Au coeur du chaos - (Histoire terminée) - [Survie/Amitié/Amour]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
Répondre

Quel(s) personnage(s) préférez-vous ? (jusqu'à 2 choix possibles)

Talis
21
22%
Otis
6
6%
Teofrast
30
31%
Josh
28
29%
Yorick
6
6%
Tara
2
2%
Chaz
0
Aucun vote
Awa
3
3%
 
Nombre total de votes : 96
plumenchantee

Profil sur Booknode

Messages : 499
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : mar. 15 juil., 2014 4:18 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par plumenchantee »

Comme toujours, un très bon chapitre... Juste tu étais obligée de nous laisser Talis dans un tel état ?? On veut savoir la suite !!!
Enfin, sinon on apprend toujours un peu mieux à connaître Yorick et Chaz. Bon j'ai hésité à rajouter ce dernier nom parce que comment peut-il lui faire ça ? Sérieusement ?
BREF, je veux LA SUITE !
Joana-d-Occitan

Profil sur Booknode

Messages : 233
Inscription : lun. 09 juin, 2014 12:08 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Joana-d-Occitan »

Ouhhhh lalalalala! qu'Est-ce qui va se passer??????!!!!!!!!
la suite, vite!!!!!
Analia

Profil sur Booknode

Messages : 4263
Inscription : jeu. 02 janv., 2014 1:31 am

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Analia »

Bah au cœur du chaos tome 1 moi je trouve que c'est pas mal X)

M'enfin moi je voudrais te faire part de mon mécontentement : C'est quoi cette fin ?!!! Et le pire c'est que tu nous fait ce coup là un lundi alors qu'il faut attendre jusqu'à vendredi !!!

Maintenant j'ai pleins de questions en tête ! :(
De un ; ils sont où Josh et Otis ? O.o
De deux ; ne me dit pas que Yorick va devoir coucher avec Talis devant Chaz ET Teo ?! Oh mon dieu pauvre Teo mais il va péter un câble ! Le pire c'est qu'au final Chaz a tenu sa promesse parce qu'il n'a pas touché à Talis mais raaaaaaah le vieux pervers !!! Je l'aime pas celui là ! Vivement qu'il meurt dans d'atroces souffrances --"

Bref encore une fois super chapitre, j'ai vraiment hâte de lire la suite ;)
Ayat

Profil sur Booknode

Messages : 176
Inscription : lun. 05 août, 2013 8:43 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Ayat »

Non, mais Elenwe tu es dingue de publier des chapitres comme ça!
Tu me laisses toujours sur ma faim. :lol:

Je suis trop triste, pourquoi ça se finit maintenant? :cry:
Non, mais la dernière phrase est vraiment géante!

J'ai presque envie de pleurer pour elle.
Elle me fait de la peine, elle n'a rien fait et elle se prend toujours tous!

AHHHHH! Je suis énervée, elle peut pas être heureuse juste une journée et qu'on lui
demande pas des choses bizarres? :evil:

S'il te plaît publie le chapitre maintenant!
S'il te plaît, j'ai dit le mot magique donc tu es obligée.

Si tu le fais, je t'envoie des bisous magiques! :?
Désolée, aujourd'hui je suis un peu fofolle, enfin un peu plus que d'habitude! :lol:

Bref, mon marché marche toujours.
Mardi, je peux lire le prochain chapitre, j'ai rien à faire.

Bon bisous pas-magique.
Ayat. :D

P-S: "Dans le coeur des problèmes", comme titre... Moi, Talis ma vie est un naufrage de problème...
Bon c'est des titres un peu bizarre, mais c'est à mon image! :lol: 8-)
bazinga

Profil sur Booknode

Messages : 1977
Inscription : mer. 24 avr., 2013 12:29 pm
Localisation : https://www.facebook.com/fv.estyer/

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par bazinga »

Ca y 'est qu'est ce qu'il va lui arriver a Talis encore?
J'ai pas compris pourquoi il avait fait tout ça Yorick pour au final l'amener a Chaz...
S'il la force a se faire prendre pas Y. devant Teo, ça va etre sympa tiens (ça me rappelle mon idée pour Slayer tiens..)
Enfin, j'attends de voir ce que tu nous a encore prévu...Des fois tu me fait peur tu sais!!^^
Mariiptiibiiscuiit

Profil sur Booknode

Messages : 96
Inscription : lun. 16 juin, 2014 7:03 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Mariiptiibiiscuiit »

Analia a écrit :Bah au cœur du chaos tome 1 moi je trouve que c'est pas mal X)

M'enfin moi je voudrais te faire part de mon mécontentement : C'est quoi cette fin ?!!! Et le pire c'est que tu nous fait ce coup là un lundi alors qu'il faut attendre jusqu'à vendredi !!!

Maintenant j'ai pleins de questions en tête ! :(
De un ; ils sont où Josh et Otis ? O.o
De deux ; ne me dit pas que Yorick va devoir coucher avec Talis devant Chaz ET Teo ?! Oh mon dieu pauvre Teo mais il va péter un câble ! Le pire c'est qu'au final Chaz a tenu sa promesse parce qu'il n'a pas touché à Talis mais raaaaaaah le vieux pervers !!! Je l'aime pas celui là ! Vivement qu'il meurt dans d'atroces souffrances --"

Bref encore une fois super chapitre, j'ai vraiment hâte de lire la suite ;)
Elle a dit exactement tous ce que je voulais dire et demander :D
Leonie2

Profil sur Booknode

Messages : 140
Inscription : jeu. 01 mai, 2014 11:16 am

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Leonie2 »

Super chapitre mais il est horrible chaz demander sa devant Téo. A mon avis il va être dans une colère monstre... :lol: Du coup si il se bat avec Chaz peut-être que Yorick va vouloir protéger Toé et donc mourir (oui bon c'est vrai je n'aime pas Yorick :) )...
DML12

Profil sur Booknode

Messages : 346
Inscription : jeu. 26 avr., 2012 1:53 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par DML12 »

Coucou! Encore une super chapitre aha!

Au début, un peu comme Talis, je ne m'attendais pas à ce que ça soit Yorick qui vienne! Enfin pas aussi tôt disons.
Aïe… On dirait qu'ils ont déjà des soucis :lol:
Et de sacré soucis en plus… Enfin de toute façon dès que Chaz est mentionné, les ennuis sont toujours sérieux je crois!

J'arrive pas à savoir de quel côté est Yorick, s'il est gentil au fond ou n'agit que par intérêt… Ou s'il est réellement digne de confiance… Mais en même Teo semble être l'une des personnes pour qui il a l plus d'affection. Est-ce qu'on apprend d'ailleurs plus sur le passé de Teo?
En tout cas, ce chapitre est pas facile pour Talis… Entre le saut de toit en toit, et après la grimpette en hauteur, elle en voit de toutes les couleurs!

Je m'attendais pas à ce que leur vie à tous soient aussi menacée que ça…

Alors comme ça Chaz perd peu à peu de son pouvoir ? Est-ce que certaine personne en profiterait pour le renverser ?

Je ne comprends pas vraiment où Yorick veut mener Talis. À l'aube ils sont tous sensés partir pour leur nouvelle opération non ?
Oh oh alors Chaz se servirait volontiers de Talis pour faire plier Teo… ? Ça n'annonce rien de bon même si je suis sûre que Talis ne se laisserait pas faire pour autant.

L'entrevu est électrique et on sent très bien toute la tension qu'il y'a dans la pièce… Yorick est quand même courageux d'oser mentir à Chaz.
Par contre au vu de la fin, je le sens très très mal pour eux…. J'imagine que Teo ne resterait pas de marbre mais s'il s'oppose à Chaz ça va dégénérer…
Bref, en tout cas, j'ai hâte de lire la suite ! :D
elenwe

Profil sur Booknode

Messages : 763
Inscription : mer. 05 oct., 2011 6:42 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 27 [Survie/Amitié/Amour]

Message par elenwe »

Salut la compagnie, voici donc le vingt-huitième et dernier chapitre de cette première partie que j'ai finalement renommé tout simplement : "les Zones", je ne me suis pas foulée, je sais ^^
La prochaine partie s'appellera "le Quartier". C'est pas non plus la folie ;)
Bon petit bilan hein :)
C'est pas le top, j'ai apparemment oublié de mettre plein d'information parce que vous nagez complètement dans le brouillard :lol:
Désolée :)
J'essaierai de faire mieux dans la partie d'après.
Donc en commentaire posez des questions que je vois ce que j'ai oublié de dire.
Je dis ça alors que je sais que vous allez aussi patauger dans le chapitre suivant :oops:

Du coup dans votre commentaire dite moi si vous voulez ou non être prévenue pour la suite ou pas, je remets ma liste de prévenue à zéro :)

Merci princess pour toutes tes corrections, tes conseils et ta patience.


Chapitre vingt-huit

Ça ne sonne pas comme un ordre et pourtant ça en est bien un, tout le monde le sait, Yorick compris, il n'a pas le choix. Je ne l'ai pas non plus. Chaz veut voir s'il a toujours de l'autorité ou si Yorick et Teo veulent prendre sa place. Je serre les dents, je ne peux rien faire de plus de toute façon. J'espère juste que l'humiliation s'arrêtera à mon corps nu, exposé aux yeux de tous...
Yorick se lève passant une de ses mains calleuses dans le millimètre de cheveux noir qu'il a sur la tête, avant de se mettre face à moi, me bouchant la vue. Il a un rictus désolé avant que ses doigts ne se posent sur les pans de mon tee-shirt.
Bordel, j'ai dû avoir l'air trop détendu pour que Chaz change d'avis comme ça.
Mais alors que mon haut est à mi-parcours de ma poitrine, la voix de Teo douce, mais ferme brise le silence :
— Nous n'avons pas le temps pour tes petits jeux pervers Chaz.
— Elle a eu l'air trop soulager, je voulais juste lui faire peur.
Il soupire et dit à Yorick :
— C'est bon arrête. Teofrast n'a pas le sens de l'humour.
Le brun lâche mon habit, mais il ne retourne pas s'asseoir.
Chaz continue et déclare :
— Tu devrais y aller avec ton fardeau Teofrast, Yorick et moi avons à parler.
Je suis pressée de partir mais j'ai peur pour Yorick, il a beau être dur, je ne peux pas m'empêcher d'être reconnaissante.
Teo hésite après être venu près de moi, il fixe son ami qui s'est mis à sourire puis finalement il m'attrape par le poignet et m'amène avec lui.
Sa poigne est moins dure que celle de Yorick, mais il me fait mal quand même. Il ne doit pas être sûr que nous quittions ce lieu vivant... Je ne pense pas que nous y arrivions non plus. Je me demande juste comment on va crever, si ce sera très douloureux ou non.
Nous descendons la passerelle pour nous retrouver au milieu des hommes de mains de Chaz. Ils nous regardent mais personne ne bouge.
Nous cheminons, toujours plus loin de l'entrepôt de Chaz et il ne nous est toujours rien arrivé.
Derrière les hangars, devant nous je ne vois plus de taule, nous arrivons à la sortie, je commence à espérer. Je réprime le sourire qui lutte pour apparaître sur mon visage, qui devient encore plus dur à contenir quand j'aperçois mon frère et Josh, tous deux vêtus de shorts et mouillés, sortir d'un entrepôt à une vingtaine de mètres de nous.
Ils nous font tous les deux un petit signe de tête et s'en vont. Nous ne pouvons pas nous permettre d'effusion, mais au moins tout le monde sait que les autres vont bien, sauf Yorick, peut-être qu'il doit en chier à l'heure actuelle. Teo a eu beau me dire que nous les reverrions, partir sans mon frère m'opprime la poitrine. J'ai beau savoir qu'avec Josh ils s'en sortiront, j'ai peur pour lui, pour eux. Mais ils seront certainement moins en danger sans avoir à faire en sorte qu'il ne m'arrive rien.
Nous dépassons les derniers bâtiments du camp, dévoilant devant nous un chemin en terre serpentant au milieu de ronces, de petits chênes et de buissons en tous genre.
Teo ne relâche pas sa prise de suite, il doit attendre un bon kilomètre avant de faire quoi que ce soit et je fais de même, on ne sait jamais.
Mais quand nous nous retrouvons dans un virage bordé de chênes plus grands, nous dissimulant de la vue de tous, Teo m'attire à lui et me serre dans ses bras.
Je me détends aussitôt, respirant sa douce odeur de pins et profitant de sa chaleur contre moi. Nous restons immobiles un certain temps. Jusqu'à ce qu'il prenne l'initiative de se décoller et qu'il demande, ses yeux cherchant les miens:
— Ça va ?
— Oui et toi ?
Ma question le fait sourire avant qu'il ne m'embrasse. Quand il recule de mes lèvres, son visage revêt un air soucieux. Il m'attrape par la main et recommence à marcher. Il s'apprête à parler quand je demande :
— Pourquoi les mecs étaient mouillés ?
— Ils apprennent à nager. Il y a une piscine dans ce hangar.
J'acquiesce, c'est comme ça qu'ils doivent préparer leurs mules pour passer dans l'autre Zone.
Je ne dis plus rien, attendant que Teo dise ce qu'il avait à dire.
— Talis, j'ai beaucoup de choses à te dire et je ne sais même pas par où commencer...
Le silence s'éternise alors j'essaie de l'encourager :
— Tu n'as qu'à commencer par là où tu es le plus à l'aise. Quoi que tu aies à me dire, tu n'as pas à t'inquiéter, tu sais.
De sa main libre, il se frotte entre les sourcils et reprend :
— Pour accomplir notre boulot pour Chaz, on va devoir vivre dans une maison et s'établir définitivement de l'autre côté...
Je le vois rassembler ses mots, il me tarde d'en savoir plus car j'avoue être perdue, je ne sais pas comment on peut faire ça.
— ... On va devoir aller s'installer chez ma mère.
Il regarde l'impact qu'a eu sa phrase sur moi, sur le coup je ne réalise même pas, mais quand l'évidence me frappe j'écarquille les yeux et demande :
— Que fait ta mère là-bas?
— Elle y est né, tout comme moi... répond-il tout en serrant ma main un peu plus fort dans la sienne.
Je pense qu'il a peur que ça change quelque chose pour moi. Mais pour le moment, je n'arrive ni à comprendre comment il s'est retrouvé dans une Zone et encore moins tout ce que cette information sous entend.
Je secoue la tête comme pour digérer cette annonce que je n'avais pas vue venir et me risque à le questionner davantage :
— Comment tu t'es retrouvé dans la Zone ?
Il soupire et pendant une fraction de seconde, je vois passer toute la tristesse du monde dans ses yeux avant que son regard ne devienne lointain.
— Mon père m'a envoyé mourir dans la Zone durant l'épidémie, quand il a appris que mon père biologique était quelqu'un d'ici. Il savait déjà qu'il n'était pas mon père, car il était stérile et malgré ça, il a été un père génial, je ne m'étais jamais douté que je n'étais pas son fils... avant qu'il ne m'envoie mourir ici, en me balançant une vague explication pendant que les miliciens m'amenaient...
Durant son discours, aucune peine n'a percé dans sa voix, mais son ton est resté bas.
Je trouve ça horrible. C'est le genre de révélation qui fait que je remercie ma génitrice de m'avoir abandonnée à la naissance, car ce genre de trahison doit être impossible à surmonter.
Je regarde Teo, serrant légèrement sa main pour lui faire comprendre que je suis là et me risque à demander :
— Comment tu peux être sûr que ta mère nous accueillera si elle n'a rien fait pour empêcher ton p... pour l'empêcher de te mettre dehors ?
— Il est mort, Chaz l'a fait assassiner il y a huit ans. Quand il a compris que j'avais fui son camp et cette Zone car mon père avait engagé des types pour me tuer lorsqu'il a appris que j'avais survécu.
Il se met à rire doucement et ajoute :
— Tout ça parce qu'en bon fils de bourge, je refusais d'être appelé Teo, si je n'avais pas été un petit con arrogant à toujours vouloir qu'on m'appelle Teofrast, il ne l'aurait certainement jamais appris.
J'ai beau ne pas savoir ce que ça fait d'avoir des parents, je trouve ça abominable et je n'ose plus rien dire.
Teo ne dit plus rien non plus. Je sens que c'est à moi de rompre le silence, je réfléchis et balance la première chose qui passe.
— C'est pour ça que Chaz ne t'a pas fait descendre pour l'avoir laissé ?
— Oui, il pensait que je reviendrais de moi même en l'apprenant, mais je ne l'ai jamais su et je me suis fait discret dans ta Zone. Il a cru que j'étais mort comme Yorick l'a pensé. Ma lâcheté est impardonnable... ils étaient devenus ma famille. L'ambiance était certes stricte et un peu violente, mais pas comme c'est aujourd'hui.
— Tu n'as pas été lâche, Yorick n'a même pas l'air de t'en vouloir et tu n'étais qu'un enfant.
— Ne me cherche pas d'excuse, je n'en ai pas. Chaz est devenu un homme complètement sans cœur à cause de moi. J'ai laissé Awa et Yorick se dépêtrer avec ça...
J'arrête de marcher et tire sur le bras de Teo pour qu'il me fasse face et le prends dans mes bras. Sa souffrance et sa culpabilité me touche.
Alors que nous sommes toujours collés l'un à l'autre il déclare :
— Tu sais Chaz n'a pas toujours été comme ça, il ne faisait pas confiance aux femmes mais ça s'arrêtait là, il a été comme un père pour moi. Quand j'ai débarqué en plein cœur du chaos, entouré de tous ces gens mourant, à errer à moitié mort de soif. Il a partagé ses réserves de nourriture et d'eau avec moi. Et nous avons commencé à prévoir comment nous en sortir, et à la première occasion, nous avons investi le camp, creusé une fosse, enseveli les corps et pris possession de la drogue, des armes et de l'argent sur place. J'avais un certain talent pour la logistique et quand la Zone a été repeuplée, nous nous sommes retrouvé tous les deux à la tête d'une soixantaine d'hommes. Puis Chaz s'est attaché à Yorick quand il a vu ses aptitudes physiques et nous nous sommes retrouvés à trois pour gérer un empire qui grossissait à vue d'œil. Je n'avais aucune raison de paniquer et de partir et pourtant je l'ai fait...
Je sens que Teo a besoin de justifier le comportement de Chaz parce qu'il tient toujours à lui. Je n'arrive pas à le concevoir, mais je ne dis rien même si pour moi ce type est la pire enflure du monde. Un frisson de dégoût me parcourt en y songeant.
Teo me serre plus fort.
Avec un soupir il se détache et reprend la route.
Tout ce qu'il m'a avoué tourne dans ma tête. J'aurais dû me douter qu'avec un prénom aussi long et aussi bizarre Teo, était originaire d'ailleurs.
Je continue a essayé d'apercevoir l'étendue de mes nouvelles connaissances, quand devant nous sur le sentier, apparaissent deux hommes. Tous deux vêtus de noir, mon estomac se noue instantanément. Je m'arrête. J'ai la gorge sèche. Je tremble. Je suis terrifiée.
Teo fait quelques pas avant de s'apercevoir que je me suis figée sur le sentier. Il me jette un œil avant de reporter son attention sur les hommes devant nous. Eux aussi marquent un temps d'arrêt avant de reprendre leur route.
A chaque mètre supplémentaire qui les rapproche de moi, je sens mon sang déserter mes veines.
Teo se rapproche de moi, et, sans les quitter des yeux me murmure :
— Ça va aller.
L'allure d'Artur et Mali ralentie et ils baissent les yeux quand ils croisent le regard de Teo.
Je m'en veux d'être si faible. Je hurle intérieurement, mais à l'extérieur rien n'a changé, je reste paralysée.
A notre hauteur, les hommes sont tendus et à juste titre car Mani qui était le plus proche de nous se mange une droite en pleine mâchoire, le sac qu'il portait et que je n'avais pas encore remarqué, le déstabilise et il part en arrière. Teo donne un coup de tibia dans la jambe d'Artur avant de lui asséner un coup violent dans le foie qui le plie en deux. Alors qu'il geint, Teo percute sa tête avec son genou.
Artur reste séché au sol, Teo part s'occuper de Mani qui s'est débarrassé de son sac et se relève en jurant :
— Espèce de fils de pute, j'arrive pas à croire que tu nous frappes pour une catin qui aurait mérité qu'on s'occupe mieux d'elle.
La remarque de cet enfoiré me fait l'effet d'une gifle et la peur qui m'habite se transforme petit à petit en rage sourde.
Mais il n'y a pas qu'à moi que les propos font quelque chose, car presque instantanément la jambe de Teo se lève et va percuter le visage de Mani.
La souplesse de Teo m'étonne, sa jambe est allée plus haut que ma tête. Mais je saute sur l'occasion voyant Mani déconcentré et je me jette sur ses jambes, le surprenant et surprenant Teo.
Mani chute et m'attrape les cheveux, de surprise et de douleur je hurle. Mais presque instantanément sa main me lâche et il s'écroule inerte, Teo l'a assommé. Sauf que la haine qui m'habite est loin d'être rassasiée. Je m'assois à califourchon sur lui, pour saisir sa tête et je frappe de toutes mes forces celle-ci sur le sol.
Teo pose ses mains sur les miennes stoppant mon geste alors que j'allais cogner son crâne pour la troisième fois.
Je lève la tête vers lui et nos yeux se rencontrent, ma respiration est forte, une partie de ma colère est dirigée contre Teo qui m'a empêchée de me défouler.
— Si tu continues, tu vas le tuer, lâche-t-il calmement.
— Il le mérite, je crache.
— Je sais, si c'est que tu veux, je te laisserais faire, je pourrais même le faire pour toi si tu me le demandais.
Mes yeux s'écarquillent sous le choc. Teo les tuerait si je le lui demandais.
Ses doigts me font desserrer ma prise doucement avant qu'il ne prenne mes mains dans les siennes.
— Par contre, pense que si tu les tues, ils ne ramèneront pas ce qu'ils ont dans leur sac et que Chaz risque de comprendre que c'est nous qui avons mis en péril son business et ça peut retomber sur les autres... Josh, Yorick et Otis.
Mes muscles se décrispent. Il a raison je ne peux pas les tuer... de toute façon je serais capable de le regretter après coup, même si ces types ne mériteraient pas que je regrette leur mort.
Je me relève et reprends la route sans un regard en arrière pour ces deux pourris. Teo se met à côté de moi et entrelace ses doigts avec les miens, avant de s'arrêter et de sortir un mouchoir de sa poche et de l'appliquer sur ma nuque en dégageant mes cheveux.
Je ne m'étais pas aperçue que ma plaie s'était mise à saigner. Je n'avais pas prêté non plus attention au mal de crâne qui réapparait.
— Merci, je souffle.
Nous reprenons la route et j'essaie tant bien que mal d'occulter mon mal de tête.
Au bout d'un moment Teo m'explique :
— Il y a plein de choses que tu ignores sur le Reste. Certaines, tu les apprendras sur le tas, mais il y en a que tu dois connaitre maintenant.
— Je t'écoute, je réponds curieuse d'en apprendre plus.
— En fait, quand dans les Zones on parle du Reste c'est abusif, car c'est tout, c'est le monde en dehors de notre grillage. Quand nous sortions de chez nous pour allez y travailler, nous n'avions accès qu'au travaux de la ville la plus proche. Mais le monde est vaste, nous quittons le système pénitencier pour retourner dans la civilisation. Contrairement à ce qu'on pense, il n'y a pas que des riches là-bas, il y a des pauvres aussi, certains ont même pour métier des choses que nous mêmes faisions, comme la maçonnerie. Les Zones sont des prisons, pour ce qu'ils considèrent comme des déchets. Mais je présume que tu le savais déjà en partie, même si ce n'était pas clair.
— Je ne comprends pas Teo.
— Je me doute, Josh et Kiana ont mis longtemps à comprendre et encore eux n'avaient pas grandi dans un Foyer où on vous rabâche une certaine vision de ce qui vous entoure. Yorick lui qui a eu une éducation de Foyer comme la tienne, ne me crois toujours pas, même s'il me dit que oui. Pour lui, ce ne sont que des bourgeois, et il imagine d'autres grillages, qui délimiteraient des Zones pour bourgeois.
C'est vachement encourageant comme explication, mais j'écoute en silence tout ce qu'il a à me dire.
Teo se frotte ses cheveux bruns, comme pour organiser ses pensées avant de reprendre ses explications.
— Les personnes que nous verrons, risque de parler des Zones de façon qui ne te plairont pas. Il faudra que tu restes tranquille. Ils oublient le côté orphelinat et le fait qu'il y a des descendants de délinquants, qui eux n'ont rien fait. Pour eux les Zones ne sont peuplées que de racailles et de déchets. Toi et moi savons qu'il y a des personnes de valeurs derrière ces grilles, et pour eux, nous ferons de notre mieux.
Même si ce qu'il dit est logique, je sens qu'une partie de moi a été manipulé. Je savais qu'il y avait le monde, mais comme Yorick j'en avais la vision de quelque chose de cloisonnée, rempli de riches.
— Ça va ? s'enquiert Teo.
— Oui.
— Il faut d'ailleurs que nous te choisissions un prénom plus long.
— Pourquoi ?
— Parce que déjà que ça va être dur de te faire accepter, il faudra que là-bas tu aies un prénom de plus de deux syllabes, ils trouvent ça plus chic, de toute façon si nous ne choisissons pas un truc qui te plait, ma mère le fera.
— Choisis pour moi, je ne connais aucun prénom qui fasse l'affaire. Mais ta mère comment elle va accepter que je sois là ? Je pensais que tu me prenais pour être femme de ménage ou un truc du genre ou peut-être qu'on allait vivre dans les égouts.
Teo sourit à ma dernière remarque sur les égouts et heureusement pour moi, il fait comme si je ne l'avais pas faite.
— Ça aurait été la solution la plus simple que tu sois une employée, mais j'aurais été obligé de me marier avec n'importe qui juste pour satisfaire les envies sociales de ma mère, et ce sera plus pratique si tu es libre de tes mouvements. Je te le dis de suite, ma mère va très mal le vivre... Bien qu'elle soit tombée amoureuse d'un homme de la Zone d'après ce que mon père m'a hurlé, pour elle les mariages doivent servir...
— Je te fais confiance.
Il marque une pause et demande :
— Zenòbia, ça te plait ?
— Heu, ouais, pourquoi pas.
— Je ne vois pas de prénom proche du tien qui s'utilise dans le Reste. Aussi pense à adoucir ton langage, plus de mots grossiers et il faudra que tu utilises le vouvoiement. Et quand ce sera possible, utilise le "nous" au lieu du "on".
— Ok, ça va pas être évident.
— Ca NE va pas être évident, me reprend-il en souriant.
Je secoue la tête amusée.
Nous continuons notre route. Il nous faut deux heures de marche supplémentaires pour apercevoir la frontière avec son grillage et son mur derrière recouvert de barbelés. Ma prison, que je quitte.
Mais alors que j'aperçois le poste frontière, une question m'assaille accompagnée d'une angoisse.
— Teo, comment on va faire pour passer ?
— Comme chez nous, répond-il tranquillement.
— Non, mais s'ils s'aperçoivent qu'on n'est pas de cette Zone ?
— Nous les soudoierons, dit-il en posant sa main sur sa hanche.
Je suppose qu'il doit avoir une grosse somme sur lui, dans son boxer certainement. Mais je suis quand même anxieuse.
— Et si ça ne fonctionne pas et qu'ils nous arrêtent ? je demande inquiète.
— Nous improviserons. Ils ne m'ont jamais reconnu quand je suis venu dans ta Zone.
— Ouais, mais tu avais combien d'années de plus par rapport à la dernière fois que tu avais passé la frontière ici ?
— Quatre ans de plus.
— Voilà, leurs caméras ne t'avaient pas reconnu.
— Arrête de stresser, ça va aller, nous arrivons à une heure de passage où ils ne vérifient pas de suite. Tu leur donneras ton prénom Talis, ici c'est pareil, c'est un nom de Foyer. Ça ne choquera personne.
Je ne suis pas aussi certaine que lui, mais je lui ai fait confiance jusque là, alors je continue.

Teo avait raison devant la baraque en brique orange avec son toit plat recouvert de barbelés il y a du monde. Nous nous mettons derrière les trois personnes qui attendent. C'est la fin de l'après-midi, la plupart des gens ici vont de l'autre côté pour se prostituer et ça se voit dans leur façon d'être habillés.
La grille s'ouvre en coulissant , une fois de l'autre côté elle se referme et ensuite c'est au tour de la porte vitrée de s'ouvrir et nous entrons.
Ils ne font jamais entrer plus de dix personnes en même temps. Nous laissons les gens devant nous, donner leur nom et leur but, puis, ça passe à notre tour.
Derrière une vitre blindée, deux hommes d'une quarantaine d'années sont avachis sur leur chaise, avec la tenue si peu saillante du milicien. Kaki et bleu foncé dans une tunique un peu bouffante. L'un d'eux allume son micro et demande :
— Votre prénom et votre but ?
Teo répond de manière placide :
— Teo, prostitution.
L'homme me regarde et je déclare de la même façon :
— Talis, prostitution.
L'homme éclate de rire, comme j'aurais dû m'y attendre. Mais l'autre lui met un coup de coude et lui parle, leurs micros ne fonctionnent plus durant leur échange donc j'ignore ce qu'ils se disent, mais quoi qu'il en soit, ils ouvrent la porte.
Je n'en reviens pas de la facilité que cela a été, bon en même temps ce genre de type n'aiment pas s'emmerder, notre tête ne doit pas être dans un fichier "dangereux", donc pour eux, aucun souci.
Teo avance et je le suis. Ici, rien n'est différent que quand le Reste ouvre ses portes chez moi... Je réalise qu'il n'y a pas mon Reste et celui-là, que tout est pareil, il va me falloir du temps pour l'assimiler.
Nous arrivons sur une route parfaitement goudronnée qui mène à une ville qui se dessine à deux kilomètres de là. La route est bordée de landes de terre à l'abandons, elles devaient être cultivées autre fois, mais plus aujourd'hui. De ma Zone c'est à peu près le même paysage, car c'est la même ville, mais vu par un autre flanc.

Le soleil tape fort dans cet endroit nu et en plus de ça, je commence à m'angoisser, j'ai peur que la mère de Teo nous envoie chier, ou du moins, moi.
J'ai beau être rassurée de ne plus être dans l'empire de Chaz exposée à son bon vouloir, j'ai peur de cet inconnu total qui se profile.
Mais je n'ai pas vraiment le choix, alors j'embrasse du regard les premiers bâtiments devant moi et m'avance sur le trottoir, Teo saisit ma main et nous avançons ensemble vers un monde qui m'est complètement inconnu.



Tome deux : Chapitre premier
Dernière modification par elenwe le dim. 17 janv., 2016 5:25 pm, modifié 3 fois.
Joana-d-Occitan

Profil sur Booknode

Messages : 233
Inscription : lun. 09 juin, 2014 12:08 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Joana-d-Occitan »

Alors là, la question ne se pose même pas! Je veux la suite!!! Je ne peux pas m'arrêter de lire ton histoire c'est juste impossible!^^
Ayat

Profil sur Booknode

Messages : 176
Inscription : lun. 05 août, 2013 8:43 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Ayat »

AHHHHH!

Mais, c'est ultra mégagénialistique ce chapitre.
Et oui, ce mot n'existe pas mais il est exactement crée pour ce chapitre!

Te, est génial et la suite va être je le pense vraiment explosif!

Bon, tu dois rajouter mon nom sur la liste de lecteurs!
La première! :lol:
Car franchement je suis fanne!

Maintenant, je veux la suite!

Bisous,
Ayat.
etoileee

Profil sur Booknode

Messages : 163
Inscription : dim. 25 mai, 2014 10:48 am

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par etoileee »

C'est toujours aussi bien!! Oooh je veux savoir la suite continue de prévenir s'il te plaît ! Je ne m'attendais pas du tout à ça! J'adore (même si je dois avouer que je n'ai absolument rien comprend aux explications sur les zones et le quartier...) J'ai hâte de voir comment tout ça va évoluer, encore bravo à toi :D
Mariiptiibiiscuiit

Profil sur Booknode

Messages : 96
Inscription : lun. 16 juin, 2014 7:03 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Mariiptiibiiscuiit »

Mais bien sur que je veux être dans ta liste cette question n'est même pas posable ça n se dit pas je sais mais... :lol: Encore un chapitre des plus géniaux franchement j'adore ton style d'écriture, j'adore l'histoire l'originalité et tout ça me fait littéralement craqué ton histoire est superbe. Je n'ai pas de question particulière juste une annonce VIVEMENT LA SUITE :lol:
plumenchantee

Profil sur Booknode

Messages : 499
Inscription : mar. 15 juil., 2014 4:18 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par plumenchantee »

Comme les autres, tu dois écrire la suite très bientôt !! Et rajoute ou rerajoute moi à ta liste de prévenus !!!
Ton chapitre et super bien et je veux la suite!
princess78

Profil sur Booknode

Messages : 173
Inscription : sam. 06 déc., 2014 11:12 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par princess78 »

C'est compliqué l'histoire des Zones et tout ça, mais je pense avoir compris au final ^^

Pauvre Teo... Son père a été horrible de l'abandonner comme ça. Je comprends mieux son attachement pour Chaz, moi qui était certaine que c'était lui en fait son père, il a quand même agi comme tel pour protéger Teo. Mais bon je le déteste toujours autant hein ^^
Vivement les retrouvailles avec sa mère, je suis certaine qu'elle ne va pas apprécier Talis :lol: Enfin, Zenobia maintenant ^^ (haha ça lui va pas du tout)

Bon la question ne se pose évidemment pas pour moi, tu peux me laisser sur la liste des gens à prévenir ^^
Analia

Profil sur Booknode

Messages : 4263
Inscription : jeu. 02 janv., 2014 1:31 am

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Analia »

Si je m'attendais à ça...

Dit donc ils sont tordus les gens qui gère tout ça :shock: Et c'est super compliqué à comprendre cette histoire de Zones, les parents de Teo et tout :shock:
Bon alors Talis va devoir changer de nom... Mais c'est mort moi je vais être trop perturbée ! :o Déjà que là va me falloir un petit peu de temps pour tout remettre en place dans mon cerveau mais si en plus elle s'appelle Zenobia X)
M'enfin j'ai hâte de voir comment tu vas tourner tout ça :) Et puis en plus elle va rencontrer belle maman :twisted: :lol:
La pauvre elle est pas rendue X)

En tout cas tiens moi informée de la suite ! :D
angel40

Profil sur Booknode

Messages : 376
Inscription : sam. 18 mai, 2013 1:46 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par angel40 »

Super fin ça va être dur pour eux !
Moi j'ai pas de question je m'imagine bien le truc et bien sûr que je veux être prévenue pourla suite :)
monacre

Profil sur Booknode

Messages : 133
Inscription : ven. 13 déc., 2013 8:32 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par monacre »

Yo ! 8-)
Pour commencer, je n'ai pas tout bien compris, mais ça doit être moi, lecture trop rapide... Plus les événements me font stresser, plus je lis vite... (aucun rapport avec ce chapitre-là).
Il va y avoir du changement !
Talis est toujours Talis sans être Talis. Talis alias Zenobia. OK ? OK.
Ensuite, changement de décors. J'ai hâte de la découvrir.
Teo, à une mère, logiquement... Mais, j'ai jamais pensé à ses parents.
Je me demande quel sera son caractère, on a déjà un petit aperçu, mais je préfère attendre la suite. :)

Est-ce que je veux être prévenue porte la suite ? BIEN SÛR QUE JE VEUX !!
Bon, j'avoue que je n'ai pas été très active ces temps-ci, mais bon... :mrgreen:
bazinga

Profil sur Booknode

Messages : 1977
Inscription : mer. 24 avr., 2013 12:29 pm
Localisation : https://www.facebook.com/fv.estyer/

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par bazinga »

Mali ou Mani? Parce que le type a deux prénoms en deux phrases! D'ailleurs, j'ai pas compris d'ou ils sortaient...Tu parles d'hommes, après d'Arthur et Mali/Mani et d'autres hommes....
Ils sont pas partis tous les deux?
Et en fait, j'ai pas très bien compris, on les a laissé partir? Pourquoi Chaz a fait ça?
(d'ailleurs, je pense que l'histoire des zones/Quartiers serait plus compréhensible si tu renommais "quartier" par autre chose, parce que les deux se confondent...je leur aurait donné un nom plus percutant...)
Et Josh et Otis restent dans l'endroit ou ils étaient avant? C'est quoi d'ailleurs? Une autre zone?
(ouias, je suis un peu paumée la...)
Heu...j'ai pas vraiment saisi l'explication sur les quartiers et les zones...
D'ailleurs, j'aimerai bien savoir comment tout ça a commencé. On a l'impression qu'il n'y a pas de gouvernement, que tout le monde est livré a soi-même...il doit bien y avoir un truc qui empêche les gens de se rebeller, de ne pas aller piller les zones plus riches ou quoi...
enfin je suis pas très claire, mais le monde dans lequel ils évoluent n'est pas très clair....

Et a la fin, le poste frontalier, c'est pour passer dans une autre zone et pas dans le quartier de sa mere??
Bon, ouais, je suis vraiment paumée la...désolée!!

mais sinon oui, préviens moi pour la suite hein!! :-)
opheliepeudupin1997

Profil sur Booknode

Messages : 231
Inscription : mar. 03 déc., 2013 9:37 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par opheliepeudupin1997 »

Coucou!! :) dsl j'ai pas eu trop le temps de venir faire un tour cette semaine avec les cours :roll: mais bon me voila :3 C'est toujours aussi bon, je suis accro :p Vivement la suite :D

Bien sur que je voudrais que tu continue de m'envoyer la suite stp:) merci!! :D
melimelo99

Profil sur Booknode

Messages : 20
Inscription : mar. 04 sept., 2012 7:09 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par melimelo99 »

Juste... Incroyable.. Je viens de lire tous tes chapitres.. L'histoire est passionnante !! Les personnages sont attachants, même si j'ai du mal avec certains :)

Tu fais un peu de fautes en écrivant mais rien de très grave ;) Juste quelque chose qui me fait mal aux yeux; les "Bé", va savoir pourquoi, je ne PEUX PAS lire cette expression ;)
Sinon tout est très bien :)
Ah et juste une question; on sait ce que ressentent Talis et Otis pour Josh, mais lui que ressent-il ?? Je pense que ça serait intéressant à savoir pour la suite :)
bunnyneko

Profil sur Booknode

Messages : 199
Inscription : mar. 21 mai, 2013 7:37 pm

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par bunnyneko »

Alors je viens juste de finir de lire tous les chapitres ... et je peux dire que j'ai adoré !!!!!
J'ai découvert ton histoire par hasard en cherchant une histoire qui me plairait et je peux dire que j'ai bien trouvé !!!! :D
J'adore l ' histoire en elle meme ( meme si des fois je suis un peu paumé avec les zones et les quartiers mais je pense que j'ai réussi à comprendre !!) , et tous les personnages sont super ( bien sur les gentils :lol: ) !!!
Alors vu que tu remets ta liste de prévenue a zéro est ce que tu pourras me rajouter , stp !!!

Bunnyneko
Lame

Profil sur Booknode

Messages : 112
Inscription : sam. 22 nov., 2014 9:52 am

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Lame »

Tout d'abord Salut ! :)
Je viens de terminer la lecture de tous tes chapitres et je dois dire que j'aime énormément.
Tu as un style d'écriture vraiment à toi, et le fait que tu narre ton histoire au présent change et dynamise très bien le tout !
J'ai adoré découvrir cet univers, je suis rentrée dedans s'en réussir à m'en extirper. Tu arrive vraiment à nous faire partir ailleurs, dans un autre monde, à nous évader.
Enfin bref, qu'est ce que j'aime !
Si tu pouvais me prévenir lorsque tu postera la suite, j'ai hâte !
percabeth76

Profil sur Booknode

Messages : 4814
Inscription : jeu. 26 déc., 2013 10:19 am

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par percabeth76 »

J'adore tes trois derniers chapitre. Je suis contente que ce soit Otis qui soit venue au secours de Talis. J'aimerai beaucoup qu'Otis et Josh finisse ensemble parce que je pense qu'ils seraient vraiment super mignon ensemble. Oui!!!!! :D Teo et Talis ont coucher ensemble. Tu ne pouvais pas me rendre plus heureuse. Ils sont vraiment trop adorable quand ils sont ensemble. Alors, une mission tout les deux, intéressant. Yorick à la rescousse de Talis encore une fois. Yorick est à vrai dur au grand cœur. Les explications que tu nous donnes sur les Zones et sur le Quartier sont très enrichissante. La rencontre avec la mère de Teofrast promet d'être vraiment intéressante. Évidemment, continue de me prévenir. J'ai vraiment trop trop hâte de lire la suite.
Leonie2

Profil sur Booknode

Messages : 140
Inscription : jeu. 01 mai, 2014 11:16 am

Re: Au coeur du chaos : Chapitre 28 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Leonie2 »

Salut, d'abord je m'excuse du retard :oops: sinon ton chapitre est bien mais il y a des passages ou je n'ai pas tout compris. Sinon j'aimerais être prévenue pour la suite.
elenwe

Profil sur Booknode

Messages : 763
Inscription : mer. 05 oct., 2011 6:42 pm

Au coeur du chaos : T2 chap. 1 [Survie/Amitié/Amour]

Message par elenwe »

Bonjour tout le monde, bon nous voici repartit pour un tour ;)
J'espère que ce sera plus clair et que cette suite vous plaira :)

Au Cœur du Chaos
- Le Quartier -


Chapitre premier
Chapitre deux
Chapitre trois
Chapitre quatre
Chapitre cinq
Chapitre six
Chapitre sept
Chapitre huit
Chapitre neuf
Chapitre dix
Chapitre onze
Chapitre douze
Chapitre treize
Chapitre quatorze
Chapitre quinze
Chapitre seize
Chapitre dix-sept
Chapitre dix-huit
Chapitre dix-neuf
Chapitre vingt
Chapitre vingt-et-un
Chapitre vingt-deux
Chapitre vingt-trois
Chapitre vingt-quatre



Image


Couverture réalisée par MikoAsuna, que je remercie de tout mon cœur


Chapitre premier

Les gens nous dévisagent alors que nous arpentons les rues d'un pas rapide. Teo n'y prête aucune attention. Ses yeux chocolat restent fixe, rivés droit devant. Alors que les miens s'agitent en tout sens. Il me tient la main, ce contact me rassure et me fait me sentir légère. Je pense que je me mets à l'aimer... Ça me perturbe, car je n'ai pas spécialement le temps pour ça, rester en vie est déjà assez prenant. Mais c'est le genre de choses contre lesquelles on ne peut rien.
Au milieu de tous ces gens proprets, de cette aisance il serait facile d'oublier.
D'oublier que Chaz veut me buter juste pour faire chier Teo. D'oublier qu'il veut tuer Teo parce qu'il a peur qu'il se ligue avec Yorick et Awa contre lui pour reprendre le contrôle du camp de dealer. Mais je ne pourrais jamais oublier mon frère, il me tarde déjà de le retrouver. Soit disant que ça va aller pour lui et Josh, que nous avons laissés en arrière. Je doute. Mais je dois faire confiance à Teo. Jusque là ça m'a plutôt réussi.
Je me demande comment il fait pour rester si impassible alors qu'il va revoir sa mère, cette même mère qui a laissé son père l'envoyer crever dans la Zone car il n'acceptait pas de sang bâtard dans sa famille. Se dire qu'il n'aurait rien tenté si Teo avait été issu d'un autre bourge, je trouve ça horrible.
Quel genre de personne peut changer d'avis comme ça... Comment l'amour qu'il était censé éprouver a pu se changer en une haine mortelle ? Ça me dépasse...

Nous sortons du centre ville pavé de pierre bleu-gris ou rosée, avec ses vieux bâtiments historiques dont un vieux château couleur sable qui fait office de mairie. Plus loin sur le côté, nous passons à l'ombre de plusieurs églises immenses et lugubres. Je préférais le moment où nous longions un long petit canal encadré de berge dégagée et de grands platanes. Qu'il y ait autant de lieux de culte ça me dépite.
Personnellement je ne crois en rien, comme la plupart des habitants de la Zone, mais je sais que les bourges ont des croyances en des dieux suprêmes, maîtres de tout. Il faut vraiment avoir une belle vie pour s'imaginer qu'un type prend le temps de tout arranger dans notre existence et que l'on obtient que ce que l'on mérite. Je vous jure, parfois je me dis qu'ils ont vraiment du temps à perdre avec ça.

Doucement, les petits immeubles deviennent des maisons, puis se transforment en grandes habitations avec jardin, avant que nous ne tombions sur d'immenses villas à peine perceptibles depuis la route tellement leur terrains sont vastes.
Teo ne trahit aucune émotion, il continue sa route, déterminé, avant de s'arrêter devant un portail blanc immaculé.
Il appuie sur la sonnette et nous attendons en silence. Une voix sort grésillante de l'interphone :
" Bonjour. C'est pour quoi ?
— Bonjour. Nous souhaitons voir Madame Borrèl.
— Madame Borrèl ne vit plus ici depuis huit ans.
— Savez-vous où nous pourrions la trouver ou du moins une façon de la joindre ?
— Elle se prénomme madame Consòl désormais, elle s'est remariée. Continuez votre route jusqu'au Patz. Savez-vous où c'est ?
— Oui.
— Voilà rendez vous là-bas et regardez sur les boites aux lettres, leur maison a un immense portail en fer forgé, il doit faire trois mètres de haut vous ne pourrez pas vous tromper.
— Je vous remercie madame, vraiment navré de vous avoir dérangée.
— Il n'y a pas de mal.
La communication est coupée. Teo reprend son avancée sans se retourner, sur cette maison qui a été la sienne.
Avec son pouce il caresse le dessus de ma main. J'ai plus l'impression qu'il fait ce geste pour se rassurer lui, plutôt que moi. Mais étant donné que je commence à avoir le trac, je ne vais pas m'en plaindre.
Je n'ose rien lui demander, de toute façon je verrai bien assez tôt les choses.
Il nous faut presque trente minutes pour arriver dans un endroit boisé, où d'immenses jardins côtoient d'autres immenses jardins. Tous arborés, dans un endroit qui sent bon la sève, chauffé par le soleil, bercé par le calme et le chant des oiseaux. J'aperçois même deux écureuils se poursuivant sur les branches d'un pin parasol.
C'est idyllique ici.
Nous continuons notre chemin jusqu'à apercevoir cet immense portail dont la femme nous a parlé. C'est une bête énorme qui a l'air très lourde, alliant l'ancien car il a l'air vieux. Mais habilement dissimulés, j'aperçois des petits moteurs qui doivent servir à l'ouvrir.
Teo regarde les noms sur la boite aux lettres, sa mâchoire se crispe. Je jette un œil aussi pour comprendre et lis :


Monsieur et Madame Ladislau et Renaudina Consòl
et leurs fils Leopòld et Salvaire Consòl



Je reste sous le choc du : "et leurs fils Leopòld et Salvaire". Sa mère a eu d'autres enfants.
Teo inspire un grand coup et appuie sur la sonnette.
Si moi je trouve ça dur à avaler, je ne comprends pas comment Teo fait pour avoir l'air si impassible.
La voix cristalline et toujours emprunt d'enfance d'un petit garçon nous salue.
Teo se racle la gorge et dit d'un ton placide :
— Bonjour excusez moi de vous déranger, j'aimerais savoir s'il serait possible de parler à madame Consòl ?
A l'autre bout, on entend l'enfant hurler :
— MAMAN!!! C'EST POUR VOUS.
Sa mère lui répond agacée :
— Qui est-ce ?
— Il ne s'est pas présenté maman.
— Quel genre de rustre cela peut-il être ?
La voix devient plus forte et c'est elle qui nous apostrophe à travers l'appareil :
— C'est pour quoi ?
— Mère... c'est Teofrast. Puis-je entrer ?
— ...
Personne ne parle mais la porte s'ouvre. C'est en passant sous l'immense structure métallique que j'aperçois la caméra. Elle nous a vus, elle a dû le reconnaître.
La main de Teo est dans la mienne, il transpire abondamment et ce n'est pas qu'à cause de la chaleur. Sous son apparente implacabilité, il doit appréhender ce moment. Comme n'importe qui le ferait. Je ne saurais même pas comment réagir à sa place.
Nous remontons un petit parc, on devine l'habitation au loin, baignée dans la lumière. Ici on est à l'ombre et c'est très agréable.
J'inspire, faisant le plein de cette douce odeur avant que les choses sérieuses ne débutent.
Et elles ne tardent pas.
La silhouette de sa mère apparaît devant une porte gris-anthracite, Teo se raidit mais ne s'arrête pas.
Le moment est étrange et je me sens intruse dans ce tableau. Surtout qu'en sortant de sous les arbres, je vois l'immense maison derrière et les deux petites ombres derrière un rideau d'une baie vitrée en train de nous observer.
L'habitation est immense, de plein pied, percée de beaucoup de fenêtres et de baies vitrées mais elle n'a pas l'air rectangulaire. Je n'aperçois pas tout, mais ça a l'air assez tarabiscoté comme architecture. Par contre, la couleur orangée des murs et les tuiles rosées sont le genre de choses habituelles dans ces maisons de riches.
Teo s'arrête et moi avec, à un mètre de la femme brune, magnifique, aux prunelles marrons, en tout point identiques à celles de Teo jusque dans leur forme. Ils se ressemblent beaucoup tous les deux. Elle jette un léger coup d'œil à son fils, manière de vérifier si c'est bien lui, puis elle me détaille avec mépris. J'ai déjà envie de la frapper. Cependant je ne cille pas et attends la fin de l'inspection.
Au bout d'une quinzaine de secondes, elle reporte son attention sur son fils et déclare :
— Tu es en vie.
— Pas grâce à vous, mais oui.
— Je ne pouvais rien faire.
Teo a un ricanement de dédain et ne répond rien.
— Tu le sais Teofrast, quand ton père décidait quelque chose, il n'y avait rien à faire.
— Mon père hein ? Rétorque-t-il avec insolence.
— Tes manières! S'énerve-t-elle.
— Et les vôtres, vous ne nous proposez pas de rentrer nous désaltérer ? Répond-il tranquillement.
Avec un mouvement du menton et en ignorant la question elle demande :
— Qui est-ce ?
— Mère, je vous présente Zenòbia.
C'est vrai que c'est le prénom qu'il m'a choisis, pour paraître plus légitime que je ne le suis, il va falloir que je m'y fasse.
— Tu ne pouvais pas trouver mieux que le prénom d'une actrice célèbre ?
— J'ignorais qu'une actrice se prénommait ainsi, je vivais dans la Zone, il n'y a aucune télévision là-bas. Et ce prénom lui va très bien.
Elle hausse les épaules et questionne Teo, encore :
— Pourquoi es-tu là ?
— Pour revenir vivre dans le monde civilisé bien évidement, dès que j'ai appris la mort d'Amanieu, je me suis dis que je ne craignais plus rien.
— Parle mieux de ton défunt père.
— Ne me demande pas ça! Réplique-t-il
— TON LANGAGE! S'emporte-t-elle.
Teo se crispe et recommence calmement :
— Ne me demandez pas ça.
Ça me gonfle de la voir si froide et s'attarder sur un détail aussi futile que la façon dont est formulée sa phrase. Sans parler du fait qu'elle me considère comme quelque chose qui ne mérite même pas qu'elle lui parle.
Teo est mal, je le sens à sa façon dont les muscles de sa main se crispent et se décrispent sous le coup de la colère qu'il doit ressentir et que l'on sent très bien dans ses propos.
— Tout le monde te croyait mort mon fils, j'ignore si Ladislau va accepter ta présence et encore moins la sienne, dit-elle en me désignant de la main.
Voilà qui est dit, je boue intérieurement.
— Vous vous débrouillerez pour que ce soit le cas, car il est temps pour vous de faire quelque chose pour moi, votre fils.
— Très bien, nous verrons... Mais je vous en prie, entrez.
C'est qu'une grosse connasse cette femme, elle retrouve un fils qu'elle croyait mort et elle essaie presque de le foutre à la porte... mais avec politesse bien évidement. Je ne m'y ferais pas à ces tournures de phrase alambiquées, je le sens déjà.
Nous passons le seuil pour arriver dans un immense espace circulaire au mur gris clair, percé de plusieurs passages qui mènent à différentes pièces ou couloir. La pièce est baignée de lumière, provenant d'une verrière dans le toit. Les murs sont décorés par des fleurs, des orchidées blanches et violettes, c'est très jolie, très pur, très calme.
Renaudina nous invite à la suivre dans une pièce immense, toujours grise, au mobilier entièrement transparent. C'est un salon, un canapé cinq places et deux fauteuils blancs sont au centre de l'espace. Elle nous invite à nous y installer non sans faire une moue désapprobatrice. C'est quand je m'assoie et aperçois mon jogging noir recouvert de poussières que je comprends que cette tête, c'était parce que j'allais tout salir.
Je me suis maculée les genoux de terre en sautant sur l'autre connard de Mani quand nous l'avons croisé à la sortie du camp de Chaz. Mani, l'un des trois hommes qui a essayé d'abuser de moi. L'une de ces pourritures qui y serait parvenu si Josh n'était pas venu à mon secours.
En pensant à Josh, je revois ses yeux gris acier et ses cheveux blonds, j'espère vraiment le revoir et qu'avec mon frère Otis, ils vont s'en sortir car je ne peux pas envisager un monde où mon frère ne serait pas là et je suis certaine que sans Josh, il ne s'en sortirait pas, il n'a pas récupéré des mois de privation que nous avons enduré... par la faute de Josh. La vie est parfois bizarre.

Renaudina replace une mèche brune derrière l'une ses oreilles et nous sert un verre d'eau à chacun. Elle a sorti le tout d'une cache présente dans l'un des accoudoirs du canapé.
Je me retiens de pouffer, car voir la fainéantise de ces riches qui vivent dans des maisons trop grandes et sont obligés de mettre des choses à leur portée m'exaspère.
J'attends que les autres boivent pour faire pareil, je ne veux pas paraître impolie, mais si je fais tous ces efforts c'est juste pour Teo car je me fiche de froisser cette femme.
Elle repose son verre sur la table en verre et demande :
— Comment as-tu fait pour survivre ?
Pour la première fois, je vois de la tristesse en elle, mais ça ne m'attendrit pas. Je sens que Teo réprime sa colère et qu'il a du mal, pourtant sa voix ne montre rien :
— J'ai rencontré un homme qui m'a aidé à attendre la fin de l'épidémie...
Teo marque une pause et alors que sa mère ouvre la bouche, il lâche de but en blanc :
— Tu savais qu'il essaierait de me tuer ?
Sa phrase fait planer un blanc et Renaudina est restée la bouche entrouverte deux secondes avant de se ressaisir.
— Non. Comme tout le monde, j'ai appris pour l'épidémie, ton père a compris que je m'inquiétais pour notre maçon de l'époque... Il m'a demandé ce qu'il n'avait jamais osé... il m'a demandé avec qui je l'avais trompé et il est rentré dans une rage folle. Pour lui, il était inconcevable qu'un fils de délinquant et bon à rien hérite de son empire et après...
Teo la coupe :
— Oui et après il a demandé à des miliciens de m'escorter de force jusqu'à la frontière, je connais la fin.
— Tu sais, comme la plupart des gens, je ne l'ai pas su en avance pour l'épidémie, sinon j'aurais caché mes émotions.
Teo jette un regard glacial à sa mère, avant de répondre d'une voix presque caverneuse :
— Comme tu caches tes sentiments maintenant ? Ou alors tu es vraiment affligée de me revoir...
— Tu dois comprendre que j'ai fait mon deuil de toi, je suis heureuse de te revoir, mais tu me mets dans une position délicate...
Bordel ,mais ce n'est qu'une grosse pouffiasse égoïste, qui par amour pour son fils n'a rien tenté. Je ne suis pas mère et n'en ai connu que très peu dans ma vie, mais je sais que les parents sont censés protéger leurs enfants...
Teo garde un ton calme, que je serais incapable d'avoir si je devais m'exprimer de suite.
— Ne vous tracassez pas mère, dès que j'aurais récupéré l'héritage d'Amanieu je partirai.
— Appelle le ton père s'il te plait, il a juste fait une erreur.
Teo s'esclaffe et se frappe sur la cuisse.
— Oui une belle erreur, j'ai survécu et quand il l'a appris, il a envoyé des miliciens finir le boulot...
La surprise sur le visage de sa mère n'est pas feinte.
— J'ignorais qu'il avait fait cela.
— Savez-vous comment il a appris que j'étais encore en vie ?
Renaudina secoue vivement la tête et déclare :
— Je ne veux pas savoir.
— Pourquoi ? Vous avez peur que je vous parle de prostitution peut-être ? Ne vous inquiétez pas, c'est à cause de sa nouvelle tentative ratée que j'ai dû m'y mettre, j'étais juste à la tête d'un réseau de dealers et de proxénètes. Vous êtes fière de ma réussite mère ?
Je n'avais jamais vu Teo comme ça, il tremble de rage, même si dans sa voix ça ne transperce presque pas. Je glisse ma main dans la sienne, il essaie de résister, mais j'insiste pour que mes doigts fusionnent avec les siens, pour tenter de le calmer. Il fait tout pour faire mal à sa mère, il veut qu'elle ressente la souffrance qu'il a lui même ressentie, je le comprends.
Sa mère se lève du fauteuil sur lequel elle était assise, la colère l'habite, mais elle n'a pas le temps de dire quoi que ce soit qu'un petit garçon, d'à peu près huit ans, entre dans la pièce. Il ressemble à Teo, sauf que ses yeux sont marrons très clairs, il questionne sa mère :
— Est-ce le rustre mère ?
D'un signe de la main Renaudina invite son fils à s'approcher et tout en passant ses bras autour de son cou, pour coller son dos à ses jambes de façon protectrice, elle dit :
— Leopòld je te présente Teofrast et Zenòbia.
Le petit garçon nous salue et se tourne vers sa mère pour demander :
— Que vous veulent-ils ?
— Teofrast est ton grand frère.
L'étonnement se peint sur le visage du garçon avant qu'il ne secoue la tête et dise :
— C'est impossible mère, vous avez deux fils et cet homme est vieux vous ne connaissiez pas père à l'époque.

Sa mère se baisse à sa hauteur et lui caresse la joue tout en parlant d'une voix douce et calme :
— Il n'est pas vieux, il a vingt-et-un ans, je l'ai eu avec mon premier mari. Tu te rappelles, je t'en ai parlé une fois mon cœur.
Je suis choquée de la voir faire preuve d'autant de douceur avec ce morveux, alors que pour Teo elle n'a eu aucun geste, elle n'a rien tenté. Là, elle est protectrice, ça me donne envie de gerber.
Leopòld semble réfléchir et lâche :
— Oui je me rappelle les photos que vous m'aviez montrées. Mais lui, dit-il en montrant Teo du doigt, je ne l'ai jamais vu nulle part.
Teo tressaille.
— C'est parce que son visage m'était trop douloureux, je croyais qu'il était mort après avoir fugué il y a onze ans.
Teo serre son poing, manquant me broyer les phalanges, mais je ne bronche pas. Cette histoire de fugue doit vraiment le blesser. Comme voir sa mère avec son fils.
Le petit garçon hoche la tête et prend de suite une moue boudeuse et ordonne d'un ton capricieux :
— C'est pas parce qu'il est plus vieux qu'il a le droit d'avoir MA chambre. Vous ne m'obligerez pas!
Maintenant, en plus d'avoir envie de frapper la mère, je veux frapper le fils aussi.
Renaudina rit doucement et le rassure :
— Non ne t'inquiète pas mon pinçon, tu gardes ta chambre. Mais reste polie, sinon je serais obligée de te punir, on n'exige rien de sa mère.
Leopòld ronchonne mais ne dit rien.
Une petite silhouette s'avance dans la pièce, apparemment il était resté caché depuis le début et il dit d'une toute petite voix :
— Je donne pas ma chambre non plus.
— On dit bonjour Salvaire, quand on arrive devant des personnes que l'on n'a pas vues et la phrase correcte c'est : "je ne donne pas".
— Oui, bonjour, mais pour ma chambre ?
— Tu la gardes aussi, maintenant allez vous préparer tous les deux, j'ai à discuter avec votre frère.
Salvaire plisse ses yeux presque noirs en dévisageant Teo avant d'exécuter l'ordre de sa mère.
Les deux merdeux que l'on vient de rencontrer me gonflent déjà.
Quand nous sommes seuls, Renaudina s'empresse de dire :
— Je te prierais de t'en tenir à la version de la fugue.
— Je le ferai mère ne vous en faites pas, je ne suis pas venu là pour entrer en conflit ou créer des histoires. Pouvez-vous nous montrer notre chambre ?
— Sans l'accord de Ladislau, non.
— Ne me forcez pas à devenir désagréable, je suis votre fils autant que Salvaire et Leopòld.
— Ecoute moi bien, je n'ai aucun ordre à recevoir de toi, tu es sous mon toit et tu me dois le respect. Je pense que pour ta présence, mon mari acceptera mais je pense qu'il refusera qu'elle reste.
Bordel, je savais que je serais une source de complications, je retiens un grognement et ça me coûte.
— Ce n'est pas négociable ou alors donnez moi mon héritage de suite allons à la banque et faisons comme ça.
— Pour l'argent de ton père, je ne l'ai pas.
— Qu'en avez-vous fait ?
— Sa famille l'a repris quand je me suis remariée.
— Alors nous restons, car je suppose que vous n'avez pas non plus l'argent qu'Amanieu avait mis de côté pour moi.
— Je pourrais te donner une somme équivalente, mais pas sans l'accord de Ladislau.
— Etes-vous capable de faire quelque chose sans votre nouveau mari ? Assène-t-il d'un ton tranchant.
Sa mère détourne la tête et s'approche de la sortie de la pièce et dit d'un ton neutre :
— Je vous en prie, restez dans le salon en attendant son retour, nous reprendrons cette discussion plus tard.
Elle est culottée celle là. Je profite de notre solitude pour regarder dans quel état est Teo.
Il s'aperçoit que j'essaie de déchiffrer son expression, car il me sourit et pose un petit baiser sur mes lèvres en me soufflant un "ça va".
Il ne dit rien de plus et m'attire contre lui dans le creux de son épaule. D'être aussi confortablement installé sur ce canapé en daim, douillet à souhait, ça me rend somnolente. Teo aussi a l'air de s'être un peu détendu, tant mieux car je n'aimais pas le voir habité par autant de rage, bien qu'elle fut légitime.
Le temps s'écoule gentiment jusqu'à ce que le soleil décline. Le bruit d'une voiture raisonne dans le petit parc peu après.
Quand les vrombissements du moteur cessent je m'attends à tout moment à voir débarquer le fameux Ladislau, mais il n'arrive pas.
Je pense au départ que le garage est loin de là où nous sommes, mais quinze minutes plus tard, toujours personne. Ce n'est pas possible qu'il l'ait garée aussi loin d'ici.
Teo commence à remuer et moi aussi. J'ai faim. J'aurais dû accepter la proposition de Yorick de manger quelque chose chez lui, je n'ai rien mangé depuis vingt-quatre heures et en plus des crampes d'estomac, j'ai mon mal de tête qui s'intensifie, même si je ne laisse rien paraître. Yorick est une brute, mais au moins il s'était soucié de mon appétit, alors qu'ici ils ont beau prôner la politesse, on ne nous a rien proposé. Je pense de toute façon que Yorick était si brutal avec moi car il sait ce que c'est d'être petit et qu'il voulait que je me secoue, pour avoir une chance de survivre et ne pas entraîner les autres avec moi. Teo sait vraiment s'entourer de personnes aux qualités diverses.
Ça fait trois quarts d'heure que nous avions entendu la voiture quand Renaudina arrive dans le salon, suivie de celui qui doit-être son mari. Ils sont tous les deux habillés pour sortir. Renaudina a revêtu une robe magnifique, d'un rouge profond, elle semble être en soie, mais j'ai toujours été nulle pour reconnaître les tissus, c'est pour ça qu'on ne m'embauchait plus pour faire les corvées de lessive.
L'homme d'une cinquantaine d'années a les cheveux poivre-et-sel et la lèvre surmontée d'une moustache assortie à ses cheveux. Il a facilement dix ans de plus que la mère de Teo, mais en plus du fait que cette femme soit superbe, on pourrait s'imaginer qu'ils en ont vingt d'écart.
Teo et moi nous nous sommes levés à leur entrée dans la pièce.
Ladislau se présente tout en faisant une tête d'enterrement, dans son costard-cravate, il rend vraiment sérieux, du genre pas commode. Il tend la main à Teo pour lui serrer et m'ignore complètement.
Je commence à en avoir marre qu'on me snobe de la sorte depuis notre arrivée. Mais je reste impassible, je laisse Teo se dépatouiller avec tout ça.
L'homme s'assoit alors que sa femme reste en retrait derrière le fauteuil qu'il s'est choisi. Une fois bien assis, d'une voix très grave il nous dit :
— Asseyez-vous, nous devons discuter."


Chapitre deux








Liste des prévenus :
Vampire00
Percabeth76
Lame
Bunnyneko
Melimelo99
opheliepeudupin1997
Bazinga
Monacre
Angel40
Analia
Princess78
Plumenchantee
Mariiptiibiiscuiit
Ayat
Joana-d-occitan
Elfi49
Talenpassion
DML12
Vari
Edefia
Fan2vamp
Etoileee
Lilidem
Membre1
Zoeyj-aimelekiwi
Sous-le-signe-de-la-lune
Dianabeth
Un-livre-une-vie
Laure28
Estelle66
Flammmeche7
Mayossa
Lylie972
Anger99
Delph212000
Dernière modification par elenwe le sam. 14 nov., 2015 9:31 pm, modifié 29 fois.
princess78

Profil sur Booknode

Messages : 173
Inscription : sam. 06 déc., 2014 11:12 pm

Re: Au coeur du chaos : T2 chapitre 1 [Survie/Amitié/Amour]

Message par princess78 »

Premier chapitre du tome 2, plutôt pas mal !

Teo qui retrouve sa mère, qui ne semble pas si ravie de le voir vivant.. C'est franchement triste. On devine qu'il est quand même blessé du comportement de sa mère...
Alors elle, je peux pas me la voir par contre, avec ses manies de bourgeoises à deux balles... Ça va être compliqué pour Talis de se faire accepter au sein de cette famille, parce que même le "beau-père" a l'air de ressentir un mépris profond pour elle... La pauvre !

Cette phrase m'a tuée :

"— Appelle le ton père s'il te plait, il a juste fait une erreur."

Son mari veut tuer son fils, alors qu'il n'a rien demandé à personne, et elle appelle ça une erreur ? Pauvre conne.

Ses demi-frères sont des petits merdeux :lol:

Il me tarde de voir comment tous les deux vont se débrouiller dans leur nouvelle demeure. Enfin, j'imagine que Teo va trouver un moyen pour convaincre le mari de sa mère d'héberger aussi Talis.
Ayat

Profil sur Booknode

Messages : 176
Inscription : lun. 05 août, 2013 8:43 pm

Re: Au coeur du chaos : T2 chapitre 1 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Ayat »

Alors, super chapitre comme d'habitude! :lol:

Un chapitre calme, mais un peu frustrant.
On veut savoir si la mère de Teofrast veut bien ou pas. Enfin le beau-père de Teofrast, plutôt... :?

Ils ont l'air trop mignons ces petites frères, je ne sais pas pourquoi mais je les aimes déjà. :lol:
Je pense être bizarre.

Et TALIS! :lol:
Ça réaction, elle est toujours énervée! :D

LA SUITE! LA SUITE! :mrgreen:

Ayat.
plumenchantee

Profil sur Booknode

Messages : 499
Inscription : mar. 15 juil., 2014 4:18 pm

Re: Au coeur du chaos : T2 chapitre 1 [Survie/Amitié/Amour]

Message par plumenchantee »

Magnifique début du Tome 2 ! ais je déteste vraiment déjà la famille de Téo !! Le pauvre !!! Qu'a t-il fait pour mériter ça ??? Quoi que je comprendrais qu'il ait vraiment fugué !! Et je veux la suite !!
Lame

Profil sur Booknode

Messages : 112
Inscription : sam. 22 nov., 2014 9:52 am

Re: Au coeur du chaos : T2 chapitre 1 [Survie/Amitié/Amour]

Message par Lame »

J'adore comme toujours ! :)
Ce chapitre est très intéressant. Que Teofrast revienne la où il a vécu, qu'il revoit sa mère.
Enfin, je n'aime ni sa mère, ni son pseudo père, ni ses deux frères mais bon ! :mrgreen:
Je veux surtout savoir ce qui va se passer par la suite, car je suis certaine que Talis va faire un scandale sous peu, avec ses richaux ;)
Bref, hâte hâte à la suite :D !
Répondre

Revenir à « Essais et créations en plusieurs parties »