Rotrou

Une belle oeuvre aussi riche en langue que délicieuse à lire. Les références de Rotrou sont souvent obscures et anciennes, mais la beauté de l'oeuvre est intact.

Précurseur de Racine, Rotrou allie la beauté de la langue à une singulière représentation du théâtre où l'acteur n'immite plus mais devient....

Genest, grand acteur sous l'empereur Dioclétian se glisse dans la peau d'Adrian, ministre converti au christiannisme et devenant Adrian, Genest renie sa foi aux dieux romains... ce qui n'est pas au goût de l'empereur.

Quand acteur et personnage ne font qu'un, quand illusion et réel se mêlent, quand la pièce devient vie... L'illusion théâtrale vit et bat dans un coeur unanime.

Une oeuvre que je n'ai ni aimer ni détester.

Il y a quelques formules (très) datées, mais dans l'ensemble, cela se lit encore bien, quoique l'on soit parfois assailli par un latinisme obscur. J'aime beaucoup le traitement fait du personnage d'Ismène. Le début me semble un peu rapide, et même plus qu'il ne devrait, il sent le pressé ; puis le début du deuxième acte est un peu difficile à figurer, je trouve ; mais vers la troisième scène de l'acte trois, c'est très dynamique et jusqu'à la fin on va assez vite mais sans précipitation, ça semble plus naturel, en tout cas.