou que j’avais commencé à creuser. Quand il fut assez grand, le sol se mit à se tirailler juste à côté. En deux minutes, une troisième tombe s’était formée à côté. Puis, dans la même logique, une quatrième apparut.
— Cela vous facilitera la tâche. (Je jetai un regard au comte. Il regardait ailleurs.) Ne perdez pas plus de temps pour ces détails.
Il sauta au bas du mur et s’en alla d’un pas tranquille.
Merci, songeai-je, sans oser le prononcer à voix haute.
Le soir, tous les gardes étaient enterrés. Je leur accordai à chacun une bénédiction, posai une pierre ronde au bas de la tombe de chacun d’entre eux et restai assise devant les monticules jusqu’à ce que le soleil se couchât.

Alors que la lune brillait dans le ciel, le comte revint. Son visage avait une expression satisfaite. Sans un mot, il s’installa sur une couverture non loin de moi, les jambes croisées comme un enfant.
— Où allons-nous ?
— Vous le saurez bientôt. Vous feriez mieux de dormir ; vous êtes si fragiles ici.
Je lui lançai un regard sec, mais il fixait les arbres dansant sous la lune. Il pouvait bien parler, avec sa charpente délicate et sa silhouette mince. Achalmy était bien plus costaud.
Non, ne pense pas à lui.
— Est-ce que vous allez me tuer ?
Je l’entendis inspirer bruyamment, comme agacé. Finalement, il daigna poser les yeux sur moi. Son visage était plongé dans l’ombre et je n’arrivais pas bien à deviner ce qu’il ressentait.
— Il y a de grandes chances que vous mourriez, en effet, mais pas nécessairement de ma main. (Ma gorge se serra douloureusement.) Vous êtes destinée à mourir, Alice Tharros.
— Destinée ?
— Oui.
— Pourquoi ? m’exclamai-je avec colère.
— Parce que la Prophétie dit ainsi. Vous êtes l’Élue de l’Ouest, destinée à mourir. À être sacrifiée.
Le choc me laissa muette. Qu’est-ce qu’il racontait ?
— Vous êtes fou, lui assenai-je avec irritation. Il n’y a ni Prophétie, ni Élus. Les derniers ont disparu avec le Grand Désastre.
Je vis un éclair de douleur lui traverser le visage, mais il se reprit. Malgré tout, sa voix tremblait légèrement de colère lorsqu’il reprit :
— Ici, oui. Sur Mor Avi, non.
— Pardon ?
— Nous avons une Prophétie. Qui concerne Oneiris, ses habitants et ses Dieux.
— Pourquoi à Mor Avi ?
— C’est ainsi. Peut-être car les Dieux ne vous faisaient plus confiance après le Grand Désastre. Peut-être qu’ils ont préféré les Terres au-delà des Mers à Oneiris.
— C’est insensé, marmonnai-je en secouant la tête.
— Votre père m’a cru, en tout cas.
Une sueur froide me remonta le dos.
— Qu’avez-vous dit ?
Cette fois, il m’adressa un sourire penaud.
— Votre père m’a cru, princesse Alice. Il a été charmé par mes mots. La Prophétie l’a grandement intéressé lorsque je lui en ai parlée il y a des années. Il a décidé de me faire confiance. Le Roi a accepté de sacrifier sa propre fille pour la Prophétie.
Ce fut comme si de la terre venait d’envahir ma bouche. Avec l’impression d’étouffer, d’avoir le soleil dans la tête et le feu dans l’estomac, je dévisageai le Noble.
Non. Non…
Je battis des cils, mais les larmes envahirent quand même mes yeux. Non, il ne pouvait pas avoir fait ça…
Papa, non.
Soudain, tout s’emboîta. Avec horreur, je voyais les événements prendre une suite logique, implacable. Il y a dix ans, Ace Wessex, marchand des Terres au-delà des Mers, s’était présenté au Château du Crépuscule. Lorsqu’il avait manifesté la faculté de faire appel aux vents et à la foudre, mon père lui avait accordé un titre et les terres de Bastelborn.
Six ans plus tard, ma famille commençait à s’éloigner de moi. Petit à petit, ils m’avaient exclue du cercle familial, jusqu’à l’apogée de cette année, où j’avais décidé de fuir.
À mes yeux, il n’y avait eu aucune justification valable à cette exclusion. J’avais travaillé avec assiduité toutes mes leçons, savantes ou guerrières ; j’avais écouté les Nobles se plaindre pour mille raisons et regardé mon père appliquer son jugement dans l’objectif de lui succéder un jour. Attachée à mon petit frère, j’avais fait au mieux pour lui offrir une enfance riche et joyeuse. Ma mère avait été fière de moi, mon père satisfait. Puis, vers mes treize ans, mes parents avaient lentement commencé à me pousser sur le côté, s’intéressant vivement à Ash, me faisant comprendre que j’étais idiote, incapable et sûrement pas digne du trône.
Deux ans plus tard, ils me fiançaient de force à Dastan Samay.
Je fronçai les sourcils. Pourquoi me marier si j’allais être sacrifiée… ?
— Qui sont les autres Élus ? demandai-je, sentant l’horreur monter en moi.
Comme s’il avait attendu la question tout ce temps, le Noble esquissa un sourire fourbe.
— Il y en a pour chaque Terre d’Oneiris. Un pour représenter chaque Dieu. L’Est, pour Galadriel, l’Ouest pour Kan, le Sud pour Eon et le Nord pour Lefk. Tous Élémentalistes, pour faire honneur à Aion.
J’attendis la suite, la sueur envahissant ma nuque et mes paumes. J’étais terrifiée. Terrifiée par ses prochaines paroles. Terrifiée d’avoir été trahie par ma famille. Terrifiée de devoir être sacrifiée.
— Quatre personnes, reprit le comte en se languissant de ma peur. Un éminent représentant de chaque Terre : la princesse de l’Ouest pour Kan, toi-même, chère Alice ; un Sage pour Galadriel, un Chasseur pour le Nord et… l’Impératrice pour le Sud.
La nausée me gagna. Non, ils ne pouvaient pas…
— L’Impératrice ne se laissera jamais faire ! répliquai-je avec véhémence.
— Sauf si elle est persuadée par son frère qu’ils vont aller organiser un certain mariage.
Ses mots me tordirent l’estomac en deux. Combien de personnes étaient impliquées ?
— Dastan Samay est de mèche avec vous.
— Bravo, princesse !
Son ton moqueur me rendit furieuse. On ne parlait avec plaisanterie de trahison et de sacrifice. Ces barbaries n’auraient pas dû exister à notre époque.
Horripilée, je me levai.
— Il va vraiment sacrifier sa propre sœur ?
— Eh oui. (Il m’adressa un regard amusé.) Je vous rappelle que votre propre père compte aussi vous sacrifier.
Je m’efforçai à rester calme. Il se jouait de moi. Et, de toute manière, je ne pouvais rien contre lui. Autant rester maîtresse de moi-même et essayer d’avoir le plus d’informations possible.
— Pour ce qui est des autres Élus… Vous ne connaissez pas l’Oriental, mais le Chasseur devrait vous dire quelque chose, reprit le Noble avec nonchalance.
Un froid terrible m’envahit. Les visages d’Achalmy, de son père et de son ancien maître m’apparurent. Lequel ?
Par les Dieux, aucun.
Le visage du comte se plissa dans une moue moqueuse.
— Vous n’aurez pas eu l’occasion de passer beaucoup de temps ensemble, mais, dans la mort, vous pourrez vous tenir côte à côté, main dans la main.
Abattue, je me laissai choir sur ma couverture. C’était impossible. Mes yeux déjà humides se gonflèrent de larmes et je me mis à sangloter comme une petite fille.
C’était Al, l’Élu du Nord.


Dernière modification par louji le mer. 10 juil., 2019 9:55 pm, modifié 4 fois.
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par vampiredelivres »

Coucou !

Première réaction : ah, enfin des réponses ! :lol:
Non, plus sérieusement, c'est sympa d'enfin savoir ce qu'il en retourne. Mais du coup, je suis déçue qu'Ace ne soit pas Aion (à moins qu'il ait juste menti ?), et totalement dégoûtée par le père d'Alice. Je ne l'aimais pas déjà au début, mais c'était juste une impression diffuse, je ne savais pas trop d'où ça venait. Là, merci, tu as mis de bonnes raisons pour que je déteste ce… Rhaah, censure. :lol:
Le problème, du coup, c'est que comme Al s'est fait capturer… il va être mené directement au lieu de sacrifice par le père d'Alice ? Nan nan nan… Pas cool ! :?
Bizarrement, j'ai hâte de rencontre Dastan… J'avais un peu de sympathie pour lui, vu comment Al et Alice parlaient de lui au tout début de ton histoire, quand elle râlait contre son mariage forcé, mais là, je ne suis plus trop sûre de l'aimer… Bref, tu as fait basculer toutes mes convictions. C'est très perturbant. :mrgreen:

J'ai hâte de voir ce que ça va donner dans la suite !
À bientôt ;)
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Coucou !

Première réaction : ah, enfin des réponses ! :lol:
Non, plus sérieusement, c'est sympa d'enfin savoir ce qu'il en retourne. Mais du coup, je suis déçue qu'Ace ne soit pas Aion (à moins qu'il ait juste menti ?), et totalement dégoûtée par le père d'Alice. Je ne l'aimais pas déjà au début, mais c'était juste une impression diffuse, je ne savais pas trop d'où ça venait. Là, merci, tu as mis de bonnes raisons pour que je déteste ce… Rhaah, censure. :lol:
Le problème, du coup, c'est que comme Al s'est fait capturer… il va être mené directement au lieu de sacrifice par le père d'Alice ? Nan nan nan… Pas cool ! :?
Bizarrement, j'ai hâte de rencontre Dastan… J'avais un peu de sympathie pour lui, vu comment Al et Alice parlaient de lui au tout début de ton histoire, quand elle râlait contre son mariage forcé, mais là, je ne suis plus trop sûre de l'aimer… Bref, tu as fait basculer toutes mes convictions. C'est très perturbant. :mrgreen:

J'ai hâte de voir ce que ça va donner dans la suite !
À bientôt ;)
Hello :)

Haha, oui, elles étaient attendues ces explications :lol:
Tu m'étonnes, depuis le temps que vous êtes dans le flou héhé Ça apporte quelques réponses quand même ;) Le père d'Alice, c'était un peu couru d'avance... Je laissais planer (enfin, j’essayais...) une aura un peu mauvaise autour de lui, avec l'opinion d'Alice, pour tenter d'amorcer le truc x) (pareil pour Dastan, du coup!).
Muaha, tu vas voir... ;)
Dastan... Je vais essayer de le traiter plutôt correctement, car... il a des motivations différentes de celles du père d'Alice. Enfin, je vais rien dire, je verrai bien comment je me débrouille avec lui :roll: Mais j'aimerais faire en sorte que vous le détestiez moins que le Roi :lol: (à vrai dire, Al avait tendance à le défendre, car il le voit comme le frère d'une impératrice qui dirige un empire matriarcal, donc comme, on pourrait s'y attendre, à quelqu'un qui traite bien les femmes et les respecte. C'est Alice qui peut pas se le voir :lol: (encore moins maintenant)).
Désolée si je t'ai perturbée, c'est vrai que ce chapitre prend un peu de court :lol:

Merci pour ton enthousiasme, ton commentaire et ton passage, ça fait toujours autant plaisir =)
A bientôt ^-^
vampiredelivres

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par vampiredelivres »

On a bien attendu pour les avoir, quand même ! Même si, bon, je reste déçue qu'Ace ne soit pas Aion. Ceci dit, je ne démordrai pas tout de suite de l'idée qu'il puisse avoir menti sur son identité. :lol: (Ou alors est-ce qu'il ne serait pas une réincarnation humanoïde d'Aion, qui n'en a pas conscience, mais qui œuvre pour son retour ? Hummm… :ugeek: )
C'était réussi, crois-moi, dès le début, je ne le sentais pas, papounet. Mais bon, ça craint quand même, il me fait penser à Agamemnon qui est prêt à sacrifier sa fille, Iphigénie… T'es pas en train de nous écrire une tragédie grecque/fantasy, quand même ?! :P
Fourbe, qu'est-ce que tu nous prépares ?
En principe, ça ne devrait pas être compliqué de moins détester Dastan… Pour le moment – bon, mis à part qu'il envoie sa sœur au bûcher, au figuré – il avait pas forcément l'air d'être trop mauvais… me demande bien ce qu'il veut… Tu me perturbes. Mais c'est cool. :mrgreen:
Mais de rien, ça fait toujours autant plaisir de te lire :)
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :On a bien attendu pour les avoir, quand même ! Même si, bon, je reste déçue qu'Ace ne soit pas Aion. Ceci dit, je ne démordrai pas tout de suite de l'idée qu'il puisse avoir menti sur son identité. :lol: (Ou alors est-ce qu'il ne serait pas une réincarnation humanoïde d'Aion, qui n'en a pas conscience, mais qui œuvre pour son retour ? Hummm… :ugeek: )
C'était réussi, crois-moi, dès le début, je ne le sentais pas, papounet. Mais bon, ça craint quand même, il me fait penser à Agamemnon qui est prêt à sacrifier sa fille, Iphigénie… T'es pas en train de nous écrire une tragédie grecque/fantasy, quand même ?! :P
Fourbe, qu'est-ce que tu nous prépares ?
En principe, ça ne devrait pas être compliqué de moins détester Dastan… Pour le moment – bon, mis à part qu'il envoie sa sœur au bûcher, au figuré – il avait pas forcément l'air d'être trop mauvais… me demande bien ce qu'il veut… Tu me perturbes. Mais c'est cool. :mrgreen:
Mais de rien, ça fait toujours autant plaisir de te lire :)
Oui, c'est vrai... :roll: Ah, je te laisserai découvrir tout ça dans la suite ;) (la vache, tu creuses loin, n'empêche ! :lol: )
Hahaha :lol: Non, je n'ai pas les balls de faire du greco-tragique :D Je reste plus dans la simplicité x')
Rien... :roll:
J'essaierai de bien exposer ses idées et motivations, histoire de x)
DanielPagés

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par DanielPagés »

Arfff ! :cry: Non, mais c'est pénible cette cruauté chez les filles qui écrivent des histoires !! Enfin, bon heureusement que la fin est encore loin et qu'en principe on ne sacrifie pas ses héros...
Des réponses, des réponses ? Ben ça soulève surtout des nouvelles questions !! :lol:
Heureusement Deus in machina...

Du coup j'ai pas été attentif jusqu'au bout à ce qui va pas !!

J'avais noté ça :
- Je m’étais aidée des cheveux, mais hisser les corps inertes sur leur dos... :lol:
- Il se fiche de savoir s’ils sont morts en héros ou en victimes. un mort en héros est aussi une victime... on meurt en héros ou en lâche par exemple. Ou alors on parle de victime collatérale si elle est morte par hasard...
- je lâchai mon outil de creusement creusement je trouve que c'est pas terrible employé comme ça... on parle du creusement du canal de panama mais un outil de creusement ça me fait bizarre. Pourquoi pas je lâchai ma pelle (ou ma pioche) ?
- il m’avait toujours semblé que nous étions propres au continent d’Oneiris. ça c'est pas très clairement exprimé...
- et regardé mon père abattre son jugement dans l’objectif de lui succéder un jour. gloups, pas trop compris :lol:


♡♡♡
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par cochyo »

Tres sympa ! On comprend donc pourquoi le roi le fait chercher.
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :Arfff ! :cry: Non, mais c'est pénible cette cruauté chez les filles qui écrivent des histoires !! Enfin, bon heureusement que la fin est encore loin et qu'en principe on ne sacrifie pas ses héros...
Des réponses, des réponses ? Ben ça soulève surtout des nouvelles questions !! :lol:
Heureusement Deus in machina...

Du coup j'ai pas été attentif jusqu'au bout à ce qui va pas !!

J'avais noté ça :
- Je m’étais aidée des cheveux, mais hisser les corps inertes sur leur dos... :lol:
- Il se fiche de savoir s’ils sont morts en héros ou en victimes. un mort en héros est aussi une victime... on meurt en héros ou en lâche par exemple. Ou alors on parle de victime collatérale si elle est morte par hasard...
- je lâchai mon outil de creusement creusement je trouve que c'est pas terrible employé comme ça... on parle du creusement du canal de panama mais un outil de creusement ça me fait bizarre. Pourquoi pas je lâchai ma pelle (ou ma pioche) ?
- il m’avait toujours semblé que nous étions propres au continent d’Oneiris. ça c'est pas très clairement exprimé...
- et regardé mon père abattre son jugement dans l’objectif de lui succéder un jour. gloups, pas trop compris :lol:


♡♡♡
Mais non, je ne suis pas cruelle ! :cry: La fin n'est plus si loin au final :lol: Mais j'ai dans l'idée d'écrire un tome 2, donc pour la survie des héros, c'est plutôt encourageant... ;)
C'est vrai... :P

Tu as déjà relevé quelques petites choses, c'est gentil :D

- Oui, on me l'a fait remarquer, j'ai oublié de corriger sur Booknode... :roll: C'est mignon, comme faute, on va dire :roll:
- En effet, la formulation est mauvaise ^^
- Oui, si je n'avais pas précise, c'était parce que c'était un outil fabriqué à la main précédemment par les soldats, alors je ne sais pas si c'était une pelle ou pioche... :roll:
- Je vais chercher autre chose, merci :)
- Ah mince... Je vais trouver une autre formulation ;)

Merci beaucoup pour ton passage, Daniel, ça me fait toujours autant plaisir :D
A bientôt, bises ;)
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

cochyo a écrit :Tres sympa ! On comprend donc pourquoi le roi le fait chercher.
Hello ! ^^

Merci beaucoup :D

Oui, haha, ça explique pourquoi l'Ouest est à la recherche d'Al... ;)
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par Florance »

— Je vous ai déjà dit que c’était inutile. Les enterrer ou les laisser à l’air libre ne fait aucune différence aux yeux de Lefk.

Il prendra soin d’eux. Il sait.

— Qui sait quoi ? soufflai-je d’un ton interdit.
Un passage un peu bizarre je trouve.

Sinon, yep des réponses. Bizarrement je n'ai pas trouvé ce passage trop court. Il reste court hein, il n'y a pas la fin de l'histoire ou juste tout le pourquoi du comment.
Ace n'est pas Aion ? C'est quoi son rapport avec lui alors ?
On comprend ce qu'il fait là du coup Ace, mais je trouve quand même qu'on ne le connait pas plus. Et bizarrement, même s'il reste un peu sadique, je n'arrive plus à le détester.
Le roi par contre, il a intérêt à avoir une raison solide et même là je ne sais pas s'il est pardonnable. Je ne sais plus ce qu'on a dit sur le frère, mais il est dans la même situation. Sacrifier sa fille et sa soeur quoi ! On ne devrait avoir le droit que de vouloir se sacrifier soi-même et encore !
Par contre ça donne envie de lire le prologue. Mais il est si long.
Sinon eh bien je trouve que c'est toujours une bonne histoire écrit dans un style agréable, même si un subjonctif m'a surpris. Ca fait bizarre d'en trouver.
C'est vraiment cool ce que fait Alice. Parmi les deux héros c'est elle que je préfère du coup là. Elle fera une princesse et une reine génial il semblerait.
Et sinon, encore tant d'explication à attendre... Snif.
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

Florance a écrit :
— Je vous ai déjà dit que c’était inutile. Les enterrer ou les laisser à l’air libre ne fait aucune différence aux yeux de Lefk.

Il prendra soin d’eux. Il sait.

— Qui sait quoi ? soufflai-je d’un ton interdit.
Un passage un peu bizarre je trouve.

Sinon, yep des réponses. Bizarrement je n'ai pas trouvé ce passage trop court. Il reste court hein, il n'y a pas la fin de l'histoire ou juste tout le pourquoi du comment.
Ace n'est pas Aion ? C'est quoi son rapport avec lui alors ?
On comprend ce qu'il fait là du coup Ace, mais je trouve quand même qu'on ne le connait pas plus. Et bizarrement, même s'il reste un peu sadique, je n'arrive plus à le détester.
Le roi par contre, il a intérêt à avoir une raison solide et même là je ne sais pas s'il est pardonnable. Je ne sais plus ce qu'on a dit sur le frère, mais il est dans la même situation. Sacrifier sa fille et sa soeur quoi ! On ne devrait avoir le droit que de vouloir se sacrifier soi-même et encore !
Par contre ça donne envie de lire le prologue. Mais il est si long.
Sinon eh bien je trouve que c'est toujours une bonne histoire écrit dans un style agréable, même si un subjonctif m'a surpris. Ca fait bizarre d'en trouver.
C'est vraiment cool ce que fait Alice. Parmi les deux héros c'est elle que je préfère du coup là. Elle fera une princesse et une reine génial il semblerait.
Et sinon, encore tant d'explication à attendre... Snif.
Bonjour ! ;) Merci beaucoup pour ton commentaire, ça me fait plaisir de voir ton engouement :D

Pour le passage, c'est une erreur de mis en page, c'est pour ça... :? Le passage est ainsi normalement :
"— Je vous ai déjà dit que c’était inutile. Les enterrer ou les laisser à l’air libre ne fait aucune différence aux yeux de Lefk. Il prendra soin d’eux. Il sait.
— Qui sait quoi ? soufflai-je d’un ton interdit."

Oui, c'est court, et ça reste très évasif, un peu comme une mise en bouche... Ça doit être frustrant, désolée :lol:
Haha, vous verrez bien ! :P
J'essaie d'en faire un personnage un peu énigmatique et indéchiffrable, alors je suis contente que tu soies dans le flou, même si ça doit pas être agréable pour toi :roll:
Ses motivations seront expliquées... M'enfin, pas sûre que ça te plaise ;)
Haha, oui, tu pourras beaucoup mieux deviner éventuellement les intrigues si tu lis le prologue ;) Mais, il est trèèèès long, c'est vrai :roll:
Merci beaucoup ! :D Ah, oui, le subjonctif imparfait... C'est vrai qu'il saute un peu aux yeux :roll:
Oh, je suis vraiment contente de t'entendre dire ça ! Je sais qu'Achalmy n'a pas de mal à trouver ses fidèles et, pour Alice, ça aura mis plus de temps... Mais je tenais à la développer un minimum et à mettre en avant sa prise de conscience... ^-^

Encore un grand merci pour ton super commentaire et à bientôt :mrgreen:
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantasy médiévale]

Message par louji »

Bonjour, bonsoir :)
Avant le chapitre, juste une petite info par rapport au rythme de publication... Jusque-là, je postais un chapitre le vendredi toutes les deux semaines... Mais comme je publie les chapitres plus vite que je n'écris et que j'aimerais conserver un peu d'avance, je ne posterais un nouveau chapitre que lorsque j'en aurais écrit un ^-^
Voilà, j'espère que ce nouveau chapitre va vous plaire ;)
Et encore merci aux personnes qui commentent, votre soutien m'est très précieux =)




Chapitre 15
Achalmy



An 500 après le Grand Désastre, 2e mois de l’été, à quelques lieues de Vasilias, Terres de l’Ouest.



Le soleil s’était à peine levé qu’il me brûlait déjà les os. La nuit avait été fraîche, mais pas assez pour soulager ma gorge sèche et ma peau cuite. J’avais la tête lourde et des courbatures affreuses dans les bras, le dos et les jambes. Ces fichus gardes avaient refusé de me détacher, pour la nuit, du tronc auquel j’étais adossé, les mains liées de l’autre côté.
C’aurait pu être moins désagréable s’ils ne m’avaient pas assoiffé. Dès mon réveil, quelques heures après l’affrontement, le commandant avait bien fait comprendre à ses gardes qu’aucune goutte d’eau ne devait entrer en contact avec moi. Le liquide était non seulement la source de mes pouvoirs, mais aussi un bon moyen de me rendre inoffensif. Après tout, l’estomac vide et la gorge sèche, je n’étais pas en mesure de tenter une fuite.

Il y avait eu trois nuits depuis ma capture. Nous aurions pu arriver à Vasilias hier soir, mais les blessés avaient besoin de repos et j’avais bien fait comprendre qu’il faudrait me traîner ou me porter si l’on ne me laissait pas dormir. Car je n’avais que ça à faire. En presque trois jours, le commandant m’avait donné de quoi survivre et c’était tout : une quantité d’eau qui aurait pu tenir dans ma paume et un quignon de pain. Cette insuffisance alimentaire me rendait aussi faible qu’un vieillard et lent. Ma tête pesait lourd sur mes épaules meurtries.
Une garde parmi les troupes qui possédait des connaissances en guérison s’était occupée de mes blessures. J’avais la moitié du corps bandé et la perte de sang était un obstacle de plus sur le chemin de ma liberté.
Mon épaule gauche me lançait particulièrement. La flèche qui s’était plantée dedans avait déchiré les tissus et les muscles, et seul mon os l’avait empêchée de ressortir de l’autre côté. Mon bras tiré en arrière ne facilitait pas la guérison. Lorsque j’en avais fait part au commandant Wilson, il avait grogné qu’il ne me donnerait aucune raison de m’échapper. Et il ajoutait que je devais m’estimer heureux de ne pas être trop amoché ; que mon nez ne s’était pas cassé sous ses attaques, ni aucun de mes os. Avec dépit, je reconnaissais que je ne m’en étais pas trop mal sorti. Je me rappelais ma souffrance après l’attaque du camp par le comte. Je n’avais aucune envie d’expérimenter de nouveau les os brisés et les excès de fièvre.

J’avais si soif que ma bouche me semblait pleine de poussière. Le camp se réveillait doucement et les soldats qui avaient monté la garde allèrent se reposer avant le départ définitif. Morose, je regardai deux hommes boire goulument le contenu d’une gourde et croquer dans des fruits bien mûrs et juteux. Mon estomac gargouilla bruyamment, m’arrachant un soupir agacé.
Je toisai une femme qui s’étirait près de moi. Après avoir longuement baillé, elle se baissa pour récupérer sa gourde. Elle la dévissa, en avala trois gorgées, puis soupira de plaisir. Fronçant les sourcils, je me concentrai sur l’objet dans sa main et essayai de sentir son contenu. Je pouvais presque ressentir la danse de l’eau dans le contenant. Mon ventre me tirailla alors que je me concentrais un peu plus. Bientôt, une migraine tapa contre ma tempe droite, mais je l’ignorai. Puis, accompagnée d’un cri surpris de la garde, l’eau sortit de la gourde, comme aspirée par une force invisible. Ne pouvant retenir un sourire, je l’attirai à moi.
Le liquide m’avait presque atteint qu’un puissant souffle le balayait loin de moi. La bourrasque souleva de la poussière, qui se logea dans mes yeux et ma gorge. À moitié étouffé, je toussai et secouai la tête dans une vaine tentative de me débarrasser des particules. Quand je rouvris des yeux larmoyants, la main calleuse du commandant Wilson m’agrippa sans douceur le menton. Son regard lançait des éclairs.
— Achalmy Dillys, je t’en prie, n’empire pas ta situation. (Comme je lui montrais une expression farouche tout en retroussant la lèvre supérieure, sa poigne se fit plus ferme.) Jeune homme, j’imagine bien que tu es furieux d’être traité ainsi, mais nous n’avons pas d’autre choix. Un peu d’eau et tu pourrais faire de sacrés dégâts.
Sans me laisser le temps de lui répondre, il se détourna de moi en me lâchant. Il récupéra la gourde des mains tremblantes de la femme et en inspecta le fond. Visiblement satisfait, il s’approcha de moi et posa un genou à terre à mes côtés.
— Il reste un fond d’eau. Je vais te le donner. Tu ne tiendrais pas la journée sous le soleil, autrement. (Il attrapa ma tresse et s’en servit pour plaquer mon crâne contre le tronc. Je déglutis difficilement.) Ne t’avise pas de faire une bêtise.
Il approcha la gourde de mes lèvres. Comme le liquide se trouvait au fond, je dus tirer encore un peu de force de mes pouvoirs pour le faire glisser jusqu’à ma bouche. La sensation de l’eau sur ma langue asséchée et dans ma gorge irritée fut divine.
D’un geste brusque, il recula la bouteille et la jeta à la garde, qui me toisait d’un air méfiant. Je souris alors que l’eau fraîchement avalée me faisait toussoter. Même réduit à l’état d’un simple homme sans pouvoirs, ni armes, ni force, attaché et surveillé par son commandant, j’effrayais un soldat. J’avais dû faire une sacrée démonstration de mes capacités lors de ma capture.
— Combien ? croassai-je d’une voix rauque.
Interdit, le commandant me toisa en silence. Agacé, j’avalai ma salive puis repris :
— Combien de vos gardes sont morts ?
Une dizaine de soldats m’avait entendu. Je vis les regards s’enflammer, la colère leur crisper les traits, le sentiment de vengeance leur faire agripper les manches de leurs armes. D’un mouvement sec, Neil Wilson leva la main, me toisant sans émotion.
— Il vous teste, soldats. Résistez à l’envie de l’étriper. Bientôt, vous verrez notre roi lui trancher la gorge et le pendre au-dessus du port. Bientôt, vous verrez le soleil brûler son cadavre et les mouettes se nourrir de sa chair. Soyez patients et vos camarades seront vengés. En même temps que notre princesse.
Ce n’était pas pour autant qu’ils cessassent de me haïr. Les mâchoires serrées, les yeux luisants, ils me dévisagèrent comme si j’étais le pire criminel d’Oneiris.
Avec une sueur froide, je me rendis compte que, pour eux, c’était sûrement le cas. J’avais tué la princesse Alice Tharros, héritière au trône, après tout.
Oh, Alice, dis-moi que tu es vivante.
Et ce n’était pas simplement dans l’espoir de m’en réchapper vivant. J’avais besoin de la savoir saine et sauve. J’avais tenu une promesse. Je devais m’assurer qu’elle deviendrait reine.
Mais que faire quand l’intéressée s’était simplement volatilisée dans la nature ?

Une heure plus tard, quand le camp fut réveillé, le commandant défit mes liens et je ramenai mes bras à moi en grimaçant. Mes épaules me lançaient terriblement et des marques rouges cuisaient mes poignets. Comme je jetais un regard noir à Neil Wilson, il émit un grognement.
— Tu pensais que j’allais te laisser aller et venir comme il te plaisait ? Je connais tes capacités.
Alors que je me levais, il agrippa ma seconde-peau pour me redresser et me plaqua brutalement contre le tronc. Les côtes douloureuses, j’empoignai son avant-bras, mais il réagit à peine. Ses yeux luisaient d’une colère froide et dangereuse.
— Huit. (Je fronçai les sourcils et il me leva plus haut, faisant décoller mes pieds du sol.) Huit de mes soldats sont morts pour qu’on puisse te capturer.
Furieux d’être traité ainsi, je me retenus de lui cracher le peu de salive que je possédais à la figure. Inspirant profondément, je plantai mon regard dans le sien et susurrai :
— Ces morts n’auraient pas eu lieu si vous m’aviez cru, commandant.
J’enfonçai les ongles dans sa peau, mais il ne cilla pas.
Je n’ai pas tué la princesse, articulai-je, la poitrine compressée par l’emprise de l’homme.
Derrière lui, la femme dont j’avais presque volé la gourde se redressa en tirant son épée.
— Lâche ! cria-t-elle, les yeux flamboyants. Comment as-tu pu lui faire ça ? Ce n’était qu’une jeune femme innocente ! Je me rappelle encore quand elle venait nous voir pour lui demander de l’entraîner…
Une furieuse envie de tous les envoyer à Lefk me prit, mais je me forçai à rester calme. Je n’avais pas très envie d’arriver à moitié défiguré à Vasilias.
— Je ne suis pas un lâche. Je n’ai pas assassiné votre princesse. (Je plantai un regard irrité sur la garde et lâchai d’un ton moqueur : ) Et vous l’avez très mal entraînée ! Elle savait à peine attaquer avec son épée. Et ses capacités d’Élémentaliste sont sous-exploitées.
Alors que la soldate ouvrait de grands yeux furibonds, le commandant desserra son emprise pour me laisser toucher terre. Soulagé, j’inspirai une grande goulée d’air.
— Ce n’est pas le rôle d’une princesse de se battre.
Un sourire crispé étira mes lèvres et je toisai de biais Neil Wilson.
— Alice se fâcherait contre vous. Elle veut tout savoir faire. Y compris se battre.
— Ne l’appelez pas comme ça, ordonna sauvagement un garde à ma droite.
— Elle déteste que je l’appelle « princesse », grommelai-je avant de retourner mon attention vers le commandant. Et vous vous trompez. Qu’elle sache se défendre est la moindre des choses. Comme elle est effrontément naïve, elle a tendance à s’exposer au danger. Le minimum, c’est qu’elle puisse s’en sortir indemne.
Les yeux du commandant s’assombrirent.
— Elle a reçu un entraînement.
— Pas assez poussé.
— Elle n’est pas une guerrière, Chasseur, gronda Neil Wilson. Dans tes contrées, on apprend aux enfants à tenir un couteau alors qu’ils savent tout juste marcher, mais, ici, c’est différent. La princesse Alice a reçu de nombreux autres enseignements et le combat était loin d’être prioritaire.
— C’est toi qui l’as tuée ! assena un nouveau soldat, le visage tiré. Tu oses te moquer d’elle, mais tu n’es qu’un assassin sans remords, un violeur de femmes, et le rejeton d’un peuple souillé et sanguinaire. Vous êtes des animaux.
Silencieux, je le dévisageai. Ma main droite tremblait. Neil Wilson fronça les sourcils et ouvrit la bouche, mais le cri de son garde couvrit ses mots. Celui-ci tenait sa gorge, les yeux exorbités, pâlissant à toute allure. Un cercle infime d’eau lui compressait la gorge.
Meurs, meurs. Meurs pour Lefk, pour mon peuple et pour…
On me gifla violemment. Des étoiles dans les yeux, je sentis le sang affluer dans ma bouche et s’échapper de mes lèvres.
— Cesse, gamin, gronda le commandant, le poing brandi au-dessus de ma tête.
Mais sa gifle avait suffi à briser mon emprise sur l’eau. Entouré de quelques camarades, le garde toussait, prostré au sol. Sans gêne, je crachai un mélange de salive et de sang dans sa direction.
— Attention, soldat ! m’exclamai-je d’une voix railleuse. Ne te fais pas toucher par le sang impur d’une créature bestiale du Nord. Ça te transformera en violeur de jeunes filles, en assassin, en monstre ou autre connerie que vous vous imaginez sur nous.
Visiblement las, le commandant récupéra les liens qui avaient enserré mes poignets et les tendit vers moi.
— Tes mains.
Avec un sourire mordant, je les lui montrai. J’avais replié mes doigts, sauf l’annulaire droit. Connaisseur, il me fusilla du regard et j’agrandis la courbe de mes lèvres. J’allais mourir, je me fichais de me mettre à dos le commandant des troupes royales.
Chez nous, l’annulaire redressé était une injure salée à propos de la dignité. Peut-être un geste né de la raillerie des Nordistes à propos de l’anneau conjugal si cher aux Occidentaux.
Alors qu’il attachait les cordes à mes poignets tendus devant moi, Wilson souffla à voix basse :
— Ce n’était pas très malin.
Je lâchai un reniflement agacé.
— Ce n’était pas très malin non plus de la part de ton soldat de m’insulter.
— Je sais, ça ne se reproduira plus.
À mon étonnement, il avait l’air sincère.

Tandis que les couvertures, les ustensiles de cuisine et autres équipements étaient chargés sur les dos de quelques montures, deux soldats me surveillaient de près. Le commandant s’était éloigné pour faire accélérer la levée du camp.
Les insultes de l’autre garde me trottaient encore en tête. Si j’avais été en meilleure forme, j’aurais peut-être pris le risque de le faire taire à jamais. Oui, mais à quel prix… ? La perspective de ma mort me secoua soudain et je serrai les dents. Bon sang de Lefk, je refusais de mourir de la main du Roi pour un crime que je n’avais pas commis. Comment faire ? Tenter une fuite pendant le trajet qui nous restait jusqu’à Vasilias ? Pas la peine, ils me rattraperaient en quelques secondes. Essayer de tuer ceux qui me surveillaient et partir en courant en priant les divinités de m’accorder assez de pouvoirs ? Non plus. J’aimais mes Dieux, mais ma vie ne dépendait pas entièrement d’eux. M’échapper lorsque je serais à Vasilias ? Possible… Si l’on me jetait au cachot avant mon exécution, j’avais peut-être une chance de fuir à ce moment-là. Trop d’incertitudes.
La gorge serrée, je sentis soudain ma vessie se contracter. J’avais à peine bu depuis quelques jours, mais le peu s’était accumulé jusqu’à devenir une envie pressante. Agacé, je commençai à piétiner sur place, ce qui attira l’attention d’une des soldates près de moi.
— Qu’est-ce qui t’arrive ?
— J’ai besoin de me soulager.
— Quoi ?
Les nerfs à vif, je roulai des yeux.
— Faut que j’aille pisser, garde, expliquai-je d’une voix grasse.
En réponse, elle me fusilla du regard et secoua la tête.
— Tu préfères que je me pisse dessus et que ça pue toute la journée sous le soleil d’été ?
La perspective sembla autant l’enchanter que de se baigner dans un océan de purin. Crispée, elle se tourna vers moi, la main sur le pommeau de son épée.
— Vas-y.
Amusé, je lui tendis mes mains liées, mais elle me jeta un regard mauvais.
— Tu peux m’aider à baisser mon pantalon ? lâchai-je d’un ton mielleux avec un sourire suffisant.
Visiblement indignée par l’idée, elle rougit et recula. À ses côtés, un soldat au béret enfoncé sur le crâne s’avança paisiblement.
— Je peux m’en occuper, India, l’informa-t-il en passant derrière mon dos pour m’agripper par le col.
— Euh… (Elle lui jeta un regard hésitant en tentant de percer son visage sous son béret, mais je gênais la vue.) Si… si ça te dérange pas ? Je suis juste là.
— Ça marche.
Étonné de sa nonchalance, j’obéis au soldat qui me poussait à quelques mètres dans les sous-bois. Tout de même embarrassé, je le regardai déboucler ma ceinture.
— Je vais défaire vos liens, dépêchez-vous de faire votre affaire.
Sans attendre ma réponse, il sortit un petit couteau et commença à scier les cordes qui enserraient mes poignets. Stupéfait, je le dévisageai, mais, la tête baissée et son béret sur le nez, je ne vis rien.
Alors que les liens lâchaient, il agrippa fermement mon bras et susurra d’un ton grave :
— Qu’est-ce que vous attendez ? Ils vont finir par se douter de quelque chose.
Fourmillant de questions, je défis néanmoins mon bas pour soulager ma vessie.
— Tout va bien ? lança la voix de la garde derrière nous.
Pour tromper les apparences, je gardais les mains tendues devant moi, comme si elles étaient encore liées – pas bien difficile à mimer quand on devait uriner.
— Tout va bien, la rassura le soldat près de moi et je le reconnus.
Le faux chasseur de primes. Le guérisseur.
— Marl ? soufflai-je avec stupéfaction. Qu’est-ce que tu fous là ?
Il releva alors la tête. Ses yeux ambrés me fixaient avec ressentiment.
— C’est Mars. Pas Marl. Vous auriez pu faire un effort de mémorisation. Je suis quand même en train de vous sauver la mise, Achalmy Dillys. Vous voyez, moi, j’ai retenu votre nom. Mars. C’est bon, vous retenez ?
Malgré la situation, j’eus envie de rire jusqu’à en pleurer. Marl – Mars, peu importait – m’avait suivi, s’était intégré au groupe de gardes, au risque de se faire prendre, et discutait maintenant avec moi de la façon dont il s’appelait alors que je pissais à côté de lui.
— Espèce d’abruti sans nom, marmonnai-je alors que je remontais mon bas. Tu vas te faire tuer. Tu as abattu l’un des leurs pour lui voler un uniforme ?
— Non, juste endormi. C’était l’un des soldats qui montaient la garde cette nuit. Je lui ai fait inhaler une de mes concoctions que j’ai apprises auprès de Tanoë. Alors…
— Abrège !
— J’ai caché son corps dans un buisson et j’ai pris ses vêtements en prenant soin de lui lier les poignets et de le bâillonner.
— Personne ne t’a démasqué ? Personne n’a remarqué son absence ?
Une lueur malicieuse dansa dans son regard alors qu’il me toisait avec amusement.
— Apparemment, non.
— Tu es fou ! lâchai-je en plongeant les yeux dans les siens.
— Je suis resté près du camp, le temps d’observer leurs façons de faire, leurs noms…
— Donc tu ne connais pas la fameuse India qui nous observe.
— Effectivement. Si ce n’est son nom.
Abasourdi, je secouai la tête. S’il y avait bien une chose dont je n’avais pas envie, c’était d’avoir la mort de ce stupide guérisseur sur les épaules.
— Fuyons, chuchota-t-il alors qu’il me prenait par le bras. Quand je vous fais signe, vous prenez la fuite.
— Ils vont nous rattraper, susurrai-je avec agacement.
— Je nous ai assuré une sortie.
En une fraction de seconde, il reprit le visage inexpressif et blasé du garde qui m’avait escorté pour aller uriner. De loin, India nous veillait. Elle recula lorsque nous nous approchâmes et, sans que je susse pourquoi, Mars trébucha.
— Ouch ! gronda-t-il en se prenant la cheville entre les mains. Fichue racine.
— Ça va ? s’inquiéta la soldate en s’accroupissant près de lui.
Avec une étonnante rapidité, il plaqua un tissu malodorant contre son visage. Elle écarquilla les yeux, tenta de s’en débarrasser, mais Mars maintenait l’étoffe avec ténacité. Le visage de la femme finit par blêmir et, au bout d’interminables secondes, elle s’effondra doucement entre les bras de Mars.
— Elle… commençai-je et le guérisseur me jeta un regard mauvais.
— Je ne suis pas un meurtrier.
Sans perdre plus de temps, il la laissa rouler au sol, au milieu des herbes hautes, et se redressa. Il sortit de sa poche des feuilles étrangement violacées et les coinça sur une pierre. Avec un autre caillou, il commença à les frictionner vivement.
Étonné, je l’observai faire puis levai les yeux : un garde avançait dans notre direction. Un arbre nous cachait de sa vue pour l’instant, mais le corps de sa camarade devait être bien visible.
— Mars, dépêche.
— Je fais ce que je peux.
— C’est pas le moment pour tes petites expériences, m’énervai-je d’une voix sèche.
— Tais-toi !
Surpris, je constatai que c’était la première qu’il me tutoyait et se montrait familier. Alors que j’allais de nouveau le presser, il se redressa vivement, fourra les feuilles écrasées dans son torchon et courut.
— Maintenant !
Je réagis au quart de tour. Malgré des jambes vacillantes, je le suivis. Nous foncions droit vers le soldat, qui se penchait vers la garde évanouie. Mars le dépassa sans un regard et je fis de même. Stupéfait, il se redressa vivement puis cria. Trop tard. Désarçonné, je suivis le guérisseur, qui alla se planter au milieu de deux montures, près d’une dizaine de gardes.
La boule de tissu dans sa main s’enflamma. Alors que des exclamations stupéfaites jaillissaient çà et là, il la lança. Elle explosa en libérant une fumée opaque et nauséabonde. D’instinct, je retins ma respiration, mais je ne pus empêcher mes yeux de larmoyer.
Mars tendit les doigts vers des herbes hautes au bord du camp, séchées par le vent et le soleil d’été, et un jet de flammes les embrasa.
Par Lefk, un Souffleur.

Le guérisseur maladroit cachait bien son jeu. C’était un Souffleur – un Élémentaliste du Sud. Je ne savais pas de quoi il était capable, mais ses flammes avaient pour l’instant joué en notre faveur : elles avaient déclenché une drôle de réaction avec les feuilles écrasées pour libérer une fumée qui, je devinais, serait nuisible pour quiconque la respirerait. Dans un concert de cris, d’exclamations, des craquements du bois sous la chaleur, du métal crissant, des feuilles qui s’enflammaient avec un sifflement, Mars mettait feu au camp.
Alors, il se tourna vers moi, le front luisant de sueur, et me fit signe. Une dernière pensée m’empêcha de prendre les jambes à mon cou : mes sabres. Hors de question de partir sans.
— Non ! NON ! Ne levez pas les vents, par Kan ! Vous allez empirer l’incendie, imbéciles, hurla la voix du commandant Wilson.
La main devant le visage, les yeux plissés pour percer la fumée, j’essayai de trouver celui-ci. Je savais qu’il transportait mes précieuses armes sur lui. Une garde, en m’apercevant, tenta de m’arrêter, mais je la désarmai et l’assommai de son épée. Armé, j’avais plus de chances.

Je repérai le commandant après une demi-minute de course. Il tentait de rassembler ses hommes pour les éloigner des flammes. Alors qu’un mur de feu nous séparait, l’un des soldats jeta un grand seau d’eau dessus. Le liquide n’eut pas le temps de tomber que je l’appelais à moi. L’eau glissa le long de mes bras et j’en avalai avec soulagement une partie.
Presqu’aussitôt, je sentis une force bienvenue grandir en moi. Je levai les mains, détectant ainsi les différentes sources aquatiques des environs. Il n’y en avait que très peu. Tant pis, je devais faire avec.
Neil Wilson m’aperçut derrière l’écran de flammes. Il brandit aussitôt son épée. Mais ce qui m’intéressait se trouvait accroché dans son dos : les fourreaux de mes sabres.

Je lançai l’eau vers le feu. Un crépitement sonore siffla en même temps qu’un écran de fumée. Sans hésiter, je le traversai et abattis mon arme sur le commandant. Il para et me repoussa sur le côté.
— Je ne savais pas que tu avais des alliés, marmonna-t-il en me fusillant du regard.
— Moi non plus, rétorquai-je avec désinvolture.
Soudain, un garde passa derrière moi. Surpris, je me préparai à l’abattre, mais m’arrêtai à temps en reconnaissant Mars. Il m’adressa un clin d’œil puis tendit les doigts vers le commandant. Avant que je n’eusse eu le temps d’ouvrir la bouche, un jet de flammes fit roussir les sourcils du meneur de troupe. Celui-ci recula en jurant.
Profitant de sa confusion, je bondis, passai derrière lui et tranchai les sangles qui retenaient mes armes. Elles tombèrent au sol.
— Non ! cria Neil Wilson en faisant siffler sa lame au-dessus de ma tête, écorchant au passage mon front.
Une boule de feu le détourna de moi. Mars se mettait en danger. Il ne ferait pas le poids face au commandant. Anxieux, je ramassai mes sabres, puis fis signe à mon sauveur. Visiblement épuisé par l’utilisation de ses capacités, il tenait l’Occidental à distance en le menaçant de ses mains tremblantes.
Lorsqu’il remarqua que j’avais récupéré mes lames, il laissa un sourire déchirer ses traits, jeta une barrière de flammes entre lui et le commandant et prit la fuite.
Sans attendre plus longtemps, je laissai les gardes à leurs problèmes et m’enfuis dans les bois, poussé par l’instinct de survie, par le désir de respirer encore un peu plus longtemps et, peut-être, par les Dieux.

Après quelques minutes de course, alors que je tournais la tête, j’aperçus un garde. Mon cœur se souleva. Puis un sourire étira mes traits lorsque je reconnus Mars. La manche gauche de son uniforme était brûlée et son visage ruisselait de sueur, mais il avait l’air indemne.
Mon rire féroce déchira les bois alors que nous fuyions les flammes et l’ennemi. Nous étions des loups, bondissant entre les troncs, avalant les lieues. Sauvages, mais libres.

Dernière modification par louji le mer. 10 juil., 2019 10:01 pm, modifié 2 fois.
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