Lectures de février (livres de moins de 300 pages) :
L'empire des signes, de Roland Barthes (176 pages)
J'ai voulu lire ce livre après avoir entendu un extrait de celui-ci à la radio, dans une émission sur l'auteur. L'extrait venait du chapitre sur les
tempura et m'a tout de suite donné envie d'en lire plus, même si j'ai trouvé qu'il allait un peu loin dans son interprétation.
Ce livre est une sorte de pendant des
Mythologies, mais le fait qu'il s'intéresse au Japon en fait quelque chose de totalement différent. Dans les
Mythologies, Barthes analysait surtout des images publicitaires et des récits ou mises en scènes médiatiques. Il analysait donc la construction volontaire de signes liés à la société de consommation, construction dont le public n'avait pas forcément conscience (mais les professionnels si, puisqu'ils construisaient ces signes en conscience). Dans
L'empire des signes, Barthes analyse des signes très variés ancrés dans une culture dont il n'est pas du tout expert. Il précise d'ailleurs en préface que ce livre est plutôt le reflet d'un Japon rêvé que du Japon réel. On a donc plutôt affaire ici à un exercice de pensé, d'analyse, de codes très différents dont l'univers n'est pas totalement maîtrisé.
C'est donc ici plutôt le carnet de voyage d'une expérience interculturelle, l'auteur essayant de se confronter à un autre plus ou moins fantasmé et de le comprendre. Les images choisies pour accompagner les textes sont très belles et les sujets bien choisis.
Un petit livre, facile à lire et qui vaut le détour.
L'Arrestation, de Jean Anouilh (224 pages)
L'Arrestation, c'est un homme qui revient dans un hôtel où il a vécu différents moments clés de sa vie.
Peu à peu, on va comprendre que les différentes époques de sa vie cohabitent et se mêlent en ce lieu. L'idée n'est pas nouvelle, mais j'ai trouvé le mélange de cette rencontre des époques vraiment bien amené et bien traité.
Comme toujours chez Anouilh, une pièce très bien écrite et délicate, dans un univers petit bourgeois + un peu pincé.
En Attendant Godot, de Samuel Beckett (164 pages)
J'avais d'abord lu ce livre pour le challenge Décolore ta PAL, mais j'avais en fait mal compris la consigne. Comme il est très court, je le transfère ici.
J'avais déjà entendu des extraits de cette pièce, notamment à la radio, mais je ne l'avais pas encore lue. J'ai beaucoup aimé le jeu sur les répétitions, les phrases qui reviennent à l'identique, les situations qui se répètent sans être exactement mes mêmes (même si ça aurait aussi été intéressant qu'elles se répètent à l'identique). Beaucoup de passages m'ont fait sourire, même si le monologue de Lucky, que j'avais entendu lu par un acteur, m'a semblé un peu plat lorsqu'il était seulement lu dans ma tête. C'est une pièce que j'aimerais beaucoup voir jouée, parce que j'imagine que l'absurde et le comique de situation doivent rendre beaucoup mieux.
Perdre sa culture, de David Berliner (160 pages)
Perdre sa culture est un livre qui parle de situations concrètes, observées par l'auteur notamment lors de son travail de terrain, pour s'interroger sur l'influence de la patrimonialisation (UNESCO) et de la mondialisation sur l'évolution et cultures. Il s'intéresse en particulier à la nostalgie de la perte, que ce soit celle de ceux qui ont le sentiment que leur culture se perd, que sa transmission n'a plus de sens ou celle de ceux qui regrettent un mode de vie qui n'a jamais été le leur (celui des générations précédentes, celui d'autres peuples...).
Partir d'éléments observés pour s'interroger sur des questions plus générales en fait un livre facile à lire et très intéressant, autant pour des anthropologues que pour des curieux.
Récap mis à jour
A ma plus grande honte je l'ai entamé fin janvier donc faudrait que je me dépêche de le terminer pour qu'il valide janvier. Je mettrais un lien vers le récapitulatif bientôt pour que tu puisses valider mes lectures de janvier
Auriez vous par hasard du mal à finir ce que vous commencez ? Dans ce cas finissez vos séries commencées, avec L'expédition H. G Wells de Polly Shulman.
