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Sherlo-chouki

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Sherlo-chouki »

Merci beaucoup ! Non je ne l'ai pas lu mais j'en ai entendu parlé.
zouck

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Re: Venez poster vos textes !

Message par zouck »

Tu devrais, il est vraiment génial et au vu de ce que tu viens de poster, je pense que le personnage te plairait beaucoup ;)
eugene43

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Re: Venez poster vos textes !

Message par eugene43 »

je vous ajoute ici un texte qui m'a été refusé aux defis de decembre car trop long... s'il le faut , je le tronçonnerais et le posterai en 2 fois....
Une étoile s’est allumée...

Dans le ciel de ma Provence, une étoile s’est allumée. On dit, chez nous, qu’un berger est mort…

Ce berger s’appelait Lucien ; Je l’ai connu, il y a bientôt 35 ans, et, si nous n’avons jamais été très proches, depuis ce temps, j’ai suivi sa vie de loin en loin, au fil des saisons de transhumances, au hasard de mes randonnées dans les prairies où il gardait ses moutons, et parfois, dans les galères qui ne lui manquaient pas.

Nous nous sommes rencontrés alors qu’il gardait son troupeau cet été là sur les contreforts du « Grand Coyer » dans les Alpes du sud.
Une cabane très simple « Bergerie Vieille » au toit de bois, dans la verdure, les pensées sauvages, renoncules et myosotis… Ni eau ni électricité. Ses seules compagnies, à part ses brebis, étaient sa chienne et son âne.
Il retrouvait la « civilisation » une fois par semaine, en descendant faire ses provisions au village.

Nous étions une jolie bande, assez disparate : Des randonneurs entraînés qui avaient convaincu quelques novices de tenter cette marche. Parmi nous, deux jeunes femmes qui découvraient ce genre d’épreuve. A mi-montée déjà,la bergerie de Lucien leur était apparue comme inaccessible. Nous les avions donc laissées là, en sa bonne compagnie, attendre notre retour ; Lucien, très flatté d’être promu « garde du corps » des deux citadines, leur avait si bien transmis l’amour de son métier, que nous les avions retrouvées très amoureuses de la montagne, du troupeau, de la vie au grand air et… du berger !

Il avait alors 39 ans, assez grand, des cheveux blancs comme neige, le visage bronzé et buriné par les intempéries attiraient le regard, Un port de tète plein de noblesse s’accordait bien avec le regard direct et empreint de bonté.
Je ne l’ai jamais vu mal rasé, vêtu très simplement de velours et laine, avec une cape en feutre ; il avait fière allure, notre ami !
Son parler était très simple, entrecoupé d’expressions en patois local, parfois un ou deux jurons et, rarement, des blasphèmes dont il s’excusait immédiatement en levant les yeux au ciel en ôtant son chapeau !

Il n’avait pas besoin de connaître les nouveaux arrivants pour se faire une idée, en général très juste, de leur valeur, son instinct le guidait mieux que ne l’auraient fait des études en psychologie ! Mais, respectueux de l’identité de chacun, il ne communiquait un jugement qu’à des amis sûrs.

Sa connaissance de la montagne était immense: les vertus des plantes médicinales, les fleurs communes et les rares, celles qui font faire des jours de recherches aux passionnés, il dévoilait rarement les emplacements ou le moment où elles venaient à éclore, il estimait que son devoir de gardien était de préserver la nature et ses merveilles.
Il savait prévoir la météo. La couleur d’un soleil couchant, une lune plus ou moins voilée, un chapeau nuageux sur tel ou tel sommet, parfois une douleur dans le dos ou la jambe étaient
des indices qui le trompaient rarement.

Ce jour là, après avoir partagé nos provisions, lui qui se contentait parfois d’un oignon et d’un morceau de pain, prit grand plaisir à goûter nos charcutailles diverses. Il fut tout content de nous offrir en fin de repas, son café chauffé sur son vieux poêle à bois….
Ce ne fut qu’après les plaisirs de la conversation, qu’il se livra plus à fond… je l’ai entendu, les larmes dans les yeux et la voix étranglée, nous raconter comment, la veille, un groupe de randonneurs, qu’il avait accueilli comme d’habitude, avec son sens de l’hospitalité, l’avaient entraîné à boire, pour mieux ensuite, le ridiculiser ! Il avait été abusé, jusqu’au moment de réaliser leur duplicité, trop tard pour sauver la face. Ce souvenir le taraudait. Il nous a fallu bien des paroles de consolation pour ramener un peu de gaieté dans son regard.

Illustration parfaite de la fidélité, il a été, sa vie durant, au service d’un seul employeur. Il était de la famille, on avait pour lui des attentions de parents : Ses patrons pourvoyaient à sa nourriture, habillement, soins médicaux, et le logeaient, même l’hiver, quand les troupeaux redescendaient dans le pays varois. Il ne demandait pas grand chose, un cabanon prés de ses moutons lui suffisait.
Lucien ne parlait jamais de son salaire, mais je ne crois pas que notre berger ait été riche. , L’amitié et la considération de ses patrons lui suffisaient.

A l’époque, nous prenions nos vacances en automne, des amis nous laissaient la disposition de leur petite pension de famille inoccupée. Quand Lucien était redescendu de son alpage avec ses brebis, il venait parfois, le soir, boire le verre de l’amitié avec nous….
Sa patronne veillait à sa sobriété, le sachant vulnérable sur la boisson. Quand il venait, le soir, faire un brin de causette, il se cachait presque : Nous lui offrions volontiers une occasion de trinquer, il n’en a jamais abusé, trop attaché à préserver son image.

Nous avons passé là des veillées merveilleuses, il nous racontait sa dure vie de berger, solitude et courage, émaillée d’anecdotes…. Et nous posait des questions sur notre vie de citadins, découvrant avec naïveté mais aussi une certaine ironie les contradictions de la ville !
Il ne se plaignait jamais de son sort, les seules révoltes étaient dues au mauvais temps ou aux incidents qui pouvaient nuire à son troupeau : Les chiens errants ou indisciplinés des promeneurs inconscients…
Il craignait les caprices de la nature : Les orages particulièrement, nous avons appris que ses cheveux étaient devenus blancs le jour où la foudre lui extermina une vingtaine de brebis sur les pentes du Puy du Rent. La neige, fréquente après octobre, lui faisait peur aussi, les brebis qui la sentaient arriver, s’affolaient et se séparaient entraînant de pénibles recherches dans le brouillard.

Un soir, il arriva très en colère, une brimade injustifiée peut-être ? Il nous expliqua « que puisque c’était comme çà, l’année prochaine, il se mettrait à son compte…. ! »
Il nous expliqua que certains bergers étaient propriétaires d’un petit troupeau, et complétaient leurs revenus en prenant des « pensionnaires » (des brebis appartenant à des gens n’ayant aucune expérience de l’élevage ovin).
Le lendemain, nous lui avons proposé quelques économies pour l’aider à réaliser son projet.
A notre grande surprise, il se mit dans une colère encore plus grande que la veille ! : mais qu’est ce qu’ils ont tous, à vouloir investir dans les moutons ? … »
Je le calmais, et nous n’avons plus jamais abordé le sujet des placements d’argent, ni celui de l’indépendance du berger ! !

Une année, en automne, nous sommes allées lui rendre visite dans sa montagne. Il était très agité, son patron l’avait fait s’attarder plus tard que d’habitude dans l’alpage, et les brebis commençaient à mettre bas, grave problème, car il n’avait pas d’abris où mettre les agneaux. Il fallait les descendre d’urgence au village : 4 heures de marche ! Nous sommes arrivés pour l’aider à installer les agnelets dans les paniers qui servent pour le transport à dos d’âne… Il fallait isoler les agneaux les uns des autres, pour permettre aux mères de reconnaître leurs petits à l’odeur ! A raison de quatre nouveau-nés par voyage, Lucien en était déjà à son troisième aller-retour, et les injures, blasphèmes et autres fleurs voltigeaient dans la montagne ! Nous nous faisions tous petits pour ne pas l’énerver davantage ! Et le soir, sa gentillesse habituelle ne revint qu’après un bon repas
Il n’accepta pourtant pas le bon lit que nous lui offrions pour aller veiller au plus prés sur les agneaux

Voilà, la simple histoire de notre ami Lucien le berger, qui nous a quitté, pour assurer, une fois de trop son devoir, terrassé par une crise cardiaque en cherchant quelques brebis égarées dans la brume…..


J’ai le sentiment d’avoir perdu quelqu’un de très cher, et j’ai souhaité vous faire partager cette histoire. Qui sait ? Il est peut être rendu dans un coin où les bergers sont heureux, les brebis sont dociles, et où il fait toujours beau ?

La Colle St Michel juillet 2003
Sherlo-chouki

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Message par Sherlo-chouki »

Arc-en-ciel


J'ai rêvé en bleu. D'un autre monde tout coloré où même l'hiver, les arbres gardaient leurs feuilles. Un endroit magique où ils souriaient tous sans raison apparente. Ils étaient seulement heureux, les gens, là-bas.

J'ai vu en rouge. Un monde où on est seuls tous ensembles parce qu'y en a pas un capable de parler pour de vrai. Ici, où tout est teinté avec des couleurs ternes. Tu veux du bleu ? Va rêver plus loin, ici c'est pour les cons qui ouvrent pas les yeux.

J'ai songé en jaune. Qu'y a encore des âmes innocentes. Des petites bouilles adorables qui dessinent le soleil jaune au coin de tous leurs dessins. Les pauvres petits qui un jour devront ouvrir les yeux. Et rares seront ceux qui verront en rouge.

J'ai ri en orange. De tous les idiots du monde. De ceux qui achètent tout, même ce qui ne peut que se donner. Ils sont nombreux, ceux qui vivent dans les grands buildings. Mais pensent-ils en jaune ? Bien sûr que non, ils sont pas fichus de regarder en bas.

J'ai pleurer en noir. D'être dans un monde si creux, si vide d'humanité, de collectivité. C'est pourtant pas dur, de se donner la main. De sourire comme des gosses. Mais non, y en a qui préfèrent parader. Et d'autres, qui ouvrent les yeux, qui rient en orange.

J'ai souri en vert. Quand j'ai enfin vu autre chose que des idiots. On est plusieurs à ouvrir les yeux, faut pas croire. Mais peu à se retrouver. Rares à survivre ensembles. Mais on est tous seuls à pleurer en noir. Parce qu'à plusieurs, on se fait écraser.

J'ai compris en rose. Que les seuls à comprendre, on est comme des idiots à attendre que tout bouge. A attendre, sans rien faire. Comme si ils allaient tous ouvrir les yeux en un claquement de doigts. Faut pas rêver, on serait toujours qu'une poignée à sourire en vert.

J'ai écrit en violet. Sur tout ce que le monde est. Sur le nombre incalculable de pauvres idiots qui boivent tout ce qu'on leur dit. Sur les petites bouilles qui dessinent le soleil au coin de la feuille. Et sur les vraies personnes, aussi peu soient-elles, qui ont tout compris en rose.

J'ai vécu en arc-en-ciel. Parce que je suis une des rares dans ce monde d'automates à ne pas faire ce qu'on me dit. Non, pas anticonformiste. Juste en vie. Réaliste. Juste une tête avec un cerveau qui marche. Juste une âme lassée d'attendre le changement. Juste une pauvre paumée qui avait tout écrit et qui ne manquera à personne. Oui, juste une âme bientôt loin de tout...


S-C
Doubbe

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Doubbe »

Je sent une chose dur et froide penetrer en moi
Une goutte ecarlate tombe sur le sol
Je ne ressent rien, seul un frissonnement que je retiens.
Les gens normaux crierait de douleur, pas moi. La lame est a la fois brulante et glacée.
Neil la retire doucement comme pour me faire hurler et assouvir sa soif de vengeance .
La douleur est immediate.
Je me retiens. Pour mon orgueil. Pour ma mere qui a tenté de glisser quelques note d amour dans ce monde, qui a fait de moi ce que je suis. Et qui a défié les Autorité. Seul et en silence, Elle m a elevé. Fait de moi une arme.
Qui a echouée,encore une fois.
Il la retire entierement.
Je ferme les yeux et me noie dans la douleur.
Mais je sourie,il ne peut m achevée . Seul la personne qui m a ramenée a la vie le peut.
Un ricanement franchit mes lèvres sèches.
Je suis éternelle. Par le sang de mes victimes et celui de la Mort qui n a pas su me garder a ses côtés
zouck

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Re: Venez poster vos textes !

Message par zouck »

Sherlo-chouki, comme toujours, j'adore ton texte. Il est à la fois léger et grave, c'est assez étonnant mais très joli comme mélange.

Minou23, j'aime beaucoup aussi, c'est carrément bizarre comme ambiance mais moi j'accroche, alors même si c'est un peu rapide à certains endroits, je pense que tu vas avoir une bonne note ! ;)

Doubbe.... J'aime bien la conclusion de ton ptit texte, mais je dois t'avouer que j'ai pas tout compris... :?
BeeJu

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Re: Venez poster vos textes !

Message par BeeJu »

Voilà mon petit texte à moi :)

Image


La douleur est plus déchirante que tous. Quand d'un seul coup votre cœur se serre vous empechant de respirer. Les souvenirs qui reviennent, les sourires, les joies puis les larmes et la souffrance revient. Pourquoi se faire ca l'un l'autre ? Pourquoi s'aimer un jour et puis se dire au revoir ? L'eau encore ruisselante sur la peau de mon torse je tenait d'une main une serviette autour de ma taille l'empêchant de glisser. Se visage devant moi nouait mon estomac. Ouvrir cette porte et trouver derrière l'objet de mon désir était trop pour moi. Trop pour mon cœur, la peine, le regret...
Pourquoi revenait-il ? Pourquoi nous tenter ?
Pourquoi nous rappeler ? Pourquoi ?

Les larmes coulaient sur mes joues sans que je ne m'en rende compte. Aucun de nous n'avez dis quoi que ce soit, coincer dans la contemplation de l'autre. Ses cheveux bruns tombaient devant ses yeux vert qui fixaient les miens, suivant les traces humides sur mon visage. Sa mâchoire se contracta dans une grimace qui me fendit le cœur. Il m'inspirait tellement de chose...Tellement.
Je ne savais pas se qu'il était venus chercher ici. Mais je lui avais déjà tous donné et il me l'avait balancer du jour au lendemain à la figure. Je m'apprêtais a fermer la porte n'ayant rien trouver à lui dire et ayant attendus assez longtemps. Mais sa basket coinça la porte que je je voulus rouvrir lentement, mais il ne m'en laissa pas le temps, il envoya celle-ci se fracasser contre le mur. Me prenant dans ses bras sans me laisser le temps de reculer, il me serra contre lui. J'agrippais son tee-shirt de toute mes forces cachant mes pleurs contre son cou.
Je respirais lentement essayant de me calmer, inspirant son odeur d'après rasage. Il s'assit sur mon canapé en caressant ma tête que j'avais posé sur ses genoux. Complètement immobile je n'osais plus faire quoi que ce soit, ne voulant pas qu'il s'échappe à nouveau, j'avais trop peur de me réveiller. Il recouvrit mon corps nus d'un couverture me protégeant du froid, me protégeant de tout. Il approcha lentement sa bouche de mon visage, son souffle réchauffa mon sang, il posa ses lèvres contre les miennes, puis il murmura ces mot si important à mes oreilles.

- Plus jamais...Promis. Parce que je t'aime.
Cazolie

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Cazolie »

Ce texte n'a ni suite ni truc avant, c'est juste un petit délire de ma part on va dire ^^

-Messieurs, salua-t-il en faisant claquer ses talons.
Les hommes s'inclinèrent profondément mais le roi n'en laissa pas le temps à Marianne. Il lui saisit le bras sans cérémonie et l’entraîna à l'extérieur.
-L'armée quittera le palais dans une semaine, annonça-t-il.
Marianne le regarda, intriguée :
- Pourquoi deviez-vous m'entretenir de cela en privé?
Il prit une profonde inspiration et lâche :
- Je ne veux pas que vous veniez.
La jeune femme s'arrêta, estomaquée.
-Quoi?
-C'est bien trop dangereux.
-Quoi?!
-Je ne ...
-De quel droit me donnez vous des ordres ? Hurla-t-elle
- Je suis votre souverain!
Elle ouvrit la bouche puis la referma, incapable de dire quoique ce soit. Elle le planta là et fit volte face, furieuse. Elle ne se laisserait pas faire.
- Marianne! appela le jeune homme derrière elle
- Lieutenant Dunn! beugla -t-elle sans se retourner. Elle le lui avait déjà dit mille fois : elle était le lieutenant Dunn, pas Marianne.
La jeune femme alla se cloîtrer dans sa chambre pour trouver un plan, mais lorsqu'elle voulut sortir, la porte était verrouillée. Avec un cri de rage, elle donna un violent coup dedans, ce qui lui valut seulement une douleur dans le pied. Elle se laissa tomber sur son lit, bien décidée à partit avec l'armée. Elle trouverait un moyen.


En une semaine, elle observa avec attention les allées et venues des serviteurs chargés de la nourrir. Un plan prit forme dans sa tête, mais elle se garda bien de le mettre à exécution de suite. Durant les longues nuits qui suivirent, elle s'interrogea également sur les motivations du roi. Ce pourrait-il que ...? Non, y songer la rendait malade. Mais pourquoi voudrait-il la protéger ? Parce qu'elle était une femme? Non, c'était devenu normal au fil du temps. Bien qu'elle voulut renoncer à la pensée absurde qui envahissait son esprit, elle ne parvenait pas à la chasser. Une minuscule étincelle d'espoir était apparue en elle, malgré ses protestations intérieures, et avec cet espoir, des rêves de bonheur.
La semaine s'écoula finalement, ennuyeuse à mourir. Un matin, Marianne regarda son régiment quitter la grande cour du palais sans elle. Le roi regarda un instant vers sa fenêtre, et elle fut heureuse de voir qu'il avait l'air de regretter. Tant mieux pour lui.
Elle attendit avec impatience l'heure du déjeuner, ses affaires planquées avec elle derrière la porte. Celle-ci s'ouvrit finalement sur la petite Betty. Marianne lui asséna un coup sur la tête en s'excusant puis prit les jambes à son cou. A la sortie du palais, elle rencontra un jeune garde qui voulut l'arrêter. Vive comme l'éclair, elle dégaina son épée et la lui pointa sur le cou.
-Ce serait bête de mourir pour cette bagatelle, hum? demanda-t-elle gentiment.
-Oui.. Oui Madame, bredouilla-t-il
-Lieutenant, rectifia-t-elle, allez, bon vent mon gars!
Elle repartit en courant vers l'écurie et s'empressa de sceller son cheval.

Il ne lui fallut que deux heures pour rattraper l'armée, qui avançait à un rythme proche de celui de l'escargot. Marianne se joignit à l'arrière-garde. Les soldats lui lancèrent quelques piques, qu'ils ravalèrent bien vite sous son regard assassin. L'histoire de son emprisonnement avait fait le tour de la caserne et bon nombre de soldats avaient parié sur le nombre de jour qu'elle passerait enfermée sans rien faire. Personne ne pensait qu'elle resterait tranquille pendant toute une semaine. Sauf le roi, évidemment.
-Alors, lieutenant, vous n'allez pas rejoindre Sa Majesté? lança une recrue téméraire.
-Non, fit Marianne avec un sourire satisfait. J'attendrai que nous soyons suffisamment loin du palais pour qu'il ne puisse me renvoyer. Et là, je lui botterai le cul.
Les soldats éclatèrent de rire, se demandant comment réagirait la garde personnelle du roi devant cette démonstration de fureur féminine.
Sherlo-chouki

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Sherlo-chouki »

Elle est là tous les jours, assise sur son banc, indétrônable. Elle observe les passants. Elle sourit devant les enfants. Elle nourrit les pigeons. Elle est là, extérieur au monde. Sa présence ne se remarque pas. Mais elle est comme une basse : absente, on se dit qu'il manque quelque chose. Mais souvent, on est incapable de dire quoi.
Elle vous observe. Elle réfléchit. Elle sourit. Elle pleure. On ne se demande pas pourquoi. On ne la voit pas. La vie est folle, rapide. On lui passe alors à côté sans réfléchir. La pauvre, me direz-vous. Pourtant, elle ne se plaint pas. Elle s'habitue. Même si au fond d'elle, elle n'en a pas envie. Elle se contente de voir vos vies effrénées suivre leurs chemins.
Il y a cette maman avec son enfant. Il ne doit pas avoir plus de cinq ans. Tous les jours, à huit heure quarante-sept précise, ils marchent vers le chemin de l'école. Tous les jours, ils lui passent devant. Jamais ils ne la voient. Ce n'est pas grave, elle se contente de les voir, tous les deux. Le petit garçon tient toujours la main de sa maman. Et ça lui plait, de voir cet amour. Peu importe qu'elle n'y soit pas mêlée, tant qu'il subsiste.
Il y a aussi le vieux monsieur avec son chien. Il doit avoir plus de soixante-quinte ans mais chaque jour, aux alentours de quatorze heure, il vient promener son chien. Tout seul. Le pauvre. Elle compatit à sa solitude. Mais que peut-elle y faire quand la sienne la bouffe de l'intérieur ? Rien ne lui vient à l'esprit pour aider ce vieux bonhomme. Sinon, elle ne serait plus sur ce banc depuis longtemps.
Il y en a d'autres, des personnages dans sa vie mais ceux-là, elle les aime particulièrement. Elle les connait de loin quand ils ne l'ont jamais vu. Ça ne la dérange pas, ils occupent ses journées. Mais en ce moment, elle n'aime pas la tournure que prennent les évènements. Ces temps-ci, le petit garçon ne va plus à l'école avec sa maman mais un grand monsieur qu'elle n'avait jamais vu. Et en plus, jamais à la même heure. Et son vieux monsieur ne passe plus promener son chien. Elle ne veut pas penser qu'il ne reviendra pas. Cela l'attriste. Il avait l'air sage, surement ravi de vous raconter les quelques bribes de son passé qui le font encore sourire. Et ce petit garçon, où est passée sa maman ? Elle a bien vu qu'il ne tient pas la main au nouveau monsieur. Le reverra-t-elle un jour, heureux, accrocher à la main de sa mère ?
En ce moment, les choses l'énerve. Tout change. Son train-train n'est plus du tout régulier. Les gens deviennent imprévisibles. Elle n'aime pas ça. Parfois, elle finit par s'ennuyer. Alors elle se met à penser. Et elle se sent seule, triste, abandonnée. Alors elle se dit que de toute façon, personne ne se rendrait compte de son absence. Mais elle se raisonne, elle veut revoir son petit garçon sourire. Et son vieux bonhomme lâcher la bride de son chien pour qu'il puisse courir dans le parc. Ça lui manque tout ça. Mais elle se dit que ce n'est pas grave. Que ce n'est qu'une question de temps avant que tout revienne. Mais combien de temps ? Elle n'a plus tellement envie d'attendre. Oui, pourquoi attendre ici alors que plus haut, de nouvelles sensations peuvent vous tendent les bras ?

Un jour, à huit heure quarante-sept précise, on a vu un petit garçon aller à l'école. Tout sourire, il tenait la main de sa maman. Il avait l'air heureux. Et puis, aux alentours de quatorze heure, un vieux bonhomme est venu promener son chien. Il a lâché sa bride pour qu'il puisse courir dans le parc. Pourtant, ce jour là, il manquait quelque chose à l'horizon. Mais quoi ? Comme une basse sur un morceau de rock. Elle n'était plus là....



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zouck

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Re: Venez poster vos textes !

Message par zouck »

Aujourd'hui , j'ai vu la vie de derrière une vitre. La musique fait beaucoup, elle est capable de changer pour une poignée de secondes la vision du monde d'un être humain; j'avais du vague a l'âme, j'écoutais Eminem et j'avais envie de changer le cours des choses, tout en sachant que l'Homme n'a pas encore trouvé de souhait plus vain. Je m'étais retirée dans l'endroit où je suis le mieux et le plus en sécurité dans ce monde: l'univers de mes pensées. Je songeais a la personne sans qui depuis peu je suis bien moins que celle qu'il m'est donné d'être en sa compagnie. Les vitres ne sont pas celles qu'on pense. Celle de la voiture n'était que très insignifiante; celle formant l'écran de nuage derrière le lequel se trouvait -et se trouve peut-être encore à l'heure qu'il est- un soleil aux couleurs traitresses et aux rayons qui devaient sans doute pratiquer la sorcellerie à leurs heures perdues a soudain dégagé un sentiment d'apocalypse pour moi. Et cette vitre qui me séparait de l'astre plus sûrement que la distance entre nos deux amalgames d'atomes m'enfermait moi, et non lui, et formait comme un dôme sous lequel j'avais l'impression de sentir le fourmillement incessant des insectes que sont les hommes, des millions et des millions de petites bêtes grouillantes qui ne sentent pas que la température monte inexorablement au fur et a mesure que leurs vaines activités se mettent en place les unes après les autres, et finira par tous les annihiler complètement. J'étais la seule présence humaine sous cette cloche de verre étouffante, ou si une autre existait, son univers se déroulait trop loin du mien pour que je puisse en avoir conscience. Mais mes pensées étaient bien loin de mes habituelles réflexions anthropologique; elles étaient toutes en train de fendre l'air plus glacial a chaque seconde vers ce soleil si indifférent, attentif, inerte et divin en se heurtant invariablement a la limite de cristal infranchissable. Pourtant, et tout le paradoxe de cet instant si bref réside là, j'ai senti très nettement qu'entre cette source de lumière froide et mes yeux, qui avaient pris la teinte de l'air glacé, un lien immatériel s'était formé, et ce dernier se souciait si peu d'une quelconque vitre ou autre qu'il me semble qu'il n'avait pas même conscience de l'improbabilité de sa présence provoquée par cette même barrière. 

Et c'est ainsi que la lune est tombée amoureuse du soleil. 

Du moins la légende l'affirme-t-elle. Car Eminem serait-il a l'origine de tout ?
Sherlo-chouki

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Sherlo-chouki »

Tout n'est qu'illusion


Petit enfant dans les rues,
Jeune fille embrassant un inconnu.
L'argent ne tombe plus du ciel,
Le vent n'est plus qu'un appel.

Si toute fois vous comprenez,
C'est si simple, de rêver....

Le silence est bruyant,
Les pleurs son scintillants.
Le monde court à sa perte,
Maintenant les idées se perdent.

Si toute fois vous comprenez,
C'est si simple, de rêver....

Les regards sont emplies de tristesse,
Les sourires nous sauvent de justesse.
L'envie se lie sur les visages,
Les actions ne sont pas des plus sages.

Si toute fois vous comprenez,
C'est si simple, de rêver....

Malgré tout, quelques uns persistent,
Certains pensent que le bonheur existe.
Rare sont les sourires innocents,
Peu sont les enfants inconscients.

Si toute fois vous comprenez,
C'est si simple, de rêver....

Appel à tous les rescapés,
Message à tous les isolés.
C'est l'heure de vous faire entendre,
Il est temps leur faire comprendre.

Si toute fois vous comprenez,
C'est si simple, de rêver....

Il est grand temps de crier,
C'est maintenant qu'il faut hurler.
Notre monde n'est qu'illusion,
Le bonheur n'est qu'hallucination.

Si toute fois vous comprenez,
C'est si simple, de rêver....

Alors dans ce monde d'hypocrites,
Ici où la liberté n'est qu'un mythe.
Apprenez à vous évader.
Comprenez que rien n'est pire que la réalité.

Si toute fois vous comprenez,
C'est si simple, de rêver....
ladidinedu27

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Re: Venez poster vos textes !

Message par ladidinedu27 »

C'est une rédaction qui j'ai fait lors de mon année de 4e (je suis actuellement en 3e)
Le sujet était d'écrire à la manière de Mme de Sévigné une lettre pour annoncé a un(e) correspondant(e) une nouvelle extraordinaire .
(Cette histoire je l'ai vraiment vécu, c'est donc une histoire vraie)

Je vais te raconter une terrible, mais en même temps inoubliable anecdote, que j'ai vécu en mai 2003, lors d'une cérémonie.

C'est la chose la plus effrayante, la plus unique, la plus culpabilisante, la plus heureuse, la plus triste, la plus merveilleuse mais aussi la plus inattendue, mais en même temps attendue!

C'est une chose dont personne ou presque n'est au courant. Seul ma famille et mes amis sont au courant de cette chose. Je pense que peu de personnes ont vécu ce genre de chose. C'est une chose qui s'est passée samedi et qui n'aurait pas pu avoir lieu dimanche.

Je t'entends dire:
- Mais qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que c'est ?
-Mais essaye de réfléchir, même si ce n'est pas évident!
-Est-ce que c'est grave ?
-Oui, assez!
Est-ce que c'est un accident ?
-Tu n'y es pas!
-Mais alors qu'est ce que c'est ?
-Mais, doucement ! Je vais te le dire ! Je vais enfin te dévoiler ce que c'est!
Il s'agit d'une femme, de mon arrière grand-mère plus précisément, que je surnommais "Grand Mamie". C'est une femme heureuse, malgré ce qu'elle avait vécu durant la guerre. Elle était gentille, généreuse, pleine de vie elle avait plaisir à jouer et à être avec sa famille.Mon arrière grand-mère était très proche de ses petits enfants et de ses enfants, à savoir ma mère et mes oncles et tantes, mais elle était également très proche de ma grand-mère.
Cette merveilleuse femme est décédée le jour même du mariage de ma tante, donc le jour du mariage de sa petite fille.
Mon arrière grand-mère était habillée, coiffée et toute prête pour la noce, mais malheureusement une crise cardiaque l'attaqua et l'emporta dans un sommeil immortel.
Moi, j'étais petite, donc je ne savias pas ce qui se passait et ma mère m'a emmenée chez un autre oncle.
Ma grand-mère et le reste de la famille ne devait pas le dire aux mariées.
Ce qui m'a le plus marqué c'est que m'a dit que mon arrière grand-mère avait rédigé un mot dans laquelle elle disait: " Si, il m'arrivait quelque chose le jour de la cérémonie, surtout n'arrêtez pas la noce !"
Et je commence à y repenser en ce moment, car auparavant j'était trop petite pour comprendre. J'ai même pleuré en écrivant cette lettre.
Amandine.V
PS: Cette lettre fait honneur à l'incroyable courage de ma "Mamie" durant la noce, j'ai fait part du contenu de cette lettre à ma "Mamie"

( je remercie les gens qui auront lu mon texte, si il y a des fautes d'orthographes excusez moi, et je voudrait que cela vous donne envie de vivre, que la vie est trop courte, donc faite comme moi croquez votre vie a pleine dent. Et sachez que je ne souhaite sa a personne car cela reste a vie dans une mémoire, je voudrais rajouté également que le jour où j'ai écrit la lettre sur booknode c'est le 29/04/13, et que le mariage a eu lieu le 3/05/03 donc cela va faire 10 ans que cela c'est passé) .
fantastique27

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Re: Venez poster vos textes !

Message par fantastique27 »

Il est émouvant ton texte ...
Mais tu as presque dévoilé trop vite le drame ... non ? Mais il est plutôt joli.
En tout cas il est vraiment personnel et ce n'est pas forcément facile de publier des textes aussi chers à nos yeux , bravo.
( C'est trop drôle, quand tu écris je te reconnais tout de suite, pas besoin de signature ou autre. Si tu voulais faire un texte anonyme avec moi ce serais raté ! C'est comme si j'entendais ta voix en le lisant! <3 ;))

En tout cas bravo, j'ai hâte que tu publies d'autres rédac, j'aimerais bien les redécouvrir ;)

Candice.
ladidinedu27

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Re: Venez poster vos textes !

Message par ladidinedu27 »

ba Mme Pigalle est dit que j'avais garder le suspense et merci pour les compliment.
Mais avant d'en remettre je vais attendre d'en faire une aussi belle.
Didine
PS: c'est pas drole tu me connais trop ^^ ;)
Sherlo-chouki

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Sherlo-chouki »

C'est courageux d'avoir écrit tout ça. Si je peux me permettre de te faire une petite critique, au départ, tu dit souvent le mot "chose" c'est un peu trop répétitif. Sinon j'espère que dans ta famille vous avez surmonté tout ça ;)
Sherlo-chouki

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Sherlo-chouki »

J'ai toujours cru en ce petit je ne sais quoi qui donne le sourire aux gens. Je n'ai jamais pensé qu'il était fait pour moi mais certains le méritent. Les premiers sur cette liste ? Les enfants. Ils ont besoin de bonheur, d'insouciance avant d'entrer dans le monde des grands. Ils doivent oublier leurs petits chagrins quand on leur donne un bonbon. Ils doivent voir des dragons et autres créatures imaginaires dans les nuages. Ils doivent croire aux contes de fées.
Moi je n'y ai pas eu droit. Non, tu as décidé que je ne le méritais pas. Je n'étais pas assez sage ? Il y en avait des pires que moi. J'ai abusé du bonheur ? C'est la définition même de l'enfance. Parce que je peux chercher autant que je veux, aucune idée ne me traverse l'esprit. Je n'ai pas eu le temps de jouer à la marelle. Je n'ai jamais pu écrire cette foutue liste au Père Noël. Tu sais à quel point c'est important pour un enfant d'écrire cette connerie ? Tu sais ce que ça fait, le regard des adultes quand tu leur dis qu'il sert à rien, leur Père Noël ? Et bien moi, oui.
Je ne dis pas que je méritais cette chance. Mais j'aurais voulu connaître le goût du bonheur. Juste une fois. Histoire de dire que moi aussi, j'ai eu une enfance heureuse, comme tout le monde. Mais non, tu as décidé de me priver de ce droit. Haute comme trois pommes, tu as fait en sorte que personne n'entende le son de mon rire. Je voyais la pitié, le désespoir dans le regard des adultes. Parce que oui, je savais déjà les reconnaître. Par contre, on ne peut pas dire qu'ils aient souvent vu mes yeux secs. Je passais mon temps à pleurer.
Et puis, j'ai grandi. Ado, je voyais le bonheur autour de moi sans jamais réussir à l'attraper. Je trouvais ça injuste. Peut-être que ça l'était. Petit à petit, je me suis refermée sur moi même. J'ai cessé de pleurer. Je passais mes soirées à regarder les étoiles à travers la fenêtre de ma chambre. Je me disais qu'un jour, tout changerait, qu'il fallait juste que je sois patiente. Alors j'attendais, je regardais au loin. Je faisais bien sagement mes devoirs mais je ne parlais pas souvent. Juste en cas de nécessité. Les jeunes de mon âge m'évitaient, ils me trouvaient trop bizarre, trop différente. Ils avaient raison.
Et malgré tout, je ne me suis jamais scarifier. Pas de tentative désespérée de suicide. J'ai tenu bon, je ne voulais pas tomber dans ce piège. Je me contentais d'écrire mes idées noires sur des feuilles volantes. Et chaque soir, j'en noircissais plusieurs. Et puis un jour, on m'a envoyé chez un psy. Il m'a dit que c'était bien, que j'avais trouvé une bonne façon de surmonter tout ça. Alors je lui ai montré le classeur où je rangeais toutes ces feuilles. Il a voulu m'envoyer chez « quelqu'un de plus compétant ».
J'ai tout brûlé.
Je dois dire que ça m'a fait du bien. J'ai vu ces flammes détruire mon passé et tout ce qu'il renfermait. Je les ai vues te réduire à néant. Tu n'était plus que de la poussière que je pouvais balancer dans l'océan. Alors chaque soir, j'écrivais quelques pages que je faisais ensuite partir en fumée. Ça me faisait un bien fou. Une fois, j'en ai même souri. Un vrai sourire avec toutes les dents.
Tu ne sais pas la meilleure ? À bien réfléchir, ça doit être la seule fois de toute mon adolescence où j'ai souri. À croire que tu m'avais vraiment tout pris. Tout, sauf ma détermination. J'avais décidé de devenir une adulte responsable. J'ai réussi. Aujourd'hui, je suis infirmière. J'ai réussi. Je t'ai empêcher de gagner, j'ai grandi. J'ai surmonté. J'ai avancé. Et c'est pour ça que je souris aujourd'hui. Parce que je ne t'ai pas laissé tout anéantir. C'est moi qui t'ai écrasé. Tu m'as pris mes parents. Tu m'as pris mon grand frère. Tu m'as pris mon innocence. Tu m'as privé de toute chance de grandir comme une enfant normale. Tu m'as fait vivre treize longues années d'orphelinats et autres pensions. Mais j'ai survécu.
Maintenant, c'est à toi de survivre. Il paraît que c'est dur, derrière les barreaux. Je te dirai bien bonne chance, mais tu n'as pas pris la peine de m'encourager.


La jeune femme n'a pas pris la peine de signer sa lettre, elle s'est contenté de l'écrire. Elle lui a donné en main propre. Elle l'a regardé droit dans les yeux avant de partir. Elle avait gagné. Toutes ces années de détresse lui paraissaient désormais bien loin. Elle est sortie de la prison. Et elle a souri. Une vrai sourire heureux avec toutes les dents.
Et elle s'est tirée une balle dans la tête.


S-C
Renarde

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Renarde »

Je suis tombée ici par hasard, et j'ai eu l'envie de poster mon texte à moi ! :)
J'ai du l'écrire un jour où j'étais triste, et pleine de douleur. J'aimerais savoir si il vous plaît.
Par contre, je préviens, il n'y a aucun prénom et c'est volontaire. De plus, c'est assez mystérieux car je veux vous laisser imaginer les choses, en vous donnant seulement quelques pistes. :D


La valse infinie

Je danse sous les étoiles, près du lac couleur d'encre.
Je tourbillone encore et encore, ma robe bleue s'envolant avec moi.
Puis soudain, tout s'arrête.
La musique que le vent jouait dans les roseaux, dans les herbes folles, s'éteint sans prévenir, laissant juste une dernière note flotter au-dessus de nos têtes.
Ma tête tourne.
La valse que je mène avec lui chaque soir est finie.
Je tombe doucement en arrière, dans les grandes herbes.
Elles sont si belles. La lune se reflète sur elles, et leur offre cette couleur blanche si pure.
Puis je reprends conscience.
Je sais qu'il va partir. Que sa lumière ne sera plus là.
Qu'il faudra endurer une journée avant de le revoir. Que ses yeux ne se poseront plus sur moi avant la nuit prochaine.
Je le vois s'éteindre doucement, emportant mon bonheur avec lui.
La Lune a jugée que nous avions fini. Que nous la reprendrons demain. Qu'elle ne prêterait sa lumière que demain.
Je repense au passé. Je n'ai pas réussi à oublier. Je n'y arriverais pas.
Je revois les remous du lac, la peur, son aide, puis la noyade.
Il est parti sans moi. Vers un monde meilleur, certes, mais loin.
Le vent balaye mes souvenirs, mon passé si lourd.
Je me calme. J'arrête de trembler. Je sens mes yeux se fermer.
Puis j'entends une voix. Douce, réconfortante, mais pleine de mélancolie. Comme celle d'un vieux souvenir qu'on souhaite enterrer.
Elle semble venir du lac, pourtant, je ne sais pas si elle est proche.
La lune, plus belle qu'une nuit habituelle, a crée au centre du lac un puit de lumière.
" Ange de Lune, vient, vient à moi..."
Je me lève. Cette voix, si douce, si belle, m'attire comme un aimant.
Elle m'ensorcelle. Il n'y a que comme ça que je peux la définir.
Je m'arrête au bord de la rive. J'ai peur. La couleur encre du lac me fait peur, m'angoisse.
Mais la voix est toujours là. Elle me rassure.
J'enlève ma robe. Puis je saute.
Je nage dans cette eau si noire vers le puit lunaire.
Un miracle ? Je ne sais pas. Moi qui ait si peur de l'eau, je me sens bien.
Je suis sereine, j'ai l'impression que je ne crains rien.
Puis sans prévenir tout devient noir. Je me débat pour retrouver la lumière blanche.
Mais je perd. Tout est noir.
Je ferme les yeux. Combien de temps s'est écoulé avant que je ne les ouvre à nouveau ?
Un siècle ? Une mois ? Une seconde ? Je ne sais pas. Je ne saurais pas.
Je sais juste qu'il est en face de moi. Que j'ai retrouvée ma moitié.
Et que maintenant, notre valse ne s'arrêtera jamais.
Et que tout l'amour que j'ai pour toi ne s'éteindra pas.
Doubbe

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Doubbe »

Pas de titre ... Oui je n arrive jamais à trouver le bon :mrgreen:
Si vous avez des proposition volontiers

En rouge clair le passé
En rouge foncé le poème
En noir le présent


Je suis sur la balançoire devant la maison.cela fait une éternité que je suis là.
Je me lève pour me diriger vers le portail qui clos la propriété et sors. Mes pas se dirigent seuls.
J arrive devant une tombe. Sur le monument est gravé un nom : Louane Saul, suivit d une date:
2000-2008
Je tombe à genou dans l herbe.
Et mets la tête entre les main.
Ma vue se brouille.
Mes cheveux se perdent dans mes larmes.
La vue de cette pierre ornée de fleurs ravive en moi des souvenirs que je m efforçais d oublier.



J attendait devant le cabinet 12 depuis bientôt une heure. J entendais quelques éclats de voix.
Ma mère et le médecin.
Les mots " essayer " et " tous " revenaient souvent mais un seul ponctuait chaque phrase " mort ".
Je souriais comme pour me rassurer. Rien ne pouvait m inquiéter j était forte.
Puis soudain la porte s est ouverte. Et ma mère est sortie. Celle-ci pleurait à chaude larme. Elle s est précipitée sur moi en me prenant dans ses bras.
- je suis désolé Louane je n ai rien pu faire.
Le médecin s est avancé pour lui tendre une lettre.
Je n avais toujours pas compris la gravité mortelle de ma maladie.



Pourquoi ne suis-je pas partie comme tous le monde.


1 ans plus tard
Je me reveillai, les habituels oiseaux matinaux s étaient tus.
Ma mère entra en trombe dans ma chambre.
Mon etas était terrifiant.
Le peu de cheveux qu il me restaient était terne, mes yeux, globuleux et ma plus transparente que jamais.
Je peinai à me lever de mon lit. Mes jambes semblaient faites de coton. Je me déshabillai lentement sans un mot.
Mes côtes se détachaient nettement.
Ma mère retint un sanglot.
Cela faisait une semaine que je n avais pris d antibiotiques et j allai mal, très mal.
Depuis cette même semaine, elle pleurait chaque nuit sans que je ne comprenne pourquoi.
Elle m installa dans la voiture et m attacha. Je sombrai dans un rêve étrange.
Je courai dans un champ immense.
Chaque brin d herbe me caressait avec douceur.
Depuis combien de temps n'avais-je couru ?
Ma vision se limitait a ce pré dont la végétation atteignait plus d un mètre.
Soudain le ciel s obscurcit et des os blanchâtres apparurent. Un sang pourpre mouilla la terre sèche.
Partout l herbe se transforma en cendres.
Puis je m envolai dans les airs.
Sous moi les os se déplacèrent pour former un unique mot : Morphine.

Je me reveillai dans un salle blanche.
Seul mon lit habillait la chambre. On m avait déplacée pendant que je dormais.
Mon cauchemar me revint en tête. Morphine. Des os. L herbe comme empoisonnée, mourant rapidement.
Tout devint clair. Je n étais pas venue pour une visite quotidienne mais pour mourir.
Le médecin en avait parlé à ma mère lorsqu elle avait demmandé à me soulager.
Cela me tuerai.

Tout était calme mais je savais que dans quelque minute le liquide entrerait dans ma perfusion et je m endormirai à jamais. Dans mon bras je sentis une pression sanguine.
Ma mère arriva et me serra dans ses bras.
- Maman...
- Ne t inquiète pas. Tu commences simplement une nouvelle vie.
- Non pas sans toi... S il te plaît.
- Je serais toujours là dans ton cœur.
- Reste avec moi, tu ne peux pas me laisser...
- Louane, souvient-toi tu m as souvent chanté la chanson de l ange. Celle où tu regarde la terre depuis le ciel. Alors devient un ange, pour moi.
Puis Eilae est entré
Je sentis mon corps devenire lourd. Les douleurs s attenuer. Une serenité inconnue. Comme lorsque l on est soulagé d un fardeau. Un fardeau tel que la vie.



Je me relève. Tout devenait clair.Cela faisait 5 ans que j errai entre vie et mort. Invisible aux yeux de tous.
Pour pouvoir partir j allai devoir lui pardonner. Il aurai été égoïste de vouloir me garder en vie. Elle avait d abord pensé a moi ignorant sa douleur.
Dieu a prolongé mon séjour ici pour que je lui pardonne. Que je quitte ce monde heureuse, heureuse d avoir vécu. Je retourne chez moi.
Je la voit assise sur son sempiternel tabouret, la tête entre les main maudissant la jour de ma mort.
Dans son dos il y a toujours eu un tableau magnétique sur lequel j écris dans la poussière accumulée.
À la fin du poème elle se retourne et découvre les mots tracés doucement :

Quand je serais grande je serais un ange
Un ange qui s envole avec de belles ailes rosées
Je m envolerais loin de la terre dans les étoiles
Je soupirerai à la vue des erreurs inévitable, des faute impardonnables
Je verrai le monde dans son entier, dans sa vérité, dans son essence même
Je te verrais, toi
Fermer les yeux dans ton linceul de mensonges celui dans lequel le monde est enveloppé
Sans que personne ne le sache
Je ferais l impossible pour que tu sois heureuse
Je serai ton ange gardien


Je souris.
Je vois que malgré le fait qu elle ne me voit pas, elle esquisse une maigre grimace.
Elle sait que je la regarde.
- Moi aussi je t aime et je ne supportait plus de te voire souffrir. J aissait de penser que je n aurais jamais du accepter mais au fond de moi je sais que j ai fait le bon choix.Tu n as plus mal. Pars en paix et sache que l on se reverra dans un autre monde.
Je sents comme un tourbillon glacé. Enfin tout s arrête pour laisser place à un ciel turquoise.
Je tourne la tête et découvre dans mon dos deux ailes blanches.


Merci d avoir lu !!!!!' :P :P :P :P et je VEUX des avis positif ET négatif
Dernière modification par Doubbe le mar. 04 juin, 2013 4:04 pm, modifié 4 fois.
lavande41

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Re: Venez poster vos textes !

Message par lavande41 »

Oublier un joli mot bien difficile à appliquer et très ami avec le temps qui ce joue toujours de nous. Comment s'y fier? et réussir là où tant de monde échoue.



Se sentir vide mais continuer à avancer parce qu'on a pas le choix, pas d'autre alternative que de vivre sa vie au mieux. Même losqu'elle vous entraine au plus profond et que la remontée est longue et douloureuse il faut tout faire pour s'en sortir.

Savoir ou ne pas avoir qu'est ce qui est le mieux. Connaitre la vérit fait souvent plus de mal que de bien mais d'un autre côté le plus souvent nous préfèrons savoir ce qu'il est en, de quoi il retourne, le pourquoi du comment c'est dans la nature humaine d'être curieux. Mais parfois la vérité est dur à acceptée.


Sensation presque impercetible, douleur infinie de l'absence de réponse. Et l'attente...
Doubbe

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Doubbe »

Je cours dans les champs avec d'autres enfants. Nous sommes six en tout. Nous avons tous à peu près le même âge.
Seul notre situation économique nous relie. Mais je sais que nous sommes unis
Nous rions beaucoup, que de bons moments passés avec eux.

***


Je porte une magnifique robe blanche sertie de perles vertes et de petites bretelles de dentelles. Une longue et belle traîne me suit en embarquant les pétales de rose que Nathalie, ma demoiselle d'honneur de quatre ans vient de jeter sur l'herbe pendant son passage. Des visages souriants, émus me fixent intensément. Des appareils photos me mitraillent de tous côtés. Mon père avance à mes cotés, me tenant le bras et me souriant. J'ai le trac, mon cœur bat la chamade et mes mains tremblent imperceptiblement derrière mon bouquet. Mon bouquet est fait de roses blanches et de lys de la même couleur.

Je le vois lui, Fred, devant l'autel avec Madame le Maire. Il me sourit. Il est tellement beau dans son costume trois pièces blanc. Il n'a pas mis de cravate ni de nœud papillon, il n'aime pas ça et je ne l'aurais pas forcé puisque je n'aime pas non plus.

Nous nous unissons donc devant tous nos amis et toute notre famille. Je dis notre famille car la sienne est devenue la mienne et la mienne la sienne.

Nous faisons maintenant de belles photos dans le parc du château où a eu lieu la cérémonie. Comme je le souhaitais, des fleurs partout. Rien ne pourrait entacher cette magnifique journée, pas même ma phobie des insectes volants, tel que les abeilles ou les frelons.

Nous sommes enfin unis pour la vie et ce jour est mon premier plus beau jour.

***


Nous nous promenons avec Fred le long de la Seine. Pour notre voyage noces, nous sommes allés faire du ski dans les Alpes et au retour il me fait visiter Paris. Je me suis trouvée ridiculement petite à coté de la grande tour de fer.

Le soleil est aux abonnés absent. Les nuages eux par contre sont bien là, ils sont bien gros et bien gris. D'un coup, comme si nous ne nous y attendions pas, une averse s'abat sur l'eau et les rives.

C'est beau, les gouttes qui tombent dans la rivière et font jaillir de minuscules gerbes d'eau.

Nous courons de nouveau, comme quand nous étions petits. Nous nous arrêtons pour attendre à un passage piéton. Fred enlève son manteau et au moment de le passer par dessus nos têtes, un bus passant un peu trop près du trottoir vide complètement la mare d'eau qui s'était formée dans le caniveau. Trempé jusqu'aux os, il est pétrifié. Temporairement protégée par son corps et son manteau je n'en ai pris que sur les pieds.

Nous rions beaucoup en retournant, mouillés à souhait, à notre voiture.

***


Comment être mieux uni que d'être marié et parent. Mon ventre est beau et rond. Un petit être grandit à l'intérieur. Si c'est une fille je l'appellerai Amélia. Si c'est un garçon, Maxime. Je ne sais pas si je veux une fille ou un garçon. Le hasard fait tellement bien les choses parfois que je lui laisse libre choix.

J'ai appris ma grossesse à trois semaines et demie et ce fut le deuxième plus beau jour de ma vie.

Bien sûr elle était désirée cette grossesse et, même si cela n'avait pas été le cas, je l'aurais tous de même aimé autant ce bébé. C'est un don du ciel que de pouvoir donner la vie.

Nous caressons mon ventre depuis bientôt une heure mais nous ne voyons pas le temps passer. Le bébé donne des petits coups et quelques contractions m'assaillent de temps à autre mais rien d'alarmant.

Nous reprenons notre route le long de la plage de la Baie d'Ecalgrain. Les vagues viennent lécher mes pieds lorsque soudain je sens de l'eau couler le long de mes jambes, mais aucune vague n'est montée si haut, c'est à peine si je marche dans l'eau.

Amélia Godrich Petersen née le 4 juin 2008 dans une clinique de Normandie. Troisième plus beau jour de ma vie. Elle fait le bonheur de sa maman Ella et de son papa Frédéric.

***


Les premiers pas d'Amélia, son premier pot, sa première dent, son premier repas, ses premières bougies, son premier Noël, son premier jour d'école, sa première petite souris, ses premières vacances, son premier bain de mer, son premier chagrin d'amour de petite fille.

Notre nouvelle voiture, notre belle maison, notre chat Pedro et un nouveau petit chien Samy.

Elle joue du piano depuis presque un an. Elle joue de mieux en mieux pour son jeune âge et elle adore ça. Toute la famille est réunie pour ce weekend de pentecôte et l'écoute jouer de douces mélodies.

La vie file à une de ces vitesses. J'ai un travail intéressant où je peux côtoyer beaucoup de monde et m'occuper de ma petite famille. Tout est si merveilleux. Je vis des moments de rêve et jusqu'ici ma vie n'a été qu'une suite de moments de bonheur et joie.

J'attends un heureux événement, encore. Cette fois nous n'avons pas voulu attendre la naissance pour savoir si ce serait un garçon ou une fille, et j'ai l'immense plaisir de vous annoncer que la naissance du petit Maxime Godrich Petersen est prévue pour le 12 décembre 2013. Nous l'avons appris à deux mois de grossesse, quatrième plus beau jour de ma vie

Aujourd'hui je vais au centre commercial avec ma petite Amélia acheter quelques vêtements pour son petit frère et elle insiste pour prendre un petit lapin en peluche marron avec un plaid vert pomme. Je ne peux que céder à ses petits yeux bleus et son air suppliant gentiment.
C'est un ange et je souhaite que son petit frère soit aussi sage qu'elle. Toujours serviable pour son jeune âge, jamais de caprice et un grand cœur.

Nous reprenons la route pour rentrer à la maison. Sur l'autoroute, il n'y a pas grand monde et le soleil est au rendez-vous en ce mois de septembre. Je vois ma petite Amy dans le rétroviseur, elle joue avec sa poupée et juste à coté d'elle se trouve le sac de ses achats pour son petit frère. Elle est tellement pressée qu'il soit là.

***


Je me réveille dans une pièce aux murs blancs. D'abord je vois flou mais j'entends des voix sans pour autant discerner les mots. Une goutte coule le long de mon front et vient me chatouiller la narine gauche. J'essaye de lever la main mais impossible. Je n'y arrive pas. Je crois que je ne peux plus la bouger. J'essaye l'autre main mais toujours rien. Je ne sens strictement rien en dessous du cou.

Je vois enfin le visage de Frédéric et un homme que je n'ai jamais vu. Ils ont le visage grave. Ils ont l'air agréablement surpris que je sois réveillée. Je suis heureuse de les voir aussi mais pas pour longtemps.

Ils m'apprennent la fatidique nouvelle :
Sur l'autoroute, alors que je roulais tranquillement, sans dépasser les limitations de vitesse, je mets en route le limitateur de vitesse à chaque fois que ma fille est avec moi dans la voiture. Une voiture voulant dépasser à une allure très élevée, se retrouva bloquée par une autre qui me doublait déjà. Selon les témoins la voiture à fait une embardée, s'est retournée et a heurté ma voiture de plein fouet. Celle-ci s'est retrouvée écrasée sur la glissière de sécurité à droite.

Je suis tétraplégique. Je ne peut donc plus bouger aucun muscle en-dessous de mon cou, et cela ne changera plus jamais, plus rien bouger en dessous de mon coup. Le choc m'a brisé la colonne vertébrale à la 4ème vertèbre cervicale. Je ne pourrai plus serrer ma fille dans mes bras. J'apprends également dans la foulée que j'ai perdu mon bébé. Mon fils qui n'avait pas encore vu la lumière du jour, jamais respiré cet air pur de la campagne, il ne pourra jamais marcher, jamais voir ces beaux paysages ni le merveilleux sourire de sa grande sœur.

Soudain, comme si j'avais pu l'oublier, je demande des nouvelles de ma petite fille chérie. Soulagement que je ne peux réfréner, elle est en vie. Par contre son bras gauche est fracturé et il a fallu amputer trois doigts.

C'est le néant, mon cœur est vide d'émotion. Je ne réagis pas. C'est le premier pire jour de ma vie, le premier d'une longue série. Comment ai-je pu vivre une vie aussi heureuse, tellement remplie de bons moments, de joie et de tendresse et recevoir d'un seul coup, comme un énorme coup de poing en pleine figure, ces nouvelles toutes plus mauvaises les unes que les autres?
Je n'ai plus de fils, ma fille est dans le plâtre et ne pourra plus jamais continuer ses cours de piano.

Mon fils ne grandira jamais. Qui s'occupera des personnes dont j'ai la charge? Mes romans en cours ne seront jamais publiés.

A trente ans à peine, ma vie est finie. Un sentiment de haine m'envahit. Je suis en colère contre la vie, contre moi-même, contre celui qui nous a brisés.

Cet homme s'en est sorti indemne, avec seulement quelques contusions. Son procès est passé, je suis restée trois semaine dans le coma. Il s'en est sorti avec seulement cinq ans de prison dont deux avec sursis.

Je leur demande de sortir pour réfléchir seule à tout ceci. Des larmes coulent le long de mes joues et je cesse de les sentir une fois qu'elles ont quitté mon cou.

Je hais cette vie avant même de l'avoir vécue. Je ne me sens pas capable de vivre ainsi, je ne pourrais pas regarder Amélia en face, elle était dans ma voiture lorsque c'est arrivé. Je ne pourrais plus sourire à Frédéric en sachant que j'ai perdu son enfant, son fils qu'il attendait avec tant d'impatience.

Je vais vivre comme un légume et je ne le veux pas. On me fera manger, on me fera boire, on me lavera. On me mettra des couches alors je devais commencer à les enfiler à mon fils dans un mois.

Je suis prisonnière de mon propre corps.

Après la joie, et tout l'amour que j'ai reçu, je ne veux pas de cette vie de souffrance, de colère. Car oui je haïrai cette vie et je serai en colère chaque jour contre moi-même et cet homme qui s'en est sortit indemne sans réel punition.
Sherlo-chouki

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Sherlo-chouki »

C'est un très beau texte, touchant. Quelques fautes par-ci par-là mais rien de gênant ;)
Bravo.
Doubbe

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Re: Venez poster vos textes !

Message par Doubbe »

Renarde très beau j aime bien avoir la liberté d imaginer moi même le sens du texte
Verrouillé

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