→ Lire un livre dans lequel un des personnages doit faire un deuil ou a fait un deuil (Toussaint).
Le Baiser de l'Ange est un véritable coup de cœur et pourtant, en commençant cette saga, je ne m'attendais pas du tout à ressentir autant d'émotions durant ma lecture. En fait, à cause de la mention d'anges, je craignais que cette série ne ressemble un peu trop à Damnés, qui n'a fait que me décevoir au fil des tomes, et en jugeant ce tome par sa si fine épaisseur, je me suis dit que le scénario ne serait probablement pas très développé.
Et en fin de compte, j'ai été agréablement surprise par ce premier volume. En l'espace de seulement 230 pages, Elizabeth Chandler parvient à créer une histoire captivante, mêlant romance, amitié et fantastique avec brio, et y intègre une dizaine de personnages que l'on voit évoluer au fil des chapitres et qui rendent ce livre vivant et réaliste. Ici, les amis des trois protagonistes ne servent pas de décoration, à l'inverse de certaines histoires d'amour qui se concentrent uniquement sur l'héroïne et le(s) garçon(s) qu'elle aime, et il s'agit, à mon avis, de l'une des principales qualités de ce livre. Même si j'adore la relation qui lie Tristan à Ivy, j'ai aussi aimé les moments de complicité entre cette dernière, Suzanne et Beth, ainsi que les passages qui mettaient en avant Gregory et ses amis. Je trouve que tous ces personnages gravitant autour de nos deux héros rendent l'intrigue plus réaliste et encore plus addictive qu'elle ne l'est déjà, et j'espère d'ailleurs qu'ils seront tout aussi importants dans les tomes suivants.
Pour ce qui est du style d'écriture de l'auteure, je n'ai vraiment rien à redire là-dessus. J'avais déjà complètement adhéré à la plume de Elizabeth Chandler dans Les Secrets de Wisteria, et je n'ai pas changé d'avis entre temps. Si nous avons droit à quelques descriptions, elles sont vraiment succinctes et ne gâchent pas du tout la fluidité de son récit, d'ailleurs marqué par de nombreux dialogues.
Du côté du scénario, ce sont la romance et l'amitié qui sont mis en avant dans ce premier tome qui, à mon avis, sert un peu d'introduction à la série. En effet, malgré le titre, il faut bien dépasser les 150 premières pages pour que l'aspect fantastique de la série pointe réellement le bout de son nez. Et pourtant, cela n'a rien de dérangeant ; en fait, je dirais même qu'il s'agit d'un choix judicieux. Au lieu de donner aux anges une place prépondérante dès le début du livre, Elizabeth Chandler préfère d'abord nous présenter tous ses personnages, prendre le temps de poser le cadre, de nous montrer quel genre de vie menait Ivy avant l'accident, et de nous faire apprécier les protagonistes pour mieux nous chambouler par la suite. Et puis, ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un one-shot. L'auteure aura tout le temps de nous en apprendre davantage au sujet des anges dans les deux tomes suivants (et même à travers sa seconde trilogie).
En plus de ça, Le Baiser de l'Ange est un roman bourré d'émotions diverses et variées. Si le début m'a amusé et m'a fait sourire à de nombreuses reprises, l'événement majeur du tome m'a énormément ému, et la fin a su m'intriguer et me donner envie de me jeter sur la suite.
En ce qui concerne les personnages, j'en ai apprécié beaucoup, mais je dois tout de même avouer que Tristan reste mon favori. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le fait que certains chapitres soient écrits de son point de vue, car c'est sûrement ce qui m'a permis de m'attacher autant à lui. En suivant l'histoire à travers lui, on se rend facilement compte que derrière sa popularité et son succès auprès des filles se cache un garçon touchant, maladroit et peu sûr de lui, et ce sont précisément ces aspects de sa personnalité qui l'ont rendu spécial à mes yeux. Tristan se démarque de tous les héros que l'on retrouve dans les romans du même genre, et c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié chez lui, tout autant que sa dévotion pour Ivy, ses petites attentions qui le rendent adorable, et son lien attendrissant avec Philip.
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Ivy, quant à elle, est une bonne héroïne, que j'ai beaucoup apprécié à travers son lien avec Tristan, avec ses amis, et avec son petit-frère. J'aime sa personnalité et le fait qu'elle pense souvent aux autres avant même de songer à son propre bonheur, et j'ai partagé un bon nombre de ses sentiments. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas une seule fois été agacée par ses réactions, et même si j'aimerais qu'elle croit de nouveau aux anges, je comprends parfaitement qu'elle ait perdu la foi après l'accident. En fait, Ivy est un personnage auquel on peut facilement s'identifier, et qui m'a semblé très réaliste.
Beth et Suzanne, ses deux meilleures amies, m'ont beaucoup plu également. Si Suzanne représente à merveille le cliché de l'amie dragueuse qui tourne autour de presque tous les mecs et qui raffole des potins, Beth, elle, s'avère très différente des personnages que l'on a l'habitude de voir dans ce type de romans, et même si j'apprécie Suzanne, je dois avouer que ma préférence va à Beth. Son attrait pour les histoires d'amour à l'eau de rose et les poèmes romantiques, ses drôles de goûts vestimentaires et son tempérament assez insolite font d'elle un personnage assez atypique et surtout très drôle.
Gregory a également su attirer mon attention, puisqu'il se révèle lui aussi important, étant donné qu'il devient le demi-frère d'Ivy après le remariage de leurs parents. Au début, je dois avouer que je ne l'aimais pas beaucoup, à cause de ses remarques un peu cyniques et moqueuses à l'égard d'Ivy et de Philip, son caractère qu'il était difficile de cerner, et sa tendance à draguer ouvertement sa demi-sœur. Mais finalement, quand on apprend à mieux le connaître, il se révèle plus profond qu'il n'en avait l'air, en particulier quand on voit à quel point il tenait à sa mère et quand on se rend compte que le remariage de son père le fait souffrir. Même s'il vient d'une famille riche, sa jeunesse n'avait rien d'enviable, et s'il se montre aussi dragueur et fêtard, c'est principalement pour fuir les responsabilités que lui impose son statut de fils unique - et donc d'héritier.
Eric et Will, ses deux amis les plus proches, rajoutent un peu de piment à l'histoire (enfin, surtout Eric) et je suis contente que l'auteure les ait fait apparaître plusieurs fois dans le récit. Même si Eric est complètement imprévisible et même un peu fou, certains passages n'auraient pas été aussi drôles ou aussi captivants sans sa présence, et il en est de même pour Will : malgré son tempérament solitaire et peut-être un peu timide, il s'avère être un garçon très agréable qu'il me tarde de découvrir davantage.
Philip, quant à lui, a su m'attendrir à de nombreuses reprises. J'adore son lien fraternel avec Ivy, et sa relation de complicité avec Tristan. Parmi tous les livres que j'ai lu jusqu'à présent, l'importance d'un petit frère ou d'une petite sœur dans l'intrigue reste assez rare, et c'est une autre particularité de ce roman que j'apprécie. De plus, à travers ce personnage, la question des remariages et des familles recomposées est évoquée brièvement et ajoute un petit plus non négligeable au scénario.
Gary, le meilleur ami de Tristan, n'est peut-être pas aussi présent que les camarades de Gregory, mais il n'empêche que j'ai beaucoup aimé son sens de l'humour et sa tendance à taquiner Tristan au début du roman, notamment pendant le mariage de Maggie et d'Andrew ou encore lorsque Ivy est venue apporter Ella à Tristan.
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Quant à Ella, même s'il ne s'agit que d'un chat, j'ai apprécié sa présence tout au long du récit, et plus particulièrement après l'accident. Les passages où elle sentait Tristan alors que personne n'était capable de le voir et où elle le suivait sans que quiconque ne puisse savoir qu'elle n'était pas simplement en train de déambuler par hasard dans la pièce étaient très touchants. J'espère vraiment qu'avec l'aide de Lacey, d'Ella, de Beth à travers laquelle il peut vaguement s'exprimer, et de Philip qui croit toujours aux anges et qui est capable de percevoir la lumière que produit Tristan, ce dernier pourra redonner la foi nécessaire à Ivy pour qu'elle s'aperçoive elle aussi de sa présence.
Pour ce qui est de la fin, je n'ai pas grand-chose à en dire car j'en ai plus ou moins déjà parlé à travers mes commentaires au sujet des personnages ou du scénario. Contrairement à beaucoup de romans, je ne l'ai pas trouvé bâclée, mais en même temps, on ne peut pas vraiment dire qu'il s'agisse d'une fin à proprement parler. Rien n'est précipité puisque aucun grand événement ne survient dans les dernières pages. En fait, c'est un peu comme si on avait coupé la saga en trois pour en faire différents tomes, sans qu'il n'y ait un dénouement propre à chaque volume. Dans pas mal de séries, on a droit à beaucoup d'action et de suspense durant les derniers chapitres, mais ce n'est pas le cas ici, et quelque part, c'est sûrement mieux car quand les choses s'accélèrent un peu trop vers la fin, certains éléments passent à la trappe et on a l'impression que la plupart des grands événements se sont succédés trop rapidement.
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Pour conclure, Le Baiser de l'Ange est un roman qui m'a fait passer par toutes sortes d'émotions, et qui s'est révélé être un coup de cœur en dépit des à priori que j'avais en commençant ma lecture. Avec une multitude de personnages gravitant autour des deux protagonistes, une histoire d'amour très touchante, des anges différents de ceux que l'on a l'habitude de voir dans ce genre de livres, et un scénario captivant, Elizabeth Chandler nous offre un premier tome très prometteur qui nous incite vivement à lire la suite rapidement !
✎ Récapitulatif