Le danger d'un jardin monochrome
J'entrai dans mon jardin, déposai l'engrais
Fourni par mes rêves ; puis, je les plantais,
Ces belles fleurs d'un blanc pur réinventées.
Bien que j'eusse délicatement planté
Ces six fleurs, il fallut que je les arrose.
Mes émotions sont leur eau virtuose !
Me sentant seul et morose, j'arrosai
L'une des fleurs de mes larmes qui coulaient
Sur leurs pétales devenant bleus. Hélas !
La tristesse les envahit, se déplace,
Ainsi, remplit mon cœur, et le vide vint ;
La joie, cette fois, me sortit du ravin,
Ensuite, je ris beaucoup avec une autre,
Enduite d'une sève jaunâtre chaude.
Dans une autre zone dormait la plus laide,
Il me fallait là l'aide d'un bon remède :
Des insectes la rongeaient... Infecte vue !
Verte, elle devint, quand j'eus vomi dessus.
Troublé, apeuré, voire paralysé,
Cette fleur était la plus effrayante et…
Soudainement, un sale cri, je sortis ;
Elle s'en nourrit, le violet s'y mit.
Piqué par la précédente titulaire,
J'arrachai direct, de ma main meurtrière,
La nouvelle, avant même qu'elle virât,
Déjà, à l'ultra-rouge tel celui-là.
(Puis, la dernière : celle qui me plut tant
Dès le premier instant ; enjôleuse quand
Je touche ses sépales – le rose bave
Telle l'encre éternelle des mots suaves.)
Si, ici, une autre couleur que le jaune,
Domine, votre jardin mental ; il prône
Le déséquilibre total nuisant à,
Assidument, apprendre à accepter la
Magnifique palette de couleurs qui
Est appelée « émotions », jusqu'ici.