Florence Tachoires

Décoiffant par la puissance de l’intrigue et de ses ramifications. Edifiant par la qualité narrative de l’auteure qui, outre son récit mené d’une plume alerte teintée d’iode et d’humour, transmet au lecteur sa passion et ses connaissances du terroir et de ses hommes. « Au creux de l’anse » de Florence Tachoires, découvert sur Simplement Pro, est un roman historique dont les racines plongent dans le sol instable des Landes. Bordeaux, Cap Ferret, Bassin d’Arcachon. Situé en1928, il se décline en quatre saisons au gré de la nature et des passions humaines. Mer indomptée mais féconde, terres dérobées aux dunes, forêts de pins à l’âcre sève. Pêcheurs, ostréiculteurs, bûcherons, résiniers, pays et payses de Lège et de Claouey sont les protagonistes de cette histoire. Certains sont éprouvés par une guerre dont ils portent à jamais les blessures. Pour d’autres, celles-ci sont de diverses et perverses natures : secrets inavouables, ambitions dévorantes, vengeances différées. Ces personnages hauts en couleur avancent masqués, dissimulant sous une apparence sereine, joviale, leurs égarements, leurs machinations, parfois leurs crimes et leurs identités.

Monsieur Té sort du lot, qui déambule, les pieds effleurant à peine le sol, la tête dans les étoiles. Pour cause : il est étranger et architecte. Créatif, très créatif. Il est comme ça, Monsieur Té : il calcule, élabore sans cesse des projets de construction, jusqu’au jour où le brouillard autour de son esprit disparait devant une vision bouleversante qui le projette à terre. Tel un chien dans un jeu de quilles, le voilà bousculé, précipité parmi ses concitoyens, son intégrité grignotée par des complots qui le dépassent, et l’obligent à prendre sa part dans leurs basses œuvres. Dans le charmant village de Claouey, les rumeurs vont bon train, tout se sait mais rien ne se dit. On règle ses affaires entre soi. A l’instar de l’auteure, on ne lâche rien. Elle est comme ça, Florence Tachoires : exigeante, précise, talentueuse et sobre, elle donne à rêver de cette région qu’elle connait bien, avec son histoire dans l’Histoire, ses anecdotes. Conteuse experte, embarquant le lecteur dès les premières lignes, la romancière traduit la manière dont le destin aidé de quelques escogriffes bien triés sur le volet se joue des hommes, les révèle, les manipule comme des pantins, les broie parfois. Thriller, comédie humaine, l’intrigue partie d’un fait divers se démultiplie en quantité de drames personnels jusqu’à laisser le lecteur pantelant. Aussi vivifiant que l’air marin, ce souffle épique doublé d’authenticité vertueuse et d’un suspense minutieusement distillé, séduira nombre de lecteurs.

Une histoire forte, originale qui prend racine dans la réalité d’un drame historique. Des personnages à double face dont les caractères bien trempés vont se confronter, s’associer, se gruger.

Un meurtre, une meurtrière muette, consentant de fait au châtiment qu’on lui réserve : la peine de mort. A cette époque, en 1929, la guillotine est exclusivement mise en œuvre pour les hommes. Mais un journaliste activiste de renom fait de ce procès sa profession de foi et il fera tout pour faire exécuter l’accusée. C’est compter sans la jeune stagiaire qu’il a prise sous son aile. Celle-ci va s’acharner à détricoter ce scénario trop vite ficelé, et gare à ceux qui se mettent en travers de son chemin de vérité : quand elle est lancée, personne n’arrête Jeannette Routier. Par goût de la justice et abnégation ? Pas seulement, comme le corbeau dont l’ombre plane au dessus de la sinistre veuve noire, elle aussi a ses secrets…

Ce deuxième roman de Florence Tachoires s’inscrit dans la même veine que le précédent : élaboré, divertissant, mais pas seulement. Sur la trame romanesque s’invite en filigrane une réflexion sensible sur l’éducation, le fonctionnement de la justice, le poids des médias dans la société, l’égalité hommes/femmes dans certains milieux professionnels… Le ton narratif est alerte, l’intrigue nerveuse, étayée par de multiples rebondissements, et dans leurs excès comme dans leurs relâchements les personnages conservent au fil du récit une humanité dont la véracité peut se révéler aussi poignante qu’effrayante.

Tout d'abord c'est une couverture insolite, puis c'est une écriture singulière qui vous accroche. Comme il y a aussi une part historique dans ce roman, cela fait un mélange inédit.

Nous partons sur les trace de Jeannette Routier, voulant devenir la première journaliste portraitiste de Bordeaux, et qui s'intéresse à une affaire judiciaire. Celle ci concerne une femme ayant tué un avocat général, sans expliquer son acte.

Si c'était un homme qui avait commis ce geste: guillotine assurée en 1929 , mais pour une femme ?

Jeannette a été engagée, pour l'instant, pour seconder un chroniqueur judiciaire, Antonin Lavoir, qui lui ne pense qu'à faire condamner à mort cette femme.

C'est Jeannette qui est envoyée en prison pour interviewer l'accusée avant sa comparution. Jeannette veut comprendre ce geste. Une femme se confiera plus facilement à une autre femme.

Plongez dans ce récit pour découvrir une affaire singulière.

"Sur les marches du palais" de Florence Tachoires est un roman qui porte bien son nom et qui se situe historiquement au début du XXe siècle, en 1929 dont le récit tourne autour d'une affaire dans laquelle un haut magistrat, Bernard Davon, a été assassiné par une femme.

Pour entrer dans le vif du sujet, il s'agit un drame historique bien mené dont Jeannette Routier, personnage principal du roman, va médiatiser l'affaire évoquée plus haut et éclaircir les ombres de celle-ci. Elle est convaincue que l'auteure de l'assassinat du haut magistrat est innocente et n'a pas agit de sang froid. Est-ce une intuition concrète ou pas ?

Pour répondre à cette intuition, Jeannette va mener une enquête journalistique pour faire la lumière sur l'affaire incriminant Odette Dubreuil, elle ne va pas hésiter à retourner la terre le plus profond possible pour avoir les réponses à ses questions.

Journaliste venant de Genève et femme, elle va démontrer qu'une femme sait faire preuve d'audace dans un monde où les hommes les sous-estiment et ne les croient pas capables de réaliser des choses incroyables. Jeannette ne se rabaisse pas et ose les affronter verbalement et physiquement. Rien ne lui fait peur. La réaction masculine à ses fonctions et à son comportement ne vont que renforcer sa détermination et son courage.

À chaque information recueillie, Jeannette risque de tout perdre par des représailles plus nombreuses au fil de son enquête : amis, travail, réputation et amour mais pour elle, tout ce qui compte c'est prouver l'innocence d'Odette. La médiatisation d'une affaire fait des ravages, ce qui est encore le cas aujourd'hui où des journalistes et bien d'autres peuvent recevoir des menaces à propos de tel ou tel article.

Au fur et à mesure, Jeannette constatera qu'à chaque fois qu'elle découvre quelque chose, tout mène à une seule personne dénominateur commun. Qui ? À vous de le découvrir !

Enfin, pour terminer, j'ai remarqué beaucoup de rebondissements et revirements avec une intrigue bien ficelée associant le journalisme à la justice permettant de mettre l'accent sur de nombreux sujets tels que l'éducation, le fonctionnement de la justice pénale, l'influence majeure des médias et l'égalité homme-femme qui est à mon sens primordiale. On se prend également d'attachement pour la majeure partie des personnages, même ceux qui ont de la mauvaise foi en eux et ceux qui ont un mixte de bonne et de mauvaise foi en eux.