Et on change les titres aussi ! pour ménager tout le monde. Exit Le Club des Cinq et les gitans, bonjour Le Club des cinq pris au piège. En plus de l'arasement de la langue, il y a celui du contexte de l'écriture : l'Histoire ? les usages passés ? à la poubelle.charly09 a écrit :J'ai lu récemment un article sur les ré-écritures du "Club des Cinq"... c'est exactement ça. On retire les termes un peu soutenus comme obsolètes, on met tout au présent parce que quand même, le passé simple, c'est compliqué... (force est de constater qu'en effet, les jeunes ne savent plus écrire au passé, même dans un forum de lecteurs confirmés... je me suis fait assez souvent la réflexion!)
C'est donc une déchéance également très marquée en Histoire (comme l'a fait remarquer Carine) : un professeur me disait qu'en classe de 3ᵉ, chaque année, environ 5 élèves sur 30 ne savent absolument pas ce qu'est le nazisme. Il y a là, je pense, une faute des parents qui ont, quoi qu'on en dise, part à l'éducation des enfants. Avec tous les médiums mis au service de la connaissance, de la culture, de l'enrichissement, il est stupéfiant que des jeunes de 14 ans ne savent rien de la Seconde Guerre mondiale. Preuve d'une fainéantise intellectuelle multigénérationnelle (trouvons vite un vaccin pour immuniser celles à venir).
Je viens de recevoir ma convocation aux oraux du concours et dois m'entraîner à une épreuve de didactique qui demande une connaissance des programmes scolaires, toujours moins orientés littérature classique. Je pourrais en pleurer !Laurationnelle a écrit :Je projetais d'être professeur de français à l'origine, mais ayant conscience de l'état des choses actuel, je ne me sens de taille, ou j'aurais l'impression de me battre contre des moulins à vent. Vous avez du courage !
Pour rebondir sur les propos de charly et Carine : ce que je trouve le plus désolant, ce n'est pas tant le niveau des élèves que le parti pris des institutions pour le laisser si bas. J'ai fait passer des oraux pour le bac blanc de français, nombreux sont les élèves de 1ʳᵉ qui : 1/ saisissent ce qui fait la beauté de la langue dans un texte classique ; 2/ comprennent ledit texte ; 3/ ont envie d'en discuter intelligemment ; 4/ mais sont incapables d'en faire une explication cohérente par manque de méthode et de vocabulaire. La faute à un enseignement du français très lâche. Pour le coup, le retour de la dictée quotidienne dans le primaire ne peut pas faire de mal. Il ne reste « plus qu'à » réintroduire les lectures analytiques des Essais de Montaigne dès la 5ᵉ.