3) Lire 5 livres à partir du mot « P.A.T.I.N» : chaque premier mot important du titre ET/OU noms/prénom de l'auteur doit commencer par l'une de ces lettres.
"La dernière leçon" de Noëlle Châtelet
Lu en deux heures qui m'ont parues...fort longues!
Pourtant objectivement c'est bien écrit.
C'est là que le bas blesse "objectivement".
Tout est dans ce mot "objectivement".
Objectivement la plume est belle, objectivement j'étais réceptive au sujet (le droit de mourir dans la dignité), objectivement j'aurai adoré rencontrer cette dame de 92 ans qui devait être une boule d'énergie solaire.
J'aurai juste préféré qu'elle se raconte (elle-même).
C'est au fil de ma lecture que j'ai compris que la narratrice est aussi bel et bien Noëlle Châtelet (l'auteure) et que la charmante grand-mère est sa maman (disparue de son choix en 2003).
J'ai aimé que cette nonagénaire prépare tout pour simplifier son départ, pendant les mois avant la deadline qu'elle s'était fixé.
Qu'elle prenne le temps de dire au revoir tendrement, de rire, de manger des repas de fête quotidiennement jusqu'à l'échéance. Qu'elle mette bon ordre à ses affaires en triant tout d'avance, et laissant des petits mots pour ses proches sur les objets de sa demeure.
Étrangement j'ai donc aimé les anecdotes, mais pas le récit dans sa globalité.
Au lieu d'être transportée d'émotion, je me suis ennuyée (et j'en culpabilise d'ailleurs !). Les mots sont beaux, les tournures sont belles...mais le propos est bien celui du deuil autocentré, anticipé, puis consommé.
On lit ce qui se révèle une longue lettre (171 pages!) à l'adresse d'une maman disparue de sa propre volonté.
Et ce qu'on y trouve le plus ne sont pas des souvenirs d'enfance...mais les larmes contenues de l'auteure. La mélancolie, la tristesse, la compréhension (mais la difficulté d'y parvenir). Oui c'est réaliste. S'il s'agissait de ma mère nul doute que comme Mme Châtelet je lui aurait écrit longuement pour lui dire que ce fut dur, qu'elle me manque, mais que je l'aime et ne lui en veut pas.
Un travail de deuil c'est long, donc 171 pages c'est court. Sauf quand le deuil ne nous touche pas, 171 pages c'est long.
C'est horrible à écrire, mais il y a trop de "je" à mon goût. Trop de "je", peu de "tu" en comparaison.
Loin de m'identifier au "je", il m'a exclut.
J'aurais voulu plus de "Mamie Blanche" (envie de lui donner un nom!!). Plus de sa joie, plus de récits sur elle et elle seule (et PAR elle), que de centrisme sur sa fille.
Ce qui est bizarre c'est que l'intimité du deuil que partage Mme Châtelet avec nous m'a presque dérangé, car trop intime.
Et en même temps, je souhaitais connaitre plus de récits, la manière d'être, la vie de "Mamie Blanche", alors que cela fait partie de la sphère privée, de l' "intimité", et n'a pas volonté à être partagé !
Mon bilan : une lecture intéressante mais pas immergeante à côté de laquelle je suis totalement passée (à ma plus grande déception !).
D'autres romans traitant du deuil et qui sont des fictions m'ont plus ému (pas tapé, pas tapé ! J'en suis désolée..) Exemple :"Love letters to the dead"
Récapitulatif